
Feuilles de match et feuilles de maîtres
Qui a dit que football et littérature étaient incompatibles ? Voici le forum où vous pourrez parler de vos lectures récentes et anciennes, liées ou non avec le ballon rond.
Un conseil de lecture ? Une bonne librairie ? =>> "You'll never read alone", le Gogol Doc: http://bit.ly/11R7xEJ.
shev2
20/09/2020 à 22h47
C'est bateau mais sans hésiter les Trois Mousquetaires (relu récemment, pas pris une ride, quelle écriture haletante !). Avec sa passion de l'histoire, il y a de quoi se régaler en enchainant ensuite sur 20 après et le Vicomte de Bragelonne AMHA.
Le comte de Montecristo est peut-être plus amer et déchirant. Et moins historique.
Le sphinx rouge est un beau morceau d'histoire (un hommage à Richelieu, peut-être pour s'absoudre de son traitement dans les 3 Mousquetaires), mais il est hélas inachevé.
A éviter : le collier de la reine (un n'importe quoi historique et des histoires de coeur à dormir debout).
Julow
20/09/2020 à 22h51
Merci mec !
Si tu veux des conseils en poésie autrichienne scatophile, je suis en dette.
Utaka Souley
20/09/2020 à 23h17
Pour ton chiard de 12 ans, tu peux aussi essayer "Le bossu" de Paul Féval. J'avais lu ça vers cet âge-là, et ça m'avait plu (Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira-t-à toi !)
Utaka Souley
21/09/2020 à 00h20
[LA RENTRER SERA DURE, mes notes et impressions]
Journée 1
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1 - André Breton [2] : C'est pas parce qu'on s'astique sévèrement que ça fait de la poésie
2 - Victor Segalen [6] : Bizarre, mais bizarrement beau
3 - Ernst Jandl [1] : Parce que le zéro n'était pas autorisé
4 - Carlos Drummond de Andrade [4] : des fulgurances, mais ça ne me fait pas vibrer plus que ça
5 - Tristan Corbière [7] : Oui Môssieur, j'aime ça
6 - Paul Celan [3] : De la recherche, c'est certain, mais ça me laisse de glace.
7 - Sully Prudhomme [8] : J'ai beaucoup aimé, thème, musique et rythme.
8 - Henry Jean-Marie Levet [9] : J'aime beaucoup
9 - Natalia Berbelagua [5] : A éveillé ma curiosité
Journée 2
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1 - André Breton [2] : Même commentaire que pour la journée 1
2 - Victor Segalen [5] : Toujours étrange, intéressant mais pas captivant
3 - Ernst Jandl [1] : Ce que j'aime, chez lui, c'est sa constance
4 - Carlos Drummond de Andrade [4] : J'entrevois des choses, mais je n'accroche pas
5 - Tristan Corbière [8] : J'aime encore
6 - Paul Celan [3] : Même sentiment que pour la première journée
7 - Sully Prudhomme [7] : C'est beau
8 - Henry Jean-Marie Levet [9] : C'est léger, raffiné, élégant, précis.
9 - Natalia Berbelagua [6] : J'aime son désespoir
Journée 3
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1 - André Breton [2] : Snob
2 - Victor Segalen [3] : Bizarre, toujours, mais le charme s'est enfui
3 - Ernst Jandl [1] : Non, c'est vraiment au-dessus de mes forces
4 - Carlos Drummond de Andrade [4] : Hermétique
5 - Tristan Corbière [9] : Mon préféré
6 - Paul Celan [7] : De la recherche, encore, mais celle là me trouve
7 - Sully Prudhomme [5] : Décevant
8 - Henry Jean-Marie Levet [8] : Toujours léger beau et raffiné
9 - Natalia Berbelagua [6] : Je ne comprends pas la chute, mais j'apprécie le reste
Journée 4
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1 - André Breton [2] : Ampoulé et creux
2 - Victor Segalen [5] : Ce parfum d'étrange qui l'enveloppe titille ma curiosité
3 - Ernst Jandl [1] : Toujours pas.
4 - Carlos Drummond de Andrade [6] : Enfin j'accroche et apprécie !
5 - Tristan Corbière [3] : Feignasse
6 - Paul Celan [4] : Il m'a perdu
7 - Sully Prudhomme [9] : Y'a pas à dire, c'est ma came
8 - Henry Jean-Marie Levet [7] : Bien, mais moins que les autres
9 - Natalia Berbelagua [8] : Ca y est, rythme et musicalité !
Charterhouse11
21/09/2020 à 14h16
Quelques dernières lectures :
* "Soundtrack" d’Hideo Furukawa (2003)
Pitch : Suite à deux drames, un petit garçon et une petite fille se retrouvent échoués sur île déserte et envahie de chèvre à l’âge de même pas 5 ans. Deux ans vont s’écouler avant que, sans être cherchés, ils ne soient retrouvés. Ils vont donc réapprendre à vivre sur une île du Japon, avant de partir vivre à Tokyo qui commence à se transformer sous l’effet du réchauffement climatique et de l’immigration. Avant de participer à sa destruction.
Roman fleuve, punk à bien des égards et barré comme il faut, ‘Soundtrack’ est une somme pas si simple à avaler. Le style est percutant mais décousu, parfois fin mais plus souvent qui ne s’embarrasse pas de sentiment en étant brut, ce qui rend l’ensemble passionnant par moment et imbitable à d’autres.
Et c’est là le principal défaut de ce livre. Furukawa met tout ce qu’il a dans la tête et veut traiter tous les sujets possibles (la théorie du genre et le viol conjugal, la société japonaise sclérosée et la prostitution, le changement climatique et la destruction de nos écosystèmes) mais se perd à trop partir dans tous les sens.
Livre violent, perturbant et complètement barré, où rien n’a vraiment de sens, où les corbeaux sont amis-amis avec les humains, où la danse prend le pas sur la raison, où Tokyo s’enfonce dans une météo tropicale qui le bouffe peu à peu, ‘Soundtrack’ est une sorte de préquel à l’Apocalypse, avec en chevaliers venus donner l’extrême onction, deux enfants orphelins et invisibles, devenus adultes.
* "Civilizations" de Laurent Binet (2019)
Pitch : Et si en l'An 1000, les Vikings au lieu de retourner chez eux après avoir découvert les côtes du Canada, avaient fait cap vers le Sud ? Dans quelles proportions l'histoire du Monde aurait-elle été changée ? Christophe Collomb aurait-il découvert l'Amérique ? L'Europe aurait-elle envahi les Amériques ? Et si c'était l'inverse en fait ?
J'ai lu assez peu d'uchronies mais à chaque fois j'ai été déçu. Si le pitch est intéressant (les Nazis ont gagné la guerre dans "Le Maitre du Haut Château" ou la peste ravage à 90% la population européenne en 1400 dans "Chroniques des années noires" par exemple), ça ne tient jamais la route sur la longueur.
Ici, c'est un peu différent car Binet tient bien son histoire. Il y a 4 parties distinctes (que je ne détaillerai pas pour ne pas spoiler), avec un style qui rappelle Gabriel García Márquez de "100 ans de solitude" (sauf la dernière partie où l'auteur rend hommage à "Don Quichotte" en racontant la vie de Cervantès). C'est cohérent tout du long, bien raconté et surtout, crédible. Et c'est ça la grande force du roman : que tout ce qui y est raconté soit plausible.
Éminemment politique et très critique des religions (et notamment le christianisme qui en prend plein la tronche), ce "Civilizations" est passionnant de bout en bout à imaginer ce qu'aurait pu être notre monde si... En fait, son seul défaut est qu'il est court (400 pages) et qu'il ne s'attarde que sur une période resserrée (en gros, de 1000 à 1500), alors que lancé, j'aurais été tenu en haleine par une uchronie qui arrivait jusqu'à nos jours.
Et dans le même temps, c'est peut-être ce côté ramassé qui le rend aussi réussi.
* "La Fille du Train" de Paula Hawkins (2015)
Pitch (copié-collé trouvé sur Internet) : Depuis la banlieue où elle habite, Rachel prend le train deux fois par jour pour aller à Londres. Le 8 h 04 le matin, le 17 h 56 l’après-midi. Chaque jour elle est assise à la même place et chaque jour elle observe, lors d’un arrêt, une jolie maison en contrebas de la voie ferrée. Cette maison, elle la connaît par cœur, elle a même donné un nom à ses occupants qu’elle voit derrière la vitre. Pour elle, ils sont Jason et Jess. Un couple qu’elle imagine parfait, heureux, comme Rachel a pu l’être par le passé avec son mari, avant qu’il ne la trompe, avant qu’il ne la quitte. Rien d’exceptionnel, non, juste un couple qui s’aime. Jusqu’à ce matin où Rachel voit un autre homme que Jason à la fenêtre. Que se passe-t-il ? Jess tromperait-elle son mari ? Rachel, bouleversée de voir ainsi son couple modèle risquer de se désintégrer comme le sien, décide d’en savoir plus sur Jess et Jason. Quelques jours plus tard, c’est avec stupeur qu’elle découvre la photo de Jess à la une des journaux. La jeune femme, de son vrai nom Megan Hipwell, a mystérieusement disparu…
Énorme succès (il semble qu'il y a déjà eu un film d'ailleurs), un bon roman (d'aucuns diront de plage et sans doute à raison), plutôt bien mené, donnant du corps à ses personnages petit à petit. Surtout, elle évite l'écueil du "on rajoute des rebondissements à chaque fin de chapitre" et nous épargne la découverte d'un frère jumeau maléfique à la fin pour boucler son affaire.
Le truc assez fort tout de même, c'est la paranoïa de cette héroïne qui ne sait pas qui croire (les autres ? Elle même ?) et qui nous embarque avec elle. Un page-turner de qualité.
Aristofan
21/09/2020 à 22h45
@ Milan : si tu veux bien attendre demain soir pour les résultats, je vais essayer de voter pour les 4 journées demain après-midi !
Milan de solitude
21/09/2020 à 23h11
Fort bien !
Jah fête et aime dorer Anne
21/09/2020 à 23h54
Tiens, je peux enfin répondre à une des questions essentielles pour définir quelqu'un : je suis plus "Le Rouge et le Noir" que "La Chartreuse de Parme".
Raspou
22/09/2020 à 00h03
Moi aussi, Waterloo mis à part.
Tout le monde ne peut pas être dans le "happy few"!
impoli gone
22/09/2020 à 00h32
Utaka Souley
20/09/2020 à 23h17
...(Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira-t-à toi !)
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"si tu ne viens pas zà Lagardère...", "zà Lagardère", faut être précis.
Bon, je ne sais pas ce qu'on entend par "historique", mais si on met Dumas ou Féval, on peut aussi mettre Zevaco.
Les Pardaillan, à 12 ans, ça passe très bien.
Pour continuer dans quelques lectures de romans historiques de ma douzaine:
Pour Dumas, j'ajoute Les Compagnons de Jéhu.
La série des Balsamo et autres Reine Margot / Dame de Monsoreau me semblent plus dures à appréhender mais ça reste dans la même veine.
Et aussi
Michel Strogoff
Les Rois Maudits (même si c'est d'un écrivain de droite)
Dans les trad
Ivanhoe
Utaka Souley
22/09/2020 à 08h51
impoli gone
aujourd'hui à 00h32
Désolé pour la liaison ratée, j'ai honte.
Sinon, je plussune pour Michel Strogoff.