
Etoiles et toiles
Non, ce n’est pas un forum sur le PSG, même si le titre aurait sans doute convenu, mais bien sur le cinéma, pour parler de tout ce qui touche de près ou de loin au septième art.
Born to lose
30/06/2020 à 14h32
lalizou
aujourd'hui à 12h42
Il a vraiment tourné tous les épisodes ou ça regroupe plusieurs réalisateurs ?
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Il a réalisé l'intégralité des épisodes, oui! C'est bien un film de David Lynch. Le découpage par épisode ne s'est d'ailleurs fait que pour les besoins de la télévision...
Tonton Danijel
30/06/2020 à 14h57
Sens de la dérision
29/06/2020 à 18h08
j'avais vu en supplément d'un DVD un documentaire où Lynch revenait sur ses premiers films. Il expliquait notamment que pour "Elephantman", il avait envoyé sa candidature à Mel Brooks (le producteur) sans se faire aucune illusion: c'était la première production de sa société, Lynch était un jeune réalisateur inconnu de 34 ans qui n'avait qu'un seul film à son actif. Et quand Brooks a demandé à voir ledit film, à savoir "Eraserhead" pour juger de son travail, Lynch avait même annoncé à ses proches que c'était mort, tant il ne voyait pas comment ce film pourrait plaire à Mel Brooks. Il s'est trompé sur la personne: non seulement Brooks a été emballé par "Eraserhead", mais persuadé d'avoir affaire à un génie, il lui a confié le projet avec une liberté totale, lui demandant seulement de confier un rôle important à sa compagne, Anne Bancroft.
Le second mécène important de sa carrière fut Dino De Lautentiis, qui va chercher Lynch pour réaliser Dune. Je partage ton avis sur le film 'pas si raté' que le reniement de Lynch le laisse penser, mais Lynch n'a pas apprécié de devoir réduire l'oeuvre d'Herbert pour des raisons budgétaires. Le film qui aurait pu durer 6 heures n'en a fait plus que deux, avec des acteurs comme Sting ou Virginia Madsen aux rôles très réduits. Mais De Laurentiis a ensuite été sympa en proposant à Lynch de produire son prochain film, où il aurait de nouveau une liberté totale. Lynch en a profité pour lui faire racheter le scénario de "Blue Velvet", bloqué par les studios américains en raison de sa violence, avec le succès que l'on sait...
Cush
30/06/2020 à 15h04
Eraserhead a eu un autre fan prestigieux en la personne de Kubrick. Et pourtant Lynch se serait fait traiter de fou ou de psychopathe par ses producteurs (?) lorsqu'il leur a présenté le film (anecdote entendue il y a longtemps, je sais pas si elle est vraie).
Jah fête et aime dorer Anne
30/06/2020 à 15h31
Sur Inland Empire, on avait eu une discussion en ces lieux il y a quelques temps. Perso, j'ai beaucoup aimé, avec des émotions très fortes ressenties devant certaines scènes, mais c'est vrai que ce n'est presque plus un film au sens narration (mais plutôt un retour aux sources du cinéma en tant qu'image animée), et je comprends tout à fait que certains n'accrochent pas.
Lost Highway, c'est un peu curieux que tu n'en retiens rien. Je le vois comme un Mulholland Drive moins linéaire (ce qui fait, qu'aynt vu Lost Highway avant, Mulholland Drive avait été limpide à côté).
Dommage que tu n'aies pas aimé Sailor et Lula, où je trouve que jsutement ce qui pourrait être kitsch (la fée bleue, etc) ne l'est pas.
Edji
06/07/2020 à 09h27
Ennio...
Tous ces airs écoutés des milliers de fois qui se répètent ce matin...
RIP Maestro.
Bale de jour
06/07/2020 à 09h43
Terme un peu éculé parfois, mais c'est vraiment un monstre sacré du cinéma qui est parti. Un véritable génie qui a marqué de son empreinte sonore le 7e art.
"This is Ennio Morricone" va tourner en boucle aujourd'hui...
Tonton Danijel
06/07/2020 à 09h51
Pêle-mêle:
- Le bon, la brute et le truand: entre chants indiens, l'extasy of gold, une poursuite entre Tuco et blondin rythmée par sa musique...
- Il était une fois dans l'Ouest: un opéra lancinant, une scène d'ouverture incroyable (écoutez ce silence, aurait dit CJP), brisé par l'arrivée de l'homme à l'harmonica (à noter que les 4 personnages principaux sont chacun introduit par un morceau spécifique, celui de Franck étant la version "orchestre" de l'harmonica, les deux ayant le même thème en raison de leur relation).
- Il était une fois en Amérique: avec Gheorge Zhamfir à la flûte de pan (sa partition la plus connue après "Le grand blond"), une reprise de Yesterday évoquant les regrets du personnage principal...
- Mon nom est personne: à l'image du film, une BO plus légère que ses partitions Léonienne, avec humour, une parodie aussi de Wagner sur l'arrivée de la horde sauvage.
- Mission: un film où la musique et le chant est au coeur de l'intrigue, l'instant où on découvre le choeur Guarani monté par les frères jésuites est le plus fort du film.
- Sacco et Vanzetti: son plus gros succès, "Here's to you", interprété par Joan Baez. Ce tube a d'autant plus cartonné qu'il faisait écho aux combats pour les droits civiques.
- Le clan des siciliens: Delon-Gabin-Ventura... et Morricone. Une BO pesante, illustrant que le film ne peut que se terminer de façon tragique.
- Le professionnel: un des rares cas où la BO est plus mémorable que le film. Merci la pub, et merci Alain Chabat qui va parodier ladite publicité pour une fausse pub, puis dans Astérix. Toutefois, Chi Mai était rapidement devenu un succès vu qu'il s'agit de la BO le plus vendue en France par Morricone.
- Les incorruptibles: la BO de Morricone contribue aussi grandement au succès du film, associée à la réalisation de De Palma. Musique lourde sur les cuivres quand il s'agit de filmer De Niro-Capone en contre-plongée, plus lyrique quand il s'agit de souligner les exploits de Costner-Ness et ses hommes.
Et j'en oublie sûrement vu le pedigree du bonhomme...
Edji
06/07/2020 à 10h15
Pour moi, au-delà de tout, je retiens De Niro/Noodles vieilli qui monte sur la cuvette des WC regarder par la petite fente du mur Jennifer Connelly/Deborah danser des dizaines d’années plus tôt, sur le Deborah’s Theme.
Je crois qu’il est impossible de marquer d’une manière plus poignante le temps qui passe.
A titre purement personnel, j’ai encore les poils qui se hérissent en repensant à l’air de l’Estasi dell’Oro, mis à fond la caisse, avec mon meilleur pote, pile au moment où nous entrions sur le salar d’Uyuni.
Un peu le temps qui passe aussi, probablement.
OLpeth
06/07/2020 à 10h32
Ça devait arriver un jour, mais c'est toujours trop tôt.
De la grande trinité Goldsmith, Morricone, Williams, il ne reste plus que le dernier (qui a 88 ans, profitons tant qu'il est encore là).
J'ai eu la chance de le voir en concert, un privilège dont je n'aurais même pas rêvé quand je l'ai découvert devant la télé familiale en regardant Le bon, la brute et le truand. Des dizaines de CD et de livres sur le bonhomme plus tard, la passion est intacte pour un compositeur qui restera pour son extraordinaire éclectisme et son sens de la mélodie.
Plus de 500 musiques de film ("seulement" plus de 200 pour Goldsmith, 100 pour Williams) et de nombreuses compositions de musique concrète.
Il y a les classiques que tout le monde connaît (ses westerns essentiellement), mais il y a tant de choses à découvrir dans ses partitions plus obscures. Le thème principal d'Orca, ses musiques de poliziotteschi (Milano Odia et Citta Violenta entre autres), ses thèmes pour séries de la RAI (La piovra regorge de musique marquante), son incursion dans le giallo (L'oiseau au plumage de cristal), le virevoltant thème pour Le casse de Verneuil, etc.
Sa musique restera immortelle.
MarcoVanPasteque
06/07/2020 à 11h15
addio da Cheyenne
OLpeth
06/07/2020 à 11h21
Pour ceux qui voudraient creuser, je ne saurais trop conseiller d'ailleurs d'aller sur la chaîne YouTube de Blow Up d'Arte. L’encyclopédique Thierry Jousse y avait fait une trilogie sur la musique de Morricone (l'Italie, les USA, la France), admirable montage musique/images accompagné d'un formidable commentaire que seul un fan terminal du maestro aurait pu écrire.