
Etoiles et toiles
Non, ce n’est pas un forum sur le PSG, même si le titre aurait sans doute convenu, mais bien sur le cinéma, pour parler de tout ce qui touche de près ou de loin au septième art.
Moravcik dans les prés
29/06/2020 à 22h39
Allez on va dire que les métamorphoses du monstre de The Thing font assez body horror, si on veut.
Les thèmes communs entre Cronenberg et Lynch, là j'ai plus de mal. Késaco ?
Born to lose
30/06/2020 à 09h24
Il va sans dire que j'adore ces 3 cinéastes et je considère souvent Lynch et Cronenberg comme des cinéastes faux-cousins, leurs thèmes peuvent parfois se rapprocher.
Ils un point commun un peu triste : ils ne tournent plus.
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Alors pour le coup, Lynch a quand même sorti très récemment (2017) le film le plus ambitieux de toute sa filmographie (c'est dire...), la dernière saison de Twin Peaks, dont on pourra objecter qu'il ne s'agit pas d'un film puisqu'il n'est pas sorti en salle. Mais il y a plus de cinéma là-dedans que dans la majorité des films qui sortent en salle, justement. Et Lynch lui-même a déclaré qu'il s'agissait d'"un film de douze heures" (ou quelque chose comme ça... je le cite de mémoire) Film de la décennie pour les Cahiers du cinéma. Bref, une intégrale Lynch passe aussi par-là, il me semble...
Cush
30/06/2020 à 09h49
Moravcik dans les prés
29/06/2020 à 22h39
Les thèmes communs entre Cronenberg et Lynch, là j'ai plus de mal. Késaco ?
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Une certaine fascination pour le morbide ?
Born to lose
aujourd'hui à 09h24
J'ai beau faire partie des adorateurs de Lynch, Twin Peaks saison 3 j'ai vraiment eu du mal. Un peu déboussolé entre clins d'œil sympas mais vite lourds aux saisons précédentes et scènes qui s'étirent sans que j'en voie trop la raison. Je me suis arrêté à Dale Cooper qui gagne tout le temps au casino, ça vaut le coup de reprendre ?
Tonton Danijel
30/06/2020 à 09h53
Personnellement, je trouve que "A history of violence" est un film que Lynch aurait pu réaliser, avec une famille ordinaire qui bascule dans un univers brutal.
Cush
30/06/2020 à 10h28
Oui pour le chelou qui surgit du quotidien, mais dans le style c'est un poil trop réaliste pour Lynch à mon avis. Je verrais plus La Mouche avec Lynch en réal.
Vel Coyote
30/06/2020 à 11h16
Le Cronenberg dont le thème est le plus lynchien ce serait pas Faux-semblants plutôt ?
beltramaxi
30/06/2020 à 12h33
"A history of violence", en tous cas, c'est peut-être un poil plus classique que les autres Cronenberg, peut-être parce que plus maîtrisé (ce découpage phénoménal des scènes d'action, le hors-champ de l'intro, l'émotion qu'il suscite...) et porté par un casting de dingue, mais n'ayons pas peur des mots c'est un chef d'œuvre. Et ce qui le distingue de n'importe quel Lynch au-delà d'un relatif réalisme (on flirte avec le surnaturel quand même), c'est la simplicité de son histoire. C'est pour ça que bien qu'aimant beaucoup certains Lynch, aucun de ses films n'a pour moi atteint ce niveau.
Born to lose
30/06/2020 à 12h34
Cush
aujourd'hui à 09h49
Un peu déboussolé entre clins d'œil sympas mais vite lourds aux saisons précédentes et scènes qui s'étirent sans que j'en voie trop la raison. Je me suis arrêté à Dale Cooper qui gagne tout le temps au casino, ça vaut le coup de reprendre ?
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Alors, pour moi, ça vaut carrément le coup de reprendre... Sachant quand même qu'être déboussolé et "ne pas trop voir la raison" de la plupart des choix opérés dans la série fait partie du truc... Lynch va au-delà de tout ce qu'il avait fait jusque-là en la matière. Les quelques clins d'oeil aux précédentes saisons, que tu évoques, sont peut-être la seule petite concession à l'horizon d'attente du public. Pour le reste, Lynch fait ce qu'il veut et s’assoit consciencieusement sur absolument toutes les attentes traditionnelles en termes de vraisemblance, de storytelling, de logique scénaristique et d'émotion... Donc, si le pacte posé par Lynch te convient, je te conseille d'aller au bout. Sinon, il vaut mieux passer ton chemin. Pour ma part, j'ai trouvé ça formidable, mais je serais bien embêté si on me demandait d'expliquer de quoi parle la série...
lalizou
30/06/2020 à 12h42
Born to lose
aujourd'hui à 09h24
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Au temps pour moi j'ai complètement zappé cette 3e saison qu'il me tarde de découvrir... Il a vraiment tourné tous les épisodes ou ça regroupe plusieurs réalisateurs ?
Moravcik dans les prés
29/06/2020 à 22h39
Les thèmes communs entre Cronenberg et Lynch, là j'ai plus de mal. Késaco ?
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C'est juste une intuition mais en vrac :
Réalité/folie : Spider, ExistenZ / Quasiment tout Lynch
Fabuleuses et monstrueuses créatures : quasiment tout Cronenberg / le bébé d'Eraseahead, Elephant Man, l'homme caméra de Lost Highway
Vérité de la chair, psychomatisme : thème central chez Cronenberg mais aussi un peu chez Lynch.
Corps double, schizophrénie : Faux-Semblant / Lost Higway, Mulholland Drive, Inland Empire
Anachronisme : leurs films sont souvent difficiles à situer dans le temps (hormis leurs rares films d'époque). Beaucoup d'importance pour les décors/costumes/coiffures mais c'est plus marquant chez Lynch avec sa grande nostalgie des fifties.
En revanche ils se démarquent dans leur narration : Cronenberg est très linéaire et classique, Lynch est bien plus aventureux et instinctif (foutraque diront les mauvaises langues).
Enfin je crois que Cronenberg se voit d'avantage comme un écrivain et Lynch comme un peintre, le cinéma n'était pas leur principale ambition.
Cush
30/06/2020 à 12h59
@Born to lose
Ok merci ! Pas de problème avec le fait d'être paumé par le scénario ou par l'absence de logique, mais dans ses autres films ça passait mieux car je trouvais mon bonheur dans la mise en scène et l'image ce qui a moins été le cas ici. Mais je vais insister un peu.
Tonton Danijel
30/06/2020 à 13h01
beltramaxi
aujourd'hui à 12h33
Ah mais Lynch peut aussi faire simple, et pas que dans "Une histoire vraie". "Blue velvet" n'a rien de surnaturel par exemple, l'intrigue est somme toute assez sommaire, ce qui le distingue de nombreux film noir est le décalage posé dans le début entre une zone pavillonaire proprette et la faune qui grouille sous ce vernis impeccable.