L2, National, CFA... le championnat des petits
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I want my Mionnet back
23/04/2020 à 05h25
Nuit de confinement, l'occasion de faire un petit point déprime sur le quotidien d'un supporter sedanais ces quatorze dernières années.
2006-07 : Le CSSA est de retour en Ligue 1 ! Oui mais la marche est un peu haute et à la fin des matchs aller, le club pointe à la dernière place avec seulement 13 points. Mais grâce à l'arrivée au club de José Pasqualetti qui propose un football très agréable et à son duo d'attaque Job-Pujol servi par un Belhadj qui roule sur la Ligue 1, le club remonte petit à petit et on se prend à rêver d'un maintien miracle. Malgré une 14e place sur les matchs retour, Sedan loupe ses derniers matchs, termine 19e et est relégué.
2007-08 : Le début de saison est difficile et la remontée directe semble impossible, avec à l'issue des matchs aller une 12e place à 9 points de Bastia 3e et à 16 points de Nantes 2e. Pourtant, on se remet à y croire car l'équipe est meilleure. Sedan termine la saison en feu, se hisse en demi-finale de Coupe de France (défaite à Lyon) pour finir à la 4e place pour une médaille en chocolat.
2008-09 : José Pasqualetti qui faisait pourtant l'unanimité au club est parti pour raisons familiales, de même que les cadres (Sartre, Amalfitano) et les joueurs prêtés qui avaient explosé au club (Abdoun, Bonnet, Sow). On repart de zéro, avec un entraineur novice, Landry Chauvin, fort d'un passé de formateur dans un des meilleurs centres de formation de France : le Stade Rennais. Le début de saison est catastrophique, Sedan n'a que 7 points après 10 matchs mais l'effectif très jeune montre certaines promesses et remonte petit à petit pour arriver aux portes du podium qu'il n'atteindra jamais : Sedan finit 9e. La fameuse saison de transition.
2009-10 : 2e année Chauvin et hormis la retraite de l'inamovible Regnault (remplacé par un petit jeune venu de Caen, un certain Benoît Costil), l'effectif est quasi inchangé. Avec un an de plus, les Paul Baysse et Ismaël Traoré deviennent des cadres et avec des valeurs sûres de Ligue 2 comme Le Moigne, Mokaké ou Allart, la saison semble prometteuse. Pourtant, en janvier Sedan n'est qu'à trois points du premier relégable Strasbourg, à la 15e place du championnat. La seconde partie de saison est bien meilleure grâce notamment au retour de blessure de Karaboué, et on s'imagine une fin de championnat en boulet de canon en calculant des scénarios improbables, la montée étant encore possible à trois journées de la fin ! 2 défaites et un nul plus tard, c'est Arles-Avignon qui monte en Ligue 2, et on dégringole à la 12e place. Pas grave, l'effectif est jeune, et c'était un projet sur trois ans.
2010-11 : Cette année, c'est pour nous. On le sait, on en est sûrs. Même Urano en est persuadé et met près d'1M€, le plus gros montant de l'histoire du club, pour recruter Nicolas Fauvergue, auteur de 13 buts l'an passé avec Strasbourg. Le départ de Baysse, inévitable, est anticipé par la venue de Wesley Lautoa que l'on présente déjà comme le nouveau Rami car venu lui aussi des divisions amateurs. Début de saison quasi parfait avec la meilleure attaque de Ligue 2, emmenée par un Lossémy Karaboué intenable, qui enchaîne les succès énormes avec en point d'orgue un 4-0 à domicile dans un stade Louis-Dugauguez en fusion pour les 10 ans de celui-ci. Sedan est premier à la trêve, et rien ne semble pouvoir lui arriver. Oui mais... On découvre qu'en coulisses, Landry Chauvin dont le contrat expire en fin de saison négocie son futur, mais pas avec Sedan : avec Nantes, qui pendant que les Ardennes chantent pour la Ligue 1, se bat pour ne pas descendre. Autre cas épineux, le seul Ardennais de l'équipe Alexis Allart lui aussi en fin de contrat refuse de prolonger et il est envoyé en réserve. Retour de trêve, Sedan prend trois points en six matchs et sort du podium. Allart est réintégré au groupe. Sans retrouver la magie des six premiers mois, le groupe parvient à gagner de nouveau et n'est qu'à 2points du podium et à 4 du titre, à 4 journées de la fin. Défaite à Reims, victoire contre le FC Nantes où Chauvin a effectivement signé, défaite à Châteauroux, Sedan ne peut plus monter et finit la saison 5e, à seulement trois points du DFCO qui accède à l'élite en compagnie de Thonon-Gaillard et d'Ajaccio, qui souhaite justement recruter Allart. Celui-ci refuse et signe à Boulogne-sur-Mer, 8e de L2.
2011-12 : Les deux meilleurs joueurs de la saison précédente Karaboué et Costil sont logiquement partis en Ligue 1 et plusieurs titulaires (Bellaïd, Allart, Tibéri) ont également quitté le club, mais le changement le plus attendu est celui de l'entraîneur. C'est Laurent Guyot qui s'y colle, avec encore une fois une réputation de formateur acquise à Nantes, et une saison en Ligue 1 avec Boulogne. Le jeu est agréable, les intentions offensives, et le premier derby gagné. Les jeunes du centre de formation amènent leur fougue à l'équipe, et Mickaël Le Bihan, Abdoulay Diaby, Naïm Sliti, Kévin Boli et Florentin Pogba deviennent des membres à part entière du groupe pro. D'autant plus pour ces deux derniers quand, le 31 janvier, Pascal Urano accepte une offre de Lorient pour Wesley Lautoa qui quitte ses partenaires alors que Sedan est 4e à quelques points du podium. Le CSSA ne descendra pour autant jamais en-dessous de la 6e place. Le problème, c'est qu'il ne monte jamais au-dessus de la 4e non plus, et à force de rester à portée, les rêves de montée s'estompent : à la 37e journée, la messe est dite, les trois promus seront Bastia, Reims et Troyes. Les deux voisins montent en Ligue 1, pendant que Sedan enchaîne une deuxième 4e place en deux ans.
2012-13 : Si la vente de Lautoa à la dernière minute du mercato d'hiver n'était pas assez clair, Urano le dit tout haut : plus un sou d'investi et tout doit partir. Traoré, Gragnic, Valdivia, Le Moigne, Eudeline partent libres, Abdallah est transféré à Marseille et clou du spectacle, Fauvergue part à Reims quelques mois après avoir chanté "qui ne saute pas est un sale rémois" au pied du parcage sedanais. Les remplacer ? Quelques joueurs libres, des prêts, et c'est marre, Laurent Guyot fera avec ce qu'il a. C'est effectivement ce qu'il fait, Sedan compte 6 points après dix journées. A la trêve, Sedan est dernier, mais la saison ne se résume pas à ce classement : Ulrich Ramé préfère ses diplômes d'entraineur à sa place de titulaire, Ahmed Yahiaoui fait un abandon de poste et part en Algérie négocier des contrats sans que le club ne le sache, Christian Kinkela résilie son contrat deux mois après sa signature et en avril, on apprend que les joueurs ne sont plus payés depuis trois mois. Seule la finale de Gambardella offre des espoirs pour l'avenir, espoirs vite douchés : le club finit 19e, est rétrogradé d'une division supplémentaire par la DNCG, et dépose finalement le bilan : tous les joueurs sont libérés de leur contrat.
2013-14 : C'est en CFA2, la division de la réserve de l'équipe professionnelle, que le CSSA va reprendre ses activités grâce à la reprise des frères Gilles et Marc Dubois, entrepreneurs ardennais ayant fait fortune dans le Sud. Le début de saison est retardé car l'équipe n'a pas 11 joueurs, les signatures s'égrainant au fur et à mesure des nombreux essais ayant lieu au domaine de Montvillers. Seuls visages connus, quelques jeunes du centre de formation ayant choisi de rester au club et l'entraîneur : Farid Fouzari, un Ardennais fidèle parmi les fidèles, ancien joueur du club puis adjoint pendant la période dorée. La saison se déroule bien, dans une ambiance indescriptible composée de déplacements par centaines dans des stades champêtres, de matchs de 5e division dans un stade de 1ère division devant plusieurs milliers de personnes, et se termine de la même manière : "derby" contre la réserve du Stade de Reims, les Sedanais sont plus d'un millier à Delaune pour soutenir leurs joueurs qui renversent le match d'un 2-1 vers un 2-3, pourtant la montée n'est pas assurée car Sedan n'est que 2e derrière Croix. Il faut attendre la fin des autres rencontres dans les autres groupes pour savoir si le CSSA fait partie des meilleurs deuxièmes, une heure après le match, les supporters sont priés de quitter le stade sans avoir la réponse. Mais pour la première fois depuis huit ans, tout est bien qui finit bien : on monte en CFA.
2014-15 : On continue avec les cadres, renforcés de plusieurs joueurs qui perceront ensuite plus haut : Bakaye Dibassy, Elhadj Dabo, Alexandre Vardin, Romain Armand, Mehdy Guezoui... La saison se déroule comme dans un rêve, Sedan finit 27 points devant son dauphin Quevilly avec une équipe objectivement injouable, une vraie osmose entre staff, joueurs et supporters, une montée qui cette fois a pu être célébrée comme elle le méritait. Sedan est clairement sur la bonne voie, et on parle déjà d'espoirs de Ligue 1, au moins de Ligue 2 pour l'année du centenaire.
2015-16 : L'équipe arrive en National avec une belle dynamique et un réel engouement derrière elle, même si on se doute que ce sera plus compliqué, car le National est un championnat difficile. Sedan fait pourtant un début de saison honorable avec une 9e place après 11 rencontres, et on se dirige doucement vers une saison tranquille pour stabiliser le club avant d'ensuite viser la montée... Vous y avez cru ? Nous oui en tout cas. En réalité, on ne le sait pas encore mais le recrutement est médiocre non pas en raison d'erreurs mais car les moyens n'ont pas été mis pour faire venir mais surtout pour conserver les joueurs. Ajoutez à cela les performances ahurissantes du gardien Cheikh N'Diaye qui prend un but parce qu'il remonte ses chaussettes, le classement est plus qu'honnête pourtant Farid Fouzari est limogé en novembre et c'est le début du cirque à Sedan : on doit faire parler du club. On annonce en grandes pompes l'arrivée de Pascal Feindouno qui rate finalement sa visite médicale pour des problèmes cardiaques, le prince saoudien censé devenir investisseur fait une interview surréaliste au Canal Football Club parlant de Ligue des Champions et de Messi, Roger Lemerre devient à 75 ans entraîneur du club qui l'a révélé en tant que joueur... Sedan finit la saison en roue libre mais obtient son maintien en terminant à la 12e place, 4 points devant les Herbiers, finaliste de Coupe de France mais relégué en CFA.
2016-17 : Le cirque de la fin de saison dernière n'était qu'un amuse-gueule comparé à ce qui allait arriver. Roger Lemerre part, et c'est son adjoint David Le Goff qui doit reprendre la main. Peu de temps avant la reprise et voyant probablement l'étendue des dégâts, il refuse finalement, et le club trouve un entraineur qui accepte de tenter le coup : ce sera Colbert Marlot, ancien adjoint de Lens, ayant entrainé notamment Limoges, Wasquehal et Tubize. Il tiendra un peu moins de trois mois. Le recrutement est cataclysmique (sur les 9 recrues de l'intersaison, 5 seront libérés avant la fin de l'année civile) parce qu'en coulisses, la guerre s'opère entre d'un côté Jean-Claude Médot, directeur sportif depuis le dépôt de bilan et ancien joueur du CSSA, doté d'un réseau important grâce à son travail à Caen, au PSG puis à Everton depuis 1983, et Pierre Mbappé, oncle de, ex-entraineur de Levallois. En toute logique c'est le second qui a gain de cause, Marc Dubois reprochant au premier d'avoir trop dépensé pour faire monter le club, et qu'on peut faire aussi bien pour moins cher. C'est ce qu'on verra. Au niveau sportif, au moment du départ de Marlot, Sedan est dernier avec 9 points en 12 matchs. Son remplaçant est Nicolas Usaï, ancien coach de Marseille-Consolat, qui vient accompagné d'un ex-Sedanais en la personne de Madjid Adjaoud. Les résultats ne s'améliorent pas vraiment, Sedan compte 11 points de retard sur le premier non-relégable à 12 journées de la fin et en janvier, pas moins de 12 joueurs rejoignent le groupe, parmi lesquels Nadir Belhadj venu aider le club qui l'a révélé. L'effet est immédiat, le capitaine toujours aussi incroyable sur son aile gauche permet au CSSA de remonter au classement jusqu'à la réception du CA Bastia, trois matchs avant la fin, qui se conclut sur un cinglant 7-1 où pour la première fois depuis la 1ère journée Sedan n'est plus en position de relégable. L'histoire est belle, trop : après un festival d'occasions ratées (vraiment jamais vu ça, on peut mener 5-1 à la mi-temps), Sedan perd 4-1 à domicile devant 13000 personnes qui espéraient enfin une conclusion heureuse. Retour en CFA, qui s'appelle maintenant National 2.
2017-18 : On ne parle plus des frères Dubois mais simplement de Marc : Gilles part du club, lui qui prenait les décisions sportives au début de l'aventure a petit à petit été écarté, son frère lui reprochant d'avoir dépensé sans compter. Mbappé écarté lui aussi parce que les blagues les plus courtes sont les meilleures, Sedan repart en N2 avec une bonne partie du groupe ayant failli créer l'exploit en National, ce qui offre sur le papier de belles perspectives. L'effectif est renforcé entre autres par John Utaka, 14 matchs pour 0 but (mais on a eu un article dans l'Equipe !), et par un joueur canadien, Dieumerci Yuma, qui marque un triplé sur le premier match de la saison, célèbre celui-ci par un salto et se blesse pour huit mois. Le CSSA réalise une belle saison, détient la meilleure attaque, mais ne parvient pas à détrôner un Drancy injouable (1 défaite sur la saison) et termine 3e. 3e et pas 2e parce que le dernier déplacement à Furiani a été considéré comme une défaite par forfait après que les joueurs sedanais, agressés dans les vestiaires à la pause, ont refusé de reprendre le match.
2018-19 : Nicolas Usaï part après un an et demi d'espoirs douchés et c'est l'ancien coach de jeunes de Sedan et de Metz Sébastien Tambouret qui le remplace. Presque tout est à refaire tant l'effectif est chamboulé (20 arrivées, 19 départs), et on nous annonce une nouvelle saison de transition©. Du bon, du moins bon, du retour d'anciens, Maxime Bourgeois qui est viré après être arrêté pour violences conjugales comme Massiré Kanté deux ans auparavant et qui le rejoint à Fleury-Mérogis (au club de foot, pas à la prison)... Tout cela n'a pas beaucup d'intérêt parce que de toute façon Créteil roule sur le championnat et finit 10 points devant son dauphin et 12 devant Sedan, troisième. Mais pas grave, de toute façon, c'est un projet sur deux ans©.
2019-20 : Projet sur deux ans oblige, l'effectif est simplement consolidé et on garde l'ossat... Ah non pardon ici c'est Sedan, 14 départs pour 12 arrivées, y a quoi là ! Sauf que le recrutement est vraiment bon, il y a une vraie osmose et les joueurs réalisent l'impossible : 13 matchs, 13 victoires, 0 but encaissé. Ok, Bastia est aussi dans le groupe et ils font une grosse saison tout comme Bobigny, mais ils sont à 8 points, qu'est-ce qui peut nous arriver ? Enchaîner les suspendus et les blessés, prendre 9 points sur les 8 matchs suivants en ne marquant que 4 buts, que Bastia en prenne 22 sur la même période et que le championnat s'arrête à cause d'une pandémie ? Restons sérieux un instant, ok on est probablement dans le top 3 des clubs de la lose depuis 14 ans, mais pas à ce point !
Sans Football Manager pour fantasmer, je pense que j'aurais déjà fait un detox au cyanure.