
Foot et politique
Le fil politique est un fil du rasoir, alors évitons de s'y couper. Par ailleurs, n'oublions pas que son but est d'accélérer l'avènement du grand soir, un des ces quatre matins!
Aulas tique
27/10/2020 à 13h03
Sinon, pour l’IVG, (je suis pour ce droit je précise), si on considère que la moitié des habitants des USA sont des femmes, qu’elles ont le droit de vote et qu’elles ont bien participé à élire des gens comme Trump ou des sénateurs fous de Dieu. Qu’est-ce qu’on peut bien y faire?
A un moment, c’est bien fait pour leur gueule ou pas?
On néglige vraiment la place de la religion là-bas, la place des femmes dans cette bigoterie et on ne veut pas voir ses effets sur leur fonctionnement. Beaucoup parmi nous avons une image idéalisée des USA parce que nous avons grandi dans les années où cette culture nous a été martelée comme source de valeurs. Moi le premier qui suis un geek biberonné aux films et séries US.
Il se trouve que j’ai de la famille dans les alentours de Détroit. Comment un français peut comprendre ce qui se passe là-bas? Je veux dire, comment on peut intégrer leur façon de penser le monde au quotidien nous qui venons d’une autre planète. Quand il y a eu la crise des subprimes, ils ont arrêté l’éclairage public dans des quartiers pauvres, ils ont lâché en terme de sécurité et de service public des blocs entiers de rues. Si t habites dans un quartier pas pourri, ton voisin vient te parler de la hauteur de la pelouse du devant de ta maison et te fait comprendre que la communauté souhaite que le devant de ta maison soit bien propre et bien organisé (c est pour ça que les devants des maisons se ressemblent et sont si « typiques » pour nous autres français. Si on croit à travers les séries que les ricains disent des gros mots, déjà trouves la chaîne adéquate là-bas ou passe tes séries habituelles ou tu entends des gros mots, ce sera forcément une chaîne à péage. Et le coup du F word, c’est un grand moment dans les conversations.
Alors leur vision de l IVG, des fœtus même issus de viols, c’est incompréhensible pour nous ici mais, contrairement à plein d autres pays religieux qui sont autoritaires, là-bas c’est une démocratie, les gens choisissent leurs dirigeants, choisissent à quelle sauce ils vont être mangés. C’est un beau bordel mais c’est leur beau bordel et ils en sont contents. J’ai l’impression que ça fait mal à certains mais c’est comme ça. Ils usent de leur liberté et c’est marrant de voir comment la campagne présidentielle américaine ou les décisions de Trump sur l’immigration ou l’IVG sont scrutées ici. On ne va pas me sortir le coup de la puissance mondiale bla-bla-bla, parce que c’est du sociétal, pas du géopolitique la plupart du temps que les français vont critiquer. Et quand c est du géopolitique, les français font mine d’être étonnés que les USA agissent dans l’intérêt des USA.
Il y a une grande auto-infantilisation justement issue de visionnages répétés des films et séries US à se saisir des problématiques US qu’elles soient sociétales ou géopolitiques pour nous les approprier alors que l’on n’en a ni les bases culturelles ni religieuses. Même un catho d’ici, il ne peut pas intégrer facilement le niveau de bigoterie, de pudibonderie US et surtout il ne peut qu’halluciner et rêver de l’intrication du religieux avec tout dans la société américaine.
J’adore les USA pour plein de raisons mais c’est le film Idiocracy en live la plupart du temps sauf que le film ne parle pas de la place du religieux dans l’abêtissement des masses mais c’est cool parce que chez nous c est pas brillant non plus.
Pascal Amateur
27/10/2020 à 13h07
Eh bien, dès lors qu'on écrit "les femmes", on ne peut rien faire. Ce n'est pas une communauté. Elles ont certes des points communs, qui permet de faire des statistiques et de constater des iniquités et des inégalités scandaleuses. Mais en faire un groupe de population uni, univoque, homogène, cela n'a aucun sens. C'est mettre dans un sac. Utile pour se monter le bourrichon politiquement, mais insensé pour comprendre la position propre à chacun(e).
gurney
27/10/2020 à 13h09
Surtout que même si une majorité est contre l avortement, ça ne rend pas moins déplorable son interdiction pour les personnes qui en ont besoin, fussent elles 0.01% de la population.
Oook
27/10/2020 à 13h17
Le génie se meurt ? Ah mais l'mage rit
aujourd'hui à 12h55
Il y a une hypothèse qui lie baisse du nombre de crimes aux US et légalisation de l'avortement.
J'ai honnêtement la flemme de lire l'étude, mais est-ce que ca ne mélange pas conséquence et simple corrélation ?
La légalisation de l'avortement pourrait venir d'une société plus à gauche et/ou libérale, ce qui pourrait engendrer également plus d'éducation et donc moins de crime ? (ou plus de "relâche" dans la police ce qui engendrerait un comptage moins stricte des délits)
Le génie se meurt ? Ah mais l'mage rit
27/10/2020 à 13h24
En fait, c'est une vieille hypothèse qui a fait débat avec une première étude fin 90's début 2000 je crois, puis une série de ping pong avec remise en cause des résultats.
A priori, l'article de 2019 répond à quasi tous les "flaws" et critiques émises sur le premier article des auteurs sur la question qui datent de 2001.
D'ailleurs l'article prend plus ou moins en compte ce que tu indiques.
Pour le reste wait and see. On peut toujours remettre en question un résultat, même si celui-ci s'est construit sur une vingtaine d'années.
Pour ceux qui voudraient une version grand public, vous pouvez lire Freakonomics, un bouquin de vulgarisation écrit par les deux auteurs et qui contient un chapitre portant sur leur article de 2001.
suppdebastille
27/10/2020 à 13h27
"
Edji
aujourd'hui à 11h15
Supp > cela me semble à la fois illusoire (les personnes à risque, pour bon nombre d’entre elles, se protègent déjà, et ça n’empêche pas l’incidence de croître pour les personnes âgées, sans parler de celles qui peuvent difficilement rompre avec tout contact familial, pour de multiples raisons) et impossible juridiquement (discrimination claire dont le caractère justifié et surtout proportionné prête sérieusement à discussion)."
Tu as probablement raison pour la 1ère partie, par contre je ne comprends pas bien en quoi confiner une catégorie précise de population est plus discriminante que des couvre-feu dans certaines régions seulement ?
"Sens de la dérision
aujourd'hui à 11h21
suppdebastille
aujourd'hui à 10h59
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Fallait prendre tes vacances en été comme tout le monde quand c'était tout ouvert, en mode on fait ce qu'on veut."
Oui j'aurai dû mais j'espérais naïvement que "mes" destinations réouvriraient avant la fin de l'année.
Mevatlav Ekraspeck
27/10/2020 à 13h29
Vous êtes têtus... puisque on vous dit que tout va bien à l’école...
Tricky
27/10/2020 à 13h34
lyes
aujourd'hui à 12h04
Je rebondis sur la cour supreme, je n'y connais pas grand chose c'est le président US qui nomme quelqu'un en cas de décès d'un membre ? Ou les candidatures sont votées au sénat ?
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Un membre décède (ou prend sa retraite), le Président nomme un successeur, le Judiciary Committee du Sénat fait passer une audition, le Sénat confirme la nomination, le Président nomme, le Supreme Justice est confirmé.
Février 2016 : Antonin Scalia (un des plus conservateurs, et grand pote par ailleurs de RBG) meurt, Obama fait une liste (ce qui aurait pu donner la majorité aux nominations démocrates pour la première fois depuis 1970) , choisit soigneusement un candidat pas trop libéral (Merrick Garland), les Républicains (Mitch McConnell) disent ‘Oui mais non c’est beaucoup trop proche de l’élection, on ne tiendra pas l’audition et on ne confirmera pas’ (Jeff Flake, sénateur Républicain, disait à l’époque que c’était prendre le risque d’un juge bien plus libéral en cas de victoire de Clinton, mais il était seul). Échec.
Trump au pouvoir nomme Neil Gorsuch.
2017 : après une sublime campagne de séduction à son encontre (j’avais un papier de Vanity Fair là-dessus mais je ne le retrouve pas), Anthony Kennedy, juge Républicain mais considéré comme celui qui fait basculer les décisions parce que modéré, annonce sa retraite (est poussé à, disons le clairement. Au passage, personne n’a osé faire ce calcul pour RBG). Le fameux épisode de Brett Kavanaugh feat. l’audition de Christine Blasey Ford, le vote pour de Joe Manchin (D), les atermoiements de Lisa Murkowski et Susan Collins (R., finalement disciplinées), un calendrier, une énonciation larmoyante de prénoms féminins, le rappel délicat à Amy Klobuchar que son père est alcoolique etc. vous connaissez l’histoire.
2020 : RBG finit par succomber à quelques semaines de l’élection, les Républicains disent ‘non mais c’est bon on a largement le temps cette fois’, les Démocrates ne peuvent pas grand chose et ne disent rien, l’audition est bâclée et Amy Barrett décide de ne répondre à rien de toute manière et hop.
Je maintiens : le Parti Républicain est beaucoup moins intéressé par une très hypothétique victoire présidentielle (la roue finira par tourner et Trump devient probablement parfois un peu gênant) que par une Cour Suprême bien ancrée (dont le plus vieux est Stephen Breyer, nommé par Clinton, les trois nommés par Donald Trump ayant entre 45 et 55 ans).
Bingo.
Tricky
27/10/2020 à 13h46
Aulas tique
aujourd'hui à 13h03
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Oui, enfin Roe v Wade c’est 1973 et l’autorisation en France c’est 1975.
Et ça me parait compliqué de résumer les US à ce que tu en décris (comme ça l’est à ce que j’en ai vécu ou ce que leo en a vécu ou ce que tous les autres ici en ont vécu). Murica, mais sous plein de formes différentes, pas nécessairement réconciliables.
Tout est histoire de processus et se joue sur des marges d’erreur. On peut traiter les Américains de bigots, mais on n’est pas si loin d’avoir eu une Cour à 5-4 plutôt qu’à 3-6 avec une présidence et un Sénat démocrates.
Tricky
27/10/2020 à 13h49
Ceci étant, spécifiquement sur la Cour Suprême, tout n’est pas perdu :
https://twitter.com/ilhanmn/status/1320882039801917441?s=21
O Gordinho
27/10/2020 à 13h51
Pour apporter une précision :
Les démocrates peuvent espérer devenir majoritaires au Sénat puis ensuite augmenter le nombre de membres de la Cour Suprême pour la rééquilibrer ou même la faire basculer. Cela ne nécessite pas de modification de la Constitution, le nombre de juges à d'ailleurs déjà varié par jusqu'à la fin du XIXe siècle.
Cependant il faudrait déjà gagner largement ces élections et il faudrait faire accepter cela à l'opinion publique alors que les Démocrates ne cessent de dire que les Républicains ne respectent pas l'usage et l'esprit des institutions.