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Pirlo, l'intelligence et la douceur

Passe en retraite – En quittant la MLS, Andrea Pirlo a mis un terme à une carrière inoubliable. Au-delà de la peine de le voir partir, il faudra se souvenir de la classe et de la beauté de ses gestes sur le terrain. 

Auteur : Christophe Zemmour et Richard Coudrais le 9 Nov 2017

 

 

Ce fut alors le tour d’Andrea Pirlo. Le joueur de la Juventus était chargé du troisième tir au but italien face à l’Angleterre en quart de finale de l’Euro 2012 à Kiev. Devant lui s’agitait Joe Hart, le gardien des Three Lions. Ces gesticulations n’étaient pas sans rappeler celles d’un Jerzy Dudek qui, sept ans plus tôt à Istanbul, avait détourné le tir de Pirlo à l’issue d’un Liverpool-Milan de légende.

 

À Kiev, Andrea Pirlo s’élança calmement puis frappa le ballon avec nonchalance, le caressant à la manière de Panenka. Et tandis que Hart s’en alla plonger aux pâquerettes, la balle glissa doucement dans la cage. Un moment unique de classe et de désinvolture qui plaça Andrea Pirlo parmi les plus grands.

 

 

 

 

 

Calme et volupté

Cette année 2017 nous aura séparés d'une génération de joueurs majeurs: Gerrard et Lampard, Kuyt, Totti, Lahm, Xabi AlonsoKaká et désormais, Pirlo. Une génération dont certains, comme Michael Cox, considèrent le natif de Flero comme le footballeur "le plus important". Pirlo aura définitivement redonné ses lettres de noblesse au poste de meneur de jeu reculé, au regista, jusqu’à y aposer sa signature.

 

Footballeur de velours, tout en délicatesse, il distribuait et orchestrait depuis sa position devant la défense avec une élégance unique et un calme inaltérable. Son allure balle au pied n’avait d’égales que ses transversales, les courbes qu’il donnait à ses passes longues et à ses frappes lointaines. Excellent feinteur plus que dribbleur, capable de déposer un ballon sur le cul d’une poule à plusieurs dizaines de mètres de là, Pirlo ne "faisait pas le même sport", comme l’a récemment déclaré son plus fidèle lieutenant, Gennaro Gattuso.

 

L’image la plus ancienne illustrant ces qualités est probablement celle du but sublime de Roberto Baggio face à la Juventus en 2001. Pirlo, alors en échec à l’Inter Milan, est prêté à son club formateur, le Brescia Calcio, où il côtoie l'homme à la queue de cheval – qui l’adoubera: "Quand on jouait ensemble, tout dépendait de lui". Une équipe au sein de laquelle l’entraîneur Carlo Mazzone le place à un poste plus reculé, opérant un changement décisif dans la carrière du joueur: "Quand un garçon a du talent, je préfère le mettre dans le cœur, là où il est obligé de se bouger, de se proposer". 

 

 

Des gestes dans l'histoire

Depuis cette position, il adresse en ce 1er avril 2001 une magnifique passe longue à Baggio, qui se chargera de terminer le travail sur un exquis contrôle orienté. Des caviars comme celui-ci, qui se savourent lentement et inlassablement, Pirlo en aura livré par palettes. Aussi bien dans le jeu que sur coups de pied arrêtés.

 

Sa patience et sa vista auront marqué certaines rencontres historiques, comme cette passe aveugle "cheville cassée" pour Fabio Grosso lors de la prolongation de la demi-finale du Mondial 2006 face à l’Allemagne, ou les corners déposés sur les têtes de Marco Materazzi et Luca Toni pendant la finale du 9 juillet. Ou encore cette offrande pour Antonio Di Natale contre l’Espagne à l’Euro 2012. 

 

Sûr de lui et fier, mais discret et froid, Andrea Pirlo n’était pas seulement un joueur talentueux, mais aussi un travailleur lucide et consciencieux: "Le talent vient avant le travail, mais il doit être entretenu, développé avec le travail. Si tu n'as pas de talent, tu peux travailler toute la journée, il ne viendra pas". Et forcément un homme intelligent, raffiné et curieux. Tout ceci le poussera notamment à étudier les coups francs de Juninho, sur photos et vidéos, afin de s’en approprier les secrets en recherchant le comment plutôt que le pourquoi.

 

 

Le trait d'union de deux décennies

En définitive, il n’y avait aucun geste, aucune situation, aucune subtilité tactique, aucun tempo que Pirlo ne maîtrisât pas à son poste. Doté d'un palmarès auquel il ne manque finalement qu’un Euro, il fait partie de ces footballeurs accomplis. De ces légendes consacrées dont l’influence est considérable, comme Xavi Hernández, par exemple.

 

Xavi le considérait justement comme "le plus talentueux dans le monde". Les deux maîtres à jouer auraient pu se côtoyer dans ce Barcelone que l'Italien admirait tant – et auquel il aurait probablement apporté la touche de jeu long qui lui manquait. Le Barça était son équipe lors de ses parties quotidiennes de PlayStation face à son ami Alessandro Nesta – console de jeu qu’il considère comme “la meilleure invention de tous les temps après la roue”.

 

Pirlo est un acteur majeur, une sorte de trait d’union de ces deux dernières décennies de football. Il restait notamment le dernier joueur du Milan de la finale d’Istanbul encore en activité, funeste match après lequel il avait "pensé à arrêter [sa] carrière". Cette époque au crépuscule se conjugue désormais au passé, mais elle charrie avec elle des souvenirs qui ne s’éteindront pas. Sur fond de symphonies orchestrées par un maestro nommé Andrea. 

Réactions

  • Matu-Verratti-Vieira-Touré-Clément-Cearà le 09/11/2017 à 06h13
    Et Totti, c'est du poulet ?

  • Ba Zenga le 09/11/2017 à 08h52
    Totti, c'est même du poulet César (hum, hum). C'est vrai que cette année, y a aussi eu Lahm et Xabi Alonso qui ont arrêté... Merci Matu, c'est corrigé.

  • Sens de la dérision le 09/11/2017 à 11h19
    Cet amour de contrôle de Baggio sur la longue balle de Pirlo.

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