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Platini, comme un gros poisson dans l'eau

Blatter, Johansson, Platini, Simonet : il est toujours possible de se réconcilier sur le dos d’un autre, surtout si la paix des braves assure l’élection de chacun. Quant à Michel le Grand, il est passé de l’art des coups francs à la science politique en conservant la même maîtrise…
Auteur : Jamel Attal le 16 Oct 2001

 

Il n’est pas de haine politique qui ne soit soluble dans les compromis, particulièrement au sein des hautes sphères du foot pro. A un an de la Coupe du monde, l’été s’annonçait rude pour Sepp Blatter, qui devait pour la première fois de son mandat faire face à une crise politique de grande ampleur. L’onde de choc de la faillite d’ISL-ISMM compromettait les finances de la Confédération mondiale, mais aussi l’avenir politique de son mandarin, qui prêtait ainsi le flanc comme jamais à ses adversaires. Il fut ainsi accusé — à juste titre — d’avoir inconsidérément sous-traité la gestion des droits télé et du marketing de sa compétition majeure, et d’avoir ainsi mis en danger l’équilibre de la planète football. On constate actuellement l’usage que fait Kirch de son monopole sur les droits de retransmission des CM 2002 et 2006, et l’on mesure les dégâts financiers de la banqueroute de l’ex-numéro 1 du marketing sportif, aujourd’hui numéro zéro. L’appel du cash avait en effet eu raison de toute prudence, au moment où l’inflation du marché télévisuel atteignait des sommets.
A la veille du décisif congrès de Buenos Aires, début juillet, le Suisse subissait ainsi les assauts des alliés de Lennart Johansson, bien décidés à le déstabiliser (voir les Gazettes 51 54 et 56). Hélas pour eux, la reprise en main de Blatter avait été parfaite, et le président s’en était sorti avec les félicitations du jury, le staff de l’UEFA paraissant au contraire jouer le rôle des malveillants de service (voir FIFA : un congrès historique?).

Depuis, la guerre froide a fait face à une nette détente entre les deux principales institutions du football international, même si certains dossiers, comme la réforme des transferts, continuent de les opposer. Peut-être se sont-ils découvert un ennemi commun dans le lobby de quelques riches clubs européens, qui finit par téléguider l’UEFA, comme sur les réformes des coupes européennes. D’autre part, l’ampleur des crises actuelles (celle du football avec les pertes répercutées depuis la chute d’ISL et le proche dégonflement de la bulle spéculative des droits télé, celle du monde qui menace l’organisation des grandes compétitions) a peut-être contribué à recentrer les dirigeants sur leurs objectifs prioritaires. Après avoir officiellement confirmé sa propre candidature en début de mois, Johansson avait demandé devant le comité de septembre un soutien inconditionnel à Sepp Blatter lors des élections de juin… Il ne pouvait pas être plus clair sur le retournement de tendance.

Dans ce contexte, les ambitions de Michel Platini, pressenti candidat contre Johansson aux élections de 2002 et qui avait entamé sa pré-campagne, étaient de nature à raviver les antagonismes, le cessez-le-feu à peine signé. Arme politique dans la manche de Blatter, la candidature de l’ancien international devenait une mine mal placée. Précédant le Congrès de l’UEFA, la semaine dernière, l’annonce très officielle du rendez-vous officieux entre Platini et Johansson signifiait clairement qu’une solution serait trouvée entre gentlemen. Le contenu de leur accord n’a pas été révélé, mais il apparaît que le Français ne briguera pas la place du Suédois (qui à 71 ans pourra accomplir son 4e mandat), en échange d’une entrée au Comité exécutif qui arrange tout le monde ou presque. Le principal intéressé notamment, qui sera en position idéale pour conclure de nouvelles alliances et préparer une campagne simplement retardée, même si l’on se doute que les proches actuels du président ne l’entendront pas de cette oreille. Quelle sera par exemple l’attitude de Gerhardt Aigner, véritable premier ministre de l’UEFA ?

Dans l’affaire, Blatter (qui vient tout juste de rendre son soutien à son compère pour son propre suffrage) et Johansson se sont surtout assurés une réélection tranquille, après s’être rendus compte qu’ils représentaient l’un pour l’autre un danger bien inutile. Il ne leur restait finalement qu’à gérer le cas Platini…
La solution fera bien une victime, à demi consentante, en la personne de Claude Simonet qui devra se retirer du Comité exécutif (dans lequel la France ne peut avoir qu’un seul siège). Même s’il a lui-même confié à Platini son premier mandat officiel en faisant de lui un de ses vice-présidents, le président de la Fédération n’a peut-être pas mesuré le prix de son soutien à celui qui sera sans doute un animal politique de premier plan. Dans quatre ans, on imagine bien Platini en successeur désigné de Johansson…

Quel président ferait-il ? La question se pose car Platini cultive plus volontiers le consensus que les prises de position radicales. Il se déclare trop éloigné de la majorité actuelle de la Ligue pour envisager de s’y investir, mais les groupes de pression comme le G14 ne sont pas plus sympathiques à l’échelle européenne. S’il apparaît aujourd’hui comme un défenseur de l’esprit du jeu, conscient de ce qui en fait la richesse, proche des réalités du terrain, fin analyste des dérives, qu’adviendrait-il de ces principes après une prise de pouvoir, sachant le prix politique d’une telle opération?

Réactions

  • Moser le 18/10/2001 à 01h59
    C'est la folie au niveau des réactions !!
    Le sujet ne soulèverait-il pas les passions ?

  • El mallorquin le 18/10/2001 à 15h44
    Moi je ne connais pas le sujet, et comme parfois avec les Cahiers, j'apprends beaucoup sans avoir grand chose à dire !

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