National 2015/16 : le bilan de la phase aller
Plus serré que la course à l'Hexagoal, moins professionnel que l'antichambre de l'élite, le National entame sa phase retour cette semaine. Il reste dix-sept matches pour sceller le sort des dix-huit clubs engagés. Avant une dernière phase financière et administrative, sur tapis vert.
Dans un championnat aux positions très resserrées, tous les clubs peuvent encore espérer ou craindre quelque chose d'ici la fin de saison. Cinq d’entre eux se situent, avec vingt-trois points, sur la médiane du classement. Ils sont entre la sixième et la dixième place, à quatre points de la montée mais aussi de la descente. La pièce peut donc tomber d’un côté comme de l’autre…
Les bons élèves de la Coupe
Pour commencer le tour d'horizon, honneur aux clubs qui ont réussi à passer cinq tours en Coupe de France. Le FC Chambly (7e) et l'US Boulogne (9e) ont également le même nombre de points au classement. L'Inter de Milan de l'Oise pourra se satisfaire d'un maintien et d'une place en milieu de tableau pour sa deuxième saison à ce niveau. En revanche, l'US Boulogne de Grégory Thil (dix-sept matches et sept buts) pouvait espérer mieux et aura du mal à lutter pour la montée.
Les promus
Les nouveaux venus vivent des saisons contrastées. L'ASM Belfort (2e) est en train de passer le cap avec panache et a longtemps occupé la tête. Une ultime défaite chez son ex-dauphin strasbourgeois a fait manquer le titre de champion d'automne à la meilleure défense du championnat (dix buts encaissés). Si le rythme des équipes de tête reste aussi lent, le promu peut rêver d'une deuxième montée consécutive. Du côté des Herbiers VF (11e) et du CS Sedan (12e), les résultats sont moins flamboyants mais on s'accroche à l'espoir de maintien. On observera avec curiosité la phase retour des Ardennais, entraînés depuis le début du mois par le double champion continental, Roger Lemerre, de retour au bercail (cinquante ans plus tard!). Cela risque d'être dur pour l'AS Béziers (17e). Il faudra inverser la tendance d'une saison démarrée correctement (douze points en dix rencontres) et qui commence à décliner dangereusement.
Les revenants
Relégués sportivement la saison dernière, ils ne devraient plus être là mais ils semblent immortels. Le CA Bastia (qui a conservé son statut pro) et la SA Épinal occupent le fond du classement. Pour Épinal (16e), on peut estimer que la saison est déjà réussie, puisque les quatre victoires obtenues représentent le double du total de la saison précédente. Le CA Bastia (14e) a paradoxalement remporté des matches difficiles sur le papier (à Amiens et Marseille, contre Strasbourg et Dunkerque) mais reste très fortement menacé de relégation. Motif d'espoir pour les Corses: ils finissent la phase aller sur un bilan de dix points sur douze possibles.
Les relégués
Triste saison pour les gros budgets de la région Centre. Fraîchement relégués de Ligue 2, ils n'en ont pas tirés avantage sur le terrain. La Berrichone de Châteauroux (13e) n'espérait pas forcément une remontée immédiate mais son bilan chaotique (quatorze points pris à l'extérieur contre cinq à domicile) illustre l'incertitude dans lequel se trouve actuellement l'ex-recordman de longévité en Ligue 2 (1998-2015). L'US Orléans (10e) pouvait avoir plus d'ambition pour son retour en National. Après avoir occupé le podium à l'issue de la onzième journée, plus aucune victoire ne fut enregistrée et les Orléanais commencent à surveiller les reléguables dans le rétroviseur.
Les décevants
Le SR Colmar (15e) et l'EFC Fréjus-Saint Raphaël (18e) trainent leur peine parmi les relégables. Didier Ollé-Nicolle n'arrive pas à faire décoller les résultats des Verts depuis son arrivée en mars dernier, et ce malgré un recrutement ambitieux en début de saison. Pour Fréjus-Saint Raphaël, la dernière place est une mauvaise surprise pour ce vieil habitué du milieu de tableau de National (4e, 10e et 8e sur les trois dernières saisons). Même pour la lanterne rouge, le maintien, actuellement à cinq points, est encore jouable. Mais cela passe par un brusque réveil pour un club qui n'a plus gagné depuis la troisième journée.
Les ambitieux
En plus de Belfort, deux petits jouent cette saison dans le haut du tableau. Pour le Luçon VF (3e), on ne peut plus parler de surprise. Le club poursuit logiquement son ascension dans le classement depuis sa montée en 2013 et surfe sur la vague de sa phase retour canon de la saison dernière. La réussite du GS Marseille-Consolat (4e), plus petit budget du championnat, était moins prévisible. Mais les collègues de Thomas Deruda ont une attaque de feu, la meilleure de la division, qui leur permet d'occuper le haut de tableau. Juste derrière, le SC Amiens (5e) et l'USL Dunkerque (8e) sont à leur place d'outsiders pour la montée. Tout comme l'US Avranches-Mont St Michel (6e), ils peuvent rêver de la L2 mais cela passe par une phase retour solide.
Enfin, le RC Strasbourg (1er), plus gros budget et plus gros effectif du National, semble à sa place naturelle de leader. Cette position forte reste pourtant un trompe-l'œil car récupérée in extremis lors de la dernière journée, après trois défaites consécutives en décembre. Le Racing est évidemment bien placé pour monter à l'issue de sa troisième saison à cet échelon mais la marge de manœuvre est inexistante. Avec une toute petite moyenne de 1,7 point par match, les hommes de Jacky Duguépéroux ne peuvent pas se permettre de vivre une deuxième moitié de saison aussi fébrile dans un championnat où tout le monde peut battre tout le monde et qui ne rend son verdict qu’au tout dernier moment.