Le cable réseau du serveur étant presque saturé, merci de ne vous connecter qu'en cas d'absolue nécessité de vous amuser. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Comment Doyen Sports joue à cash-cash

Le fonds d’investissement au cœur de la bataille du TPO, qui a ses entrées à l’OM, est un modèle d’opacité: montage de douze sociétés, prête-noms, sociétés écrans… Enquête sur ce brouillage de pistes à l’aide des documents révélés par Football Leaks.

Auteur : Plumitif le 21 Dec 2015

 

 

Depuis cet été, Doyen Sports n’a cessé de faire l’actualité: bataille juridique à propos du TPO, transfert d'Imbula à Porto, entrée retardée d’actionnaires dans le capital de l'AC Milan, arrivée de Míchel et mercato à l’OM, sanctions contre le FC Twente.... Mais on ne sait, de fait, pas grand-chose de cette société qui se cache derrière l’activisme de son directeur général, Nelio Lucas.

 

 

 

Doyen, une nébuleuse obscure

Football Leaks, le site qui distille depuis l’automne des masses de documents confidentiels sur le monde du football (lire aussi l'interview de ses créateurs), permet aujourd’hui d’en savoir plus sur Doyen Sports [1], même si les zones d’ombre restent nombreuses. Doyen Sports Investments Limited a été créé le 30 mai 2011 à Malte. Avec quel financement?

 

Dès l’origine, on constate le système de poupées russes:
• un accord de prêt renouvelable de 100 millions d'euros, sur sept ans, est passé en juillet entre Refik Arif, au nom de Doyen Capital LLP, et Benington Group Assets, dont l'actionnaire unique est Malik Ali... également lui-même directeur de Doyen Capital LLP (aux côtés, donc, de Refik Arif). 
• Benington Group Assets détient 80% des parts de Doyen Sports Investments Limited, qui a quatre actionnaires: Malik Ali, Claudio Tonolla, Nelio Lucas et Ali Lüftü Ethem Kadirgan.
En résumé, Doyen Capital LLP est à l’origine du financement de Doyen Sports.

 

Est-ce la maison-mère du groupe Doyen? Le groupe est pour le moins avare en communication, et le mystère demeure sur la holding Doyen Group. Avant la publication des documents Football Leaks, trois actionnaires ont été cités: Fettah Tamince (milliardaire turc lié à Recep Tayyip Erdogan, le président de la Turquie), Tevfik Arif (milliardaire kazakho-turc en relation d’affaires avec Donald Trump) et Erick Thorir (milliardaire indonésien propriétaire de l’Inter Milan).

 

 

Une capacité d'investissement de cinq à six milliards

Si l’hypothèse de ces trois actionnaires n’est pas à écarter, la famille Arif semble constituer le noyau dur de Doyen Group, avec le père, Tevfik, et trois de ses fils:

- Refik (Doyen Capital LLP et Doyen Global Limited)

- Efendi (Doyen Capital Services Limited)

- Kemal (à Doyen Capital de 2011 à 2013).

 

La capacité de financement des frères Arif est très grande dans une holding, Ravana, basée à Curaçao, qui regroupe des sociétés opérationnelles dans l’exploitation du chrome, du charbon et du pétrole, ainsi que dans le conseil et les investissements financiers.

 

En 2014, Nelio Lucas affirmait: "Le groupe est basé sur plusieurs familles, avec une grande capacité d’investissements en milliards.” Une capacité d’investissement estimée à cinq ou six milliards. Doyen Capital LLP, basé à Londres, en capte l’essentiel: minerai, charbon, pétrole, transports maritimes, immobilier, conseils et investissements financiers.

 

Avec 170 millions d'euros d’investissement dans le foot depuis 2011, Doyen Sports et ses sociétés satellites ne représentent qu’un pourcentage infime du groupe. Sa structure est d’une complexité folle, manifestement destinée à des circuits financiers opaques, à des bénéficiaires cachés et à rester à distance des autorités de contrôle. Où l'on revient à l'origine de la création de Doyen Sports, à Malte, une implantation stratégique: les résidents de l'île peuvent en effet ne pas être imposés sur des revenus de sociétés étrangères non rapatriés.

 

 

Une hydre à douze têtes

Claudio Tonolla est ainsi résident à Malte, et il est au cœur du système Doyen, en tant qu’actionnaire, directeur, associé ou conseiller selon les cas. De nationalité suisse, il est au départ spécialiste en gestion de portefeuille et patrimoine. Il est, en fait, beaucoup plus que cela. C’est lui qui a ficelé le montage particulièrement complexe de Doyen Sports, une entité qui comprend douze sociétés. Un montage qui commence par le "pont" entre Doyen Capital LLP et Doyen Sports Investments Limited, par lequel circule l’approvisionnement financier de la division sportive. On l'a dit, Doyen Sports est détenu à 80% par Benington Group Assets (80%). Les 20% restants sont détenus par Wood, Gibbins&Partners. Claudio Tonolla est actionnaire des deux sociétés, en tant que représentant de Credence Holdings pour la seconde...

 

[cliquez sur l'image pour l'agrandir

 

 

Credence Holdings distille ses conseils à une dizaine de sociétés à Malte, en Suisse et à Panama. L'entreprise appartient à un groupe qui fait office de conseil dans l’investissement financier, les activités maritimes et les jeux en ligne (paris sportifs inclus), dont Malte est une des places fortes. Le montage complexe permettant de financer Doyen Sports est clairement établi (prêts à versements mensuels) afin de produire des intérêts et commissions, y compris pour les banques partenaires.

 

Un mode opératoire démultiplié avec les sociétés associées, en particulier celles de Nelio Lucas, le directeur général de Doyen Sports, et Mariano Aguilar – agent, entre autres, de Míchel, l’entraîneur de l’OM. Les deux hommes sont ainsi actionnaires d' Assets 4 Sports SL, société basée à Madrid, et Vela Management, basée à Malte. Les deux masqués derrière Contineo Limited (Credence Holdings, donc Tonolla) pour Aguilar, et de nouveau Credence Holdings (donc Tonolla) pour Lucas.

 

 

Nelio Lucas, au cœur du réseau

Ces deux sociétés sont liées à Doyen Sports par le même contrat. En échange de l’apport de joueurs dans le portefeuille Doyen Sports, elles perçoivent annuellement un pourcentage progressif selon le nombre de joueurs, avec un minimum garanti de 900.000 euros. Nelio Lucas, en tant qu’actionnaire de Doyen Sports, Assets 4 Sports SL et Vela Management, est à la fois donneur d’ordres et prestataire, un motif sérieux de conflit d’intérêts. Vela Management (via Nelio Lucas) apparait ainsi en tant qu’agent dans les comptes du FC Porto au 30 juin. Contineo Limited est signataire (via Mariano Aguilar et Claudio Tonolla) du contrat de transfert de Roberto de l’Atlético Madrid à Olympiakos début 2014.

 

Nelio Lucas dispose d’une grande marge d’autonomie à Doyen Sports, très vraisemblablement négociée en raison d'un carnet d’adresses qu’il valorise à l’envi. Dans un projet de contrat (Project Imbula) destiné à être signé par lui, on lit: "Dispose d’une extraordinaire expérience dans la valorisation de joueurs", "a tissé un réseau mondial de collaborateurs et agents au professionnalisme reconnu".

 

Actionnaire de Doyen Sports, Wood Gibbins&Partners LTD, Credence Holdings, Vela Management et Assets 4 Sports SL, Nelio Lucas dispose de deux autres casquettes dans le groupe Doyen:

- la première en tant que "conseiller exclusif pour de nombreux marchés, plus particulièrement anglais". Une sobre définition qui recouvre 30.000 euros d’honoraires mensuels versés à une société londonienne, Principal Sports, avec Nelio Lucas en tant qu’actionnaire unique [2].

- la seconde nous emmène à Panama, où Nelio Lucas est actionnaire de Doyen Natural Resources, une société de trading. Dans un groupe qui pratique le secret, on peut tout imaginer. Est-il actionnaire en nom propre? En prête-nom? Afin de bénéficier et de faire bénéficier du statut de Panama, qui figure sur la liste noire des paradis fiscaux établie par l’Europe en juin 2015?

 

 

Structure tentaculaire et profits offshores

Déjà confuse, la liste des sociétés estampillées Doyen Sports n’est pas complète. Il faut y ajouter Denos Limited, basée à Dubaï, rémunérée à hauteur de 10% sur le solde positif des transferts de Falcao, Kondogbia et Miguel de Las Cuevas. Denos Limited a également été rémunéré, en juillet 2014, à hauteur d’1,5 million d'euros pour un mandat de recherche de joueur par le FC Porto concernant Yacine Brahimi.

 

Restent encore trois sociétés de l’univers Doyen:

- Doyen Sports Investments 2 Limited, créée en décembre 2013 à Malte

- Doyen Marketing (Malte), détenue à 80% par Doyen Sports

- Doyen Global Ltd (Londres)

 

On retrouve des figures récurrentes. Simon Oliveira et Matthew Kay sont ainsi actionnaires de Doyen Marketing et Doyen Global. Oliveira gère les droits d’images de Neymar et Beckham, Kay les activités publicitaires de Ronaldo et Mourinho. Les deux hommes sont également directeurs de Squawka Limited (Doyen Marketing Ltd étant actionnaire), un site qui évalue statistiquement les joueurs. Ce qui boucle parfaitement le paysage Doyen Sports.

 

Un univers opaque, un montage complexe, une machine à produire des intérêts, des commissions, qui font cracher au bassinet sans vergogne le monde du foot en spéculant sur les joueurs. Une structure tentaculaire qui lubrifie la circulation de ses profits par des transferts de fonds incessants dans des paradis fiscaux. Un monde qui pratique allègrement le mélange des genres. À Malte,des accointances avec les sociétés de paris sportifs en ligne. À Londres dans une société qui évalue les joueurs, y compris ceux dont Doyen Sports détient un pourcentage. Un effarant et cynique jeu de cash cash.

 

 

[1] Lire en particulier le dossier en trois parties: "Doyen Sports Offshore Scheme: 2011 –"
[2] À noter qu'au Brésil, Doyen Sports est représenté par Renato Duprat. Il a été impliqué en 2005 dans la gigantesque carambouille de blanchiment entre MSI (un fonds d’investissement londonien), les Corinthians de Sao Paulo et West Ham, avec dans le paysage Pini Zahavi, agent sulfureux et l’employeur de Nelio Lucas de 2002 à 2011.

 

Réactions

  • Sens de la dérision le 21/12/2015 à 08h00
    C'est un phénomène fractal non ?
    Je suis toujours esbaudi par l'esprit qu'il faut avoir pour faire des montages aussi tordus.
    Merci pour l'article en tout cas.

  • sehwag le 21/12/2015 à 09h21
    C'est difficile à lire mais c'est très interessant. Merci à toi d'avoir pris le temps de te plonger dans tout ça et de nous en faire profiter.
    .

  • Matu-Verratti-Vieira-Touré-Clément-Cearà le 21/12/2015 à 09h47
    Le fond a l'air super intéressant, mais malheureusement il est incompréhensible. J'imagine qu'il n'est pas simple en lui même, mais l'article est bâclé, pas au niveau en tout cas de ce que Plumitif nous propose habituellement. Des répétitions (voir la citation en fin de post), des conclusions, qui sortent on ne sait d'où (voir la dernière phrase de la même citation), des typos (il semble que ça devrait être Tonolla en bas de la figure et non Nelio Lucas) rendent le bouillie impossible à digérer. J'en viens même à me demander si la rédac ne se serait pas trompée en publiant une version de travail de l'article.

    C'est super dommage.

    Citation :
    "Refik Arif, au nom de Doyen Capital LLP, a passé cet accord de prêt renouvelable (de 100 millions d'euros) sur sept ans, avec Benington Group Assets, dont l’actionnaire unique est Malik Ali. Benington Group Assets détient 80% des parts de Doyen Sports Investments Limited, dont les actionnaires sont Malik Ali, Claudio Tonolla, Nelio Lucas et Ali Lüftü Ethem Kadirgan. Malik Ali, au nom de Benington Group Assets, a passé en juillet 2011 un accord de prêt (progressif, jusqu’à 100 millions d'euros) avec Doyen Sports Investments Limited. C’est donc Doyen Capital LLP qui est à l’origine du financement de Doyen Sports."

  • Yohan Cowboy le 21/12/2015 à 10h37
    Matu-Verratti-Vieira-Touré-Clément-Cearà
    aujourd'hui à 09h47
    ---

    J'ai fait quelques amendements pour tenter de rendre ça plus clair et concis.

  • Jamel Attal le 21/12/2015 à 10h39
    @Matu-Verratti-Vieira-Touré-Clément-Cearà
    Désolé chouchou, on ne démonte pas un système dont le principe est l'opacité et la complexité avec un style épique ou accessible aux CE2, et l'exercice implique de sacrifier une impossible "compréhension" au sens où tu l'entends, à l'exactitude des informations.

    Dans le style comme dans le fond, toi tu as pondu un commentaire de consommateur sur un site de vente en ligne.

  • Marius T le 21/12/2015 à 10h56
    Il y a deux fois le même titre de paragraphe.

  • Matu-Verratti-Vieira-Touré-Clément-Cearà le 21/12/2015 à 11h08
    Justement, l'article est (était ?, je ne suis pas allé relire après la passe de Yohan) brouillon au point qu'il y a des inexactitudes. Pour info, je suis chercheur et je publie donc aussi des articles qui ne sont pas accessibles au CE2. Je sais que l'exercice est difficile mais je sais aussi que la clarté est l'un des critères d'évaluation principaux.

  • Matu-Verratti-Vieira-Touré-Clément-Cearà le 21/12/2015 à 11h16
    Je retire ce que j'ai dit, il n'y a pas d'inexactitude dans la figure. Ca reste très difficile à suivre et je suis conscient que le sujet n'est pas simple.

  • Matu-Verratti-Vieira-Touré-Clément-Cearà le 21/12/2015 à 11h23
    Et je trouve que c'est beaucoup plus lisible maintenant. Merci Yohan.

  • Roy compte tout et Alain paie rien le 21/12/2015 à 12h02
    C'est typiquement le genre d'organigramme qu'il faut refaire soi même pour bien piger toute les implications. Parce que le lire comme on lit un article "habituel", en consommateur comme le dit Jamel, c'est clairement impossible.
    Le sujet mérite en tout cas un point de départ bien documenté comme celui-ci. Il n'est forcément pas vain. Mais il fiche clairement les jetons !

La revue des Cahiers du football