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Ode à Blaisou

Dans un style bien à lui, Blaise Matuidi a su s'attirer l'amour du public parisien, qui raffole de ses chevauchées. Hommage forcément un peu partisan.

Auteur : René Coquin le 11 Mars 2015

 

 

[Texte d’inscription soumis par René Coquin]

 

L’élégance s’est faite homme. Tête rentrée dans les épaules, articulations métalliques, dos voûté, Blaise Matuidi aurait pu choisir de faire carrière dans le Ballet de l’Opéra de Paris. Mais il a décidé d’exercer son art sur un terrain de football.

 

Capable de se déséquilibrer en tentant une frappe comme de récupérer un ballon entouré de trois joueurs, le milieu du Paris Saint-Germain a créé un style footballistique unique. Certes, d’autres joueurs avant lui ont misé sur leur hargne pour s’imposer sur les terrains mais, à la différence de ses prédécesseurs, Blaise a su transformer ses limites techniques en arme décisive pour son équipe.

 


Parfois surhomme...

À le voir exécuter un contrôle sur trois mètres, quel défenseur peut s’attendre à ce qu’il surgisse sur son côté gauche pour adresser un centre millimétré à Edinson Cavani? La défense de Chelsea est restée aveugle. À le voir courir balle au pied, quel gardien de but peut prévoir son arrivée impromptue au second poteau pour pousser le ballon du tibia au fond des filets? Imprévisible (il ne sait pas lui-même ce qu’il compte faire avec cette chose qui lui encombre les pieds), Matuidi n’est jamais là où on l’attend.
 

 


 


Mais pour être capable de créer la surprise à tout moment, il faut disposer du coffre nécessaire. Miracle de la science, Blaise a bien plus que deux poumons. Infatigable, il écœure ses adversaires en revenant systématiquement pour les gêner quelle que soit sa position sur le terrain. Imaginez le souffle rauque sur votre nuque de ce bestiau de 70 kilos lancé à plus de 30 km/h et vous comprendrez qu’il est difficile de garder la lucidité nécessaire qui permet de ne pas perdre la balle.

 

C’est cette capacité à ne jamais renoncer même quand tout semble perdu qui le rend si efficace. Dans un blockbuster américain, il serait ce héros qui, au moment où l’humanité pense que sa fin est inéluctable, se lève au milieu d’un champ de ruines magnifié par une musique mélodramatique pour dire: “Tout n’est pas fini, il reste un espoir et nous allons nous battre.” C’est cet esprit d’optimisme aveugle qui permet à Blaise de courir tête baissée et yeux fermés au milieu de trois adversaires et de conserver la balle en obtenant douze contres favorables. Là où Ibrahimovic ou Pastore attendront souvent sagement le ballon dans les pieds sans faire l’effort pour le récupérer après une passe imprécise, Matuidi le fera toujours – parfois en vain mais c’est aussi pour cela qu’on l’aime.

 


… mais tellement humain

Une telle débauche d’énergie sur la durée peut entraîner quelques passages à vide. Émoussé par sa dernière saison comme par sa Coupe du monde au Brésil, Blaise a connu un petit coup de pompe inhabituel lors de ce début de saison. Ses statistiques en attestent: seulement trois passes décisives et un but avec le PSG pour l’instant en 2014/15, alors qu’il avait terminé avec sept buts et six offrandes en 2013-2014. Mais Blaise semble renaître au meilleur moment de la saison. Ses derniers matches ont montré qu’il était revenu à son apport habituel, grattant des ballons, perforant la défense: combinant sur le côté gauche avec Maxwell et Pastore, il pourrait être l’un des éléments décisifs de Paris sur cette fin de saison.

 

La mauvaise foi de supporter n’empêche pas de reconnaître les quelques carences de l’ami Blaise. On ne s’étalera pas une nouvelle fois sur sa conduite de balle, la précision de ses passes ou encore ses contrôles tellement imprévisibles qu’ils déséquilibrent les adversaires.. On passera rapidement sur sa qualité de frappe, seulement concurrencée par celle de poussin asmathique de Marco Verratti. Mais on lui reprochera plus volontiers de manquer encore un peu de charisme auprès de ses coéquipiers. Avec sa mentalité de guerrier, il pourrait s’affirmer un peu plus pour transcender son équipe.

 

Mais un fait reste immuable: Blaise fait peur. Pas seulement à ses partenaires lorsqu’il tente, sans raison, un dribble maladroit, mais surtout à ses adversaires. Ratisseur, dynamiteur, fossoyeur, il est le milieu indispensable que toute équipe rêve de posséder. Ce genre de joueurs qui vous permet de garder le contrôle du jeu et de gagner des matches. Travailleur de l’ombre (et dans l’obscurité, il inspire d’autant plus de frayeur), Blaise n’aura jamais le doit à la lumière projetée sur un Messi ou un Ronaldo. Mais il continuera à faire briller son équipe avec sa classe si particulière.

 

Réactions

  • Ba Zenga le 11/03/2015 à 10h41
    Article très sympa. Bienvenue à toi!

  • inamoto le 11/03/2015 à 14h17
    J'aime le foot, la passion et la mauvaise foi du supporter. Bravo donc pour cet article, même s'il manque un peu de la troisième qualité.
    Merci.

  • René Coquin le 11/03/2015 à 14h22
    Merci à vous !

  • LLBB1975 le 11/03/2015 à 16h48
    @Inamoto

    De la mauvaise foi, il y en a car l'auteur a ommis de dire que nous avions bradé le Blaisou. C'est de la mauvaise foi par omission.

  • la menace Chantôme le 11/03/2015 à 16h55
    Texte formidable. Je crois que les gens ne se rendent pas compte du génie du "Blaisou".

    La puissance du Blaise, c'est que quand il fait des contrôles à "3 mètres" comme le dit si bien René, le ballon est toujours comme par hasard à 3 mètres pas moins du premier joueur adverse (soit une distance du ballon plus que favorable à Matuidi que personne ne peut test).

    Parce qu'il faut bien insister : il a une technique visiblement tragique, mais ce mec ne perd JAMAIS le moindre ballon bêtement, et très rarement en en étant dépossédé. Si ça c'est pas la preuve que les apparences sont trompeuses.

    Ces déséquilibres, ces passes en tirant la tronche, cette conduite de balle, ce placement défensif au cours duquel ses bras le gênent... Cette application mise dans chaque geste fait sa force, et quant on s'applique à ce point-là et qu'on a un miminum de talent, ça fait mouche.

La revue des Cahiers du football