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United Passions : on a marché dans la bouse

Il ne faut surtout pas voir United Passions, le film à la gloire de la FIFA financé par la FIFA, bide international et navet intersidéral. Mais quand on le raconte, on découvre un chef-d'œuvre comique. 

Auteur : Moravcik dans les prés le 23 Oct 2014

 

 

Texte initialement posté par Moravcik dans les prés sur le fil Étoiles et toiles du forum 

 

J'ai finalement vu cette véritable merveille du cinéma qu'est United Passions, et maintenant que j'ai réussi à arrêter mon fou rire, je peux vous raconter comment c'est. Attendez, ça me reprend. Oui ça y est c'est bon, allons-y.

 

Alors au début (après une espèce de clip publicitaire avec des enfants qui jouent au foot, y a même une fille, ce clip revenant à intervalles réguliers au cours du film), il y a une bande de rigolos à moustaches, qui veulent créer cette Fédération et qui le font courageusement, alors même que les arrogants Anglais se foutent de leur gueule. On ne sait pas bien à quoi ça va servir, leur truc, mais ils sont sympatoches et ils font une photo pour immortaliser tout ça.

 

 


Jules Rimet et les cons

Rapidement, on passe à la partie du film qu'on pourrait intituler "Saint Jules Rimet". Et là y a donc Gégé Depardieu qui gueule à la face des Uruguayens que leur titre olympique c'est rien que du caca. Ensuite, sur le chemin de sa bagnole, il a comme une inspiration mystique: "Et si on créait... attendez, vous allez pas le croire... un Championnat du monde de football ?" "C'est un fou", répond un de ses potes. "Non, c'est un visionnaire", dit un autre (je vous préviens tout de suite, les dialogues sont certes cités de mémoire, mais nullement exagérés pour autant: ceux-ci, par exemple, sont rigoureusement ceux du film).

 

Et le fait est que Rimet est un type super. Lui et sa fille, qui semble bizarrement occuper une place assez importante dans l'histoire du football. Tous les deux emmènent en bateau toutes les équipes jouer la première édition en Uruguay, et puis ils disent à un raciste que c'est rien qu'un con. Ensuite, Rimet va même carrément dire à des nazis et fascistes que c'est rien que des cons aussi, mais là sa fille trouve que ça va un peu loin et qu'ils feraient mieux de se faire des bisous.

 

Pour finir, Rimet est vieux, la guerre est finie, il récupère la coupe qui avait été cachée des années pour aller la remettre au Brésil. Et là c'est le Maracanazo, et Rimet est tout triste pour les Brésiliens. Vraiment, à voir le film on a même l'impression que c'est ça qui l'a tué, puisque la scène suivante, eh ben c'est son enterrement.

 


Tim Roth est Zep Blatter

Après, on rentre vraiment dans le vif du sujet, c'est-à-dire que le film que le Kim Jong Un de Zurich s'est commandé pour se faire plaisir arrive enfin. Et ça commence un peu mal, à vrai dire, puisque Havelange est élu président. Havelange, c'est Sam Neill qui le joue, donc autant dire qu'il n'y a pas vraiment d'ambiguïté dès le départ: c'est un méchant. Sam Neill est un peu en roue libre (il parle avec son accent néo-zélandais habituel, par exemple), mais il est toujours très bien en méchant, et d'ailleurs il y va très fort d'entrée de jeu en achetant le vote des Africains pour se faire élire.

 

Et puis là on voit Zep. Zep est joué par un Tim Roth qui sort tout juste d'un stage intensif d'accent suisse, ça donne une impression un peu étrange, mais Zep c'est un brave type, ça se voit tout de suite. Au début il se retrouve dans le foot un peu par accident, à vrai dire on sent qu'il y va surtout pour rendre service, c'est qu'il est comme ça Zep.

 

Alors déjà dès le départ Zep fait immédiatement ses preuves: il chope le patron de Coca-Cola dans un bar, et hop, contrat avec la FIFA – ce qui est quand même pas rien, vu que le mec savait même pas que ça existait le foot juste cinq minutes avant. Ensuite, il enchaîne et signe sur une aire d'autoroute avec un VRP d'Adidas qui lui montrait sa marchandise dans le coffre arrière de sa bagnole. Et voilà, la FIFA est riche, facile, mais enfin quand même, heureusement que Zep est là.

 

 

 


Le faire-valoir, la gloire et les salauds du comité

Après, le problème c'est que Zep est donc obligé de travailler pour le fils du diable en personne, ce qui est quand même pas simple quand on est aussi honnête et travailleur que Zep, ce qui donne lieu à trois scènes tellement formidables que je ne résiste pas au plaisir de les raconter.

 

SCÈNE 1

 

Zep marche le long d'un terrain où jouent des gamins, quelque part en Afrique. Il marche vite, on sent qu'il a du boulot aujourd'hui. Un faire-valoir à moustache le suit tant bien que mal.

 

Faire-valoir à moustache : T'es jamais fatigué Zep, comment tu fais? J'en peux plus moi.
Zep, plongé dans ses pensées : Il faut développer le football féminin, il le faut.
Faire-valoir à moustache : Mais quand vas-tu donc te reposer enfin, sapristi!
Zep : Pas tant que la Coupe du monde n'aura pas eu lieu ici.
Faire-valoir à moustache : Tu sais qu'ils vont te nommer numéro 2 de la FIFA?
Zep, l'air sincèrement surpris et totalement désintéressé : Ah bon?

 

C'était bien, hein? Mais il y a encore mieux.

 

SCÈNE 2

 

Zep et le faire-valoir à moustache (encore lui, oui bon, pourquoi faire appel à un autre faire-valoir?) sont assis autour d'une table. Zep a l'air pensif, voire préoccupé.

 

Faire-valoir à moustache : Qu'est-ce qui ne va pas, Zep?
Zep : Je ne sais pas exactement.
Faire-valoir à moustache : Raconte-moi.
Zep : Eh bien... Le mois dernier, au moment de payer les employés, la compta m'a informé qu'il n'y avait plus un rond dans les caisses. Alors du coup j'ai été obligé de faire un chèque de 200.000 francs suisses de ma poche.
Faire-valoir à moustache : Sans déconner !
Zep : Bah oui, tu comprends, sinon les employés n'auraient pas été payés, c'est pas juste.
Faire-valoir à moustache : Eh ben.
Zep : Le pire, c'est que je ne sais pas où est passé tout le fric tu vois. Bon j'ai bien ma petite idée, vu qu'on est dirigés par l'acteur qui jouait le fils du diable dans La Malédiction 3, mais va savoir, c'est pas sûr quand même.

 

Et oui, Zep est obligé de tout faire, il court partout avec son air de représentant en aspirateurs, pendant qu'Havelange boit des coupes de champagne en portant des costumes chers qu'il a certainement payé avec de l'argent volé. D'ailleurs, à un moment Zep est obligé de répondre à des médias tout énervés à propos d'Autriche-RFA 82, Havelange est à côté de lui au début, et puis pouf, le temps qu'il tourne la tête ce maudit Brésilien s'est lâchement enfui, probablement pour aller voler de l'argent encore une fois.

 

Enfin bon, à un moment Havelange est vieux, et Sam Neill a encaissé son chèque, bref, Zep est président, ça y est. La première chose qu'il fait, bien sûr, c'est de dire à toutes ces ordures du comité de la FIFA que la corruption maintenant, c'est fini. Mais bon, c'est pas facile, c'est-à-dire que c'est vraiment des bâtards les membres du comité, et évidemment ils se liguent pour salir Zep et le foutre dehors. Il y a bien quelques gentils qui essayent de le prévenir, ce qui donne lieu à une troisième scène d'anthologie.

 

SCÈNE 3

Avocate de la FIFA : Mais quand allez-vous répondre, M. Blatter? Il ne faut pas vous laisser faire, ils vous trainent dans la boue!
Zep, calme comme seul un Suisse peut l'être en de telles circonstancesJ'ai grandi dans une ferme, la boue ne me fait pas peur.
Avocate de la FIFA, qui tient à son si gentil patron : Mais enfin ce sont de fausses accusations, et vous le savez!
Nouveau faire-valoir inconnu au bataillon : C'est vrai, si vous ne réagissez pas vous ne serez pas réélu.
Avocate de la FIFA : Et vous pourriez finir en prison, et là en plus je ne pourrais même plus vous défendre, c'est pas ma spécialité le droit en fait.
Zep, pensif, et qui commence à être convaincu : Moi qui me suis tellement battu pour en arriver là...

 


Thriller à Zurich

Eh oui parce que bon, Zep ça a beau être un type simple, qui dit bonjour à la dame qui fait le ménage dans le hall d'entrée des bureaux de la FIFA, et qui serait pleinement satisfait de donner des animaux en peluche à sa petite-fille et de danser avec sa famille dans son chalet pour Noël, il ne peut pas laisser tomber, parce que "Tout ce qu'il a fait, il l'a fait pour le football".

 

Du coup, il est obligé d'aller voir Havelange (ah tiens, Sam Neill a eu une rallonge apparemment, il est revenu) pour que le vieux lui explique comment on achète une élection. Enfin bon, acheter n'est pas le bon terme, comment dire... "convaincre les indécis" qu'il dit, le vieil escroc.

 

Bref, Zep, après avoir caressé un peu la Coupe du monde qu'il garde dans un coffre dans son bureau, va devant le comité (alors qu'ils étaient clairement en train de conspirer lâchement contre lui), refuse de démissionner, et les défie genre Clint Eastwood à la fin d'Impitoyable. Ils lui redisent qu'il pourrait aller en prison, Zep leur répond que dans ce cas, il ira pas seul, à vrai dire encore une fois on a du mal à comprendre de quoi ils parlent vu que de toute évidence Zep n'a rien fait de mal et qu'on ne voit donc pas bien pour quel motif il irait en prison, mais bon.

 

Là le suspense est vraiment insoutenable, on voit Zep qui marche au ralenti pour se rendre à l'élection, il y a une musique de thriller, c'est quasi-irrespirable. Zep il s'en fout, de toute façon il est désintéressé hein, mais bon il gagne, et ça fait bien rager deux-trois méchants dans le comité, ce qui est sacrément bien fait pour eux.

 

Ensuite on revient au clip, la fille dribble tous les garçons pour marquer un but assez beau mais tellement perso que même Ginola, à sa place, aurait fait une passe à un moment donné. Et pour finir, tout va bien, et la preuve c'est que Zep annonce que la Coupe du monde est attribué à l'Afrique du sud. Il y a un montage de Tim Roth à côté de Mandela qui donne un petit cachet Forrest Gump à l'ensemble. Et puis c'est fini, générique.

 

Bilan : c'était bien, mais je recommande quand même plutôt Sharknado.
 

 

Réactions

  • Kara Bourré le 23/10/2014 à 14h11
    Passage en une grandement mérité!
    On a envie d'en savoir plus sur le faire valoir à moustache.

  • Kireg le 23/10/2014 à 14h20
    Excellent Moravcik !
    Merci. J'étais passé à côté.

  • jeannolfanclub le 23/10/2014 à 14h37
    J'ai tout de suite pensé à un fake mais il y a la bande-annonce à la fin de l'article...

  • Full Metal Caennais le 23/10/2014 à 15h08
    J'ai mal à mon Tim Roth.

  • Zorro et Zlatan fouillent aux fiches le 23/10/2014 à 15h11
    Rhah la langue de vipère. C'est pas un film, c'est un documentaire. Et je m'étonne qu'il n'évoque pas les 5 ballons d'Or, 3 prix Nobel de la Paix et les 2 d'Économie que Zep a eu pendant sa belle carrière. Par humilité j'imagine.

  • newuser le 23/10/2014 à 15h11
    Tiens plutôt que Gone Girl j'aurais pu aller voir une oeuvre de science-fiction

  • Pascal Amateur le 23/10/2014 à 15h19
    Ah, ah, ah, la bande annonce aussi vaut son pesant de cacahuètes ! Et ces "Blatter sait où trouver de l'argent", "la famille" : quel courage de dénoncer la mafia FIFA !

  • Moravcik dans les prés le 23/10/2014 à 15h26
    Eh ben, si j'avais su j'y aurais mis plus de soin (merci d'ailleurs à celui qui s'est coltiné la correction de mes fautes).

    Kara Bourré
    aujourd'hui à 14h11

    On a envie d'en savoir plus sur le faire valoir à moustache.
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    Euh oui, ça c'est l'autre truc dont je ne suis pas très fier : j'en avais déjà parlé sur le forum, en lisant ultérieurement une critique du film sur un site quelconque, je me suis rendu compte que, ahem, il semblerait que ce gars à moustache ne soit ni plus ni moins que Horst Dassler en fait.

    Je crains donc d'avoir été un peu inattentif (allez savoir pourquoi). C'est dommage, parce que Dassler qui suit Blatter comme un petit chien pendant une bonne partie du film en lui disant régulièrement à quel point il est formidable, c'est un détail merveilleux de plus.

  • Tonton Danijel le 23/10/2014 à 15h31
    En même temps, tu es excusé pour ne pas l'avoir reconnu, Moravcik.

    Parce que même avec des tonnes de maquillage et d'effets spéciaux, Gégé en Jules Rimet, ça me fait penser au jeu des 1,000 erreurs...

  • vertigo le 23/10/2014 à 15h32
    Il y a quand même une vraie belle scène dans le film, quand Blatter s'apprête à être entendu par la Commission d'éthique de la FIFA:

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