Les Bleus bloqués sur l'Équateur
En manque de nerf, d'idées et surtout d'efficacité, l'équipe de France a achevé son parcours dans le groupe E par un Maracanul. La nalyse • Les gars • Vu du forum.
On pouvait craindre un syndrome France-Suède 2012 avant ce troisième match de poule à l'enjeu flou – flou sur le strict plan de la qualification, mais pas sur celui de la préservation de l'élan pris par cette équipe. Si l'on est resté très loin de la dissolution observée au stade olympique de Kiev (faute d'avoir été puni par les quelques contres équatoriens ou par de nouveaux écarts de discipline?), le bilan est partagé.
Plusieurs facteurs ont pu jouer dans cette prestation en demi-teinte: la motivation incertaine et le souci de ne pas se blesser, l'étonnant refus de jeu de l'adversaire, le déficit de qualité technique dû aux changements, la perte corollaire de complémentarité et, bien sûr, l'absence de Valbuena. Le manque de rythme général et de dynamisme des combinaisons, l'isolement de Benzema, l'inspiration défaillante tiennent en partie à un défaut de ce liant qu'assure le Marseillais en phase offensive. Mais même dans ces conditions, et contre un adversaire réduit à dix dès la 50e minute, le défaut de maîtrise a été patent, le résultat insuffisant.
Il reste qu'avec un peu plus de précision face au but, le tableau aurait d'autres couleurs. Le point positif de la seconde période est en effet un nombre d'occasions substantiel, assez méthodiquement gâchées par des tirs alternativement loin du cadre ou aimablement remis au gardien. Mettons ça sur le compte d'un jour sans, qui ne pouvait pas mieux tomber que sur cette rencontre-là. L'essentiel est acquis, dira-t-on, mais une dose de superflu aurait été bienvenue pour entretenir une euphorie modérée. L'équilibre de cette équipe apparaît plus fragile après ce 0-0, et pour voir au-delà de son huitième de finale, elle devra y mettre bien plus d'elle-même.
La nalyse : impuissance 4
Face au Honduras, l'équipe de France avait montré quelques limites. Rien de dramatique certes, mais une certaine difficulté à passer le rideau adverse quand celui-ci est positionné très bas. Ce match face à l'Équateur a fait office de rappel: aussi séduisante puisse-t-elle être, la sélection de Didier Deschamps n'est pas (encore) parfaite. Le bloc de l'Équateur a été difficile voire impossible à franchir et l'absence de l'équipe type ainsi que la qualité supérieure de l'opposition a rendu plus compliquée les velléités offensives.
Les Bleus le savent désormais, même face à une équipe moyenne et réduite à dix, si on ne leur donne pas d'espaces, ils peuvent difficilement faire des miracles. En l'absence de Mathieu Valbuena en tout cas... Sans le milieu marseillais, les Tricolores ont peiné à faire la transition entre l'entrejeu et les joueurs offensifs. Le jeu long de Yohan Cabaye, précieux face aux Honduriens, a été remplacé par celui plus approximatif de Paul Pogba. Sans liant, sans fluidité, l'équipe de France a reçu son avertissement dans le match le moins décisif de son tournoi.
Les centres se sont multipliés pour déstabiliser la défense adverse, mais celle-ci n'a jamais craqué, au contraire. Finalement, on se dit qu'il aurait fallu sans doute, pour gagner, avoir aligné un joueur disruptif – avec le taux de déchet que cela aurait inévitablement entraîné – plutôt qu'une équipe conservatrice mais en manque d'idées. Pas illogique malgré tout puisque l'Équateur, qui se devait d'attaquer pour aller chercher sa qualification, n'est jamais sortie de sa logique de contre-attaques, quitte à mourir sans avoir tout tenté pour survivre. Cela aurait pu passer, vu les difficultés de la défense bleue face aux contre-attaques en direction du rapide Enner Valencia, un joueur qui a incité la défense centrale des Bleus à reculer et à étirer le bloc français, en retard sur les seconds ballons par conséquent.
Ce scénario risque malheureusement de se répéter face au Nigéria, une équipe qui se repose sur un très bon gardien et la vitesse de ses attaquants. Il faudra être vigilant pour ne pas se faire piéger, sans pour autant abandonner tout projet de jeu offensif. L'équipe de France peut prendre un but en contre, mais si le match s'emballe, ses armes sont suffisamment nombreuses pour lui permettre de s'en sortir... (Les Dé-Managers)
Depuis 2002, les premiers d'un groupe E sont toujours allés en finale (Allemagne, Italie et Pays-Bas).
On aimerait aussi que se vérifie le théorème "On va au moins en demie quand on sort des poules."
On se tient à disposition de Didier Deschamps pour venir engueuler les joueurs à propos de cette déplorable manie de s'essuyer les coudes sur le visage de leurs adversaires.
Les gars
Une intervention délicate sur la tête piquée d'Enner Valencia (41e), une parade sur un tir violent du même (82e): Lloris n'a pas eu à réaliser d'exploit pour préserver son but, les Équatoriens ayant été tout aussi imprécis que les Bleus.
L'impression laissée par la charnière est contrastée, entre des interventions viriles mais justes, et quelques moments d'inquiétude comme lorsqu'ils laissèrent filer Valencia entre eux (22e). Sakho et Koscielny ont la puissance et la maniabilité d'engins de chantier, avec l'avantage de savoir déblayer et l'inconvénient de provoquer quelques dégâts. Le compte de leurs interventions décisives est cependant positif.
La concurrence de Debuchy semble stimuler Sagna, auteur de bons matches à chaque titularisation. Dommage que ses centres aient été plus ajustés que les reprises de leurs destinataires, à l'image de Griezmann (47e) ou de Giroud (90e+2), tous deux mis en position idéale. C'était Marasagna hier soir.
Actif et disponible, exposé aux coups aussi, Digne a semblé manquer d'un peu de vitesse d'exécution pour faire de vraies différences, comme s'il n'était pas parvenu à se libérer.
Sérieux, sobre, propre… Schneiderlin a justifié les poncifs usités pour les joueurs dont la performance n'a pas eu beaucoup de relief. Peu de contribution offensive, mais ce n'était pas attendu de lui. Comme ses collègues, il y est allé de sa frappe trop enlevée (72e).
Trop de facilité(s). Le match de Pogba a eu quelque chose d'irritant, avec sa vaine recherche de passes en profondeur, sa retenue dans certains duels à moitié gagnés et sa légèreté à d'autres moments (un ballon confisqué qui vaut un contre heureusement mal conclu – 54e). Il aurait quand même pu emporter la mise avec trois occasions nettes: tête qui manque de lober Dominguez (38e), plat du pied trop assuré (54e) et tête presque inexplicablement trop croisée (73e).
Il faudra que Matuidi lègue son corps à la science, s'il meurt un jour. L'entorse des ligaments du genou diagnostiquée après deux ralentis n'a pas semblé trop le handicaper par la suite, même s'il n'a pas renoué avec sa réussite récente dans la surface (une frappe sur le gardien, 62e) et s'il a été l'auteur d'une inhabituelle perte de balle (20e).
En position de milieu offensif droit, Sissoko a montré des lacunes techniques que n'ont pas compensé son importante activité et sa présence sur quelques occasions majeures (dont la sienne, sur une bonne volée du gauche à la 15e minute, ainsi qu'un très bon centre pour la tête de Pogba, 73e). Il est rarement parvenu à créer des brèches dans la défense équatorienne, ce pour quoi Deschamps l'avait vraisemblablement aligné.
Frustration analogue concernant Griezmann, peu influent et qui a manqué de réussite sur son extérieur pied gauche à bout pourtant (47e). En dépit de quelques initiatives intéressantes, il a eu du mal à trouver la bonne distance avec les coéquipiers dans sa zone.
Rarement trouvé dans de bonnes conditions, Benzema a cherché à se dégager des positions de frappe, mais celles-ci ont été le plus souvent inoffensives. Ses décrochages n'ont pas apporté plus de solutions, mais il a su servir ses partenaires (notamment Matuidi et Rémy pour deux très belles occasions).
L'entrée de Giroud a permis de rapprocher les Bleus de la cage équatorienne. Il met Benzema en excellente position (84e) mais souffre du même manque d'efficacité que son compère au moment de claquer de la tête le centre de Sagna (90e+2). Rémy a pris à quelques reprises la profondeur côté droit, et il enroule une frappe que Dominguez attire une nouvelle fois dans ses bras (87e). Varane a sereinement pris le relais de Sakho, améliorant la qualité de la relance.
Vu du forum
=>> newuser - 22h15
Les supporters français sont meilleurs au Maracana qu'au Stade de France.
=>> animasana - 22h17
On peut miser sur le nom du Nigérian qui sera blessé par nos soins dans le premier quart d'heure?
=>> Mevatlav Ekraspeck - 22h30
Pour ce qui est des coiffures, Novoa vient de faire le nécessaire pour élever l'équateur au stade de "pays émergents".
=>> animasana - 22h38
Premier effet de la qualification grecque, l'Équateur joue la sienne à dix derrière.
=>> Mama, Rama & Papa Yade - 22h49
L'Equateur ne nous laisse que peu de latitude.
=>> Ad Vitam - 22h53
Noboa, avec son truc sur la tête, on dirait un filet de bœuf. Tu le fais jouer face à Suarez, il ne termine pas entier.
=>> Koller et Thil - 23h06
Vous ne trouvez pas qu'il s'est enlaidi, Guagua ?
=>> newuser - 23h37
Je comprends rien à ce match.
=>> White Tripes - 23h52
Sympa ce match d'entraînement. Faudra penser à les mettre au fond quand ça sera la compétition.
=>> Milan de solitude - 00h13
Encore une Coupe du monde où le champion n'aura pas gagné tous ses matches.