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Le point Godin

Italie-Uruguay 0-1 - L’Uruguay arrache une place pour les huitièmes de finale face à une Italie moribonde, qu’elle dépasse finalement au classement de ce groupe D dans un chassé-croisé inattendu après la première journée.

Auteur : Christophe Zemmour le 25 Juin 2014

 


Toutes deux défaites par la surprise Costa Rica (respectivement 0-1 et 1-3), et toutes deux victorieuses de l’Angleterre (2-1), l’Italie et l’Uruguay se disputent un billet pour les huitièmes de finale de ce Mondial 2014. Un nul suffit à la Squadra Azzurra, une victoire est impérative pour la Celeste qui reste sur une dynamique plus positive, avec le redressement observé face aux Three Lions et notamment le retour de Luis Suárez, auteur d’un doublé de très grande classe.
 

Les hommes de Cesare Prandelli ont délivré une prestation décevante lors de leur dernier match – avec “beaucoup de joueurs fatigués” selon les propres termes du sélectionneur transalpin, contrastant ainsi avec leurs bons débuts. Mais ils ont l’avantage d’être dans une situation légèrement plus favorable à la différence de buts, qui leur permet de se contenter de ne pas perdre pour sortir de ce groupe D, finalement rendu encore plus compliqué par la performance du Costa Rica.
 

Depuis la prise de fonction de Cesare Prandelli, la Nazionale n’est pas particulièrement reconnue pour ses qualités défensives, mais plutôt pour ses tendances à l’attaque. Un entraîneur italien qui a finalement décidé d’aligner Mario Balotelli et Ciro Immobile, malgré les doutes qu’il avait formulés sur cette association avant le début du tournoi. Il a également forcé sa nature pour adopter un discours plus combatif et a annoncé que ce match serait avant tout “une bataille”.

 

 

 

Le match


Le début de match ne dément pas ce discours, avec des contacts très rudes d’entrée. Mario Balotelli donne (23e) et prend des coups, le milieu de terrain uruguayen se resserre pour défendre, tandis que la charnière se contente surtout de renvoyer et contrer. Les Azzurri posent le jeu et tentent de s’appuyer sur un Andrea Pirlo de retour dans une position reculée plus classique, en l’absence de Daniele de Rossi, blessé. Serré de près par Edinson Cavani, il est éclipsé par son successeur désigné Marco Verratti, seul à réussir à se dépétrer du pressing uruguayen par ses dribbles dans les petits espaces.
 

La Celeste fermant bien l’axe et attendant assez bas, les Azzurri s’en remettent à un jeu dans la largeur. Les stoppeurs excentrés sont plus libres et deviennent les relais privilégiés de la relance: les latéraux sont recherchés très haut, y compris par de longues transversales. Cependant, la balle arrive difficilement aux attaquants qui peinent à donner de la profondeur ; et l’Italie rejoint la pause sans s’être montrée dangereuse.
 

Les Uruguayens s’appuient sur des attaques plus directes en privilégiant leur aile gauche pour mieux pénétrer la surface, mais Edinson Cavani voit sa remise de la tête contrée (16e) et sa reprise du gauche pas assez redressée (20e). Il faut attendre la demi-heure de jeu pour voir une grosse occasion, qui échoit à Suárez. Mais Buffon sort bien et s’interpose sur la reprise de Lodeiro.
 

À la reprise, Prandelli change son approche en ajoutant un milieu, Marco Parolo, à la place de Balotelli. Cela ne suffit pas à gagner la bataille de l’entrejeu, qui reste verrouillé par l’Uruguay. Les situations dangereuses sont encore pour ce dernier, avec un tir fuyant de Rodríguez (57e) puis une percée plein axe de Cavani pour Suárez, qui bute sur un Buffon décisif (65e).
 

Le “tournant du match” a eu lieu entre temps avec l’expulsion de Marchisio, coupable d’une semelle en protégeant son ballon. Réduits à dix, les Italiens se replient sur leur surface, laissent le ballon à l’adversaire et cherchent à hacher le rythme. Mais à dix minutes de la fin, ils craquent sur un corner, poussé dans le but de Buffon par le dos de Godín. Le match devient (enfin) un peu fou, l’entrée de Cassano permet quelques combinaisons techniques, mais sans réussite, alors que les Uruguayens échouent à profiter des espaces en contre. Ce match âpre se conclut sur un score étriqué qui permet aux coéquipiers de Suarez de passer par la petite porte.

 

 

 

L’Italie en fin de course


Les Italiens quittent donc la compétition sur deux prestations décevantes. Si les conditions climatiques et les circonstances de match n’ont pas aidé, elles n’excusent ni n’expliquent l’élimination par une formation adverse sans génie mais patiente, déterminée et appliquée. L’Uruguay a su insister sur les points faibles italiens en alternant des phases de pression sur les ailes gauche puis droite, et parfaitement défendu pour se créer des situations de contres.
 

L’Italie n’a pratiquement pas obtenu d’occasions, comme l’a fait remarquer Buffon après le match, et sort de la compétition sur deux défaites 0-1. Plus encore que les résultats, le contenu marque une nette régression en comparaison de l’Euro 2012. Les changements introduits par Prandelli dans son équipe se sont révélés contre-productifs: elle a perdu la maîtrise du milieu, en se contentant d’une possession loin de la zone de vérité avec une animation stéréotypée. Ses joueurs censés faire la différence sont apparus en manque de rythme et incapables de créer le déséquilibre. Comme l’Espagne, elle va devoir se renouveler. Ça se fera sans Prandelli ni Giancarlo Abete, président de la Fédération, tous deux démissionnaires quelques minutes après l’élimination.

 

 

Gli Azzurri


Gianluigi Buffon, trente-six ans, n’est pas prêt à partir à la retraite: il a réalisé les arrêts nécessaires pour garder son équipe dans le match et semblait l’attaquant le plus motivé dans les arrêts de jeu.
 

Devant lui, Prandelli, privé de son pilier Daniele De Rossi, a reconstitué un bloc axial entièrement juventino. Bien qu’évoluant quelques mètres plus bas que le Romaniste habituellement, Leonardo Bonucci en a repris les fonctions de point de gravité défensif, mais n’a pu peser sur l’orientation du jeu. Andrea Barzagli et Giorgio Chiellini complétaient une défense centrale globalement efficace, mais battue sur le but de Godín. Chiellini s’est aussi trouvé mêlé à quelques duels louches, en particulier face à Suarez pour ce qui était une opposition entre deux grands loubards des surfaces.
 

Pour animer les ailes de son 3-5-2, Prandelli avait choisi deux latéraux portés vers l’avant: Matteo Darmian et Mattia de Sciglio. Ils ont répondu présents tout en étant rigoureux dans le repli, mais n’ont pu être décisifs. Darmian rate un contrôle dans la surface à la 88e minute, à la suite de la meilleure action collective italienne, qui aurait pu faire de lui le nouveau Fabio Grosso.
 

Au milieu, Andrea Pirlo a eu du mal à peser malgré un coup franc lointain mais vicieux à la 12e, puis quelques inspirations en fin de match. Il a été bien suppléé par Marco Verratti, qui a plusieurs fois fait la différence par ses dribbles, y compris loin du but. Mais avec deux coéquipiers évoluant bas, Claudio Marchisio s’est retrouvé dans un no man’s land, avec une zone trop importante à occuper. Pour l’épauler, Prandelli a fait entrer à la mi-temps Marco Parolo (à la place de Balotelli) ; mais le mauvais geste de Marchisio l’a contraint à l’abandonner. La blessure du jeune milieu parisien a obligé Prandelli à le remplacer par Thiago Motta, au détriment d’un changement potentiellement plus offensif en fin de match.
 

Mario Balotelli avait fait preuve d’une grosse activité, mais inefficace et avec un excès d’engagement qui lui a valu un carton jaune “acrobatique”. À ses côtés, Ciro Immobile a eu du mal à exister, ratant ses gestes ou se mettant hors-jeu quand il était trouvé en bonne position. Il a été remplacé par Cassano venu se positionner en “faux 9”, rôle dans lequel il a été intéressant techniquement, sans réussir à être décisif.

 

 

 

Los Charrúas


Même si sa gestuelle ne semble pas très sûre, Fernando Muslera a pourtant effectué les sorties nécessaires (78e, 86e) et a détourné en corner des deux mains un coup franc flottant et surprenant de Pirlo (12e).
 

On l’a vu à gauche, dans l’axe, et finalement très peu à droite, là où il était pourtant aligné au départ: Martín Cáceres a voulu faire beaucoup de choses, comme tenter de lober de (très) loin son coéquipier de club Buffon (2e, 38e) ou tirer les coups francs de relance. Dur dans les contacts, proposant des solutions sur son aile gauche, parfois centreur, Álvaro Pereira a été plus visible et plus intéressant.
 

José María Giménez et Diego Godín ont été d’une application et d’une autorité rares (annihilation d’une situation de contre-attaque à la 40e), s’efforçant de défendre debout, de contrer et d’avoir la maîtrise totale des airs. C’est d’ailleurs sur corner que le capitaine uruguayen a offert la qualification aux siens, via un remake quasi parfait de son but en “finale” de la Liga au Camp Nou.
 

La solidarité du milieu de terrain composé de Egidio Arévalo Ríos, Nacho González, Cristian Rodríguez et Nicolás Lodeiro est également à souligner, les uns venant resserrer dans l’axe pour aider les autres. L’ancien joueur du PSG a de plus été généreux dans son activité offensive et souvent impliqué dans les bons coups, notamment en décalant Álvaro Pereira, suite à une belle protection devant Verratti (20e), pour un centre tendu dans la surface.
 

Quatuor auquel il convient d’associer Edinson Cavani, positionné encore une fois en retrait de Luis Suárez et admirable d’activité et de constance dans l’effort (notamment pour gêner Pirlo) et la justesse de geste, donnant à son match un profil de box-to-box. L’attaquant de Liverpool a eu les meilleures occasions du match, mais est tombé sur un Buffon vigilant et inspiré (33e, 65e). Sa patience et sa générosité ont contrasté avec ce contre très mal exploité (88e), probablement par manque de lucidité et d’énergie... et surtout son geste absurde sur Chiellini (79e).
 

Parmi les remplaçants de la Celeste, Maxi Pereira a été le principal acteur du côté droit quand le jeu de son équipe y a penché, alors que Gastón Ramírez est l’exécuteur, pied gauche, du corner rentrant décisif, tiré au niveau du point de penalty (81e).

 

 

Les observations en vrac


Les Italiens ont perçu un mauvais signe dans la nomination de l’arbitre de ce match, Marco Rodríguez. La raison? Le nom de jeune fille de sa mère est… Moreno, comme le célèbre Byron.
 

Vous aussi, ça vous énerve, les chaussures dépareillées? Et en plus, les gardiens s’y mettent aussi.
 

Quel joli hymne que ce Fratelli d’Italia. Alors pourquoi mettre des micros si près de joueurs qui chantent comme des casseroles?
 

Les dribbles, les talonnades, les petites passes au milieu de terrain entre Andrea Pirlo et Marco Verratti, ça fait peut-être frémir leurs entraîneurs. Nous, ça nous régale. Et encore, on reste polis.
 

Mieux que le tableau noir, les Italiens font leurs schémas tactiques au Subbuteo.
 

On a vu le contre le plus lent du monde: Pirlo-Cassano-Motta, c’est pas exactement la chevauchée fantastique.
 

Mais pourquoi, pourquoi ne voit-on plus de mec au premier poteau sur corner?
 

M. Pirlo, on veut bien que Buffon soit monté sur le dernier coup franc. Mais était-ce bien raisonnable d’expressément le chercher de la tête?
 

Avant Prandelli, l’Italie se serait qualifiée sur un penalty à la 95e minute. L’honnêteté, ça ne paie plus.
 

D’ailleurs, quand on lit ses déclarations d’après-match, on a envie de dire qu’il faudrait rendre à Cesare ce qui était Cesare.
 

Avec ses conneries de morsures, il risque d’être encore suspendu et de vraiment la rater, cette Coupe du monde, Luis Suárez.
 

Alors qu’il était un modèle de classe quand il jouait dans la capitale de la mode, Andrea Pirlo ressemble de plus en plus à un naufragé échoué sur une île déserte.

 

 

 

Vu du forum


=>> magnus - 18h29
Au moins, comparé au match précédent, Prandelli a limité le nombre de joueurs autorisés à marcher.
 

=>> magnus - 18h50
Ce sera plutôt une matchbof.
 

=>> JL13 - 19h16
La Coupe du monde à l'ancienne est de retour...
 

=>> PCarnehan - 19h33
Ce match ressemble à un Italie-Uruguay.
 

=>> ravio - 19h42
À l'instar de Vigouroux en 95, ils ont pris un bon coup de Godin.
 

=>> Loul - 19h53
Ce match donne cette terrible impression d'avoir les meilleurs ingrédients du monde sous la main pour réaliser un chef-d'œuvre de pâtisserie et de finir par réussir à n'en faire que des doubitchous ratés…

 

 

Les titres auxquels vous avez échappé

"Tre metri sotto la Celeste"

"Celestial Godín"

"Godín the sky"

 

Réactions

  • Maniche Nails le 25/06/2014 à 08h03
    Pas mal l'expression 'loubard des surfaces' !

  • Jeff Tran Hui le 25/06/2014 à 08h48
    Cette équipe d'Uruguay a du mordant...(désolé, réveil difficile).

    bon sinon, il me semble évident que Suarez va être suspendu, voire renvoyé chez lui. Je vois pas comment la FIFA pourrait faire autrement. en plus la presse UK se déchaîne...

    Bon évidemment, un arbitre video aurait permis son exclusion sur le champ ;)

    Question: aurait-il mieux valu pour les futurs adversaires, jouer une Italie à la ramasse qu'un Uruguay sans Suarez ? :)

  • Ba Zenga le 25/06/2014 à 09h26
    Revenir de blessure et repartir (probablement) pour une morsure. C'était tellement Suarez, ça. Niveau football, ça m'emm.... quand même beaucoup s'il n'est plus là.

  • Tonton Danijel le 25/06/2014 à 09h49
    Jeff Tran Hui
    aujourd'hui à 08h48

    Note qu'ici, personne n'est (il me semble) opposé à ce que les tricheurs soient punis a posteriori lors d'un comité de visionnage (et là, j'imagine Edouard Baer analyser le cannibalisme de Suarez).

  • et alors le 25/06/2014 à 10h08
    En l'occurrence, c'est plutôt un arbitre de surface qui l'aurait repéré directement. La vidéo en direct n'était pas très claire.

  • Jeff Tran Hui le 25/06/2014 à 10h27
    A mon avis même un arbitre de surface peut passer à coté, c'est tellement rapide (et sournois).

    N'empêche, comment en étant énervé un joueur peut il penser en premier à mordre ? Je veux bien que LS a des ratiches mode râpe-à-coco mais bon...

    @ Tonton: d'ailleurs ça va être le cas je pense, la FIFA s'est "auto saisie du dossier".

    A noter que la chronique de Praud ce matin sur RTL était marrante pour une fois. Je retiens en particulier le "la FIFA va devoir l'exclure, elle n'a pas le choix, elle peut pas le faire piquer" :D

  • et alors le 25/06/2014 à 12h41
    Pour les amateurs de schémas avec plein de points et de flèches, on avait fait ça aussi :
    lien

  • Pamèche le 28/06/2014 à 12h39
    "Quel joli hymne que ce Fratelli d’Italia. Alors pourquoi mettre des micros si près de joueurs qui chantent comme des casseroles?"

    J'ai peut-être une réponse:
    Pour que Taye Taiwo connaisse les vraies paroles.

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