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Dans les cartons des Dé-Managers : #18

La place du physique dans le football, les coups tactiques de Guardiola et Garde, le fair-play d'Aaron Hunt, Johan Cruijff et le pressing, le développement de la MLS, l'allégorie bordelaise...

Auteur : Les Dé-Managers le 11 Mars 2014

 

 

Changements de dispositifs ou de joueurs, batailles philosophiques et stratégiques, échecs et réussites… Chaque semaine, les quatre Dé-Managers proposent leurs billets d’humeur.


* * *

 

De l'importance de la force athlétique

Raphaël Cosmidis (@RCosmidis) – “Je n’ai jamais apprécié le côté athlétique du football, même si je sais qu’il faut le travailler. Le côté technique, avec le ballon, ça a toujours été un plaisir.” Si Mauro Icardi reconnaît son désamour de l’aspect physique dans une interview donnée au Corriere Della Sera, il a bien compris ce que le football moderne signifiait pour ses acteurs. Plus possible aujourd’hui d’avoir la peau sur les os et de réussir au plus haut niveau. “Muscle ton jeu”, disait Aimé Jacquet à Robert Pirès.
 

 


 


Pas étonnant, dès lors, de constater que les milieux de 2014 sont aussi puissants physiquement que doués techniquement. Kevin Strootman, malheureusement blessé jusqu’à la fin de la saison, Nemanja Matic ou encore Toni Kroos sont de parfaits exemples de ces manieurs de ballons aux épaules larges. Les gringalets se font rares. Le succès du Bayern Munich sur le FC Barcelone la saison dernière est passé en partie par une domination physique.


Alors que les statistiques physiques sont de plus en plus observées (distance parcourue, nombre de sprints), il y a fort à parier que ceux qu’on aime regarder parce qu’ils sont différents, les 10 qui vagabondent, les maigres, les flemmards parfois, n’ont plus vraiment d’avenir sans passer par la salle de muscu. Peut-être que Laurent Blanc a déjà dit, sur un ton quelque peu exaspéré et menaçant, après un duel perdu à l’épaule: “Muscle ton jeu, Javier !
 

 

 

Coachings gagnants

Julien Momont (@JulienMomont) – “Un entraîneur n’a jamais fait gagner un match.” Cette formule de Michel Platini, sortie de son contexte, a été le prétexte d’un excellent recueil d’entretiens avec quelques-uns des plus grands techniciens d’Europe, par Daniel Riolo et Christophe Paillet. Littéralement vraie, puisqu’aucun entraîneur n’a jamais directement marqué un but – sauf Dragan Stojkovic – , cette citation minimise le pouvoir d’inflexion d’un coach sur le scénario d’une rencontre. Pourtant, ce week-end, Pep Guardiola et Rémi Garde ont démontré, chacun à leur manière, à quel point l’entraîneur pouvait, lui aussi, être un acteur décisif. Le premier en changeant d’hommes. Son Bayern, accroché par Wolfsburg, manquait de cohésion et de mouvement. Le pressing haut adverse compliquait la relance bavaroise et atténuait le rayonnement du duo Lahm-Kroos. En réponse, Pep Guardiola a effectué ses trois changements en onze minutes, autour de l’heure de jeu (56e, 57e et 67e), bouleversant la face d’un match logiquement bloqué à un partout jusque-là.


Thiago a apporté mouvement et jeu au sol, fluidifiant la sortie du ballon. Mario Mandzukic fut un point d’appui efficace, tandis que Thomas Müller, en pointe au coup d’envoi mais replacé en soutien, n’est jamais meilleur que lorsqu’il s’engouffre, depuis l’arrière, dans les espaces ouverts par le Croate. Dans le même 4-2-3-1, mais avec des joueurs différents, le Bayern s’est sorti de l’étau de Wolfsburg et a enfilé cinq buts en dix-sept minutes. Merci, Pep.
 

 

 


 


Bordeaux aurait également pu remercier Rémi Garde. Privé de ses créateurs Grenier et Gourcuff, le technicien lyonnais avait renoncé à son losange et opté pour un système à trois défenseurs centraux. Mais, en phase offensive, son 3-5-2 avec Koné et Umtiti écartés s’est naturellement calqué sur le 4-2-3-1 bordelais, facilitant le pressing haut girondin tant que les hommes de Francis Gillot ont eu la volonté de l’exercer – c’est-à-dire pendant le premier quart d’heure, couronné par le but de Saivet.


Incapable de ressortir les ballons, Lyon est revenu à son 4-4-2 en losange familier (37e minute, sortie de Koné, entrée de Briand) pour gagner en maîtrise dans l’entrejeu. Mais pas en largeur, face à une défense bordelaise regroupée. Solution pour Rémi Garde: changer une deuxième fois de dispositif (71e, sortie de Gomis, entrée de Njie) pour un 4-3-3 asymétrique, avec le jeune Njie à droite, Lacazette et Briand dans l’axe et un couloir gauche laissé au seul Bedimo. Largement sous-employé jusque-là, le Camerounais a retrouvé sa prépondérance offensive et égalisé, avant le final que l’on connaît. Rémi s’est initialement trompé. Mais Rémi s’est bien rattrapé.
 

 

 

On a aimé


La démonstration de fair-play d’Aaron Hunt, qui signale à l’arbitre qu’il n’y avait pas faute sur lui et donc pas penalty. Plus tôt dans la rencontre, Hiroshi Kiyotake avait, quant à lui, refusé un corner. De très beaux gestes, surtout au cours d'un Nuremberg-Werder Brême (0-2) très important pour le maintien.


Carlos Bacca, une nouvelle fois buteur pour le FC Séville ce week-end, ce qui le place, avec onze réalisations, en tête du classement très symbolique des marqueurs nouveaux venus en Liga, devant Gareth Bale et Neymar. Le Colombien n’est pas l’attaquant le plus talentueux, mais sa capacité à anticiper les erreurs de la défense et à exploiter les espaces fait mouche. Avec également l’excellent Adrian Ramos, la sélection a des cartouches de rechange si jamais Falcao ne revenait pas à temps pour le Mondial.


Le jeu tout en déviations de Miralem Pjanic face au Napoli. Malgré la défaite, le Bosnien a marqué la rencontre de sa finesse technique, sans doute inspiré par Francesco Totti, spécialiste du décalage en une touche de balle.


L’approche ambitieuse de Wolfsburg face au Bayern Munich. Loin de se présenter en victimes expiatoires, les hommes de Dieter Hecking ont joué haut, pressant les Bavarois jusque devant leur surface. Et ils ont explosé vers l’avant à chaque récupération, profitant des espaces laissés dans les couloirs. Avec plus de réalisme (douze tirs, trois cadrés), ils auraient pu reprendre l’avantage au score avant la déferlante munichoise.


Le récital de Javi Guerra avec Valladolid face au Barça. L’attaquant trentenaire a servi de pivot technique à son équipe, permettant ainsi à ses coéquipiers de se rendre dans le camp adverse. En passant quelques gestes techniques superbes aux défenseurs catalans.


 

 

 


On n'a pas aimé

 

L’indigente prestation de la Fiorentina face à la Juventus. Séduisante sur le papier et souvent dans les intentions, l’équipe de Vincenzo Montella n’a strictement rien proposé. Et on se dit que la suspension de Borja Valero n'y est pas étrangère, surtout quand David Pizarro passe complètement à côté de son sujet.


Voir Aaron Lennon jouer majoritairement dans une position axiale face à Chelsea. L’ailier de Tottenham, dont les qualités (accélération puis centre) ne semblent faites que pour ce seul poste, n’a pas grand-chose d’un meneur de jeu. Et même s’il s’est parfois déporté sur la droite, on ne peut pas dire que l’expérience ait été concluante, défaite 4-0 à la clé.


L'oubli défensif du Lyonnais Miguel Lopes sur l'ouverture du score d'Henri Saivet. Le latéral/milieu droit du 5-3-2/3-5-2 rhodanien se désintéresse complètement de l'offensive lyonnaise, laissant libre l'espace dans le dos de son défenseur central, au mépris du principe de marquage de zone.


La blessure de Kevin Strootman, pour le joueur d’abord, mais aussi pour son club et sa sélection. Privée de l’un de ses régulateurs, l’AS Rome devra également faire un choix pour la saison prochaine: bloquer Miralem Pjanic, très courtisé, ou bien recruter. Quant à la sélection néerlandaise, on a vu face à la France son changement de visage après la sortie de Strootman.

 

 

 

L'infographie de la semaine

 

Les passes dans les trente derniers mètres adverses de Valladolid (à gauche) et Barcelone (à droite). Où l’on voit que Valladolid a construit ses actions sur des passes longues directes à l’issue incertaine – passes réussies en bleu, ratées en rouge –, tandis que le Barça a quasi exclusivement joué dans la latéralité devant la surface adverse sans trouver l’espace. (Via StatsZone / Cliquer sur l'image pour agrandir).

 

 

 

Les déclas


Quelle est la différence entre un bon et un mauvais joueur? C’est la vitesse [de contrôle], donc si vous les forcez à accélérer, vous pouvez provoquer des erreurs.” Johan Cruyff, questionné sur l’origine du pressing au sein de l’Ajax de Rinus Michels dans le numéro 12 de The Blizzard.


Ceux qui critiquent l’Espagne pour leur manière de gagner actuellement ne connaissent rien au football. À Liverpool, où nous avions énormément de succès, on nous apprenait, dès le premier jour, à conserver le ballon. Ne pas tenter de passes impossibles, gagner le ballon, le faire circuler, recommencer encore et encore s’il le faut mais chercher la bonne opportunité. Et c’est ce que l’Espagne fait magnifiquement actuellement. Je mettrais cette équipe au même niveau que le Brésil 1970, sans discussion.” Graeme Souness, dithyrambique sur le travail de Vicente Del Bosque dans Spain: The Inside Story of La Roja's Historic Treble.

 

 

 

 

La vidéo de la semaine

 

 

Si l’Allemagne a battu le Chili, le 3-2-2-1-2 des Sud-Américains a offert son lot de fabuleux mouvements offensifs. À tel point qu’on se demande comment les Chiliens ont fait pour ne pas marquer...

 

 

 

L'allégorie de la semaine


Immersion au cœur de la défense bordelaise (Josué 7:12 / Production Footballallegorie).

 

 

 

L'anecdote


La saison de MLS a repris samedi par la victoire des Seattle Sounders de Djimi Traoré et Obafemi Martins face au champion en titre, Kansas City. Si l'on trouve toujours quelques joueurs improbables (Piquionne, Luyindula, Luccin), la moyenne d’âge baisse et plusieurs très bons joueurs sont arrivés, à l’image de Jermain Defoe et Michael Bradley à Toronto. Une évolution positive confirmée par l’affluence et l’ambiance dans les stades (notons d’ailleurs ce tifo à Portland et celui-ci à Seattle ce week-end)... mais aussi par les statistiques. Selon une étude qui vient d’être publiée, la MLS passionne 18% des 12-17 ans aux États-Unis, soit autant que la MLB, la ligue de baseball.

 

 

 

Le bonus régionalisme espagnol


La Catalogne, coachée par Gerard (oui oui, celui de Monaco!) a sa propre sélection. Et son niveau est tel qu’elle reste sur six matches sans défaite, dont des victoires contre la Colombie (2-1 en 2008) et l’Argentine (4-2 en 2009). À quoi ressembleraient les équipes des autres régions espagnoles?

 

 

 

La revue de presse anglophone

 

Think Football se demande pourquoi David Moyes ne parvient pas à tirer le meilleur de Robin van Persie...


...et si Roy Hodgson doit construire le onze de départ anglais autour d’une base de Scousers.


S’ils veulent continuer à exister à l’ère du pressing, les artistes fainéants comme Dimitar Berbatov doivent évoluer dans une compétition adaptée. C’est-à-dire tout sauf la Premier League.


Traduction (partielle) et analyse de la thèse de l’UEFA Pro Licence de Filippo Inzaghi, centrée sur la psychologie de la victoire.


Jonathan Wilson se penche sur l’influence de Nemanja Matic, l’homme qui permet à José Mourinho de compléter son projet tactique.


Richard Whittall explique ce que sont les nouvelles statistiques utilisées dans le football et leur utilité (ou non).


 

  

Réactions

  • Croco le 11/03/2014 à 10h21
    Un bémol sur le fair-play de Hunt (cf voir le fil allemand) sinon effectivement le match amical Allemagne-Chili était très plaisant à voir mais le commentateur allemand se demandait comment cette équipe pourrait jouer sur ce rythme avec les conditions météo locales.

  • kinilécho le 11/03/2014 à 11h06
    et cette réalisation tv allemande... Quand on voit ça après un match de canal!

  • khwezi le 11/03/2014 à 11h34
    Merci les Dé-managers pour les liens vers la presse Anglophone. Le Think Football, je connaissais pas, et c'est bieng !

    Miam.

  • le Bleu le 11/03/2014 à 13h42
    Si le Chili n'a pas marqué c'est peut-être parce que l'Allemagne ne manque pas non plus de talents individuels ni d'idées collectives, et qu'elle a les moyens défensivement de se rattraper au dernier moment. C'est l'impression que ça m'a fait.

    Et peut-être aussi que les buteurs chiliens ne sont pas assez bons pour viser le coin de but vide dans l'intervalle de temps que leur autorise une telle défense adverse.

  • sansai le 11/03/2014 à 15h37
    Le talent individuel des allemands pour que les frappes arrivent sur la barre, ratent le cadre ou soient mollement cadrées pile sur le gardien, c'est extraordinaire.

    Sinon, suffit de regarder le Chili régulièrement depuis 2009, pour comprendre que ne jamais la pousser au fond, ça fait partie du dogme. Je pense que les joueurs et entraîneurs de la Roja ont bien conscience que si elle se mettait à tout gagner, elle perdrait instantanément son côté romantique et réservée aux amateurs.

  • sansai le 11/03/2014 à 15h44
    Alors que là, en ne gagnant jamais rien, elle peut demeurer un plaisir d'esthètes sans cesse renouvelé, avec ses menues joies et ses frustrations, et en restant assez peu polluée par ces histoires de victoires et de défaites, de jugements taillés à la serpe et limites moraux pour savoir qui a fait perdre, comment, et pourquoi, et c'est inadmissible...

    J'espère bien qu'en juin, elle va s'extirper de sa poule et écraser le Brésil 0-1 en huitièmes, rentrant chez elle la tête haute. Fière d'avoir fait du grand football.

  • Vieux légume le 11/03/2014 à 18h47
    J'abonde sur le coté "il faut rentrer dans le but à cloche-pied avec la balle" des chiliens pour marquer, qui se créent à peu près 58 occasions à chaque rencontre, mais de par la débauche d'énergie, et une maladresse assez incroyable, n'en mettent qu'une sur 20 au fond.

    C'est d'ailleurs pas que l'Allemagne qui a souffert, brésiliens et anglais ont bien tiré la langue l'automne dernier.

    Enfin, je suis pas neutre neutre, je répète depuis longtemps que les sud-américains vont tout péter cet été, quitte à me planter.
    Enfin, tout péter, je sais pas, mais les voir jouer est nettement plus plaisant que les équipes européennes.

  • Bouderbala le 12/03/2014 à 13h25
    Merci les dé-managers ! C'est passionnant et agréable à lire. J'ai (presque) tout compris et je like beaucoup.

  • osvaldo piazzolla le 13/03/2014 à 00h09
    je trouve le Chili impressionnant aussi, mais vous savez, connaissant un peu les chiliens, ils sont déjà très étonnés d'être là: ils saluent comme un exploit historique le fait de se qualifier pour la première fois de leur histoire à deux coupes du monde successives par le jeu (i.e. si on exclue 1962) et effectivement la qualif a été miraculeuse par rapport au moment où ils ont viré Borghi.

    Historiquement, le Chili a une capacité exceptionnelle à perdre 0-1 contre le Brésil ou l'Allemagne et à perdre aussi 0-1 contre l'Arménie ou le Malawi.

La revue des Cahiers du football