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Dans les cartons des Dé-Managers : #12

L'artiste Gervinho, le renouveau lyonnais, Alain Casanova à la sauce portugaise, Dani Alves et Jordi Alba en action, un petit détour par la Belgique, Philipp Lahm au coeur du jeu...

Auteur : Les Dé-Managers le 28 Jan 2014

 

 

Changements de dispositifs ou de joueurs, batailles philosophiques et stratégiques, échecs et réussites… Chaque semaine, les quatre Dé-Managers proposent leurs billets d’humeur.


* * *

 

Gervinho, intermittent du spectacle

Christophe Kuchly (@CKuchly) – L’ethnocentrisme footballistique a ceci de particulier qu’il est très facilement observable sur les réseaux sociaux. Les fans et journalistes qui regardent un championnat de près ont rapidement tendance à considérer la valeur des joueurs en fonction de ce qu’ils ont montré chez eux. Ce qui est compréhensible mais provoque des situations particulières. Pas sûr en effet qu’un suiveur du championnat anglais et un Laziale aient le même avis sur Juan Sebastián Verón.


La dernière incompréhension en date concerne Gervinho. À Beveren déjà, l’Ivoirien était un joueur spécial, qui sortait du lot. Même si la cuvée n’était pas digne de celle de Yaya Touré, Emmanuel Eboué et Romaric quand il est arrivé en équipe première, son bagage technique était supérieur à ses partenaires, dont c’était pourtant la qualité principale. C’est cela, ainsi que son potentiel supposé, qui a incité Le Mans à aller le chercher.
 

 


 


Pas toujours utile malgré des fulgurances, il a pourtant suivi Rudi Garcia à Lille, où il s’est affirmé, avant de se planter à Arsenal puis de renaître à Rome. Grâce à son coach uniquement? Non évidemment, surtout que le championnat anglais n’est pas nécessairement adapté à son profil. Mais Garcia a compris comment marche l’Ivoirien, sur le plan de la mentalité en dehors du terrain sans doute... mais aussi et surtout en match.


Si Gervinho n’est pas un génie, terme vite galvaudé, il est inspiré. Sa capacité à éliminer en un contre un et à se mettre en position de conclure est très rare. Malheureusement pour lui, et c’est ce qui le sépare des très grands, il ne pèse pas sur le jeu et s’insère difficilement dans des phases collectives classiques. Pour qu’il brille, il faut accepter qu’il soit éteint, seul sur son aile, pendant parfois de très longues séquences. Dans ces moments de cache-cache, on se demande s'il n'est pas un poids mort, et les neuf autres joueurs de champ doivent pouvoir assurer les affaires courantes. Mais la fréquence des moments de grâce, de plus en plus élevée, mérite qu’un tel joueur ait un rôle dans un club de haut niveau. Ni flop ni crack, Gervinho a la fragilité d’un artiste. Ne lui passez pas de commande. Donnez-lui un pinceau et laissez le terrain être sa toile.
 

 

 

Les nouveaux chiens de Rémi Garde

Philippe Gargov (@footalitaire) – Lyon martyrisé, mais Lyon libéré. En quelques saisons, l'Olympique rhodanien est brusquement passé du statut de roi déchu à celui de troisième ou quatrième dauphin, sans que cela ne surprenne ni n’émeuve vraiment. On a longtemps attendu le retour de l'enfant prodigue, à la fois dans le jeu et dans les performances, pour des résultats à chaque fois mi-figue mi-raisin. Mais cette saison semble être la bonne, grâce à une adéquation enfin trouvée entre le projet de jeu de Rémi Garde et sa concrétisation sur le pré.


Côté performance, d'abord: l'OL est la seule équipe française encore engagée dans les quatre compétitions (championnat, coupes nationales et Europa League). Si on voit mal les Lyonnais jouer le titre, la lutte sera âpre pour les places européennes. Côté jeu, c'est presque plus positif encore. À défaut d'être flamboyants et vraiment dominateurs, les hommes de Rémi Garde proposent enfin un fond de jeu digne de ce nom, séduisant sans pour autant en faire des caisses. Et ce, grâce à une belle alchimie trouvée par leur entraîneur malgré un effectif plus hétéroclite qu'il n'y paraît.
 

 


 


Le coach doit ainsi composer avec la maturité acquise par ses joueurs locaux (Umtiti, Grenier, Gonalons, Lacazette), de nouvelles recrues plus ou moins performantes (Miguel Lopes et Henri Bedimo, inattendu joueur-clé, titulaire 21 fois en 22 journées)... mais aussi et surtout le retour en grâce du Diaby local (Gourcuff) et des pestiférés de la CFA (Gomis et Briand).


Beaucoup a été dit sur ce trio de ressuscités: si le premier apporte à Lyon ce qui lui manquait de liant et de folie au milieu de terrain, le deuxième s'épanouit dans un rôle de pivot en mouvement qu'il maîtrise à merveille, tandis que le dernier s'impose comme un joker de luxe à faire passer Solskjaer pour un banal remplaçant. Seul bémol, les plus jeunes pousses du sérail (Benzia, Zeffane, Ghezzal, Ferri...) peinent à véritablement trouver leur place. Mais gageons que Rémi Garde, qui a construit son maigre charisme sur cette capacité à faire mûrir les talents lentement mais sûrement, saura les accompagner comme il l'a fait pour les quatre premiers Lyonnais cités.


Le temps seul nous dira si le technicien est en mesure de traduire cette concrétisation du projet de jeu en performances sur le moyen et le long terme. La profondeur de banc sera évidemment cruciale si l'OL reste présent sur plusieurs tableaux. Bien que l'on n'apprécie pas forcément les méthodes de Jean-Michel Aulas, il faut reconnaître au président lyonnais un certain courage, d'autant plus rare que le football moderne apprécie trop la valse des entraîneurs: en laissant au sien le temps nécessaire, Lyon est en passe de réussir son pari de reconstruction, et peut-être demain de reconquista. Rendons donc grâce à Rémi Garde, pour avoir lentement façonnés ses chiots en valeureux chiens de chasse au podium. 

 

 

On a aimé

Le contrôle tout en délicatesse de Jimmy Briand, bien aidé par la naïveté de son vis-à-vis, qui lui ouvre un boulevard et vient ainsi s’ajouter à la longue liste des actions d’école, ici dans la section “contre instantané sur corner mal joué”.


On attendra avant de tirer des conclusions, l’exemple récent des excellents débuts d’Étienne Capoue à Tottenham étant toujours dans un coin des têtes. Mais la manière dont Nemanja Matic a stabilisé le milieu de Chelsea, récupérant tout ce qui traîne sans ralentir le jeu, donne envie d’en voir plus.


Le duel à distance entre Miroslav Klose et Fernando Llorente. Si l’Espagnol fut le seul à marquer, la faute à un excellent Marco Storari dans les buts de la Juventus, les deux attaquants ont dominé dans le secteur aérien. Rafraîchissant.


Les projections de Jonathan Schmid, qui ont déstabilisé une défense de Leverkusen beaucoup plus dans la recherche du but que dans la protection de ses intérêts, surtout en fin de match. C’est sur l’une de ses prises d’intervalles sur le côté droit que Boenisch et le Bayer ont fini par craquer, le Français de Fribourg réussissant une passe décisive parfaite pour le très bon joker Felix Kraus.


Avec la récente intégration d’Angel di Maria au coeur du jeu, aux côtés du récupérateur Xabi Alonso et du relayeur Luka Modric, le Real a encore plus d’armes offensives. Samedi, on avait ainsi un côté gauche Marcelo-di Maria-Ronaldo face à Grenade. Cela peut paraître un peu fou mais ça marche très bien face à un adversaire regroupé et dont la menace principale, Yacine Brahimi, joue sur l’autre aile. Pourquoi se priver?


Ryan Mendes, de retour sur les terrains, et qui a beaucoup apporté entre les lignes. Tout n’a pas été parfait mais ce renversement tactique renforçant le côté gauche a changé un système lillois assez figé depuis le début de saison.
 

 


On n'a pas aimé


Élie Baup avait été raillé en évoquant un chimérique “projet de jeu” après une énième défaite marseillaise. Force est de constater que José Anigo n’a pas su pallier ce déficit pourtant criant depuis maintenant deux saisons: l’OM ne sait toujours pas quoi faire du ballon, sinon à compter sur Florian Thauvin ou Mathieu Valbuena pour sauver la situation.


À défaut d’être un génie du ballon rond, Saber Khalifa dispose d’un don naturel pour exploiter les espaces adverses. En ce sens, le rôle de joker de luxe qui lui est réservé se justifie en partie. Néanmoins, on ne peut que regretter son manque de temps de jeu car son profil pourrait apporter le lien qui manque à l’attaque phocéenne.


Face à une équipe du Chievo disposée dans un 3-5-2 pas si éloigné de son ancien 3-4-3, le Napoli a souffert sur les ailes. Boukary Dramé a dominé un Maggio brouillon et un Callejon invisible d’un côté, et Gennaro Sardo a gentiment mis un boulevard à Réveillère et ses copains de l’autre sur l’ouverture du score. Une nouvelle preuve du rôle des pistons dans ce système de jeu à trois derrière où Zuniga et Maggio ont excellé pendant des années.


La séquence n’a pas duré longtemps, mais voir le jeune Alexandre Coeff entrer pour les dernières minutes face au Real n’a pas été facile à vivre. Non pas que l’ancien Lensois, prêté par l’Udinese à Grenade, soit fondamentalement mauvais. Mais la différence de niveau avec Luka Modric de l’autre côté illustre avec force l’écart qui peut exister entre deux équipes d’un même championnat.

 

 

 

L'image de la semaine

 

 

Le rôle de Philipp Lahm résumé en une image et neuf triangulations. C’est splendide, même si on peut souvent démontrer ce que l’on veut avec une image arrêtée, les palettes ayant souvent démontré l’inanité de tels procédés.

 

 

 

La décla


"Mais le football est un tout ! On ne peut pas le morceler. Il faut le considérer comme un ensemble dynamique et interpénétré. Tout ce que nous mettons en place ne tend qu’à un seul objectif: donner à l’équipe les moyens de gagner en permettant à tous les joueurs de lire le jeu de la même manière."


Alain Casanova, dans un entretien à Vestiaires Magazine sur la périodisation tactique. Une méthode de travail théorisée à Porto dans les années 90 et appliquée par Mourinho, Guardiola ou Villas-Boas… et donc le coach toulousain, spécialiste français du sujet. On pourrait discuter longuement de la méthode, mais l’essentiel est dans cette volonté de donner à l’ensemble des effectifs une seule et même clé de lecture: celle du projet tactique qui s’impose à tout autre élément.

 

 

 

 

La vidéo de la semaine

 

 

Si Barcelone a repris la tête de la Liga, c’est aussi grâce à Dani Alves et Jordi Alba. Avec quelques autres, ces deux-là contribuent à définir chaque jour un peu plus les fondamentaux du latéral moderne.

 

 

 

L'anecdote


Les deux buteurs de Mouscron-Peruwelz (3e de Division 2 belge) ce week-end, Nicolas Perez et Abdoulay Diaby, sont prêtés par le LOSC. Une filiation avec Lille et la France tellement marquée que lors de la journée précédente, l’équipe désormais coachée par Rachid Chihab, venu de la réserve lilloise, n’a aligné que des joueurs tricolores autour du capitaine Stéphane Pichot. L’adversaire du jour, Alost, était de son côté 100% belge. Verdict de ce France-Belgique? Un bon vieux 0-0.

 

 

 

La revue de presse anglophone

 

Petite leçon de rattrapage sur la métaphysique de Juan Mata, après son transfert record à Manchester. Une édition revue et corrigée d’un texte initialement publié en français chez nous, par notre spécialiste Premier League @SeBlueLion.


Un document .pdf de près de cinquante pages sur les académies de jeunes en Allemagne. Facile à lire et très intéressant. 


Si Yohan Cabaye quittait Newcastle pour un plus gros club, il aurait certainement moins de latitude dans le jeu et reviendrait à un rôle secondaire, selon Michael Cox. 


Le site 11tegen11 propose de dépasser la notion de passe décisive pour juger la créativité d’un joueur, en écartant la finition de l’équation. 


 

  

Réactions

  • Maniche Nails le 28/01/2014 à 15h55
    Toujours un plaisir la partie "anecdote". Le reste aussi d'ailleurs. Et hop je rajoute Gervinho à la liste des joueurs pour lesquels j'ai la science infuse, sans jamais le voir jouer.

La revue des Cahiers du football