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Colchonerotique

À mi-saison, l'Atlético Madrid est en tête de la Liga, à égalité avec le grand Barça et une marche devant l'ennemi juré, avec un impressionnant total de 51 points. L'occasion de redécouvrir ce grand d'Espagne. 

Auteur : asunada le 23 Jan 2014

 


Oui, l'Atlético est un grand d'Espagne. Un club qui compte neuf titres de champions et dix coupes nationales au palmarès, soit l'équivalent de l'OM en France. Certes, l'autre équipe de Madrid n'a jamais gagné la coupe aux grandes oreilles, mais c'est la seule équipe européenne à avoir remporté la Coupe intercontinentale sans avoir conquis la C1 au préalable [1]. L'Atlético a également remporté la Coupe des coupes en 1962 ainsi que deux Ligues Europa, en 2010 et 2012.
 

 

Athletico Madrid
 

 

Guerre civile et premiers titres

L'histoire débute en 1903, quand des étudiants basques de l'École des mines de Madrid décident de fonder une filiale de l'Athletic Bilbao. Le club voit ainsi le jour sous le nom de Athletic Club de Madrid. Les premiers titres nationaux arrivent tout juste après la guerre civile, en 1940 et 1941. Le club, né de la fusion du club aux origines basques et de celui de l'Aviation Nationale, se nomme alors Athletic Aviación Club. En 1947, il prend sa dénomination actuelle, Club Atlético de Madrid, et gagne deux Ligas de suite, en 1950 et 1951. L'entraîneur de l'époque se nomme Helenio Herrera, qui prendra ensuite avec succès les rênes de la grande Inter des années 60.
 

Les années 60 et 70 voient l'Atlético vivre son âge d'or, avec quatre titres entre 1966 et 1977 et cinq coupes nationales au cours de ces deux décennies (l'actuelle Coupe du roi s'appelle alors la Copa del Generalísimo durant ces années sombres pour l'Espagne). Le titre de 1970 est d'ailleurs remporté sous les ordres du Français Marcel Domingo, déjà joueur lors des titres de 50 et 51.
 

L'Atlético se fait également un nom sur la scène européenne, avec une victoire 3-0 en match d'appui de la défunte Coupe des coupes en 1962 face à la Fiorentina. En 1974, le destin sera beaucoup plus cruel pour les Matelassiers [2], bien plus encore que de vulgaires poteaux carrés... Le club de la capitale espagnole marque ce qui semble être le but de la victoire pendant la prolongation, sur un maître coup franc de Luis Aragones, mais le Bayern égalise de loin à vingt secondes de la fin: 1-1! Assommés, les Madrilènes perdront cette fois le match d'appui (joué quarante-huit heures plus tard) par 4-0.
 

 

 

 

 

Aragones, le sage d'Hortaleza

Les années 80 seront plus difficiles, avec une seule Coupe du roi dans l'escarcelle des Indios, autre surnom des joueurs de l'Atlético. Mais l'Atléti rentre un peu plus dans l'histoire lors de la finale de la Coupe des Coupes 1986 à Gerland, en assistant impuissant à une démonstration du grand Dynamo Kiev de Blokhine et Belanov (Ballon d'Or cette année-là). L'entraîneur est alors... Luis Aragones, encore lui. Car si en France, le Sage d'Hortaleza est surtout connu pour avoir emmené l'Espagne au titre européen en 2008... et pour avoir traité Henry de “negro de mierda”, il est une icône pour l'afición colchonera.
 

Luis est un pur Madrilène. Il grandit à Hortaleza, au Nord de Madrid, passe par le centre de formation de Getafe (banlieue sud de la capitale), puis par le grand Real Madrid, sans toutefois réussir à s'y imposer. Après avoir galéré dans quelques clubs, loin des siens, il finit par glaner ses galons de titulaire en Liga chez le Betis. Son retour dans la capitale, en 1964, à l'âge de vingt-six ans, sera une renaissance. En dix ans sous la tunique rojiblanca, il rafle trois Ligas et deux Copas, finissant même pichichi en 1970. Quelques mois après la finale malheureuse de 1974 au Heysel, Aragones accepte le poste d'entraîneur et raccroche les crampons. Six saisons sur le banc – certes entrecoupées de brefs départs avortés – succéderont à cette décennie sur le pré à défendre l'écusson à l'Ours et l'Arbousier, les emblèmes de la ville. Six saisons, dont les trois premières seront pleines de succès, puisqu'il mènera les pensionnaires du stade Vicente Calderón à une Coupe intercontinentale en 1975, une Coupe du roi l'année suivante et enfin une Liga en 1977.
 

 

Chaos et renaissance

L'histoire entre Aragones et l'Atlético continuera encore longtemps avec des retours sur le banc du Calderón de 1982 à 1986 puis de 1991 à 1993 (une Coupe du roi sur chaque période). La Coupe de 1992 occupe une bonne place dans la légende colchonera. La victoire est obtenue à Santiago Bernabeu, face au Real Madrid des Hierro, Sanchís, Míchel, Hagi, Luis Enrique et Butragueño. La partie, pour le moins musclée, termine sur le score de 2-0, avec des (jolis) buts des deux étrangers Schuster et Futre et un penalty arrêté qui cassera définitivement les pattes merengues. La légende veut que le discours prononcé avant le match par Luis Aragones ait motivé comme jamais ses troupes. Bernd Schuster, pourtant trente-trois ans à l'époque dont dix passés sous les maillots du Barça et du Real, racontera plus tard que jamais une causerie ne l'avait autant galvanisé.
 

Les années 1990 et 2000 ont été chaotiques pour l'Atlético, notamment du fait de la présidence de Jesus Gil, en fonction jusqu'en 2003. Jesus Gil, ancien maire pour le moins folklorique de Marbella, qui a été jugé pour des motifs de corruption, détournements de fonds, fraudes, aura ainsi usé trente entraîneurs en seize ans [4]. Sous sa présidence, L'Atléti aura connu sa plus belle saison, celle du doublé de 1996 et sa pire, en 2000 avec une relégation, malgré la présence dans l'effectif de Capdevila, Baraja, Luque, Solari, Valeron, le mythique Hasselbaink ou Kiko.
 

Depuis le retour en Ligue des champions en 2008, le club a repris sa marche en avant, avec ses succès européens de 2010 et 2012. Il croit même à présent en ses chances de mettre fin à l'hégémonie Barça-Real sous les ordres de Simeone, un des tauliers du doublé de 1996. Pour la Liga, pour l'histoire, pour cette afición (nous y reviendrons), souhaitons au Cholo Simeone la même trajectoire qu'Aragones.

 

[1] En 1974, le Bayern refusera de participer, laissant sa place au finaliste malheureux espagnol.
[2] Le surnom de Matelassiers (Colchoneros en castillan) vient des couleurs rayées rouge et blanc du maillot, semblable aux vieux matelas de l'époque.
[3] TAPIE, bad. BEZ, worse. GIL, worst. Ou encore cet improbable Gil en la bañera.
[4] Aragones reviendra une dernière fois, avec succès, pour faire remonter son club de toujours de l'enfer de la Segunda, en 2002, deux ans après la relégation.

 

Réactions

  • Ba Zenga le 23/01/2014 à 09h25
    Coïncidence amusante, je viens de finir la lecture de Morbo, livre sur l'histoire du foot espagnol. Et mon principal regret est justement la petite place accordée à l'Atlético.

    J'ai toujours eu une certaine affection pour ce club, même si je suis Real à fond. En effet, gamin, j'allais voir jouer mon père en FSGT et il avait récupéré des équipements de l'Atlético qu'il avait adaptés en y mettant les sponsors adéquats. Ça détonnait parce que mon reup travaillait à... Casto, dont les couleurs sont le jaune et le bleu.

  • Yes, Hakan! le 23/01/2014 à 16h04
    La vidéo "Gil en la bañera." est juste ouate de phoque !

  • Richard N le 23/01/2014 à 18h55
    Bravo pour ce topo, que j'associe à celui de l'auteur sur le Rayo Vallecano, de même facture. Autant on connait quasiment par coeur l'histoire des deux géants Real et Barça, autant celles des autres clubs d'Espagne sont assez méconnues.

  • O Gordinho le 23/01/2014 à 20h17
    Merci pour ce bel article.
    J'ajouterai simplement un mot sur la période 1940 - 1942 : Si l'Atléti a gagné des titres à ce moment-là c'est parce que le club a été très favorisé par le régime. L'Aviación Nacional était le club de l'armée, il avait beaucoup d'argent quand les autres clubs ont été ruinés par la guerre.

    Cette année c'est vraiment une belle équipe à voir jouer. Le système tactique mis en place est toujours adapté à l'adversité. Beaucoup, en Espagne, prédisaient que l'Atlético ne tiendrait pas la cadence face aux deux gros, mais c'est loin d'être le cas. Et au vu du match contre le Barça, on peut même se dire que ce sont les autres qui sont heureux d'être encore dans la roue de l'Atlético Madrid cette année.

  • asunada le 24/01/2014 à 06h31
    Pour être précis, l'Atléti est à 2 doigts du dépôt de bilan et de la disparition fin 1939, faute également de joueurs. L'Aviación Nacional a des sous et cherche un club évoluant dans des divisions supérieures pour fusionner. Plusieurs clubs locaux sont sondés, même le Real et l'accord se conclut finalement avec les Rojiblancos.

    Par la suite, le club n'a a priori pas été favorisé directement par le régime mais a profité d'un budget confortable à un moment où tous les autres se serraient sérieusement la ceinture.

  • theviking le 24/01/2014 à 12h57
    Marrant, j'avais jamais fait la liaison colchon -> colchoneros !!
    C'est vrai que cette équipe est très sympa à voir jouer, et je lui souhaite vraiment le titre cette année, ça nous changerait un peu ...
    Sinon Gil c'était un sacré personnage, et assez désespérant pour les supporters de l'Atleti.
    Sur sa fiche Wiki, on peut lire :
    "De 1991 à sa mort, plus de 30 000 logements sont construits sur le territoire de la commune (Marbella, dont il était soit maire soit très proche du maire) , dont plus de 85 % illégalement."

  • Pamèche le 24/01/2014 à 18h11
    Super article, qui doit laisser bouche bée tous les footix qui sont persuadés qu'il n'y a que 2 clubs en Liga... (mais en même temps, je ne pense pas qu'ils traînent sur ce blog). Comme le dit Richard N, c'est agréable d'en savoir plus sur d'autres clubs qui méritent d'être plus connus. A ce sujet, je recommande à ceux qui ne l'ont pas vu, le documentaire "Looking for Barcelona", de Stephen Cafiero, qui dévoilent des anecdotes intéressantes sur l'Espanyol.

  • O Gordinho le 25/01/2014 à 13h51
    asunada
    24/01/2014 à 06h31

    "Par la suite, le club n'a a priori pas été favorisé directement par le régime mais a profité d'un budget confortable à un moment où tous les autres se serraient sérieusement la ceinture."


    En réalité l'Atlético était en seconde division en 1939, et il a accédé à l'élite dans des conditions rocambolesques, au détriment de Pampelune, après un match d'appui décidé dans les bureaux du ministère.

    D'autre part, jusqu'en 1946, le club a droit a un usage illimité de véhicules et d’essence, et le droit de choisir n’importe quel joueur qui servirait dans l’Armée de l’Air. Cela a quand même bien favorisé les colchoneros.

    Mais le fait que l'Atletico ait remporté deux Ligas consécutives en 1950 et 1951, sans l'aide du régime permet en effet de relativiser l'aide reçue auparavant.

La revue des Cahiers du football