Si vous saisissez votre mot de passe PUIS votre e-mail, vous aurez la confirmation que ça n'a aucun effet particulier. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Dans les cartons des Dé-managers : #3

Les 45 minutes de naufrage du Real, les consignes transmises par écrit, les coups de cœur / coups de tatane, la décla, le schéma et les passes en profondeur sont au programme de la semaine.

Auteur : Les Dé-Managers le 5 Nov 2013

 

 

Changements de dispositifs ou de joueurs, batailles philosophiques et stratégiques, échecs et réussites… Chaque semaine, les trois Dé-Managers regardent des matches des différents championnats européens sans y trouver la matière suffisante pour écrire des articles entiers. Cela ne signifie pas pour autant qu’il n’y a rien à en dire d’un point de vue tactique, même sans schémas alambiqués et notions pseudo-savantes. Billet(s) d’humeur d’une semaine riche en jeu.

 * * *

 

De l’importance de la dynamique

Christophe Kuchly – On est facilement tenté de résumer les duels footballistiques à des équations mathématiques. Et il est vrai qu’il y a parfois un aspect implacable à voir une équipe avec trois milieux manieurs de ballon en dominer une qui a deux récupérateurs et aucun relayeur. Mais ces considérations basiques, qui paraissent d’ailleurs beaucoup plus évidentes a posteriori, sont dépendantes d’un contexte.


Le derby madrilène entre le Rayo Vallecano et le Real Madrid a apporté une superbe preuve de ces effets de dépassement de la tactique par un peu de folie. Mené 3-0, un score alors assez injuste, Paco Jemez a choisi de sortir un défenseur central, Arbilla, au profit de l’attaquant Larrivey à la 50e minute. Le 4-2-3-1, déjà vulnérable aux contre-attaques, est alors devenu une sorte de 3-3-2-2 coulissant en 3-3-4 en phase offensive. Du pain bénit, en théorie, pour l’adversaire, surtout avec autant de temps à jouer.
 

 


 


Pourtant, le Real, encore plus sur la défensive qu’auparavant, a concédé deux penalties coup sur coup, remettant le Rayo dans le match. C’est à ce moment précis que l’importance de la dynamique se fait sentir. L’euphorie de l’un entraîne les appréhensions de l’autre. Avec le seul Illaramendi à la récupération aux côtés de Modric et un quatuor Bale, Di Maria, Ronaldo, Benzema devant, les hommes de Carlo Ancelotti possédaient les armes pour sauter les lignes. Ils n’ont pourtant jamais su le faire, noyés sous les vagues adverses et uniquement sauvés par Diego Lopez et la maladresse adverse.


On pourrait imaginer que les équipes qui savent gérer la possession ont la parade contre ces révoltes a priori suicidaires. La Real Sociedad de Montanier a pourtant prouvé face au Barça qu’en amenant le doute chez l’autre, on peut faire vaciller ses fondamentaux et changer le cours d’une partie. Et ce, même si le plan semble facile à contrer sur le papier.
 

 

 

Laissez parler les p’tits papiers

Philippe Gargov – Ce n’était peut-être pas l’image la plus spectaculaire de cette journée de Ligue 1, mais elle a eu le mérite d’égayer un week-end plutôt morne sur le plan tactique. 65e minute, Nice est alors mené 2-0. Claude Puel fait rentrer Alexy Bosetti en lui confiant une étrange mission: faire passer un papier à Didier Digard sur lequel étaient notées quelques précieuses consignes tactiques.


Difficile de savoir leur contenu et application. Le seul constat que l’on peut faire tient à la suite du match: un quart d’heure plus tard, Bosetti provoquait le penalty et permettait à Nice d’espérer. Mais plus que le résultat, c’est surtout la manière qui nous intéresse. La scène a étonné et quelque peu fait parler. Claude Puel n’est pourtant pas le premier à user de ce stratagème pour faire passer ses consignes sans avoir à les crier depuis le bord de touche – sûrement par souci de confidentialité. Gourvennec serait un habitué et l’Imperator Garcia l’avait parfois utilisée avec Lille.
 

 


 


Mais ces quelques exemples restent épisodiques, à l’inverse du football américain où cette transmission s’avère des plus fréquentes, pour ne pas dire obligatoire. Le quarterback dispose ainsi en permanence d’une feuille de route pour les lancements de jeu à venir, à la fois aide-mémoire et garde-fou en cas de changement de tactique. Notre football n’a certes pas les mêmes exigences, mais on pourrait s’étonner de la rareté de ce type de séquences. Comment expliquer que le football soit aussi statique sur le plan tactique?


Il y a pourtant la place pour tenter davantage, en profitant des changements pour proposer une variation trop complexe pour être transmise de bouche à oreille. Le football y gagnerait peut-être en batailles, faisant écho à ce qu’Antonetti évoquait dans Vestiaires Magazine… en proposant de doubler le nombre de changements. En tant qu’aficionados de telles modulations, on ne peut que souhaiter de voir les petits papiers devenir plus fréquents. Si en plus, ils nous offrent la chance de voir le caleçon de Digard…
 

 

 

On a aimé


MILIEU DE SEMAINE


Aucune paire ne semble aussi complémentaire que celle formée par Diego Costa et David Villa. Si le Brésilien écrase les défenses façon tank, Villa se procure toujours autant d’occasions. Et voir Villa, l’un des plus grands spécialistes, laisser son compère tirer le premier penalty avant de se voir renvoyer l’ascenseur est une belle image.


Voir Adam Ljalic courir partout et faire un peu n’importe quoi peut frustrer, mais sa disponibilité aide bien la Roma.


La patience d’Ivan Rakitic, presque trop fort pour jouer à Séville et toujours pas en dépression alors qu’il partage le milieu avec Stéphane M’Bia.

 

 

FIN DE SEMAINE


Le débordement d’Anita qui amène le deuxième but de Newcastle. Élimination intelligente de Luiz au physique (Anita lui rend 21 cm et 18 kg), dribble et centre bien en retrait qui complique la tâche de Rémy mais empêche l’intervention des défenseurs.


L’influence de Robert Trashorras, essentiel au milieu de terrain côté Rayo grâce à un positionnement parfait et une vision du jeu au diapason.


L'action construite en trois passes et trois extérieurs du pied par Javier Pastore. Jamais vulgaire ni superflu, simplement juste, jusqu'au centre niveau district de Christophe Jallet qui manque de finir dans la lucarne.


Le festival de Ruben Pardo, auteur de trois passes décisives sur coups de pieds arrêtés en vingt-cinq minutes.


L’intelligence de Ludovic Obraniak sur le deuxième but bordelais, tirant profit de l’excellent appel d’Orban. Après le match, il avouera d’ailleurs que cette stratégie de tirs lointains était voulue face à un axe niçois placé très bas.


L’instinct offensif du Bayern sur le but de Müller qui lui permet de masquer un jeu à géométrie variable.


La passe décisive de quarante mètres signée Mkhitaryan, magnifiée par la triste défense de Stuttgart.


La bataille de 3-5-2 entre Parme et la Juventus. Une spécialité italienne qu’on aimerait voir s’exporter.
 

 

 

On n’a pas aimé


MILIEU DE SEMAINE

La volonté de jouer de la part de Séville est louable. Mais prendre sept buts parce qu’on veut absolument créer le surnombre n’importe comment est stupide.


Si Juan Cuadrado prend un deuxième jaune pour simulation après avoir été accroché contre le Napoli, c’est aussi parce que toute son équipe a passé le match à plonger.


 

FIN DE SEMAINE


Notre incapacité à juger le placement de Grégoire Puel sur le deuxième but bordelais. En reculant pour couper une possible passe dans son dos, le latéral avait raison… jusqu’à ce qu’Obraniak profite de ce petit mètre pour s’offrir la lucarne. Une bonne anticipation qui devient un geste coupable, à l’image de N’Koulou lors de la précédente journée.


L’entrée de Illaramendi à la place de Xabi Alonso n’est pas seule responsable du naufrage du Real, mais il ne sait pas dicter le tempo d’une rencontre quand l’adversaire refuse de subir.


Voir Messi rater des occasions est une chose, ne pas le voir du tout face à une défense comme celle de l’Espanyol en est une autre. En ce moment, l’Argentin est surtout un leurre pour occuper l’arrière-garde.


Les prestations de Simone Padoin, latéral de 3-5-2 de la Juventus qui ne déborde quasiment jamais, ce qu’on attend en priorité à ce poste.
 

 

 

Le schéma

 

 

À Southampton, on aime la largeur. (Positionnement moyen des joueurs face à Stoke / via StatsZone).
 

 

 

La décla

“A la veille de la finale de la Ligue des champions à Athènes, Ancelotti ne savait pas s’il devait aligner Gilardino ou moi, mais j’ai joué et marqué deux buts. J’ai encore marqué un but en finale de la Supercoupe d’Europe contre Séville puis deux autres contre Boca Juniors (en Coupe intercontinentale). Cela fait cinq buts en trois finales, qui étaient trois des plus importantes, et on les a toutes gagnées. Ni Messi, ni Ronaldo ne réussiront cela.” Filippo Inzaghi, toujours aussi efficace.
 

 

 

La revue de presse anglophone


Roberto Martinez, l’entraîneur d’Everton, discute des systèmes tactiques avec Danny Murphy et Rory Smith sur les ondes de la BBC.


Le site officiel de West Ham utilise les données de WhoScored pour faire un article tactique sur sa propre équipe. C’est assez basique mais l’initiative est à souligner.


Sid Lowe souligne les mérites de Karim Benzema dans ce qui, plutôt qu’un plaidoyer, est un constat lucide sur ce que doit être un attaquant de pointe au Real.


Excellent article sur l’art du pressing, qui dresse une comparaison entre le football et les échecs sur thesefootballtimes.


Sur le même site, zoom sur trois joueurs qui perpétuent la tradition des milieux de terrain box-to-box.


Jonathan Wilson analyse la reconstruction du riche milieu de terrain de Tottenham après le départ de Gareth Bale.


Dans sa chronique hebdomadaire sur Bleacher Report, Sam Tighe revient sur la victoire de Mourinho, roi de la contre-attaque, contre Arsène Wenger en League Cup, et s’interroge la propension des équipes à trois défenseurs à concéder des corners.
 

 

 

Réactions

  • Raspou le 05/11/2013 à 10h51
    Très sympa ce tour d'horizon tactique hebdomadaire, continuez!

    Je réagis plus en détail sur le lien vers "the art of pressing", en partie pour faire moi aussi le malin, mais en partie seulement: je suis un peu sceptique sur la pertinence des analogies entre le foot et des jeux de stratégie type échecs ou go. Passés quelques lieux communs sur la coordination des forces et la maîtrise de l'espace, on se heurte vite aux différences fondamentales entre les disciplines (pour n'en citer que deux entre foot et échecs: le fait que le "but" des échecs soit mouvant, ce qui change quand même le rapport à l'espace, et le fait qu'on puisse capturer des "joueurs" adverses, ce qui change le rapport au matériel!).

    Dans le lien que vous donnez, il y a une prémisse intéressante sur la valeur relative des pièces / joueurs selon la nature de la position et la coordination des forces, mais on ne peut pas dire qu'il l'illustre beaucoup, et l'exemple qu'il donne sur le pion qui est soit isolé, soit en protection d'un cavalier, laisse sceptique sur le niveau aux échecs de l'auteur (les milliers de parties où un pion isolé d4 a soutenu un cavalier e5 rappellent à quel point les deux "états" ne sont pas antinomiques).

    Ca aurait au moins été rigolo qu'il donne un exemple de "pressing central" où l'on sacrifie un grand gabarit pour un front de petits joueurs mobiles acculant l'autre dans son camp:
    lien

    Le grand Tigran Petrosian, précurseur du Barça guardiolesque?

    Enfin, pour finir, rappelons que, nous Parisiens, nous avions quand même interviewé un champion du monde d'échecs en exercice, du temps où notre club était pauvre et notre forum rigolo:
    lien

    Alors bon, quand même, hein.

  • Raspou le 05/11/2013 à 10h53
    J'ai évidemment oublié la principale des différences que je souhaitais citer: le fait qu'on joue aux échecs une pièce à tour de rôle (avec un impératif de sélection de la priorité), alors qu'au foot toutes les "pièces" des deux camps jouent en même temps. Du coup, faire des analogies... accroche-toi Roger.

  • dugamaniac le 05/11/2013 à 10h58
    Moi j'aime bien la remarque sur le placement du fiston de Puel, qui a le mérite de l’honnêteté de votre part en reconnaissant que vous refusez de la condamner puisqu'elle n'irait pas dans le sens de vos propos.

    Comme s'il existait une théorie qui puisse être au dessus de la réalité. Il prenne but, donc à priori il y a des chances que ce soit mal joué.
    D'autant plus qu'il y avait tout intérêt à protéger au max le jeune gardien de 16 ans, qu'Obraniak est connu pour sa frappe et que la défense centrale niçoise est désormais célèbre pour sa propension à regarder jouer tout joueur dès lors que celui-ci n'entre pas dans leur surface.
    Mal joué de la part de Gregoire Puel, les circonstances sont bien plus importantes dans un match de foot que la théorie tactique.

  • Raspou le 05/11/2013 à 11h04
    Ou celle-ci:
    lien

  • Jizzkov le 05/11/2013 à 11h32
    @dugamaniac Je ne crois pas qu'on dise ici que le geste du petit Puel ne va pas "dans le sens de nos propos", hein ;) On parle justement de geste coupable... Il ne s'agit pas de "défendre" l'anticipation envers et contre tout, mais précisément de constater que la théorie est parfois défaillante par rapport à la réalité du terrain !

    @Raspou : ravi de découvrir ces riches et passionnantes discussions ! Pour avoir tenté de rédiger une analogie entre le foot et le go sur les dé-managers (je n'en ai pas trouvé ailleurs), je ne peux que confirmer les limites de l'exercice... Cela n'empêche évidemment pas de s'amuser avec ces univers alternatifs qui partagent avec le foot une même essence de jeu. Je vais donc lire avec plaisir et attention tes liens, merci beaucoup !

    Philippe

  • Corben Gallas le 05/11/2013 à 11h37
    Merci pour ce troisième opus.

    Décla ridicule d'Inzaghi, je ne sais pas dans quel contexte il l'a sortie, mais quelle prétention. Je ne l'aimais dèjà pas sur le terrain, mais ce genre de pseudo-concours de palmarès est pire que toutes ses simulations réunies.

    Sinon dans le shema, si les Saints sont à 12, ça n'a rien à voir avec une quelconque référence biblique ; c'est juste parce qu'on voit aussi le positionnement moyen du remplaçant (Ramirez remplace Rodriguez à la 69e).

  • Radek Bejbl le 05/11/2013 à 13h08
    Raspou, ta réponse bien détaillée légitime à elle seule la présence de l'article en lien. En plus c'est la preuve que les gens vont jusqu'au bout et cliquent dessus. Comme je n'y connais pas grand-chose, je vais me contenter d'opiner du chef et d'aller lire tes liens.

    Corben, c'était une interview dans la Gazzetta. Il ne parlait pas que de ses talents de joueur mais, au-delà de la prétention, je trouvais intéressant de rappeler à travers lui ce "palmarès" plutôt sympa.

  • Espinas le 05/11/2013 à 13h29
    dugamaniac
    aujourd'hui à 10h58

    Moi j'aime bien la remarque sur le placement du fiston de Puel, qui a le mérite de l’honnêteté de votre part en reconnaissant que vous refusez de la condamner puisqu'elle n'irait pas dans le sens de vos propos.

    Comme s'il existait une théorie qui puisse être au dessus de la réalité. Il prenne but, donc à priori il y a des chances que ce soit mal joué.
    D'autant plus qu'il y avait tout intérêt à protéger au max le jeune gardien de 16 ans, qu'Obraniak est connu pour sa frappe et que la défense centrale niçoise est désormais célèbre pour sa propension à regarder jouer tout joueur dès lors que celui-ci n'entre pas dans leur surface.
    Mal joué de la part de Gregoire Puel, les circonstances sont bien plus importantes dans un match de foot que la théorie tactique.
    ---
    Cela dit, c'est le geste parfait d'Obraniak s'adaptant parfaitement à l'anticipation et au pas en arrière qui "condamne" le fils Puel.

    Tout dépend si on considère que les buts en foot sont systématiquement le fait d'une "erreur" de la défense ou d'une performance de l'attaque.

  • Corben Gallas le 05/11/2013 à 14h22
    Je comprends la démarche, Radek. Cela dit, en terme de palmarès, citer ses buts en supercoupe et en coupe intercontinentale - cad des compétitions qui se jouent entre 2 adversaires uniquement - parmi les finales "des plus importantes" ça en dit long sur la lucidité du gars (et sa modestie).

  • Radek Bejbl le 05/11/2013 à 14h36
    On est d'accord. Même si -à titre personnel- j'ai tendance à avoir de la tendresse pour les sportifs qui l'ouvrent quand ils sont en position de le faire, il abuse clairement sur le côté historique.

    D'ailleurs j'ai coupé mon commentaire pour pas faire un article trop long (comme la fin du passage sur Puel de Philippe d'ailleurs) mais au départ je comptais rappeler que Messi et Pedro ont déjà marqué dans 2 des 3 finales par exemple (+ Supercoupe d'Espagne pour Pedro). Et que si c'est objectivement pas mal de réussir une perf comme celle de Pippo, elle pourrait très bien se reproduire.

La revue des Cahiers du football