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« La montée en puissance du football brésilien pourrait se confirmer avec la Coupe du monde »

Interview – La Russie et le Brésil se sont replacés sur le marché des transferts. Loïc Ravenel aborde les atouts et les fragilités de ces deux championnats.

le 13 Août 2013

 


Géographe, Loïc Ravenel est collaborateur scientifique au Centre international d'étude du sport (CIES) et co-fondateur de l'Observatoire des footballeurs professionnels – dont peuvent être consultés l'étude démographique annuelle et l'Annuel Review, analyse comparative des clubs et joueurs dans les cinq grands championnats européens.

* * *


On parlait l'an dernier d'un rééquilibrage du marché des transferts au niveau mondial, de puissances émergentes, comme la Russie, et du regain d'attractivité de pays comme le Brésil. Ces évolutions se confirment-elles?
Oui, ça se confirme par l'attractivité du championnat russe et dans une moindre mesure du championnat ukrainien, voire polonais. Là encore, ce sont de gros investisseurs qui s'impliquent. Les Russes sont passés à un championnat d'hiver, pour s'inscrire dans le même tempo et depuis trois ou quatre ans ce championnat monte en puissance avec sa capacité à attirer des internationaux, des joueurs d'expérience – au détriment, en revanche, de la formation dans la mesure où de moins en moins de Russes font partie des équipes.
 

Pourtant, quand on voit que le propriétaire de l'Anzhi Makatchkala renonce brutalement à son projet, peut-on considérer que ces investissements sont durables?
Le problème de l'Anzhi, c'est qu'on ne l'a pas beaucoup vu sur la scène européenne... S'il avait bien figuré en Ligue des champions, cela aurait peut-être été différent. Suleiman Kerimov a eu un peu la folie des grandeurs. Le cas des clubs du Caucase est un peu spécial, avec des considérations géopolitiques, dans la mesure où le gouvernement russe a demandé aux investisseurs de s'impliquer afin de montrer que la situation politique était normalisée dans la région.
 

Est-ce que la progression du football russe en général est solide?
Nous avons travaillé sur la valeur des transferts, et il est apparu que beaucoup de transferts vers la Russie étaient surpayés. Il y a des aspects problématiques: le championnat russe a du mal à exister en lui-même, par manque de concurrence et par manque de reconnaissance européenne. On n'a pas beaucoup vu ses clubs, récemment, en Coupe d'Europe, alors qu'ils ont investi énormément. Ces investissements ne peuvent être durables que s'il y a des résultats sportifs à hauteur des moyens mobilisés. On l'a vu avec Roman Abramovitch: avant que Chelsea ne remporte la Ligue des champions, on a beaucoup spéculé sur son éventuel retrait. Ce sera probablement pareil pour le PSG, avec la nécessité de gagner la C1 dans un délai relativement réduit, même s'il y a de la part du Qatar une volonté plus globale de s'implanter dans le football européen, et si QSI s'est implanté au centre de l'Europe, dans une grande capitale.
 

 


L'Arena de Sao Paulo, d'une capacité de 66.000 places, accueillera le match d'ouverture de la Coupe du monde et hébergera les Corinthians.
 Le Brésil s'est, lui aussi, replacé dans la hiérarchie mondiale?
Très longtemps, la logique économique du football brésilien a consisté à former de jeunes joueurs – qui d'ailleurs changeaient beaucoup de clubs localement – avant de les envoyer en Europe, et à récupérer de vieilles gloires venant achever leur carrière au pays. Le championnat avait pour objectif d'attirer moins les spectateurs que les téléspectateurs et les agents européens: les clubs n'investissaient pas dans les stades, l'affluence baissaient continument. Aujourd'hui, on observe d'une part que les joueurs brésiliens partent plus tard qu'à vingt ou vingt-et-un ans, et d'autre part que les retours sont plus précoces. Cette montée en puissance pourrait se confirmer avec un "effet Coupe du monde", si celle-ci s'accompagne d'une structuration du championnat brésilien.
 

Cela semble probable, avec l'organisation de ce Mondial...
Le gros souci est que la Coupe du monde n'a absolument pas été pensée au bénéfice des clubs, dans une logique de développement du football professionnel... Mais il y aura de meilleurs stades, il y a un public, une société qui s'enrichit: à terme, le championnat pourrait augmenter sa capacité à conserver ses meilleurs joueurs, voire à attirer des joueurs européens – même si aujourd'hui c'est rarissime. Beaucoup de conditions sont réunies, mais cela dépendra de la gestion de l'après-Coupe du monde et surtout de la capacité à exister sur la scène footballistique mondiale, avec de bonnes équipes. Or, il manque une compétition susceptible de valoriser les clubs brésiliens aux côtés des clubs européens: la Copa Libertadores et la Coupe du monde des clubs ne remplissent pas du tout ce rôle-là.
 


LIRE LA PARTIE PRINCIPALE DE CETTE INTERVIEW : «CERTAINS PRÉDISENT L'IMPLOSION DU SYSTÈME...»

 

Réactions

  • le Bleu le 13/08/2013 à 08h28
    Faire de la Copa Libertadores une compétition destinée à un public européen, par exemple en changeant l'heure des matchs, serait une erreur cruelle. C'est laisser la proie pour l'ombre.

La revue des Cahiers du football