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Paris ouvre sa marque

Le néo-PSG poursuit une mutation qui passe aussi par un nouveau logo. Que nous dit-il de la façon dont le club veut désormais se voir?

Auteur : Gilles Juan le 28 Fev 2013

 


Comme ceux des villes, les logos des équipes de foot forment un cas particulier: quelque part entre le symbole et le blason, ils lorgnent et du côté de la stylisation et du côté de l’allégorie. Au final, ils n’ont ni la simplicité radicale des insignes des entreprises classiques [1], ni les vertus narratives et illustratives du blason: ce sont des compromis souvent décevants. C’est vers les exigences du logotype moderne et épuré que l’on penche toujours désormais pour faire mieux, et le logo du PSG n’échappe pas à la règle. Reste que pour simplifier l’ensemble, il a fallu faire des choix.

 

 

Paris est graphique

 


 

Graphiquement, l’ensemble gagne en élégance et en modernité: la même structure globale, mais moins d’éléments et plus de cohérence graphique (une seule droite, le tiret au milieu, qui achève de représenter la tour Eiffel et sert de repère astucieux pour positionner le logo bien droit et centré, autour duquel s’agencent harmonieusement des courbes simples et plutôt élégantes). Rétrospectivement, le berceau du modèle précédent apparaît bien disgracieux, car très anguleux. Il exigeait, en outre, que soit conservée une immense tour Eiffel pour l’accueillir entre ses jambes (si l’on peut dire). "Saint-Germain" est petit, mais d’un point de vue strictement graphique, le choix est pertinent.
 

Les commentateurs n'ont voulu voir, jusqu’à présent, que la petite taille de Saint-Germain, mais un designer qui se contre-fiche de l’histoire du club et passera devant le logo verra prioritairement que la largeur des mots occupe un même espace, que la moitié basse du dessin est plus chargée (la fleur de lys qui s’ajoute aux pieds de la tour Eiffel), et donc que l’équilibre global est obtenu grâce aux partis pris typographique. Certes, l'affirmation du statut désormais privilégié de la ville de Paris n'est pas très subtile: elle passe d'autant moins inaperçue qu'on n'avait plus vu ce déséquilibre entre les deux villes depuis... le premier logo, dont on s'est peut-être inspiré pour proposer un alignement des largeurs. Du côté du PSG, on aurait dû communiquer autour de ce "retour aux sources", cela fait toujours bon genre.

 

 

 

On pourra aussi évoquer que les lettres qui composent "PARIS" donnent inévitablement l’impression que le mot penche très légèrement à gauche, mais dans l'ensemble, l’évolution proposée aère le logo, qui respire mieux. Bénéficiant d'un plus grand bandeau autour de l'image centrale, on n’a pas simplement agrandi le mot PARIS: l’interlettrage est plus grand, la graisse des lettres (leur épaisseur) est moindre, on distingue davantage les blancs de lettre (l’espace vide autour et à l’intérieur du dessin d’une lettre, par exemple le triangle au cœur du A), les lettres sont presque aussi larges que hautes. En bref, le texte est moins concentré, plus lisible, plus approprié aux objectifs d’un logo (susceptible d’être imprimé ou affiché en tout petit). Enfin, la raideur des majuscules apporte un peu de tenue à ce qui aurait été, sans cela et malgré le tiret, trop arrondi et chancelant.
 

Alors même que le rouge est quantitativement moins présent qu’avant, il parait plus éclatant: il s’oppose mieux à ce nouveau bleu plus lumineux, tirant moins vers le violacé. L’ensemble donne l’impression d’être plus moderne, car les couleurs sont plus "éclatantes", comme l’on dit pour vendre de la lessive. Le doré du lys est plutôt bienvenu: le choix reflète l’identité du club qui se veut prestigieux, et brise la monotonie de la perpétuelle bichromie. La fleur est en outre d'autant plus éclatante que sous la tour Eiffel, toute la place est désormais pour elle (son articulation avec le berceau était franchement laborieuse). [2] 


En conclusion, l’évolution graphique est assez réussie: le fameux "changement dans la continuité" propose effectivement des améliorations significatives. Qu’en est-il maintenant de l’évolution du positionnement? Ce logo défend-il une nouvelle image de marque? Et si oui, pourquoi?
 

 

Paris plus que Saint-Germain

"Ici c’est Paris", chantent les supporters: peut-être les a-t-on écoutés, car voilà apparemment le club repositionné vers la capitale. Le souci d’une certaine continuité (ou peut-être, la crainte d’afficher clairement la rupture) a néanmoins conduit les commanditaires du logo à conserver les liens avec Saint-Germain: il n’est pas interdit d’estimer que le berceau et la fleur de lys (deux éléments qui désignaient exclusivement la ville de Saint-Germain-en-Laye, où est né Louis XIV) faisaient double emploi. La fleur de lys est même revalorisée.
 

En ce sens, ce nouveau logo participe bel et bien d’une stratégie de "simplification", pour reprendre le mot de Jean-Claude Blanc, directeur général délégué du Paris SG, et non pas d’une initiative strictement opportuniste qui abandonnerait Saint-Germain pour ne revendiquer que l’identité parisienne, très positive "à l’international". En tout cas, la présence du berceau sur l’ancien logo n’était pas moins "marketing" que son absence sur le nouveau.
 

Sans nul doute, on voit Paris plus que Saint-Germain – mais qui, très honnêtement, ne pense pas ainsi? La question est alors de savoir s’il fallait contribuer à insister, en quelque sorte, sur l’origine du club (la fusion du Paris FC et du Stade Saint-Germain), ou s’il fallait proposer un logo qui assume l’image de marque d’un PSG "club de la capitale". Jean-Claude parle d’une "mise en conformité". C’est manifestement avec l’image actuelle du club (et celle que l’on veut voir advenir) que le logo se veut en conformité, mais la nature de l’acte fondateur du club n’est pas évacuée non plus: "Saint-Germain" et la fleur de lys sont toujours là. Parce qu’on a eu peur d’y aller trop fort? Par respect de l’histoire du club? Parce que le Camp des Loges se trouve à Saint-Germain-en-Laye? On n’en sait rien – et au fond, peu importe. Cela reste le logo du "Paris Saint-Germain".
 

 

Qui saute n'est pas parisien?

Reste qu’un dernier choix à commenter apporte de l’eau aux moulins de ceux qui trouvent franchement à redire: la date de naissance du Paris SG a disparu. Ce choix s’explique par ce qu’il faut décrire comme une gêne, ou en tout cas un complexe, par rapport aux grands clubs européens ("aux autres grands clubs européens", reprendrait le service communication du Paris SG). Jean-Claude Blanc est on ne peut plus clair: "Quant à la date, elle ne tire pas vers le haut, en comparaison avec d’autres grands clubs européens qui ont 1800 sur leur logo." En clair: l’histoire du club n’est assumée que lorsqu’elle ne souffre pas de la comparaison avec les grands clubs européens.
 

Ainsi, l'image, plus que l'histoire, causera l'identité. Le PSG est un jeune club. Le PSG n'a pas quarante ans, c'est ainsi. Le problème est que pour savoir si on assume ou pas, on se demande si c'est prestigieux ou pas. Au-delà du caractère superficiel du critère, la méthode Coué est manifeste: le logo n'est pas tant le reflet de l’identité concrète du club qu’une prise d’initiative pour apparaître aux yeux du monde comme un grand, quitte à mentir par omission. À la lumière de ce flagrant délit d'opportunisme, on est tenté d'estimer que, plutôt que de commémorer l'histoire dans un souci d'authenticité, le tri sélectif de tous ces éléments (la date, la couleur, la typographie, la simplification...) a insisté sur le paraître plutôt que sur l'être. Ainsi pensent de nombreux détracteurs, et même de nombreux supporters, qui intègrent progressivement l'avènement de la prochaine étape: il faudra bientôt renoncer au Parc des Princes, trop petit pour un si grand club au si beau logo.
 

En définitive, gardons surtout à l'esprit qu'un logo est toujours du paraître, et que dans un univers où l'objet graphique fondamental est le maillot, le logo n'est quasiment qu'un gadget. On en reparlera un peu en septembre, quand le nouveau remplacera concrètement l'ancien, et puis on oubliera cela jusqu'à la prochaine version. Le PSG aura une meilleure image s'il brille en Ligue des champions, si les supporters ne s’entre-tuent plus et si la Ligue 1 devient plus attractive. En attendant, les services de communication surestiment les effets de leurs outils.
 


[1] L’effet de lumière, éclairant la premier quart du nouveau logo sur la plupart des reproductions qui circulent, ne sera peut-être pas conservé sur la version la plus exploitée et déclinée du logo. Cette texture, qui donne à l’insigne une allure de bouclier, existe aussi pour "enjoliver" la version actuelle, sur le site officiel du PSG notamment.
[2] Pensons à la Fnac, à Nike, à Apple, qui réalisent tous l'objectif préconisé par le graphiste suisse Adrian Frutiger, référence classique des designers: "Le secret d’une belle forme réside dans sa simplicité. Le meilleur logo est celui qu’un enfant peut dessiner dans le sable avec son doigt."

 

Réactions

  • axgtd le 28/02/2013 à 08h51
    N'étant pas parisien, je n'ai aucun affect dans l'histoire. A froid je dirais que je ne regrette ni le berceau (donc je suis content d'apprendre la signification au passage) ni le "1970" qui effectivement faisait pâle figure.

    En revanche, cette tour Eiffel obèse me pique les yeux. Toute la beauté de la tour Eiffel tient dans sa légèreté et dans le fait qu'elle s'élance vers le ciel, et il faut du génie pour faire s'envoler une telle masse d'acier.
    Là, avec ses cuisses grasses, elle ressemble à une grenouille peinte en rouge. Remarquez qu'une grenouille ça peut symboliser la France autant que la tour Eiffel.

  • blafafoire le 28/02/2013 à 11h00
    Trois remarques (que les mouches non sodomites s'envolent à tire d'aile) :
    › Le titre de l'article ainsi que son introduction avancent une idée qui semble tout à fait démontrée par la suite mais qui, étrangement, n'est pas dans la conclusion. Celle qu'entre blason et marque, le PSG a bien choisi la marque. La note sur Frutiger laisse d'ailleurs à penser que l'auteur estime la chose plutôt positive.
    › L'article évoque très brièvement la faiblesse de la communication sur le logo. Personnellement je suis très étonné du caractère presque précipité de l'information. Le site du club ne l'affiche même pas à l'heurs ou j'écris. Le discours d'accompagnement et l'animation faisaient très cheap (pour le PSG tout au moins). Est-ce que ça signifie que pour la nouvelle direction ce logo n'a en fait aucune importance ?
    › Augmenter à ce point la taille du PARIS, c'est, pour moi, donner plus d'importance au discours de marque au détriment de l'image. J'y vois même une forme d'insistance un peu mal assurée en accord avec l'idée de gommer les traces de la jeunesse du club. D'ailleurs, dans les exemples de logos donnés, si l'on excepte FNAC qui est un distributeur et ne peut pas se passer de son nom en gros, les autres, Nike et Apple on fait, progressivement disparaître presque totalement la typographie pour devenir des icônes. L'image devient pure et son appréhension cognitive, directe.

  • Pascal Amateur le 28/02/2013 à 11h07
    Les supporters bientôt ne se berceront plus d'illusions.

  • Kireg le 28/02/2013 à 11h08
    En Eiffel !

  • Jean-Patrick Sacdefiel le 28/02/2013 à 11h19
    L'auteur estime que sur le plan graphique le logo est une réussite: j'y souscris aussi, à quelques réserves près.

    Je trouve que l'élargissement du cercle extérieur est assez efficace pour l'équilibre global, faisant apparaître le précédent logo un peu étriqué. En revanche, le mot "Paris" en capitales de cette taille ne s'inscrit pas de façon très harmonieuse sur la courbe, chaque lettre semblant obéir à un angle différent (ex. : le P, dont la barre horizontale supérieure n'épouse pas la courbe au-dessus).
    Il n'y a pas non plus de symétrie, le R étant nécessairement décalé vers la droite. Bref, l'ancrage est un peu problématique, alors que c'est l'élément de texte majeur (et que ce choix est très signifiant, comme expliqué dans l'article).

    Accessoirement, je n'aime pas trop ce bleu un peu métallique, pas très franc, mais ça c'est affaire de goût (quoique, il s'agira de voir comment la teinte du maillot pourrait évoluer: on sait que c'est l'objet d'une controverse récurrente dans laquelle Hechter était intervenu il y a trois ou quatre ans).

    Enfin, sur le plan symbolique, j'ai l'esprit mal placé, mais cette Tour Eiffel dont la perspective "contre-plongeante" est très accentuée, et qui voit se présenter entre ses jambes cette fleur de lys dont le follicule central est flanqué de deux autres plus petits, m'évoque irrésistiblement une image obscène. J'aimerais bien savoir si c'est un choix (plus ou moins) délibéré.

  • blafafoire le 28/02/2013 à 11h25
    Trois remarques (que les mouches non sodomites s'envolent à tire d'aile) :
    › Le titre de l'article ainsi que son introduction avancent une idée qui semble tout à fait démontrée par la suite mais qui, étrangement, n'est pas dans la conclusion. Celle qu'entre blason et marque, le PSG a bien choisi la marque. La note sur Frutiger laisse d'ailleurs à penser que l'auteur estime la chose plutôt positive.
    › L'article évoque très brièvement la faiblesse de la communication sur le logo. Personnellement je suis très étonné du caractère presque précipité de l'information. Le site du club ne l'affiche même pas à l'heurs ou j'écris. Le discours d'accompagnement et l'animation faisaient très cheap (pour le PSG tout au moins). Est-ce que ça signifie que pour la nouvelle direction ce logo n'a en fait aucune importance ?
    › Augmenter à ce point la taille du PARIS, c'est, pour moi, donner plus d'importance au discours de marque au détriment de l'image. J'y vois même une forme d'insistance un peu mal assurée en accord avec l'idée de gommer les traces de la jeunesse du club. D'ailleurs, dans les exemples de logos donnés, si l'on excepte FNAC qui est un distributeur et ne peut pas se passer de son nom en gros, les autres, Nike et Apple on fait, progressivement disparaître presque totalement la typographie pour devenir des icônes. L'image devient pure et son appréhension cognitive, directe.

  • C. Moa le 28/02/2013 à 11h52
    Je remercie au passage blafafoire qui avait lui aussi posté un analyse du logo sur PEM.

    Gigodanho
    aujourd'hui à 11h19
    (...)
    m'évoque irrésistiblement une image obscène. J'aimerais bien savoir si c'est un choix (plus ou moins) délibéré.
    ____

    Je ne crois pas que le prince soit fan de ce genre de message, fût-il caché.



    Tu as donc l'esprit mal placé.


  • Pascal Amateur le 28/02/2013 à 12h22
    @ Gigodanho

    Sois rassuré, j'ai trouvé une analyse proche de la tienne sur Internet :
    > la keue au portillons pour acceder au 2 eme etage de la ville la plus salope lol car la tour eiffel ecarte les jambes pour bocoup de monde lol

    Analyse probablement juste car confirmée peu après :
    > c clair elle arréte pas decarter c fesse un peu comme toi avec fred mdrr

  • J'ai remis tout l'allant le 28/02/2013 à 12h29
    Gigodanho
    aujourd'hui à 11h19
    ________

    Ton dernier paragraphe me fait penser au logo d'Attractive World : ont-ils fait exprès d'imbriquer le W dans le A ?

    Je dirais que oui. Oh oui.

  • Pascal Amateur le 28/02/2013 à 13h31
    @ J'ai remis tout l'allant

    Et pourquoi crois-tu que l'anagramme de "Pour célibataires exigeants" n'est autre que "Briguerais salope excitante" ?

La revue des Cahiers du football