France-Allemagne : les gars
Emmenés par Ribéry et Valbuena, en belle forme, les Bleus ont connu des fortunes individuelles diverses.
Pris deux fois à bout portant sur les buts allemands, Lloris a connu une soirée dense: une très belle sortie dans les pieds d'Özil (6e), une claquette sur une tête de Mertesacker (21e) et quelques interventions importantes face à Müller et Schürrle.
Sakho fort
"Évra, c'est pas possible de jouer aussi haut en étant celui qui couvre sur les buts encaissés", a résumé animasana sur le forum des Cahiers. Dès la première minute, les Blancs passaient de son côté et on le cherchait en vain sur l'écran. Plus tard dans le match, le jeu "Où est Patrice?" se doublera du quiz "Quand est-ce que Patrice revient?" En contrepartie, il a délivré une série de centres à l'heure de jeu, manquant de trouver Ribéry (62e). Pas suffisant pour faire oublier son combo "je ne suis pas Khedira – je lui permets quand même de ne pas être hors-jeu pour marquer".
Pas vraiment aidé par Sissoko sur son aile, Sagna s'est parfois mis à la faute et a souffert face à Podolski en première période, mais il est l'auteur de plusieurs centres réussis et de retours défensifs précieux (30e, 39e). Un gros volume pour un joueur en phase de reprise, même s'il est rentré dans le rang après la pause.
Sakho est trop court sur les deux buts concédés: pour tacler devant Müller et pour intercepter la passe fatale d'Özil – sans que sa responsabilité soit engagée sur ces actions. Surtout, il a réussi un match à la fois sobre et engagé. Koscielny lui a emboîté le pas, laissant penser que cette association, formée pour la quatrième fois consécutive, avait peut-être en sens.
Rami, qui a remplacé le Gunner, a fini son échauffement avec une passe en retrait trop molle, avant de se remettre d'aplomb sans livrer une de ses traditionnelles fantaisies. Pour sa première sélection depuis le France-Espagne de l'Euro, il valait mieux.
Capoue erra
Cabaye et Matuidi, engagés dans une guerre de position qu'ils ont perdue, ont eu bien du mal à exister dans la création du jeu, beaucoup de leurs passes verticales n'aboutissant pas dans un axe trop dense. Avant de sortir à la pause, Matuidi a tout de même trouvé le moyen d'obtenir – assez habilement – le coup franc précédant le but français. Son acolyte ne prit la lumière qu'à la conclusion de l'ultime action, pour voir sa chance d'égaliser annihilée par Adler.
Entré à la place du Parisien (46e), Capoue s'est fait du mal avec cette passe latérale qui laisse Gündogan surprendre une défense déséquilibrée. Il est resté anonyme ensuite.
Littéralement perdu au cours d'une première période débutée par une reprise ratée (3e), Sissoko s'est montré plus utile au retour des vestiaires, mais trop sporadiquement. S'il a énormément couru, il a aussi perdu beaucoup de ballons.
Placé au cœur du jeu, Valbuena s'est multiplié au cours de son probable meilleur match en bleu, récompensé d'un but de la tête qui guérira toutes les vexations. Il a provoqué, est souvent passé et a bien trouvé Ribéry et Benzema – servi dans la profondeur, par exemple, d'une belle passe lobée (27e). Il est lui-même à la finition: un tir au dessus (26e) et une frappe enroulée (64e), avec entretemps l'ouverture du score (44e).
Benzema médiocre, mais presque décisif
Autre satisfaction individuelle majeure, Ribéry a mis plus de temps à remporter ses duels, mais il a été de plus en plus difficile de lui résister ensuite. Ses permutations et combinaisons avec Valbuena ont porté le danger et usé les défenseurs allemands. Dommage qu'il n'ait pas été plus efficace à la finition, avec des frappes contrées (56e), repoussées (71e, 89e) ou ratant de peu le cadre (reprise au premier poteau, 68e).
Sous le maillot bleu, Benzema devrait décrocher le record de hors-jeu de Djibril Cissé avant le record de buts de Thierry Henry. En dehors d'un duel perdu en position très favorable (27e), il a eu très peu d'occasions de tenter sa chance (un tir au dessus, 60e). Pourtant, il expédie sur la barre le coup franc qui profitera à Valbuena, et centre au cordeau depuis la droite pour la très nette occasion de Ribéry...
Lancés dans les dernières minutes, Giroud et Ménez ont participé aux charges françaises. Le premier est malheureux sur ses remises dans la surface, dont une pour le second qui marque en position de hors-jeu (89e). C'est aussi Ménez qui délivre, dans un espace confiné et après quinze touches de balles, une passe lumineuse que Cabaye ne convertira pas.
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