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Milan veut se remettre dans le sens de l'histoire

Dépouillé de ses cadres, appauvri et auteur d'un début de saison difficile, l'AC Milan est-il sur une mauvaise pente ou sur le point de relancer avec un vrai projet?

Auteur : Christophe Zemmour le 2 Fev 2013

 

 

Au pointage de la 22e journée de la Serie A 2012/13, l'AC Milan est classé cinquième, à douze longueurs du leader, la Juventus Turin. Le champion 2011 vit un exercice contrasté, avec notamment un début de saison marqué par sa seizième place fin septembre et fin octobre. Le club lombard a dû attendre la quatorzième journée pour se hisser dans la première moitié du classement et ainsi entamer sa remontée. Mais même si elle est couplée à une qualification pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions [1], cette première partie de saison est en deça des standards du Milan et questionne notamment son effectif actuel. Elle est également le témoin d’une période de transition délicate, entre adieux à la génération Ancelotti et préparation de l’avenir.
 


Intergenerazionale Milan

La fin d’exercice 2011/12 a vu un grand brassage au sein de l’effectif rossonero, avec le départ d’une dizaine de joueurs cadres. Entre le besoin de renouvellement qui se faisait pressant compte tenu de l’âge de certains, de la retraite d’autres et du pouvoir d’achat du Paris Saint-Germain, Milan a mis fin à ce que l’on appelle l’ère Ancelotti et compte désormais sur une nouvelle génération de joueurs. Ainsi, Inzaghi, Gattuso, Ibrahimovic, Cassano, Nesta, Seedorf, van Bommel, Thiago Silva et Zambrotta ont quitté les rangs de l’effectif lombard. Des joueurs qui ont écrit les années récentes du club et contribué à ses titres de champions d’Europe (2003, 2007) et d’Italie (2004, 2011).
 

L’institution a donc perdu une partie majeure de son identité et s'appuie désormais sur un effectif considérablement renouvelé. Nettement moins prestigieux, plus international et plus jeune, il compte peu de trentenaires [2], Mathieu Flamini ou Robinho figurant parmi les plus anciens. Un changement de style et d’époque dont les promesses mettent quelque temps à se dessiner, notamment via Stephan El Shaarawy, actuellement deuxième meilleur buteur de la Serie A avec 15 réalisations, ou Bojan Krkic dont l’éclosion et la régularité au plus haut niveau se font attendre depuis cinq ans.
 

 


 

Le recrutement et les débuts de M’Baye Niang, dix-huit ans, ont surpris nombre d’observateurs du club rouge et noir [3]. Mario Balotelli vient de signer pour 22 millions d’euros, alors que Silvio Berlusconi avait déclaré qu’il n’accepterait jamais que l’ex-joueur de Manchester City fasse partie du vestiaire du Milan, usant même de la métaphore de la pomme pourrie. On se demande encore s’il s’agit de grossières erreurs de casting et de communication, ou bien d’un vrai pari pour l’avenir et d’une stratégie à long terme.

 


Reprendre un temps d'avance

Autant de nouveautés que certains raillent en qualifiant le club d'antichambre du PSG pour évoquer son changement de standing, ou que d’autres, comme Gennaro Gattuso, ont franchement dénoncées [4]. Pourtant, les dirigeants restent présents, à l’image de Silvio Berlusconi qui semble revenir aux affaires après le début de saison délicat, et d’Adriano Galliani qui a protégé Niang devant la presse en mettant l’institution au-dessus du reste. Et même s’il s’est murmuré que Pep Guardiola pourrait venir remplacer Massimiliano Allegri et ainsi chambouler l’organigramme des Rossoneri en vue d’une reconstruction en profondeur, tous sont restés à leur place.
 

Manque d’attractivité actuel du club, immobilisme, volonté de stabilité ou changement de cap de la part des têtes pensantes? Difficile d'identifier les vraies raisons d'un statu quo maintenu malgré le mauvais début de saison. Toujours est-il que le Milan AC reste sur trois saisons au-dessus de 235M€ de revenus générés (257 en 2011/12 – voir les chiffres ici) et que les signes d’une vision à plus long terme commencent à se dégager. Outre cet effectif rajeuni et meilleur marché [5], qui anticipe le fair-play financier voulu par l’UEFA, la création des Milan Technical Centers et l’émergence de la Milan Academy à travers l’Italie témoignent d’une volonté de miser sur l’avenir, plutôt que de se reposer sur des cadres confirmés. À l’image du Milan Lab qui avait été une solution interne efficace, notamment en 2007, le club a sans doute intérêt à maintenir sa ligne de conduite. À l’orée des années 90, et lors des années 2000, l'AC Milan avait eu un coup d’avance sur le terrain avec ses révolutions tactiques (Arrigo Sacchi, le 4-3-2-1 de Carlo Ancelotti). Cette fois, il mise sur l'innovation dans ses structures.
 

Le club lombard a rendez-vous en huitièmes de finale de la C1 avec le FC Barcelone, qui s’est justement appuyé sur son centre de formation pour devenir ce qu’il est aujourd’hui. Avec l’avantage de pouvoir compter également sur des stars importées, comme Dani Alves, Henry, Eto’o ou Ronaldinho, ce que ne semble pas se permettre le Milan à l’heure actuelle. Cependant, le club italien a beaucoup de joueurs en prêt en Italie et à l’étranger, et peut compter sur une dynamique plutôt positive depuis son nul sur le terrain de Naples lors de la 13e journée [6] qui en fait désormais un vrai prétendant à l’Europe.

Il lui reste à être plus chanceux ou plus performant face aux grosses écuries, comme face à la Juventus Turin à domicile (victoire 1-0 le 25 novembre 2012). Une condition sine qua non pour survivre au double duel face aux Blaugranas et donner corps à ce qui semble être une nouvelle politique pour les années à venir.
 


[1] Un bilan mitigé dans cette compétition également, avec deux victoires, deux nuls, deux défaites, sept buts pour, six contre.
[2] Sept en tout et pour tout: Marco Amelia, Christian Abbiati, Philippe Mexès, Daniele Bonera, Luca Antonini, Massimo Ambrosini et Mario Yepes.
[3] Il a joué 269 minutes au total. Sa première apparition date d’un match de Serie A Bologne-Milan AC, disputé le 1er septembre 2012 et dans lequel il n’est entré qu’à la 91e.
[4] “Avant, à Milan, les joueurs ne devaient penser qu'au football, car derrière, il y avait une organisation qui pensait à tout le reste. Si je suis parti, c'est que cet aspect a un peu disparu.” (RMC)
[5] Selon une enquête de la Gazzetta dello Sport, la masse salariale du Milan AC est passée de 160 à 120 millions d'euros. Les plus haut salaires sont ceux de Pato, Robinho et Mexès: 4 millions d’euros nets annuels.
[6] Le Milan AC a depuis enchainé sept victoires, un nul et une défaite en championnat.

 

Réactions

  • magnus le 03/02/2013 à 12h29
    La politique de recrutement récente du Milan me donne quand même une impression d'urgence et de vision à court terme. Si en effet on peut considérer qu'avec El-Shaarawy, Balotelli, Niang ils misent sur la jeunesse plutôt que sur des investissements onéreux (ok, Balotelli a quand même coûté 23M mais c'est déjà 2 fois moins que ce qu'avait payé City à l'Inter), il y a quand même des choses difficilement compréhensibles, comme par exemple le manque flagrant de solutions en défense. Bonera bombardé titulaire alors qu'il sort d'années de banc et de dépannages à droite ou au centre, Constant qui visiblement donne satisfaction à gauche mais qui avait quand même été recruté en tant que milieu...Et Milan recrute pas cher, mais recruter pour recruter ça ne sert à rien si le joueur n'est pas au niveau, il n'y a qu'à voir Bakaye Traoré.
    Les tentatives de rapatriement de Kakà ne me donnent pas non plus l'impression d'un club qui a totalement changé de politique de recrutement. Le brésilien est encore talentueux, mais sa réussite aurait été hasardeuse, pour un salaire exorbitant. C'est d'ailleurs la fiscalité plus haute en Italie qui est à l'origine de l'échec de son retour (et évidemment la rapacité du joueur, qui préfère continuer à faire banquette mais avec le salaire le plus élevé possible).
    Donc pour le moment je pense que Milan est dans une phase transitoire, beaucoup de jeunes à côté des derniers anciens (Ambrosini), et de joueurs au rendement moyen (un Boateng qui semble hors-sujet depuis le départ de Cassano-Ibra, qui lui ouvraient de nombreux espaces pour ses percées, il ne peut pas évoluer en 10 classique). Il faudrait plus de recrutements style Montolivo, dans la force de l'âge et recruté gratuitement, mais ça me semble un coup isolé.

  • et alors le 03/02/2013 à 14h28
    En fait c'est surtout en attaque qu'il y a des jeunes. Au milieu et derrière, ce sont tout de même des joueurs "dans la force de l'âge" (recrutés gratuitement, il ne faut pas trop en demander mais ça a été aussi le cas de Mexès et Flamini voire Nocerino, le Milan sait faire). Même si certains paris à la relance se sont révélés hasardeux (Zapata, Muntari), il y a de quoi faire une équipe très solide dans ces lignes-là pourvu qu'il n'y ait pas trop de blessés et de méformes (les absences d'Abate et De Jong ont pesé).

    Mais évidemment, c'est l'attaque la plus exposée et là qu'on attend du Milan des stars. Et comme Robinho reste irrégulier et que Pazzini ne confirme pas au plus haut niveau, le Milan s'est retrouvé à bricoler compte tenu de sa perte d'attractivité (notamment financière), en s'appuyant sur les jeunes puis en tentant les coups Kakà et Balotelli.

    Je ne m'en fais tout de même pas pour le Milan. C'est une saison de transition mais ils ont l'effectif pour revenir au premier plan, avec de nouveaux cadres (Montolivo en premier lieu) et de nouvelles stars (El Shaarawy, magari Balotelli). La difficulté pourra être liée à la densité qu'a pris le haut de tableau italien, avec la Juve de nouveau bien installée, l'Inter qui s'est largement renouvelé aussi (y compris cet hiver) mais va devoir le digérer, et des équipes qui reviennent au sommet après des saisons difficiles (Napoli, Lazio, Fiorentina) - en espérant que la Roma jeuniste également puisse s'y mêler. En tout cas, ça promet une Serie A passionnante dans les années à venir.

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