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Voyage en Hernánie

Passe en retraite - Hernán Crespo a mis fin il y a quelques semaines à une carrière semée d'exploits portant une signature inimitable.

Auteur : Christophe Zemmour le 28 Jan 2013

 


Hernán Crespo a annoncé en novembre dernier qu’il arrêtait sa carrière de joueur professionnel, après un dernier contrat avec le club indien de Barasat qu’il n’a pu vraiment honorer à cause de l’annulation de la Bengal Premier League Soccer. Les projets actuels de l’ex-attaquant argentin sont de passer ses diplômes d’entraineur et de commencer à exercer dès juillet 2013 si l’opportunité se présente. On l’a récemment vu au Camp des Loges observer les séances de Carlo Ancelotti, le coach qui l’avait soutenu lors de six premiers mois difficiles à Parme en 1996. Avec le temps et ses cheveux grisonnants, il ressemble à un crooner italien et garde quelque chose de cet artiste errant qui promenait ci et là son élégance footballistique.

 


Nomadisme

Crespo n’a en effet pas été l’homme d’un seul club, d’une seule ville. Parti de River Plate à l’âge de vingt-et-un ans, il aura connu quatre autres cités que Buenos Aires, effectuant même des allers-retours [1] ou retournant à Parme en 2010 avant son aventure asiatique avortée. Un nomadisme qui n’est pas sans rappeler un autre attaquant de sa génération, Christian Vieri – avec lequel il a d’ailleurs fait un amusant chassé-croisé, et qui s’explique en grande partie par la concurrence qu'il a dû affronter – celles de Didier Drogba à Chelsea ou d’Ibrahimovic à l’Inter. La dernière saison avec un rendement digne de ses débuts remonte à 2006/07, avec 14 buts en 29 matches de Serie A sous le maillot nerazzurro. En sélection d’Argentine, il a également pâti de la longévité de Batistuta et de l’explosion de Milito.

 

 

 

 

Cela lui vaudra d’être sur le banc durant les Coupes du monde 1998 et 2002 et de rater celle de 2010. Mais qu’à cela ne tienne: son talent fut assez grand pour accomplir de belles choses. Comme devenir le deuxième meilleur buteur de l’Albiceleste [2], capocannoniere en 2000/01 avec 26 réalisations, champion dans tous les pays où il a évolué, l’un des éléments essentiels de la belle mais inachevée équipe d’Argentine du mondial 2006 et un véritable homme de finales. Et accessoirement, l’un des plus gros transferts de l’histoire [3]. À sa façon, Hernán Crespo incarne l’élégance des grands joueurs de la période fin 90s-début 2000.

 


Force et élégance

Quand Zlatan Ibrahimovic l'a rencontré, il ne lui a pas demandé qui il était: “Quand je jouais à l’Ajax, tu étais déjà à l’Inter et tu étais Crespo. Un buteur.” Le 2 novembre 2004, un jeune Argentin membre du centre de formation du FC Barcelone l’attend devant le vestiaire après une rencontre de Ligue des champions entre le club blaugrana et le Milan AC. Lionel Messi lui demande son maillot et lui déclare son admiration. Hernán Crespo est ainsi un modèle pour deux des plus talentueux joueurs de la génération actuelle. Une inspiration peu surprenante concernant un attaquant de classe complet, élégant et spectaculaire.

 

D’un gabarit idéal pour ce poste (1,84 m pour 81 kg), Crespo détonait par son sens du placement – souvent à la tombée pour reprendre de volée un ballon détourné, un timing qui en faisait un remarquable joueur de tête et de surface, un équilibre lui permettant de protéger son ballon, se retourner et effectuer de jolies acrobaties. Son apparente sobriété cachait une grande qualité technique, qu’il aimait bien afficher avec ses frappes des deux pieds et ses fameuses talonnades – dont celle, décisive, au profit de Cambiasso face à la Serbie-et-Monténégro en 2006, pour ce qui reste l’une des plus belles actions collectives de l’histoire de la Coupe du monde.

 

Crespo n’était pas de ces attaquants égoïstes et pouvait apporter une vraie valeur ajoutée à un collectif. Il l’a été au sein de doublettes de haut vol (Chiesa, Saviola) et de cette Argentine de José Pekerman, à qui on a encore du mal à pardonner le remplacement de son attaquant et de Riquelme lors du quart de finale du Mondial 2006 [4]. Crespo, c’étaient un peu Batistuta, Trezeguet et Papin chez le même joueur.

 

 

 

 

Un homme de finales

Et comme ces trois-là, il affichait une belle joie lorsqu’il marquait. Même s’il n’évoluait pas à un poste particulièrement exposé à ce genre de sanctions, il n’a jamais été expulsé de toute sa carrière professionnelle, un signe de son implication dans le jeu et de sa propension à ne jamais se détourner de son rôle d’attaquant. Un rôle qu’il pense suffisant le 25 mai 2005 lorsqu’il inscrit un doublé en première mi-temps de la finale de la C1 face à Liverpool qui permet au Milan AC de mener 3-0. Le second but est empreint de sa classe: lancé en profondeur par une exquise passe de Káká, il surprend Dudek d’un piqué subit de l’extérieur du pied droit. Liverpool reviendra au score et remportera la compétition aux tirs au but. Une couronne qui s’échappe, comme la médaille d’or des Jeux olympiques d’Atlanta dont Crespo a été le meilleur buteur, celui qui a donné l’avantage insuffisant du 2-1 à ses coéquipiers face au Nigéria en finale.

 

Hernán a donc assisté à ces deux matches historiques du côté des perdants, tout en les marquant de son empreinte. Il n'entre cependant pas dans la catégorie des losers éternels puisqu’en cette même année 1996, il remporte la Copa Libertadores avec River Plate face à América Cali en inscrivant un doublé lors du match retour à Buenos Aires. Après une défaite à l’aller (0-1), Crespo permet au club argentin de glaner son second titre continental grâce à deux buts de joueur de surface, déjà à l’affût des bons coups et doté d’une détente verticale impressionnante. Il fera de même trois ans plus tard, lorsqu’il profitera d’une passe en retrait de Laurent Blanc mal ajustée pour lancer vers sa seconde Coupe de l’UEFA la magnifique (et survitaminée) équipe de Parme composée alors de Thuram, Buffon, Cannavaro, Veron, Boghossian et autres Fuser ou Dino Baggio.

 

Il s’agit là des deux titres les plus prestigieux que Hernán Crespo aura glanés au cours de sa carrière de joueur. Celle-ci fut belle, mais elle aurait pu être grande si elle avait été agrémentée d’un parcours plus significatif en Coupe du monde et de choix plus pertinents ou de circonstances plus favorables lors de sa seconde moitié. Sur un banc, il aura peut-être l'occasion de prendre certaines revanches.

 


[1] Il quitte l’Inter pour Chelsea en 2003 et y reviendra en prêt en 2006. Après deux saisons, il signe un nouveau contrat avec le club lombard et y reste jusqu’en 2009.
[2] Crespo a inscrit 35 buts en 64 sélections. C’est Gabriel Batistuta qui détient le record, avec 56 réalisations en 78 capes.
[3] 56 millions d’euros.
[4] Lire “L’Argentine nous a laissé tomber”, les Cahiers du football #27.

 

 

Réactions

  • magnus le 28/01/2013 à 11h14
    Magnifique avant-centre, en effet arriver à une époque où Batigol était encore grand a un peu éclipsé certaines perfs, et à Chelsea Drogba se révéla plus utile tactiquement dans le système de Mourinho.
    A Milan, il me semble que c'est un désaccord financier qui fit capoter son transfert, mais je ne me rappelle plus si c'était à propos de son salaire ou de l'indemnité de transfert.

  • Espinas le 28/01/2013 à 11h41
    Grand joueur. Un vrai avant-centre, sans "qualité" évidente (comme la vitesse, le physique ou la taille) mais qui avait tous les gestes du foot et un sens du placement et du but hors-norme, un de mes profils de buteurs préférés.

    Dommage qu'il ait joué un peu trop le jeu du foot business et passé tant de temps sur les bancs avant de finir en eau de boudin en Inde.
    Un pige à la Trezeguet en Argentine aurait vraiment eu de la gueule.

    Adios , Hernan!

  • Maniche Nails le 28/01/2013 à 14h25
    Peut-être surtout dû à l'image renvoyée par les jeux vidéos, magazines et albums Panini mais c'est vrai que cette génération d'offensifs argentins (73-75) me faisait bien rêver il y a quinze ans quand je l'associais aux succès des deux plus grands clubs du monde la Lazio et Parme : Hernan Crespo donc, Veron, Claudio Lopez, Ariel Ortega. Ça m'avait toujours semblé anormal que ces joueurs aient connu le déclin (sportif et médiatique) avant leurs 30 ans et qu'ils aient eu une fin soit en "eau de boudin" comme dit Espinas soit dans l'anonymat le plus complet. Et que Parme et la Lazio soient devenus des clubs de ventre mou ça c'est le comble. En tout cas, malgré Messi, je ne pense pas que la sélection albiceleste fasse rêver un enfant de 10 ans aujourd'hui comme en 98-2000.

    Adios Hernan donc, et même si tu n'y es pas pour grand chose, merci infiniment pour tous ces moments passés à appuyer frénétiquement sur les touches "Z" et "D" de mon clavier guidant ton avatar rayé jaune et bleu vers les buts adverses.

  • magnus le 28/01/2013 à 15h05
    Vu les emmerdes dans lesquelles se sont retrouvés la Lazio et Parme, c'est déjà bien qu'ils soient restés stables en Serie A sans aucune relégation au milieu.
    Et c'est vrai que cette Argentine des années 90 avait tout pour gagner un Mondial, ou quelques Copa America: Zanetti, Sorin, Ayala, Chamot, Sensini, Simeone, Almeyda, Simeone, Balbo en plus des suscités. Sans compter tous les autres qui n'ont pas percé en Europe.

  • Ligue Huns le 28/01/2013 à 15h15
    Il me semble que Parme a fait une pige en Serie B quand même.

  • magnus le 28/01/2013 à 16h33
    En effet, j'avais complètement oublié. Faut dire que depuis quelques années ça ronronne dans ce club.

  • KL le 29/01/2013 à 02h09
    Dommage que sa carrière internationale n'eut pas suivi celle en club; il a le malheur de tomber sur une Argentine qui ne gagne rien et effectivement de passer juste après Batistuta et juste avant Messi.

    Et dire que Michel Moulin allait le faire venir en L1!

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