Un rêve de football
Un jeune joueur africain à qui on fait miroiter un contrat de footballeur pro: l’histoire de Comme un lion n’est pas juste une fiction.
Un gamin sénégalais de seize ou dix-sept ans, plutôt doué de ses pieds, qui dort la nuit avec son maillot de Manchester United en rêvant de fouler la pelouse d’Old Trafford. Une grand-mère qui s’endette auprès de son village pour permettre à son petit-fils de s’envoler vers l’eldorado européen. Des intermédiaires pas très regardants sur l’éthique, qui empochent le chèque sans même mettre à l’essai le footballeur en herbe, et l’abandonnent à son sort, de la Seine-Saint-Denis jusqu’à Montbéliard.
Ce parcours, c’est celui de Mitri Diop, héros de Comme un lion, le dernier long-métrage de Samuel Collardey, sorti mercredi dernier sur les écrans. Une fiction pas si fictionnelle: chaque année, ce sont des dizaines de jeunes footballeurs venus d’Afrique qui subissent la même destinée. Une infime poignée seulement connaissant le succès d’un Samuel Eto’o, renvoyé dans son Cameroun natal à quatorze ans après des essais infructueux en France, avant qu’il ne s’impose en Liga quelques années plus tard.
L’histoire n’est pas récente : elle s’est bâtie au fil des ans, au gré de la professionnalisation du football et de sa médiatisation internationale croissante. Un exode continental et un trafic de rêve dénoncés, entre autres, par des associations comme Culture foot solidaire. L’un des grands mérites de Comme un lion est de mettre au jour une problématique pas toujours connue du grand public, ni même des amateurs de football.
Vingt entrées pour deux personnes [edit : étaient] à gagner en répondant à la question suivante: "Voulez-vous une entrée pour deux personnes?"
Envoyez vos nom et adresse postale à forom chez cahiersdufootball.net. Un tirage au sort sera effectué sans aucun contrôle d'huissier, mais en présence du beau-frère de Laurent Luyat.
Dix bonnes raisons d’aller voir Comme un lion
1. Pendant que vous êtes au ciné, personne ne pourra vous accuser de regarder du foot à la télé.
2. Il n’y a pas de fouille au corps à l’entrée du cinéma, vous pourrez y craquer des fumigènes en toute tranquillité.
3. Si un mec débarque dans la salle déguisé en Roy Contout pour vous tirer dessus, il y a neuf chances sur dix pour qu’il tire à côté.
4. Au pire, vous finirez mort de rire.
5. C’est peut-être la dernière occasion de voir une usine Peugeot avec des ouvriers français dedans.
6. C’est peut-être la dernière occasion de voir Bonal accueillir un match de Ligue 1.
7. Les acteurs ne sont probablement pas imposés à 75% sur leurs revenus.
8. Une BO avec Ballaké Sissoko ou Fela est au moins aussi kiffante qu’un dribble de Vincent Nogueira.
9. Eric Cantona ne joue pas dans ce film.
10. Vikah Dhorasoo n’en est pas le réalisateur.