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Simulation, piège à cons ?

Le carton rouge de Florent Balmont lors de OM-LOSC ravive le débat. Mais la simulation, est-ce que c'est si mal, et si oui, pourquoi?

Auteur : Gilles Juan le 26 Nov 2012

 


Simuler, dit Le Robert, c’est "faire paraître comme réel, effectif (ce qui ne l’est pas)". C’est facile à faire: quelques contractions musculaires, un cri ou deux, suivis d’un laisser-aller accentué, et le tour est joué.

 


Éloge de la simulation

La simulation fonctionne tellement bien, que la FIFA tente d’incruster un arbitre voyeur dans chaque surface de réparation. D’autres en appellent à la vidéo, mais elle n’y fera rien: d’une part, une image n’est pas un meilleur œil que celui de l’arbitre pour jauger l’intensité d’un impact, d’autre part une image signifie toujours un cadrage (le tirage de maillot pourra rester hors-champ), et quand bien même un choc se déroule dans le plan, le découpage image par image peut manquer la fraction de seconde du contact (mais ce n’est pas le lieu pour discuter du paradoxe de Zénon). Les supporters des camps opposés trouvent d’ailleurs toujours dans la même image la "preuve du contact" entre gardien et attaquant pour les uns qui veulent penalty, ou la "preuve que l’attaquant en a rajouté" pour les autres qui dénoncent l’attaquant. En bref, comme il n’est pas si malaisé pour le joueur de ne pas se faire remarquer, et comme les fruits récoltés sont intéressants, il n’y a aucun moyen d’éradiquer la simulation.

 

 

 

 

Mais peut-être faut-il s’en réjouir? Plébisciter la simulation? Les arguments ne manquent pas: la simulation "fait partie de la vie"… Il faut arrêter de vouloir que le football soit complètement clean, pas seulement parce que c’est utopique, mais parce qu’il serait regrettable que le football soit aseptisé… La simulation, comprise comme exploitation potentiellement subtile de l’éventuel manquement du juge, est une arme intéressante, polémique, qui nécessite habileté et indifférence au qu’en-dira-t-on… Enfin, le carton jaune promis au resquilleur rééquilibre les débats: puisque simuler s’expose désormais à une sanction plus forte, l’acte présente désormais un vrai risque; il est encore plus noble.

 

Si on entre dans le détail de la psychologie des adeptes de la simulation, on doit par ailleurs identifier plusieurs catégories de motivations, qui démontrent toute la subtilité de cette prise d’initiative. On peut répertorier autant de motivations que de soirs de la semaine:

 

1. L’auto-excitation. On trompe son monde et on s’en réjouit.
2. En rajouter avec confiance, pour obtenir finalement un super dernier coup, très franc.
3. La honte de se sentir anormal peut pousser à simuler, aussi.
4. La peur d’être abandonné est parfois mentionnée (attention: si la simulation ne prend pas, on se sent encore plus seul)
5. On ne veut pas faire de la peine à son partenaire. Il avait tout donné dans une passe, mais elle restait cependant incontrôlée et incontrôlable. Il s’agit de lui laisser entendre qu’il avait bien joué le coup.
6. On peut obtenir, en simulant, que l’autre parte plus vite à la douche.
7. Enfin, la répétition des simulations peut faire venir le tir au but, que l’arbitre n’aurait peut-être pas osé exiger s’il n’y avait déjà eu des cas litigieux. Le témoignage de Solange sur aufeminin.com est sans ambiguïté: "J'ai toujours entendu dire que c'était nul de simuler, que l'on trompait son partenaire. Mais moi, je simule souvent. Parfois parce que je suis fatiguée, et souvent simplement parce que si je simule, j'en ai un orgasme qui suit, un vrai cette fois, et il vient facilement. Si je ne simule pas, j'ai rarement un vrai orgasme !"

 


Si l’arbitre est débutant, il ne saura pas trop dire s'il a affaire à du réel ou du simulé. Mais même avec de l’expérience il peut être trompé, car plus les joueurs simulent, mieux ils simulent. D’autant que dans le même temps, plus l’arbitre gagne en maturité plus il aime mettre le sifflet à la bouche.

 

 


Critique de la simulation

Pour ces raisons et pour d’autres encore, on croyait le respect de la simulation bien ancré dans le football professionnel, mais voilà que les critiques de Valbuena, qui en a vraisemblablement rajouté sur la faute de Balmont ce week-end, apportent un rééquilibrage des débats: jusqu’à présent, il ne venait à l’idée de personne de disculper intégralement l’arbitre et de dénigrer exclusivement le joueur.

 

Le vent tourne donc. Alors hissons les voiles. Sans même envisager les allégations toujours suspectes sur "l’honnêteté" ou la "morale", c’est un argument bêtement pragmatique que l’on fera valoir pour accuser le simulateur. Les succès de la simulation pervertissent l’effort fondamental du footballeur. Le renoncement, la cabriole, obtiennent tellement de bénéfices, qu’il ne va plus de soi de privilégier la persévérance (lutter épaule contre épaule), le dépassement de soi (se relever pour poursuivre son action, réaliser une passe décisive en s’arrachant au sol), la volonté de se tenir droit (et dévier de la tête le dégagement de son gardien).

 

Mais faire de temps en temps une petite simulation remet-il en cause ces habituels objectifs-là? On peut craindre que la simulation ne soit pas une "option". Une situation litigieuse (une lutte avec un défenseur à l’entrée de la surface, par exemple) ne laisse pas le temps de considérer une alternative (tomber ou se tenir droit?): si le "choix" de la simulation est fait dans des circonstances aussi fugaces, c’est qu’il n’est déjà plus un choix, mais une tendance, une manière, une nature. Et rien n’est plus insupportable que de voir un joueur tomber négligemment alors qu’on sentait bien que s’il n’avait eu, comme seul et unique objectif, que d’aller au bout de son action, il l’aurait eu, son opportunité de mettre une frappe cadrée.

 

Simuler: on appelle parfois cela "le métier". Il est vrai que la simulation est l’arme exclusive de ceux pour qui le football est le métier: le football amateur ne connaît pas la simulation, ou alors avec dérision. Lorsqu’on fait face au défenseur amateur et que l’arbitre n’est plus là, il n’y a plus personne d’autre à tromper que soi-même. L’autre sait s’il a fait faute ou pas.

 

Tandis que l’amateur qui en rajoute est raillé par ses collègues, il semblerait, chez les pros, que partenaires et entraîneurs excusent facilement le simulateur: ils lui doivent un péno, une expulsion, etc. Réalisent-ils que leur partenaire, pour obtenir de temps en temps satisfaction en simulant à la perfection, joue vraisemblablement avec l’idée de se défiler dès que possible, préférant lutter contre l’arbitre plutôt que contre lui-même et contre l’adversaire?
 

Réactions

  • Marius T le 27/11/2012 à 08h40
    De quel con parles-tu ?

    Es-tu militant du fil porno ?

    Je t'ai vu !!!!

  • Kireg le 27/11/2012 à 11h31
    J'aurais aimé que l'on me demandât mon avis avant de publier le témoignage de ma femme.
    Je ne vous salue pas.
    (Bel article sinon).

  • Pascal Amateur le 27/11/2012 à 13h35
    L'article commence par le rappel de la définition : 'Simuler, dit Le Robert, c’est "faire paraître comme réel, effectif (ce qui ne l’est pas)".'
    Que se passe-t-il lorsqu'une "simulation" est constatée ? Eh bien, c'est la simulation elle-même qui devient "réelle", "effective". Le "réel" du match de football est déplacé. Ce qui est inacceptable.
    La simulation n'est pas angoissante parce que trucage. Elle l'est, parce qu'elle brise le consensus en jeu sur le terrain. Elle dit "Je ne me contente pas des règles, j'en instaure de nouvelles". Nouvelles, car la simulation jouit en effet de ce flou : condamnable ou pas, et si oui, comment ? Elle est "hors règlement", "hors jeu". Surgit quelque chose qui interroge, qui n'est pas défini clairement par les règles, la loi.
    D'où, si j'ose dire, son "inquiétante étrangeté".

  • Delacotte&match le 27/11/2012 à 18h25
    l'illustration photographique de cet article est aussi révélatrice que le pire des révélateurs de nos diffuseurs préférés.

    il est sûr que si l'on en croit l'image, on a la preuve qu'il n'y a pas eu de contact. en visionnant le film de l'action, on semble voir d'autres choses.

    c'est vrai que c'est agaçant un guy qui semble se laisser tomber alors qu'il aurait pu aller au bout. Celui qui est présenté sur le lien suivant subit au moins 4 fautes avant d'aller marquer.

    lien

    après, sur le cas Valbuena, j'ai quand même l'impression que ce qui était une remarque qui revenait à chaque match le concernant n'est plus vraiment vrai... Et sur la faute et le carton attribués à Balmont dimanche, un gars qui a joué au foot et qui n'a pas un gabarit de dingue non plus (Eric Carrière) : "quand on est lancé à pleine vitesse, il n'y a pas besoin d'avoir un gros contact pour être déséquilibré".

  • Delacotte&match le 27/11/2012 à 18h36
    l'illustration photographique de cet article est aussi révélatrice que le pire des révélateurs de nos diffuseurs préférés.

    il est sûr que si l'on en croit l'image, on a la preuve qu'il n'y a pas eu de contact. en visionnant le film de l'action, on semble voir d'autres choses.

    c'est vrai que c'est agaçant un guy qui semble se laisser tomber alors qu'il aurait pu aller au bout. Celui qui est présenté sur le lien suivant subit au moins 4 fautes avant d'aller marquer.

    lien

    après, sur le cas Valbuena, j'ai quand même l'impression que ce qui était une remarque qui revenait à chaque match le concernant n'est plus vraiment vrai... Et sur la faute et le carton attribués à Balmont dimanche, un gars qui a joué au foot et qui n'a pas un gabarit de dingue non plus (Eric Carrière) : "quand on est lancé à pleine vitesse, il n'y a pas besoin d'avoir un gros contact pour être déséquilibré".

  • la menace Chantôme le 28/11/2012 à 17h38
    Ben voyons. Il faudra penser à installer des radars pour signaler que Valbuena a dépassé le mur du son et qu'il ne faut donc plus le toucher au risque de le casser.

    Dans l'absolu, Carrière, un commentateur aussi honnête que ne l'était le joueur, a raison, mais sur cette action précise...

    Non, 'faut pas déconner, j'ai bien remarqué, comme beaucoup, que Valbuena a fait des efforts pour moins tomber (en tout cas pour moins rouler).
    Mais même s'il ne le fait plus qu'une fois par match, c'est un comportement abject qui ne doit pas être toléré sur un terrain de foot et devrait donner lieu à des cartons ROUGES, pas jaunes. Et je n'ai jamais compris l'indulgence des principales instances à ce sujet.

    Il faudrait, comme pour les tacles en position de dernier défenseur, que toute simulation avérée dans la surface ou susceptible de provoquer une exclusion adverse (pour anéantissement d'occasion de but manifeste) soit punie d'un rouge.

    Point barre.

    Et que la vidéo à posteriori fasse un peu son boulot pour les actions passées entre les mailles du filet (et surtout les mecs qui prétendent avoir mal alors qu'il n'y a vraiment eu aucun contact).

    En fait, c'est surtout ça qui m'embête : la paresse totale des instances dirigeantes sur ces dossiers qui pourrissent leur sport. Play fair, Respect, No Racism etc. c'est bien beau de faire la leçon aux supporters, mais il faudrait voir à nettoyer leur joujou aussi.

    PS : je précise, même si on s'en fout, que j'adore Valbuena en tant que joueur, et d'ailleurs c'est une raison de plus pour que ses occasionnels plongeons ne me passent pas.

La revue des Cahiers du football