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Ernst Happel (3/4) – Des titres à l'Happel

Après une belle carrière de défenseur, Happel devient entraîneur. Son parcours va le conduire aux Pays-Bas, en Espagne, en Belgique... et à des finales européennes et mondiales.

Auteur : Toni Turek le 13 Nov 2012

 

 

Sitôt sa carrière de défenseur finie au Rapid de Vienne, Ernst Happel prend au club la fonction de directeur sportif et assiste l’entraîneur qu’est son ex-coéquipier Robert Körner. Avec Happel entraîneur-adjoint, Rapid remporte le championnat 1959/60 et la Coupe en 1961. L’heure vient alors pour l’ex-libéro de se lancer à l’aventure – seul.

 


Une (r)évolution orange

Suivant l’avis de Julius Ukrainczyk, grand agent de joueurs et organisateur de matches à l’époque, Happel choisit pour première étape La Haye. L’Alles Door Oefening Den Haag est un club du ventre mou hollandais, qui a sauvé sa peau de peu en Eredivisie. Le club idéal pour Happel, qui va tester ses idées de jeu à distance des journalistes autrichiens dont il n’a pas oublié les critiques de 1954. Le Viennois y passe six ans, pour asseoir et parfaire son style, en entraînant ses joueurs à la dure, leur imposant une discipline de fer – lui qui était pourtant si indiscipliné quand il était joueur [1]. Il va leur inculquer le marquage en zone plutôt que l’individuel, et chercher à transmettre sa science du pressing et sa volonté inextinguible de toujours attaquer.

 

 

 

 

Les leçons portent: après deux saisons passables, l’ADO intègre le quatuor de tête quatre fois de suite – du jamais vu. Mieux, après trois finales perdues sans marquer, le club remporte en 1968 la Coupe des Pays-Bas, en battant 2-1 l’Ajax Amsterdam de Rinus Michels. Avec des joueurs comme Adriaan Mansveld (qui ne quittera jamais le club) et Dick Advocaat, l’ADO a troqué son statut de candidat à la descente pour celui de candidat à l’Europe.

 

 


Feijenoord jusqu'au sommet de l'Europe

Ce triomphe en Coupe, le premier trophée de l’ADO, confirme l’évolution du club. Il met également en valeur Happel, qui voit s’offrir plusieurs choix. L’Autrichien opte pour un Feijenoord privé de titres depuis trois ans. À Rotterdam, Happel trouve un club de plus grand standing. Mais un club à sa mesure, où il continue d’appliquer ses préceptes de marquage en zone et de pressing à tout-va. Avec dans son effectif des joueurs comme le milieu Wim Jansen et les attaquants Coen Moulijn et Ove Kindvall [2], le Feijenoord livre une lutte féroce avec son rival qu’est l’Ajax – un duel qui se fait sentir jusque dans la sélection des Pays-Bas.

 

Avec Happel, Rotterdam ne fait jamais moins bien que vice-champion, remportant au passage deux titres – avec un doublé Coupe-Championnat dès 1969. Seule déception: sur la scène européenne, après le triomphe en Coupe des Clubs Champions en 1970 (3-2 a.p. face au Celtic Glasgow) – une première pour un club néerlandais – le Feijenoord cumule les éliminations précoces. Finalement, après cinq ans de bons services et avec un palmarès désormais fourni, Happel estime qu’il est temps de tourner la page.

 

 


Tel un roi chez les Belges

Après le nord, le sud: Happel part tenter sa chance en Espagne à l’été 1973. Mais au Sevilla Fútbol Club, engagé en Segunda División, la situation se complique vite. Happel a contre lui le barrage de la langue, son caractère – il est plutôt direct mais avare en mots – et ses résultats: le club andalou ne sort pas du milieu de tableau. Le premier derby sévillan, perdu 0-3 chez le Betis, scelle le sort du Viennois dès novembre 1973, après seulement dix journées.

 

Happel repart au nord dès janvier 1974. Henk Houwaart, milieu de terrain au Club Brugge KV, a connu Happel lorsqu’il entraînait à La Haye, et il a convaincu ses dirigeants de le faire venir. Avec les Blauw-Zwart, l’Autrichien revit et conduit l’équipe à la cinquième place. Happel en profite pour modeler l’équipe à sa façon, et collectionne rapidement les trophées: trois sacres en trois saisons – une première [3] – ainsi qu’une Coupe de Belgique. Cette équipe des Jensen, Krieger, Cools, Leekens, De Cubber, Vandereycken et Lambert manque de peu la consécration au niveau européen, s’inclinant par deux fois face aux Reds de Liverpool: 2-3 et 1-1 en C3 (1976), et 0-1 en C1 (1978). Mais les Blauw-Zwart régalent leurs fans en faisant mordre la poussière à des titans tels le Real et l’Atletico Madrid, la Juventus ou le Milan AC, et avec des exploits comme ce seizième de finale retour de Coupe de l’UEFA 1975/76, qui voit le club battre Ipswich Town 4-0… après avoir perdu 0-3 à l’aller.

 

 


Passage à l’Oranje

La déception espagnole est loin. Mais tout n’est pas rose pour autant. La relation entre Happel et les Brugeois est ternie à l’été 1977, lorsque l’Autrichien s’engage aussi avec la fédération néerlandaise pour superviser l’équipe des Pays-Bas alors entraînée par Jan Zwartkruis. Les deux pays voisins ne s’apprécient guère, et de surcroît ils figurent ensemble dans le groupe n°4 de qualification au Mondial... Pourtant, Belges comme Néerlandais n’osent se séparer du talentueux entraîneur autrichien.

 

 

 

 

Car avec le duo Happel-Zwartkruis [4], les Oranje remportent en 1977 leurs derniers matches de qualification – et éliminent la Belgique. Mais sans Johan Cruijff, qui a arrêté sa carrière d’international, les Pays-Bas déçoivent au Mundial, avec leur modeste deuxième place derrière le Pérou, et une qualification à la différence de buts aux dépens d’une Écosse qui les a battus (3-2). Mais le tour suivant les conduit à la finale: après avoir écrasé 5-1 les compatriotes de Happel, et égalisé deux fois contre la RFA, les Néerlandais surmontent contre l’Italie le handicap d’un but contre leur camp (2-1). Hélas, comme en 1974, les Pays-Bas chutent face au pays hôte (1-3 a.p.). Le pari de la fédération batave sur Happel a failli payer: si seulement le tir de Rob Rensenbrink à la 91e minute avait trouvé les filets et non le poteau…

 

 


Fin de l’histoire belge

Après cet intermède néerlandais, Happel se remet à ses devoirs belges. Mais rien ne va plus au Club Brugge KV, dont les dirigeants ne lui pardonnent pas son mandat néerlandais. Confiance perdue, résultats en berne, échec au premier tour en Coupe d’Europe… L’ère brugeoise de Happel prend fin en décembre 1978. Le Viennois quitte la ville, mais reste au pays.

 

Étonnamment, l’ancien entraîneur de Rotterdam et Bruges rallie Harelbeke, dont le modeste club lutte alors pour son maintien… en deuxième division belge. Pour Happel, c’est l’occasion de se ressourcer, tout en ne coupant pas son activité. Le Viennois demeure à Harelbeke le temps de sauver l’équipe de la relégation, puis il déménage à nouveau – cette fois à Liège. Avec Happel à la baguette et Eric Gerets comme capitaine, le Standard remporte en 1981 la Coupe de Belgique. Mais l’équipe des "Rouches" rate par deux fois le titre en championnat, finissant "seulement" deuxième en 1979/80, puis troisième en 1980/81. Serait-ce la fin du parcours gagnant du sorcier viennois?

 

Ernst Happel (1/4) – L’Happel de Vienne
Ernst Happel (2/4) – 1954, la blessure par Bâle

 


[1] Peut-être Happel s’est-il souvenu du sélectionneur Josef Argauer qui lui avait souhaité, après l’échec à la Coupe du monde 1958, de devenir entraîneur et d’avoir à coacher des joueurs aussi ingérables que lui l’était alors.
[2] Egalement au Feijenoord de 1969 à 1973: l’Autrichien Franz Hasil, né à Vienne et ancien du Rapid – comme Happel.
[3] Et une dernière: Bruges n’alignera plus deux titres d’affilée après Happel.
[4] Happel est à la réception de l’Islande en août 1977. La même année en octobre, Zwartkruis assure l’intérim en amical face à l’URSS, puis Happel est du voyage en Irlande du Nord, avant que Zwartkruis ne le remplace pour la venue de la Belgique.

 


Le palmarès de l’entraîneur Ernst Happel au Benelux (1962-1981)

Aux Pays-Bas
• avec l’ADO Den Haag:
1 Coupe des Pays-Bas (1968) – 3 finales perdues (1963, 1964, 1966)
• avec le Feijenoord Rotterdam:
2 fois champion des Pays-Bas (1969, 1971) – 3 fois vice-champion (1970, 1972, 1973)
1 Coupe des Pays-Bas (1969)
1 Coupe des Clubs Champions (1970)
1 Coupe Intercontinentale (1970)
- avec l’Oranje elftal:
1 finale perdue en Coupe du Monde (1978).

En Belgique
• avec le Club Brugge KV:
3 fois champion de Belgique (1976, 1977, 1978)
1 Coupe de Belgique (1977)
1 finale perdue en Coupe de l’UEFA (1976)
1 finale perdue en Coupe des Clubs Champions (1978)
• avec le Standard de Liège:
1 fois vice-champion de Belgique (1980)
1 Coupe de Belgique (1981).
 

Réactions

  • Jean-Patrick Sacdefiel le 13/11/2012 à 10h14
    Le mec est vite parti sur des bases élevées dans sa carrière d'entraîneur...

    J'aimerais bien savoir comme il se positionnait, dans la Hollande des années 70, par rapport aux théoriciens-esthètes comme Rinus Michels ou Stefan Kovacs... L'article le décrit comme un adepte de la discipline, est-ce que ça signifie que son football était moins romantique, moins "total"? Est-ce qu'il a fait évoluer le jeu des Pays-Bas dans la préparation de la Coupe du monde 78 (il me semble que les Oranje furent moins brillants lors de celle-ci)?

  • A la gloire de Coco Michel le 13/11/2012 à 12h17
    Bravo et merci Toni !
    Serait-il possible d'avoir plus de précisions sur le duo Happel-Zwartkruis ? Quelles étaient les responsabilités de chacun ?

  • MinusGermain le 13/11/2012 à 21h21
    Superbe série d'articles pour cette saga Ernst Happel. Je me souviens du 8ème de finale (ou quart?) Aller de coupe UEFA Austria Wien - Parma FC vu dans le stade qui porte son nom au printemps 2005 (1-1).

    Plus l'article sur le Grazer AK, les amateurs de football germanique sont comblés.

La revue des Cahiers du football