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Fanni à la barre

Avant de subir la "double peine", Fanni et ses coéquipiers avaient commis une triple faute. Revenons sur l'intéressante action de la polémique. En entier.

Auteur : Jérôme Latta le 1 Nov 2012

 


Laissons ici de côté la question de ce que l'on appelle la "double peine", puisqu'on l'a déjà abordée: celle de l'imperfection de la règle mais aussi des effets pervers que sa suppression entraînerait (lire "La double peine n'existe pas"). Cette action est tellement intéressante qu'elle en recèle d'autres, non sans présenter quelque analogie avec une autre polémique assez célèbre, concernant un penalty concédé par Hilton au contact avec Luyindula en finale de la Coupe de la Ligue 2008 (lire "Lynchage en famille").

 


Revoir l'action

Commençons par souligner un effet très classique de la dissection de ce genre d'action, exclusivement consacrée à leurs ultimes secondes, celles de la faute (ou du contact) considérée, avec le lancement de séries de ralentis. Quand les commentateurs décrètent une erreur d'arbitrage, que celle-ci soit avérée ou non, ils occultent totalement l'action dans son ensemble. Exactement comme si l'arbitre avait pris le ballon à un moment quelconque pour aller le mettre dans les filets ou le poser sur le point de penalty.

 

 

 

 

C'est évidemment oublier la série de faits de jeu qui ont conduit à une situation obligeant l'arbitre à prendre une décision. En l'occurrence:
- une perte de balle au milieu de terrain alors que l'OM avait la possession,
- un appel de Hoarau entre les deux centraux,
- une passe en profondeur parfaite de Maxwell,
- un mauvais jugement de la trajectoire par Fanni,
- un mauvais placement de Nkoulou, qui couvre Hoarau,
- un contrôle réussi de Hoarau qui place le ballon dans sa course,
- un geste de Fanni, dépassé, qui prend le bras de Hoarau.

 

En d'autres termes, les gestes réussis des Parisiens et les erreurs des Marseillais ont contribué à la création d'une situation très dangereuse, avec un attaquant en position de frappe imminente à l'entrée de la surface.

 

Vient ensuite l'autre moitié de l'accrochage: la chute de Hoarau qui précipite la nécessité, pour l'arbitre, d'intervenir. Le Parisien aurait probablement pu rester debout et jouer sa chance, comme le fera Javier Pastore pour résister à Nkoulou quelques minutes plus tard – ce qui, en plus de l'esprit sportif de cette attitude, épargnera un dilemme à l'arbitre.

 

 


"Pas la meilleure décision"

Chute oblige, il faut donc discuter la décision, forcément discutable tant l'action est ambiguë et laisse de la marge à l'interprétation. Le premier point polémique est "l'endroit" de la faute, une notion très théorique pour un geste qui s'étend sur plusieurs dixièmes de seconde avec deux joueurs en mouvement dans l'espace. On peut tout de même considérer que la faute "commence" manifestement à l'extérieur et se poursuit à l'intérieur. Mais dans un tel cas de figure, contrairement à ce que presque tout le monde croit, le choix du coup franc ou du penalty appartient à l'arbitre. Dans l'hypothèse où il y a faute et annihilation d'occasion, l'esprit, pour quelques centimètres, suggère plutôt une réparation forte: celle d'un penalty.

 

La faute en elle-même est paradoxale: elle est tangible, le geste y est bien, l'intention aussi (d'ailleurs Fanni l'a admis en déclarant... "Ma faute est hors de la surface"). L'intention est tout aussi claire: gêner l'attaquant et l'enchaînement de sa frappe. En revanche, la gêne semble relativement limitée (même si à vitesse réelle et dans le direct, la première impression est différente).

 

Avec le cumul d'une faute partiellement en dehors de la surface et d'un contact assez léger, la sanction du penalty suivie de l'exclusion va logiquement paraître sévère. Elle l'est, mais elle n'est pas injustifiée et ne relève pas d'une "erreur" arbitrale: Antony Gautier a pris des décisions conformes à la règle et en accord avec sa conviction, et sa conviction reposait sur des éléments bien réels. Ce qui est certainement critiquable, c'est son interprétation, même si sa marge était étroite: on peut considérer qu'il n'a pas pris la meilleure décision, en n'arbitrant pas en faveur d'un compromis, quitte à tordre un peu les règles pour adopter un combo jaune + penalty ou rouge + coup franc [1].

 


Rod Fanni a été dépassé par la passe de Maxwell et par le contrôle de Hoarau. Pour empêcher l'occasion de but ainsi concédée, il a pris un énorme risque: faire un geste qui l'exposait à une forte probabilité de penalty. Cela aurait pu passer. La malice de Hoarau et la "visibilité" de son geste ont joué en la défaveur de son pari. Au lieu de dire "Je me pose des questions sur l'arbitrage ce soir", le défenseur aurait été plus avisé d'assumer sa responsabilité, comme ses deux autres coéquipiers impliqués dans l'action. Et impliqués dans la défaite de leur équipe, bien plus qu'Antony Gautier.

 


[1] Mais dans ce cas, soyons bien sûrs qu'il y aurait aussi eu des controverses, des contestations et des accusations d'arbitrage erroné...
 

Réactions

  • Pascal Amateur le 01/11/2012 à 07h04
    Ben minfle, un article sur la Coupe de la Ligue dans les Cahiers du foot ? Chic, bientôt un reportage sur Philip Roth dans le journal de Pernaud.

  • le Bleu le 01/11/2012 à 07h39
    Peut-on considérer qu'un penalty constitue une "occasion de but manifeste" ? Ca pourrait changer la vision des choses.

  • Fier Panpan le 01/11/2012 à 09h22
    je ne vois pas en quoi ?

    Il y'a deux choses dans la décision de l'arbitre : la réparation et la sanction.
    Le pénalty répare l'occasion de but manifeste que l'équipe c'était procurée et qui lui a été enlevée délictueusement
    Le carton sanctionne le joueur qui a tenté de tricher.

  • Henri Désiré Landreau le 01/11/2012 à 10h06
    J'aime bien la dernière phrase de l'article sur Fanni. C'est vrai qu'il devrait avant tout se remettre en question. J'ai l'impression que ce joeur prend des rouges plus souvent qu'à son tour.

  • Rushiferu le 01/11/2012 à 10h42
    Parfait.
    On ne peut plus clair et plus juste.
    Merci M Latta.

  • AKK, rends tes sets le 01/11/2012 à 12h02
    Par contre quand Fanni "avoue" sa faute, je pense qu'il essaye de justifier son geste, de créer une mini polémique, ou je ne sais quoi autour de cet évenement, mais que dans le feu de l'action, ça ne s'est pas déroulé comme cela. J'ai beaucoup de mal à envisager qu'un joueur puisse réfléchir à la sanction possible, les probabilités d'un but sur penalty comparativement aux probabilités d'un but en un contre un, tout cela dans le mouvement qui a dû durer une seconde ou deux (on va dire à partir du moment où il se battre par la passe de Maxwell). Si on ajoute à tout ça le fait qu'il fait un effort (ça ne doit pas vraiment aider à réfléchir...

    Mais après peut-être que je me trompe et que c'était vraiment faute + carton jaune qu'il esperait, et là, c'est différent...

  • magnus le 01/11/2012 à 12h21
    Quitte à vouloir examiner toutes les actions afférentes à ce fait de jeu, je trouve dommage de s'arrêter à "Hoarau aurait pu rester debout" concernant sa chute...car rien n'empêche l'arbitre de mettre penalty-carton rouge à Fanni et jaune pour simulation à Hoarau.

  • magnus le 01/11/2012 à 12h24
    Ou pour sa main, tiens.

  • A la gloire de Coco Michel le 01/11/2012 à 12h34
    Entre le placement de N'Koulou et Hoareau qui se laisse tomber c'est pas Super Green pour Rod.

  • Moravcik dans les prés le 01/11/2012 à 13h17
    Article très juste, notamment sur le fait que l'action dure plusieurs dixièmes de secondes, l'idée qu'on ne peut siffler péno sur une faute qui commence hors de la surface (affirmation qu'on a beaucoup entendu hier soir) étant une complète invention.

    En bref on a effectivement une action très litigieuse, qui oblige l'arbitre à prendre une décision forcément imparfaite. Il en choisit une, il s'agit donc ensuite d'accepter qu'elle soit simplement discutable sans pour autant automatiquement estimer qu'elle est erronée.

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