Un Japon en arrière
Victimes de leur inefficacité offensive et de leur désorganisation tactique en fin de match, les Bleus ont concédé une défaite dont il ne faut pas tirer de conclusions trop alarmistes, même à quelques jours de jouer l'Espagne.
La nalyse : une équipe de France à mi-temps
À la mi-temps, le check-up des Bleus était encore satisfaisant: un bon équilibre, une récupération facile, une possession très à leur avantage, une attaque japonaise inoffensive et beaucoup d'occasions de faire la différence. C'est avant tout parce que celles-ci n'ont pas été concrétisées que le score a finalement mal tourné.
On peut reprocher au 4-3-3 de Deschamps d'avoir ménagé peu de place à la créativité, mais sa cohérence n'est pas en cause: les milieux se sont projetés vers l'avant et les décrochages des attaquants n'ont pas si mal assuré l'animation face à des Japonais qui les serraient de près. Le nombre de corners obtenus et les vagues d'occasions (dans les dix premières minutes, après la demi-heure et l'heure de jeu) infirment la thèse d'un échec tactique.
La seconde période a démarré sur les mêmes bases, les entrées de Jallet, Chantôme et Valbuena n'ayant pas changé la donne, mais c'est peu ou prou après celles de Ribéry et Gonalons (68e minute) que l'ensemble s'est délité et que les Japonais, beaucoup plus entreprenants, ont régulièrement mis en difficulté la défense française. Le remplacement prématuré de Chantôme (par Gomis, 75e) y a peut-être contribué, en dépit du regain d'activité offensive produit par Valbuena et Ribéry.
On a surtout le sentiment que l'entraîneur japonais a parfaitement joué le coup sur le plan stratégique, pressentant que la fin de partie laisserait à son équipe bien plus de possibilités de s'exprimer. Après le passage dans l'axe de Kagawa, ses joueurs ont commencé à trouver des décalages et à provoquer des déséquilibres, s'assurant une possession plus substantielle et enchaînant les phases dangereuses dans les quarante mètres bleus. La différence entre les enjeux pour les deux équipes a fini par servir les visiteurs à la faveur d'un contre éclair qui avait été précédé de plusieurs alertes. Auparavant, les Bleus n'avaient pas su concrétiser la demi-douzaine d'occasions obtenues entre les 70e et 80e minutes.
Compte tenu des aléas de leur implication, amoindrie par le souci de se préserver avant le match contre l'Espagne, le bilan de l'équipe de France est surtout fâcheux au travers du résultat. Le constat de fond n'est pas nouveau: l'animation offensive est passable, et elle n'est pas compensée par une efficacité insuffisante. L'autre inquiétude concerne le prochain adversaire: si les Japonais sont parvenus à déséquilibrer la défense avec un jeu de passes précises et des déplacements intelligents, l'Espagne devrait y parvenir elle aussi...
La question SMS de TF1 complétée
Dans quel club anglais joue Hugo Lloris?
1- Tottenham.
2- Chelsea.
3- Aucun.
4- L'équipe de France.
Les observations en vrac
En annonçant que ce vendredi était le jour de l'anniversaire de Mme Debuchy, Frédéric Calenge a probablement donné l'information la plus inutile de l'année.
Combien Ménez fait-il au 100 mètres? Une quinzaine de crochets.
Giroud a gardé ses sous-vêtements d'Arsenal, c'est ballot.
En ce 12 Octobre 2012, pour la première fois de sa vie, Christian Jeanpierre a dit "Ce n'est pas cadré" au lieu de son traditionnel "c'est non cadré". On croyait que c'était non possible.
Chaque match contre des équipes asiatiques est l'occasion de vérifier que non, l'humour de Michel Leeb n'est pas mort en France, et que l'esprit de Thierry Roland est toujours parmi nous.
"Qui était l'attaquant de pointe en première mi-temps?" La question SMS de TF1 fait désormais appel à une mémoire du football de moins d'une heure.
Hugo Lloris doit s'attendre à ce que Brad Friedel soit titulaire contre l'Espagne.
On sait que l'équipe de France n'est pas très excitante mais une pub sur les problèmes d'érection à la mi-temps c'est un peu excessif, non?
Merci à Humlloriste, emink, lemeu, Lucho Gonzealaise, Sens de la dérision, Troglodyt, vert75, Yoop2804 pour leurs contributions.