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RNK Split, les anars sortent de l'ombre

Créé en 1912 par des anarchistes, le RNK Split est en train de dépasser son voisin historique du Hajduk. Sur le terrain seulement: dans le cœur des Croates, le club des "Rouges" ne vaut pas encore grand-chose.

Auteur : Guillaume Rathelot le 11 Oct 2012

 

 

Quatre à cinq cents spectateurs, pas plus. Ce samedi 15 septembre, le RNK Split conforte sa troisième place du championnat croate dans l'indifférence quasi-générale. Et pour cause: la ville – et avec, toute la Dalmatie – se passionne pour le match du Hajduk, qui se joue au même moment... à l'extérieur. Et pourtant, il semblerait que le destin sportif des deux "frères" splitois s'inverse. Le grand Hajduk, en proie à de graves difficultés financières et éternel deuxième derrière le Dinamo Zagreb, n'y arrive plus. Tandis que le RNK, à savoir Radni?ki nogometni klub (Football club des travailleurs), lui aussi centenaire, revient de nulle part.

 

Premier employeur de Tomislav Ivic en tant que coach (1967/68), et malgré quatre saisons anonymes dans le grand championnat de Yougoslavie, il a longtemps végété dans les divisons mineures. Non sans avoir, entre temps, lancé Ivica Vastic avant son exil en Autriche.

 


Photo RNK Split

 

 


Trois montées en trois ans

Et puis, un patron local du BTP, Slaven Žužul [1] est arrivé: il a comblé la dette du club et a investi chez les "Rouges". C'était il y a quatre ans. Après trois montées successives, le RNK Split accède à la 1.HNL en 2010. Un an plus tard, il dispute le deuxième tour préliminaire d'Europa League contre le finaliste Fulham (0-0, 0-2): son fait d'armes sportif.

 

Hors des terrains, un autre fait d'armes a contribué à construire la légende du RNK: la mort de cent vingt de ses membres, tombés au côté de Tito pendant la Seconde Guerre mondiale face aux raids allemands. En fait, le Radnicki a toujours occupé une place à part sur l'échiquier politique local. Il a ainsi été fondé par des anarchistes et a toujours gardé une image liée à l'extrême gauche et aux ouvriers. "À droite, à gauche, peu importe, on a toujours été contre les gouvernements en place", éclaire Jerko Trogrlic, l'attaché de presse du RNK... lui-même fan du Hajduk.

 

Las, le président Slaven Žužul, qui dissimule une chemise à carreaux bleus blancs rouges sous son costume et s'étonne encore de la venue de journalistes français, assure que nous avons "fait le bon choix". Car le RNK est prêt à sortir de l'ombre. Objectif: l'Europa Ligue (oui, point trop n'en faut: derrière le Dinamo Zagreb, c'est le désert, mais un bon anarchiste se doit de lutter contre l'ordre établi).

 

 


Belle, belle, belle !

L'équipe offre donc un curieux mélange entre jeunes du cru et vieux roublards. Cette année, elle accueille notamment Igor Križanac, champion d'Europe avec le Zenit Saint-Petersbourg, Mirko Hrgovic (ex-Wolfsburg et Kavala), des anciens du championnat norvégien, voire Filip Marcic, passé par le centre de formation des Girondins de Bordeaux.

 

Et Henri Belle. Un attaquant camerounais de vingt-trois ans, coiffé d'une crête jaune, passé par la Suède. Il a été acheté en août à prix d'or (soit 325.000 euros) au NK Istra 1961 malgré des stats faméliques (26 matches, 6 buts). "Là-bas, avant que je vienne, il n'y avait personne au stade. Quand j'y étais, c'était plein. Le pays a été conquis", exagère-t-il à peine. En tout cas, les supporters de Split l'ont déjà adopté ("Belle, belle, belle!", scandent-ils à sa sortie du terrain).

 


Photo Infozona

 

Sauf que celui-ci ne compte pas s'attarder en Croatie. À Split, il assure "être là pour jouer et faire les meilleures stats. J'ai tout le temps devant moi". Un bémol toutefois: "Le championnat croate est trop faible. Ça joue vraiment lentement. Des fois, je m'arrête et je regarde mes coéquipiers jouer, ils font jusqu'à sept touches de balle, c'est incroyable", déplore Belle, qui a décidé de n'utiliser que son pied gauche sur le terrain. Le Camerounais aurait été suivi par Landry Chauvin lorsqu'il entraînait Nantes (2).

 

 

 

Les bad-boys et Shrek

Celui-ci a peut-être été échaudé par la première apparition de Belle avec Istra: victime d'insultes racistes à répétition, il avait "pété les plombs" en frappant un ramasseur de balles, avant d'être expulsé. Ce côté bad boy colle sans doute mieux à la peau des anarchistes du RNK: plusieurs de ses coéquipiers ont récemment connu des petits soucis avec la police (pour des délits liés à la conduite), un journal local osant la comparaison avec le Wimbledon de Vinny Jones.

 

Retour à Split: avant de déménager vers une arène de 9.000 places, à bâtir, le RNK se contente du Stadion Park mladeži (stade de la jeunesse [3]) et ses 4.000 sièges. Qui sonne creux donc, ce samedi, lors de la venue du NK Zadar de l'ancien et éphémère Sedannais Igor Prahic. Le spectacle est à la hauteur de l'affluence. Même la vendeuse de pop-corn, dans des cornets à l'effigie de Shrek, tire la tronche. Les papys en tribune s'extasient comme dans un vulgaire match de CFA 2, alors qu'une poignée d'ultras (les "diables rouges") s'excite sur deux tambours.

 

Les absents auront toutefois raté ce bijou d'Ante Erceg, qui a offert la victoire aux Splitois (3-1). La deuxième place et les rêves d'Europe se rapprochent un peu plus. Et tant pis si ça en dérange certains.

 

 


[1] Patron de Skladgradnja (sponsor maillot du RNK), Slaven Žužul a été entendu l'an dernier par la justice croate, qui enquêtait sur des fraudes intervenues lors de la construction de l'autoroute Rijeka-Zagreb en 2006. Passé par la case prison, il avait auparavant été suspecté dans deux affaires similaires. Il faut dire que son entreprise a connu de graves difficultés financières l'an dernier, licenciant plus de deux cents salariés.
[2] Une information donnée par le joueur qui ne paraît pas si insensée, puisque Chauvin avait fait travailler sa filière croate en recrutant Igor Prahic et Ante Rozic à Sedan.
[3] Jamais achevé, ce stade est creusé entre les tours de la périphérie de Split et les collines calcinées de la ville (un incendie a ravagé plusieurs milliers d'hectares cet été). À seulement 700 mètres du Poljud, l'antre de l'Hajduk. Autrefois, il portait carrément le nom de "stade de la ligue de la jeunesse communiste yougoslave".

 

Réactions

  • le Bleu le 11/10/2012 à 07h44
    Il y a tant de choses incroyables dans le monde à découvrir avec les Cahiers du Football !

    "Hors des terrains, un autre fait d'armes a contribué à construire la légende du RNK: la mort de cent vingt de ses membres, tombés au côté de Tito pendant la Seconde Guerre mondiale face aux raids alliés."

    Aux raids allemands plutôt, non ?

  • la rédaction le 11/10/2012 à 09h32
    Plutôt, oui.

  • Pascal Amateur le 11/10/2012 à 12h36
    Raid is dead, baby, raid is dead.

  • Lucho Gonzealaise le 11/10/2012 à 13h51
    Je comprends enfin d'où vient le nom Radnicki, qu'on croise chez plusieurs équipes de D1 croate.

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