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Never more the Ballack

Passe en retraite – Le peu-aimé Michael Ballack raccroche les crampons, concluant une carrière ponctuée de trophées… et de ratés.

Auteur : Toni Turek le 9 Oct 2012

 

 

Au chômage depuis cet été, Michael Ballack aurait pu continuer. Car l’ex-joueur de Munich et de Chelsea avait quelques pistes. Mais elles l’auraient mené en MLS américaine ou en A-League australienne, deux options pas trop à la hauteur des ambitions du joueur. D’où ce choix d’arrêter après une quinzaine d’années passées au haut niveau, plutôt que d’opter pour une semi-retraite dorée en exil comme Raul ou Del Piero.

 


De Chemnitz à "Neverkusen"

Né à Görlitz, à la frontière polonaise de ce qui est encore la RDA, Ballack débute sa carrière de footballeur très tôt à Karl-Marx-Stadt (Chemnitz). Il y fait sa formation, et comme il affole les tableaux d’affichage, il signe son premier contrat avec le meilleur club local qu’est le Chemnitzer FC. Ses débuts pros en 1995/96 ne sont pas très heureux: s’il rentre régulièrement en jeu, il ne marque pas, et le club rate son maintien en 2. Bundesliga. En 1996/97, Chemnitz ne remonte pas, mais Ballack y marque ses dix premiers buts, est convoqué pour la première fois chez les Espoirs et obtient un transfert à Kaiserslautern, qui fête alors son grand retour dans l’élite.

 

 

 

 

Même s’il n’est que remplaçant chez les "Diables Rouges" entraînés par Rehhagel, Ballack vit avec le FCK une folle saison 1997/98, qui voit le club promu remporter la Bundesliga – le premier trophée de Ballack. La saison suivante le voit obtenir un statut de titulaire et un temps de jeu bien plus important: il dispute trente rencontres en championnat et découvre la Ligue des champions, dont le FCK atteint les quarts. En avril 1999, appelé par Ribbeck, il effectue ses débuts avec le Nationalelf, en amical contre l’Écosse.

 

La carrière de Ballack progresse. Pour quatre millions d’euros, il rejoint à Leverkusen, qui finit régulièrement en haut de tableau. Au Bayer, Ballack donne la pleine mesure de son talent aux côtés des Kirsten, Nowotny, Ramelow et Schneider. Sous le maillot rouge et noir, Ballack effectue trois saisons en Bundesliga et vit autant de campagnes européennes. Hélas sans concrétiser au palmarès. Mais si l’historique triplé de deuxièmes places (BL., Coupe, C1) du Bayer "Neverkusen" 2001/02 est le fait le plus marquant, la première déception était intervenue en 2000, quand Leverkusen avait lâché un titre à sa portée [1]. À défaut de trophées, Ballack accumule de l’expérience et des buts, finissant même en 2002 meilleur buteur du club.

 

 


Second triplé de deuxièmes places

Ballack rallie en 2002 un Bayern qui lui offre l'assurance de remporter des titres et d’avoir un statut d’international. Pari réussi: en quatre années vécues sous le maillot rouge et blanc du Bayern [2], il obtient trois doublés Championnat-Coupe. Mais ses relations avec les dirigeants de la maison bavaroise se dégradent, et Ballack quitte la Bavière à l’été 2006, avec un très bon ratio – pour un milieu – de 62 buts en 157 matches.

 

Ballack ne peut plus progresser en Allemagne. À bientôt trente ans, il porte son choix sur l’Angleterre – où les Allemands sont rares (Hamann, Huth) – et Chelsea. En 2007, son parcours est perturbé par une blessure à la cheville, qui l’éloigne des terrains pour plus de six mois. Il connaît la même poisse qu’à Leverkusen, quand Chelsea aussi finit sur un triplé de deuxièmes places en 2008 (Premier League, League Cup, C1). Et lorsque la chance semble sourire quand les Blues font le doublé Premier League-FA Cup en 2010, Ballack rate la fin de saison sur blessure et n’obtient pas de nouveau contrat.

 

À bientôt trente-quatre ans, Ballack n’est plus au sommet de sa forme ni de son talent. Seul le Bayer Leverkusen croit en son ancienne gloire et le fait revenir pour deux ans, espérant profiter de son expérience. Le résultat déçoit: peu après son retour, Ballack est encore blessé, et après une longue absence, ses performances restent moyennes. Et "Vizekusen" n’est toujours pas champion. Logiquement, Ballack se retrouve sans club au terme de son engagement. Et cette fois, sans piste pour rester dans l’élite européenne.

 

 


B(al)lack cat

Cette retraite contrainte fait écho à sa retraite internationale, elle aussi subie, quand il a été évincé du Nationalelf. Pourtant, Ballack a longtemps été incontournable dans la Mannschaft. Lors de l’Euro 2008, il sauve l’équipe avec le seul but du match contre l’hôte autrichien. Lors du Mondial 2002, il est le buteur doublement décisif en quarts contre les USA et en demi contre la Corée du Sud et, avec Oliver Kahn, l’un des rares Allemands à évoluer au top-niveau mondial, ce qui lui permet de devenir la star du groupe. À la retraite de Kahn, il est logiquement promu capitaine de l’équipe nationale – un statut conservé durant cinq ans. Meilleur joueur de l’équipe, capitaine, buteur prolifique et adroit des deux pieds: Ballack avait tout pour réussir.

 

 


Chelsea-Barcelone, mai 2009 (le match du "Fucking Disgrace" de Didier Drogba)

 

Mais côté international aussi, la poisse a poursuivi le natif de Görlitz. Une poisse collective, quand l’Allemagne bute sur l’Espagne en finale de l’Euro 2008, ou craque à la fin des prolongations contre l’Italie en demi-finale de la WM 2006. Une poisse plus personnelle aussi, quand Ballack prend en demi-finale du Mondial 2002 un jaune qui le prive de la finale contre le Brésil [3], ou quand il doit déclarer forfait pour le tournoi sud-africain sur blessure.

 

 


Tête à claques

Certains diront que Ballack a mérité ces échecs, car si le joueur a été l’un des plus brillants de son pays en son temps, son ego XXL l’a conduit à des comportements difficilement tolérables pour une diva sur le retour. Citons son arrivée à Chelsea, où Ballack obtient son numéro 13 fétiche aux dépens d’un Gallas qui le porte depuis cinq ans. Et son départ de Chelsea, causé par son insistance à obtenir un contrat de deux ans, quand le club ne lui en proposait qu’un. Ballack se distingue aussi à Leverkusen: pour le premier match depuis son retour au club, il prend le ballon pour tirer un penalty à la place du tireur désigné…

 

Ballack, ça rime avec tête à claques, et ce n’est pas Podolski, qui gifle son capitaine au cours d’un match au Pays de Galles pour une remarque peu goûtée, qui dira le contraire. N’oublions pas non plus le clash de 2010, lorsque Ballack critique Lahm le jour du mariage de celui-ci, parce que le latéral du Bayern a osé affirmer qu’il souhaitait conserver le brassard de capitaine de la Mannschaft après le Mondial. Après ses déclarations, Ballack n’a pas le soutien total escompté, et Löw ne l’appelle pas pour les rencontres amicales d’après-Mondial, préférant s’appuyer sur la génération montante des Schweinsteiger, Khedira et Kroos. Vexé, Ballack dédaigne l’offre faite de jouer deux matches d’adieu qui lui permettraient d’atteindre le seuil des cent sélections, qualifiant cette idée de "farce".

 

Si les louanges convenues ont salué l’annonce de sa retraite, il est douteux, vu son palmarès international et surtout son caractère, que Ballack reste longtemps dans les mémoires comme une des légendes du football de l’Allemagne réunifiée...

 


[1] En 1999/2000, Leverkusen comptait trois points d’avance sur Munich avant l’ultime journée. Munich battant Brême, quand les banlieusards munichois d’Unterhaching surprennent Leverkusen (2-0… avec un csc de Ballack), c’est Munich qui gagne son seizième titre à la différence de buts (+45, contre +38 pour Leverkusen).
[2] Pour la petite histoire, Ballack aura côtoyé au Bayern deux ex-coéquipiers de Leverkusen (les Brésiliens Zé Roberto et Lúcio) et un autre footballeur né à Görlitz (Jens Jeremies).
[3] Les avertissements n’étaient alors pas annulés après les quarts de finale.

 


Le palmarès de Michael Ballack, le "Vizemeister" (vice-champion), de 2002 à 2008

En club
4 titres en Bundesliga (1998, 2003, 2005, 2006) – 4 places de dauphin (2000, 2002, 2004, 2011)
3 DFB-Pokal (2003, 2005, 2006) – 1 finale perdue (2002)
1 DFB-Ligapokal (2004)
1 titre en Premier League (2010) – 2 places de dauphin (2007, 2008)
3 FA Cup (2007, 2009, 2010)
1 FA Community Shield (2009) – 2 défaites (2006, 2007)
1 League Cup (2007) – 1 finale perdue (2008)
2 finales perdues de Champions League (2002, 2008)

 

En sélection
Finaliste et membre de l’équipe FIFA au Mondial 2002.
Troisième et membre de l’équipe FIFA au Mondial 2006.
Membre de l’équipe UEFA à l’Euro 2004.
Finaliste et membre de l’équipe UEFA à l’Euro 2008.
Troisième à la Coupe des Confédérations 2005.
98 sélections (n°11), 55 fois capitaine (n°2), 42 buts marqués (n°8) dont 15 pour le 1-0.
 

Réactions

  • Lionel Joserien le 09/10/2012 à 10h36
    Merci pour l'article, très intéressant. Jamais aimé ce joueur, mais il avait vraiment un jeu de tête hors norme, une sorte d'André Ayew allemand du pauvre.

    Juste une remarque, il me semble que la suspension pour la finale de la coupe du monde 2002 ne tenait pas du tout de la poisse, mais plutôt d'un sacrifice pour couper une contre-attaque extrêmement dangereuse en fin de match.

    Ballack, Jeremies, Kahn, Liza, Effenberg, Matthaus...devait vraiment y avoir une ambiance guillerette dans le vestiaire du Bayern.

  • Ba Zenga le 09/10/2012 à 10h40
    Pareil, merci pour l'article mais qu'est-ce que je ne peux pas me le blairer, ce joueur. Sans doute le pire ever pour moi.

  • Tonton Danijel le 09/10/2012 à 10h46
    Toni non plus n'en est pas fan, c'est dire l'effort qu'il a dû fournir pour l'hommage... Heureusement en légende de la réunification il reste Matthias Sammer (qui va jusqu'à nous faire une Leonardo en allant à la direction du Bayern, lui l'historique défenseur de Dortmund).


    "Ballack, Jeremies, Kahn, Liza, Effenberg, Matthaus...devait vraiment y avoir une ambiance guillerette dans le vestiaire du Bayern." Robben et Ribéry, maintenant... FC Hollywood, qu'on vous dit!

  • Pascal Amateur le 09/10/2012 à 11h44
    Bon, voilà, j'ai enlevé mon poster dans ma chambre.

  • Sens de la dérision le 09/10/2012 à 12h01
    Il a un palmarès poulidorien aussi impressionnant que son palmarès classique !

  • A la gloire de Coco Michel le 09/10/2012 à 12h49
    Quelle est la différence entre 'Nationalelf' et 'Mannschaft' (s'il y en a une) ?

  • Nicaulas le 09/10/2012 à 13h09
    Les spécialistes me corrigeront si je dis une connerie, mais:

    Nationaelf = le onze national

    Mannschaft = l'équipe

    Le premier terme est plus utilisé en Allemagne, le deuxième à l'étranger (Mannschaft est un raccourci abusif pour Fußballnationalmannschaft = l'équipe nationale de football)

  • A la gloire de Coco Michel le 09/10/2012 à 13h58
    Merci !

  • Carlos Alberto Riera Pas le 09/10/2012 à 16h04
    Il ne m'a jamais laissé l'impression de quelqu'un d'antipathique ce garçon...

  • Lucho Gonzealaise le 11/10/2012 à 14h01
    Pour être précis, en 2002 et 2008, ses clubs font un triplé de deuxièmes places, mais lui réussi à chaque fois le quadruplé, avec ses finales perdues en sélection.

    Pour 2002, il me semble qu'il marque son but en sachant qu'il était suspendu pour la finale.
    Il prend le carton à la 71e, marque à la 75e. Ce qui rend son but d'autant plus mémorable donc.

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