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Isabey Road

Passe en retraite – Venu tardivement de la Ligue 2 et des rigueurs de la Franche-Comté, Mickaël Isabey laissera un beau souvenir de footballeur.

Auteur : Christophe S. le 1 Oct 2012

 

 

Né près de Pontarlier dans le Haut-Doubs, le 20 février 1975 par un hiver sibérien comme seule la région peut en connaître [1], Mickaël Isabey était destiné à intégrer le centre de formation du FC Sochaux Montbéliard, mais il n’en fut rien. À vingt-et-un ans, il joue en effet sous les couleurs du Besançon Racing Club, en National. Conscient qu’il ne vivra pas du foot mais décidé, tout de même, à faire carrière dans le milieu sportif, il prépare en parallèle un DEUG de moniteur municipal de sport.

 


Des débuts dans l'anonymat

Repéré par Jacky Nardin et Faruk Hadzibegic, Mickaël Isabey est aussi convoité par Châteauroux, qui joue aussi en D2. Le choix du cœur prime: le joueur rejoint les rangs sochaliens à l’été 1997. Remplaçant pour le premier match de la saison, il entre en jeu à la 75e minute et commence sa carrière sochalienne par une large victoire 4 buts à 1 face à Martigues. Quelques mois plus tard, il retrouve cet adversaire pour le match de la montée en première division. À 1-1 à la pause, Jean Fernandez prend la décision de faire entrer Mickaël Isabey, qui entre aussi dans l'histoire du club en marquant le but de la victoire et en offrant un retour en Première division au club doyen de l'élite [2].

 

 

La saison suivante, les mauvais résultats du club doubiste poussent Hadzibegic puis Anziani à se passer du milieu de terrain virevoltant. Il essaie de partir à la trêve à Valence mais son transfert est refusé par la DNCG, et finit la saison avec la réserve pendant que l'équipe première échoue à se maintenir. De retour en D2, le club –présidé par Jean-Claude Plessis depuis l’hiver 99 – veut reconstruire une équipe avec des joueurs expérimentés (Jean-Michel Ferri arrivé de Nantes) et sa jeunesse du centre de formation (Frau, Ljuboja). N’étant ni l’un, ni l’autre, Isabey est prêté à Besançon, toujours pensionnaire de National. Il y retrouve ses anciens amis et… un statut de semi-pro qui l’oblige à tenir un emploi à mi-temps dans un Crédit Agricole local.

 

Il retrouve cependant du temps de jeu (33 matches) et participe à un beau parcours en Coupe de France. Le BRC élimine le grand RC Lens en 32e de finale, 2-1), mais se fait sortir au tour suivant par un autre pensionnaire de D1, Strasbourg, au terme d'une séance de tirs aux buts qui le voit rater le sien…

 

 


Le retour gagnant

En 2000/01, Sochaux est toujours en D2 mais possède un groupe (Frau, Pedretti, Santos, Meriem) qui tourne bien et dont l’ambition est bel et bien de remonter en D1. Jean Fernandez réintègre Isabey dans une stratégie où sa vitesse et son jeu tourné vers l’avant ont toute leur place. Il dispute 24 matches et inscrit 4 buts. Le club survole la saison et s’offre une montée en D1 et un titre de champion de D2 en guise de cerise sur le gâteau.

 

L’équipe de 2001/02 change peu. Sa solidité défensive construite en D2 et sa jeunesse dorée lui valent une huitième place, qualificative pour l’Intertoto. Isabey participe à 26 matches et inscrit son premier but en D1 contre l'OL, futur champion. L’ironie veut que, malgré sa taille de Jockey (1,69m), ce soit d’une magnifique et aérienne tête plongeante qu’Isabey entre dans la cour... des grands. Il confirme son statut d’élément essentiel du groupe. Le club termine la saison 2002/03 à la cinquième place, et accède à la finale de la Coupe de la Ligue, perdue contre l’AS Monaco de Didier Deschamps. Ce n’est que partie remise pour les Lionceaux.

 

En 2003/04, la coupe de l'UEFA offre des rencontres prestigieuses: Sochaux se débarrasse facilement de Dortmund au deuxième tour (2-2 puis 4-0 à Bonal), sans Isabey resté sur le banc. Contre l’Inter de Milan, il est titulaire dans une équipe qui tient tête aux Italiens à San Siro (0-0), mais est éliminée par le 2-2 concédé à domicile. Le plus beau reste à venir en finale de la Coupe de la Ligue contre le FC Nantes, qui emmène les deux équipes jusqu'à la séance des tirs au but. Celui d'Isabey est arrêté par Landreau. Il reste prostré dans son coin, mais quelques instants plus tard, le gardien nantais tente une malheureuse Panenka que Richert stoppe sans avoir bronché de sa ligne de but. le FCSM termine encore le championnat à la cinquième place. Avec 5 buts et 36 matches dont plusieurs avec le brassard de capitaine, Isabey justifie son statut de cadre exemplaire de l’équipe.

 

 


Coupe de France 2007 : La cicatrice

En 2004/05, Sochaux a son ticket pour la coupe de l'UEFA. Le brassard de capitaine ne quitte plus Isabey. Grâce à la nouvelle formule de la C3, Sochaux se retrouve dans la poule de qualification de Newcastle et du Sporting Portugal. Mickaël mène le groupe corrigé à domicile par des Anglais réalistes (0-4). Il est encore le capitaine d’une équipe revancharde et victorieuse sur le terrain des Portugais (0-1), avant l'élimination par Panathinaikos en seizièmes de finale.

 

Isabey dispute 37 matches (un but) de la saison de L1, un peu plus compliquée que les précédentes. Les Jaune et Bleu termineront à la dixième place, voient Bijotat remplacer Lacombe, en partance pour le PSG, et conserver un rôle de titulaire à Isabey. L’équipe flirte pour la première fois depuis sa remontée avec la relégation et sa quizième place en fin de saison a raison de Bijotat. Alain Perrin redonne des couleurs au club sans changer le statut d'Isabey. Il mène l’équipe à une septième place en championnat, et surtout en finale de la Coupe de France, que le club n’a plus remportée depuis 1937. Malheureusement, une querelle entre Isabey et Perrin, probablement née lors de la demi-finale contre Monceau-les-Mines, aura des conséquences particulièrement cruelles pour le joueur. Perrin a le dernier mot et exclut Isabey de la feuille de match, qui ne sera que spectateur de la victoire du FCSM sur l’OM (2-2, 4-5 TàB). Tous les supporters du club et du joueur se souviendront de lui, en costard cravate, versant des larmes sur la pelouse du Stade de France. Des larmes d’une tristesse que Richert ne réussira pas à réconforter, et une ligne dans son palmarès que le joueur doit regarder avec amertume.

 

 


"Tous mes potes sont partis, moi je reste à Sochaux. Je n'ai pas joué la finale de la Coupe de France. Et en plus, je ressemble à Jean-Jacques Goldman. Merde!"

 

 


Les diplômes avant la fin

Le départ de Perrin ouvre une saison de transition pour le FC Sochaux. Mickaël Isabey reste un joueur référent sur qui peuvent s'appuyer les différents entraîneurs qui se succèdent sur le banc doubiste: Hantz, Ruty puis Gillot. La saison 2008-09 est sa dernière à Sochaux. Gillot inscrit le groupe pro dans un schéma où les jeunes pousses du centre de formation (Martin, Boudebouz) ont leur place et qui renvoie Isabey sur le banc, dont il sort que comme "joker de luxe". Il tournera la page FCSM sur une saison de 27 matches joués en championnat.

 

Dès Juin 2009, il rejoint Dijon, pensionnaire de L2, dont l’entraîneur, Faruk Hadzibegic, celui-là même qui l’avait repéré à Besançon, est partant, remplacé par Carteron. Il s’intègre bien au groupe, plait aux supporters (il est élu à plusieurs reprises joueur du match), mais n'est pas un titulaire indiscutable. Sentant la retraite approcher, le joueur prépare le diplôme d’entraineur de football à Clairefontaine, qu’il obtient en juin 2009. Dijon, neuvième, reste en L2 la saison suivante, qui sera la dernière de Mickaël, malgré une accession dans l'élite qu'il ne retrouvera pas. Son contrat est résilié d’un commun accord le 13 octobre 2011.

 

Presque un an plus tard, en août dernier, Mickaël Isabey annonce sa retraite à trente-sept ans. La nouvelle n’est pas stupéfiante pour ceux qui l’apprécient, mais elle leur laisse un sentiment de nostalgie. Prouvant, s’il le fallait, qu’un état d’esprit et un dévouement à son club suffisaient à satisfaire un public, au-delà des performances et du palmarès.

 


[1] Aucune recherche sur les températures à Pontarlier ce jour-là n’a été entreprise, mais le pari est pris que le thermomètre ne dépassait pas le 0°C.
[2] 65 participations, cette saison 2012/13 comprise.

 

 

BONUS : LA CHANSON DU FROMAGE

 

 

Réactions

  • Gouffran direct le 01/10/2012 à 02h23
    C'est touchant. Je ne connaissais pas l'anecdote de la Coupe de France. Que c'est dur d'être privé de grand rendez-vous comme ça...
    Un vrai bon chti gars.

    Merci pour ce portrait.

  • magnus le 01/10/2012 à 09h31
    La première fois que j'ai entendu l'expression "plat du pied, sécurité", c'était de sa bouche.

  • Tonton Danijel le 01/10/2012 à 10h19
    Cet hommage est le moindre qu'on devait à un joueur qui a évolué trop tôt pour pouvoir postuler au ballon d'eau fraîche. Et je ne retrouve plus la vidéo de la conférence de presse où il laisse sa fille chanter devant un parterre de journalistes trouvant cela très mimi.

    Par contre, j'avais pas noté qu'en réalité, Isabey a les yeux marrons.

  • animasana le 01/10/2012 à 10h52
    La chanson du fromage avec lilouen conference de presse a 6'33 et 7'14

    lien

  • Brrrou le 01/10/2012 à 11h03
    Bel hommage pour un mythe du club.

    Pour revoir quelques-uns de ces buts (contre Martigues, contre Lens avec Besançon, tête plongeante contre Lyon...), petite compilation : lien


    Juste quelques inexactitude dans l'article. Le tir au but manqué contre Nantes en finale de la coupe de ligue est arrêté par Landreau (et non passe à côté, lien), et en 2004/2005, le club est éliminé par l'Olympiakos et non Panionos (l'élimination contre ses derniers se produira en 2007/2008)

  • LLBB1975 le 01/10/2012 à 12h02
    Je suis étonné que certains membres d'EVECT n'aient pas encore réagi. Il me semble que le sieur ISABEY n'ai jamais été apprécié du côté du chaudron.

  • Licha Sauvage le 01/10/2012 à 12h24
    Super article pour un type super. À noter que lui et Juninho ont marqué leur premier but en D1 dans le même match.

    LLBB : j'ai du mal à concevoir qu'un mec comme Isabey ne puisse pas être apprécié par les supporters verts. Quel passif a-t-il avec vous ?

  • Sens de la dérision le 01/10/2012 à 12h38
    Je pense que c'est parce qu'il est sympathique. Ce qu'on ne pourrait dire, en toute bonne foi, d'un membre d'EVECT.

  • LLBB1975 le 01/10/2012 à 13h47
    Je crois qu'on a encore en travers de la gorge l'élimination en 1/4 ou en demi de la coupe de la Ligue. Mais, faudrait voir avec Yoop qui vous dira cela mieux que moi. Ou grognon. ou Lubo.

  • Koller et Thil le 01/10/2012 à 19h17
    Ah tiens, j'étais persuadé qu'il avait placé un lob sur la barre lors de la finale contre Marseille. Comme quoi, même absent, il était un peu présent.

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