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Parc life

Ambiance – Le Parc des Princes résonne encore, mais surtout de la ferveur disparue. C'était dimanche soir, porte de Saint-Cloud.

Auteur : Raphaël Cosmidis le 28 Août 2012

 

 

PSG-Bordeaux. Pas de tifos, pas de banderoles. Pas de tympans brisés, pas de voix cassée. Juste un souvenir morcelé, abîmé par un présent si différent qu'il fait douter de l'existence du passé. Le changement est trop brutal pour permettre les comparaisons. Et pourquoi comparer? Le Parc que j'ai connu et celui que je ne reconnais pas n'ont rien à voir, hormis leur emplacement géographique.

 

Comme si deux mondes parallèles s'opposaient, le premier où le Parc brille, le second où les joueurs tentent de scintiller, acteurs principaux. Ce ne sont pas deux mondes, seulement deux temps. Pré-Leproux / Qatar, post-Leproux / Qatar.

 

 


Ne me quitte pas

Ma première visite au Parc des Princes remonte au début des années 2000. Un obscur PSG-Nantes qui ne marqua pas l'histoire. Puis la visite devint plurielle, amoureuse. On venait voir le Parc, pas les joueurs (qui eux à l'époque, ne faisaient pas clairement rêver – ils n'en avaient pas besoin et personne ne leur demandait). Un stade rempli. Rempli de tout le monde, rempli de n'importe qui.

 

De moi, simple supporter qui avait pour habitude d'entonner les chants des virages lorsqu'ils montaient. Pas initiateur. Collaborateur ému d'une atmosphère brûlante d'énergie. Assis en tribune Paris, admirateur des affrontements de décibels entre ultras de Boulogne et d'Auteuil. Les acteurs, c'étaient eux. L'échauffement, c'était le leur.

 

Tous les novices, plus ou moins jeunes, levaient le doigt, le pointaient vers les virages et interpellaient leur père, leur frère, leur pote, qui répondaient avec la fierté du "déjà-venu" et un sourire satisfait, sachant que les nouveaux étaient déjà séduits. Le Parc les avait adoptés, sans leur laisser la chance de résister. Enlevés, victimes d'un syndrome de Stockholm plus que jamais conscient.

 

Un PSG-Sedan pouvait se transformer en un voyage psychédélique à travers les tifos multicolores et les fumigènes, les yeux fixés sur ces gens associés dans un seul but: marquer leur territoire, marquer le club, marquer les autres, crier, chanter, se perdre dans ses derniers restes de voix et surpasser l'extinction alors que Bernard Mendy envoyait un énième ballon sur le périphérique. À vrai dire, tout le monde s'en foutait.

 


« Et il est mort le Parc des Princes »

"Et il est mort..." C'est ce qu'un jeune supporter chantait à côté de moi à intervalles réguliers. Sûrement à peine entré au lycée, il se tournait vers Auteuil (nous étions en tribune G) pour chanter et vers nous et le reste de la tribune Paris pour gueuler sa nostalgie. Qu'elle soit factice ou pas importe peu. Il gueulait, là, seul, à l'endroit où les Authentiks faisaient danser la septième lettre de l'alphabet.

 

Le Parc des Princes n'est pas mort, non, il est là, ressuscité dans une forme beaucoup moins envoûtante que sa précédente. "Le Parc est mort, vive le Parc". Le successeur chante moins fort, moins souvent, moins bien. Il agite des drapeaux distribués par le club, ne déplie pas de toiles gigantesques. Il a connu sa gentrification, les prix sont exorbitants: quarante euros pour une place en quart de virage. Mais le stade est plein, contrairement à la dernière saison de Robin Leproux.

 

Avec Ibrahimovic, Pastore et consorts, plus facile d'attirer les occasionnels. Les nouveaux résidents des virages essaient bien de sauver l'héritage, ils n'ont simplement pas le talent de le faire vivre. Pas la chance non plus, avec cet État terrorisé par les "groupes", les "organisations".

 

Les tribunes ne sont plus une association d'individus mais un attroupement. Difficile de communier. En dehors des sifflets à la mi-temps puis à la fin du match et des soupirs collectifs lors des passes ratées. Le public ne semble être synchronisé que pour se plaindre. Fini la psychologie inversée: lors de la mauvaise période d'Erding, le Parc chantait son nom après ses occasions ratées.

 


« IBRA, IBRA, IBRA ! »

Les néo-Parisiens n'ont plus le droit à l'indulgence ni à l'amour non remboursé. Qu'ils soient bons, ou on les huera. Réflexion très pertinente de @MichelPanini sur Twitter: "Avant, un spectateur venait au stade pour voir l'ambiance des tribunes, et acceptait d'assister à un spectacle médiocre sur le terrain. Maintenant que le supportérisme est voué à disparaitre pour des raisons économiques, l'attraction doit venir des joueurs sur le terrain."

 

Unique chant repris vraiment à l'unisson, "Les Bordelais sont des salauds" aura retenti quelques fois pour calmer les ultras girondins, sentant bien qu'avec un moment de faiblesse parisien, ils pourraient se faire entendre. Dans ces gradins orphelins de leurs ténors, l'inspiration ne peut venir que du terrain. Sur un corner, Zlatan et Mickaël Ciani eurent un petit accrochage.

 

À peine après en avoir pris connaissance, et pour accompagner le Suédois dans cette intimidation mutuelle, le Parc aboya "IBRA, IBRA, IBRA!" provocant un vacarme pour une fois assourdissant. L'ego et la stature d'Ibrahimovic sont tels qu'ils peuvent ramener l'esprit perdu de la Porte de Saint-Cloud. Seuls les grands inspirent la grandeur. Ils ne sont plus en tribune, désormais ils foulent la pelouse.

 

Si les Qataris souhaitent toujours voir l'ambiance dont ils n'ont jamais été témoins (Nasser Al-Khelaifi avait déclaré vouloir un retour progressif des Ultras), ils devraient recruter Pelé et Maradona. Le Parc redeviendra peut-être fou.
 

Réactions

  • Gouffran direct le 28/08/2012 à 05h55
    Belle émotion. Sincère. Moi c'est le PSG de 1994-1996 (et le Parc bien-sûr) que j'aimais bien.
    Après ce fut une autre histoire. Faudrait pas passer sous silence les pétages de plomb, violences, racisme, implications politiques, appropriation/ racket des tribunes, menaces, caillassages, luttes internes entre factions rivales, jets de sièges et autres projectiles, promesses non tenues de viol collectifs sur plusieurs femmes/mères/soeurs d'arbitres...
    Ah c'était la belle époque!

  • Captain Rai le 28/08/2012 à 08h14
    Si les années 2000 n'étaient belles qu'en tribunes, les 90's avaient comme avantage d'avoir aussi une vraie équipe sur le terrain.
    Certains mettront en avant les dérapages sur-médiatisés par la place Beauvau et des organes de propagande hostiles aux méchants supporters limite terroristes, néanmoins c'est durant cette période que le stade c'est fait un nom qui faisait perdre les moyens à ceux qui devaient si rendre.
    Triste de constater qu'on prit pour des vieux cons quand on évoque une période que les moins de vingt ne peuvent même pas imaginer (les sites de vidéos ne rendant que l'image et le son et pas les vibrations) la Bohème...

  • Tetsuo Shima le 28/08/2012 à 09h02
    Tiens c'est marrant, j'ai connu exactement la même période que l'auteur du texte.
    Mon premier match du PSG était un PSG/Nantes en 2000 ou 2001 et je suis abonné depuis la saison 2001/2002.

    Il y a quelque chose qui me gêne énormément, c'est de parler de période pré-Leproux / Qatar, post-Leproux / Qatar.
    Je parlerais plutôt de période pré-Yann Lorence, post-Yann Lorence, histoire de remettre les choses dans leur contexte.

    Des grands moments il y en a eu mais j'ai tout autant de mauvais souvenirs : les insultes en Boulogne et Auteuil, ça a duré plus que 2-3 matchs, hein ?
    Les insultes parfois très violentes envers les proprios successifs, envers aussi les supporters adverses, c'était monnaie courante, les violences aux abords du Parc aussi.

    Les encouragements pour Erding quand il ratait une action, je dis pas que c'est jamais arrivé mais il s'est fait largement conspué aussi, et pas seulement depuis les latérales !

    Le soutien indéfectible envers l'équipe tient aussi plus du mythe que d'autre chose : grèves des encouragements, les fameux "une équipe à Paris !", etc. cela vient bien des virages aussi.

    Dans le genre une chose m'avait choquée, c'est que Cayzac à l'époque soit obligé d'aller voir les supporters pour demander l'union sacrée quand on a failli être relégués, j'avais trouvé ça incroyable mais moins que la réaction des groupes d'ultras qui à la fin de la saison s'étaient gargarisés sur le thème du "vous avez vu ? même quand ça allait mal on a quand même encouragé l'équipe et le PSG s'est maintenu grâce à nous !".

    Après on peut toujours critiquer le plan Leproux, hein ? Notamment parce que si les problèmes avaient été pris en amont, notamment par les pouvoirs publics, on n'en serait jamais arrivés là.

    Un dernier point. Si les gens ne venaient pas voir un match de foot au stade, s'ils ne voulaient que chanter, ils auraient peut-être mieux fait de monter une chorale, non ? ou un spectacle pyrotechnique ?

  • Tonton Danijel le 28/08/2012 à 10h19
    Si vous les avez ratées, voici les banderoles qui ont valu des applaudissements aux ultras bordelais:

    lien

  • Yapéno le 28/08/2012 à 10h22
    Mes souvenirs sont encore bien plus anciens (seconde moitié des années 70), à l'époque où le public du Parc était bon enfant, comme sur un terrain de rugby au fin fond du Gers, où Hechter était un dieu vivant et Dahleb son prophète.
    Un PSG fantasque, capable de se prendre de belles branlées à domicile (Nice 0-3, 1977) mais aussi d'atomiser certains adversaires (5-0 au Laval de Kéruzoré/Le Millinaire, 8-2 contre Troyes...).
    Je n'y suis pratiquement plus retourné après la venue de Strasbourg (futur champion, 1979), m'étant retrouvé seul avec mon gamin de 5 ans au milieu d'une bande de jeunes loubards menaçants qui m'ont forcé à quitter l'enceinte avant la fin du match.

La revue des Cahiers du football