Après les matches amicaux à moitié joués, les matches amicaux joués à moitié. Il fallait consumer sa réserve d'enthousiasme au cours d'une première période enflammée, la seconde n'ayant pas ressemblé à grand chose: on a même pensé, à la reprise, que l'entraînement se poursuivait, mais en inversant les rôles de l'exercice d'attaque-défense. Il n'avait même fallu qu'un quart d'heure pour atteindre le score définitif, et quinze secondes à M'vila pour désigner le fait du match en s'infligeant une entorse sur son deuxième ballon.

La nalyse

Leur avantage acquis, les Bleus ont assis leur domination sans toujours convertir les situations dangereuses en occasions très nettes (tentative de Madjer de Benzema et tir de Malouda, presque consécutivement – 40e). La bonne animation a produit des combinaisons intéressantes pour pénétrer sur toute la largeur de l'attaque, mais la conclusion a souvent été décevante, avec beaucoup de centres à blanc et des tirs contrés ou non cadrés. Pour achever de dégriser, il faudra aussi souligner que la Serbie aura été d'une rare médiocrité durant ces quarante-cinq minutes.

Du côté ensoleillé de la rue, il y aura donc eu ce jeu plaisant et (trop vite) efficace, avec un équilibre global bien plus satisfaisant que face à l'Islande et des relations beaucoup plus spontanées entre les joueurs. En dépit des changements, le dispositif en 4-3-3 est resté très sensiblement le même, avec Alou Diarra, Cabaye et Malouda aux pointes du triangle incliné cher à Blanc. Le système a profité au vétéran de Chelsea, à la fois très axial et en soutien à gauche – côté que Clichy et Ribéry ont bien animé –, mais aussi à ce dernier. Les joueurs offensifs sont régulièrement redescendus chercher les ballons sans se marcher sur les pieds, et les permutations ont été relativement harmonieuses tout en permettant plus de variété. Il a manqué de la présence aérienne et un peu de flair pour obtenir une victoire plus nette. La défense renouvelée aux trois quarts n'a pas souffert, mais ce match peut difficilement avoir valeur de test compte tenu d'une adversité aussi dilettante.

La conclu

Les matches de préparation sont des énigmes que les matches de compétition résolvent rétrospectivement. À ces occasions, les compositions ressemblent à un assemblage de deux puzzles, mêlant les joueurs alignés pour dégager un onze type et les autres désignés pour effectuer un tour de piste. Sans que l'on sache si le sélectionneur laisse une vraie chance à ceux qui flamberaient. La logique serait que Laurent Blanc fasse la synthèse mardi contre l'Estonie, mais elle va peut-être être perturbée par une autre figure traditionnelle lors de ces périodes: la blessure qui change tout. Spécialiste de la guérison spontanée avec Rennes, M'vila sera peut-être remis pour France-Angleterre, mais dans le cas contraire, il faudra revoir les plans avec une option majeure en moins.

Les observations en vrac

S'il fallait virer un mec détesté qui ne touche plus une bille, que fait encore Patrice Evra dans le groupe?

Clément d'Antibes, avec sa banderole de deux mètres de haut, il faudrait qu'il se calme un peu.

C'est encore sur le côté droit que Nasri est le moins chiant.

C'est ballot de décocher tous ces centres pour Giroud avant qu'il ne soit sur le terrain.

"Il s'est régalé, il a été bien alimenté Giroud." À ces mots de Christian Jeanpierre, André-Pierre Gignac s'est réveillé en sursaut devant sa télé.

Ben Arfa est vraiment trop fort: "Comme tous les autres joueurs sortis avant lui, Florent Malouda, auteur d'un superbe but, est remplacé par Hatem Ben Arfa." (lequipe.fr)

Les gars

Aussi peu inquiété que possible (au mieux par des tirs cadrés mais inoffensifs, hormis un coup franc puissant dévié en corner – 48e), Lloris a apporté sa touche avec un crochet audacieux devant l'attaquant (77e).

Un appel et un bon centre qui pousse le gardien à la faute: Clichy a pris une part importante dans l'ouverture du score. Il n'est pas forcément moins fantaisiste qu'Évra, par moments, mais son match a été autrement plus convaincant que celui de son concurrent samedi dernier. On portera au crédit de Réveillère sa récupération de balle décisive sur le but de Malouda et une flopée de centres de qualité auxquels ses partenaires n'ont pas rendu justice.

Un joli tacle pour couper une trajectoire dangereuse a lancé son match à la 13e minutes: concentré et incisif, Koscielny est intervenu avec autorité pour éteindre dans l'œuf les rares velléités offensives serbes. Une vilaine faute à l'entrée de la surface (non sifflée), un beau retour défensif: Mexès a fait du Mexès d'emblée, avant de connaître un match tranquille.

Alou Diarra attire encore les vannes, mais il a réalisé un match sérieux, sans toutefois réduire les craintes quant à une éventuelle absence de M'vila. Cabaye s'est résolument porté aux avant-postes, pour presser ou participer aux actions offensives, sans craindre de dégarnir l'entrejeu. Trois tentatives de tir, successivement contrée, déviée et captée par le gardien.

Malouda, tranquillou, a rappelé qu'il n'était pas juste un complément d'effectif, qu'il avait de la bouteille mais aussi du ballon. Crédible en quasi-meneur dans l'axe, il a eu une influence majeure, résumée par sa réjouissante patate, et aurait même pu doubler son compte (reprise de près, 40e).

Ribéry a parfois cafouillé, mais c'est peut-être sous l'effet d'une légère euphorie puisque, de nouveau buteur, il semble renaître enfin. À l'origine de son propre but, il est aussi au cœur des actions françaises les plus chaudes: deux centres en retrait consécutifs (29e), un une-deux en pleine surface avec Benzema (40e). Plus utile sur le flanc droit que dans l'axe, Nasri n'a pas eu d'inspirations fulgurantes, mais il a contribué à la qualité technique générale et placé un bon tir, trop croisé (25e).

Benzema n'a pas été le plus à l'aise dans ce schéma tactique. Il a dû batailler pour se faire une place et trouver quelques espaces pour passer, mais n'a pas été efficace quand il y est parvenu: duel perdu (14e), tir contré (32e), talonnade un peu présomptueuse (40e). Il a été bien plus convaincant, finalement, dans le rôle du relai d'attaque, trouvant assez bien ses coéquipiers dans les petits périmètres.

Les remplaçants ont peiné à exister dans un match qui s'était délité avant même leurs entrées. Ben Arfa et Ménez ont été brouillons, Giroud sevré de ballons. Martin s'en est mieux sorti avec de bonnes impulsions vers l'avant et Rami n'aura pas eu à puiser dans ses réserves.

Vu du forum

=>> BIG - 21h14
J'ai sérieusement cru, au bout de trente secondes, que le destin avait envie d'Alou Diarra comme titulaire à l'Euro.

=>> Troglodyt - 21h30
En fait ce n'était pas Toulalan le boulet, c'était M'Vila.

=>> animasana - 21h42
Le système qui nous va bien, c'est la défense à trois. On peut pas obliger nos adversaires à jouer comme ça?

=>> Hydresec - 21h57
On voit bien qu'Evra est sur le banc, l'ailier serbe ne cherche même pas à déborder. Et foire ses centres.

=>> Josip R.O.G. - 22h25
Il est pas un peu jeune Laurent Blanc pour avoir des problèmes de prostate?
=>> Yoop2804 - 22h28
Il se souvient que pour un président, un problème de prostate peut assurer une victoire européenne...

=>> Tricky - 22h58
Bon, j'ai vu Menez défendre sur sa ligne de six-mètres.? Un Temesta et au lit.

=>> impoli gone - 23h06
Ouf, on est revenu aux fondamentaux en deuxième mi-temps, j'ai eu peur.

Les titres auxquels vous avez échappé

Ça n'a Serbie à rien.
La Serbie sur un plateau.