Du Blanc dans la liste
Une Balle dans le pied – Une liste des sélectionnés pour une phase finale est-elle question de \"mérite\", de justice ou même de logique? Les 26 noms de Laurent Blanc confirment que non...
[Extrait]
(...) Un éternel malentendu réside dans l'idée naïve que la liste devrait être établie au "mérite" pour composer une sorte de palmarès récompensant les meilleurs joueurs de la saison. Non seulement ce mérite est-il une donnée hautement subjective, mais cette conception ignore deux dimensions essentielles du football. D'abord celle relative aux choix tactiques, le niveau d'une équipe n'étant pas celui de l'addition de ses talents individuels, mais le produit de leur capacité à jouer ensemble. Il s'agit alors de privilégier les complémentarités et les qualités individuelles requises par les principes de jeu. Ensuite l'aspect humain, consistant à faire "bien vivre" vingt-trois footballeurs professionnels durant plusieurs semaines dans des espaces clos, en trouvant un équilibre entre toutes les composantes du groupe. Parfois, il est préférable de prendre un jeune qui ne menacera ni la hiérarchie à son poste, ni la paix du groupe, plutôt qu'un joueur qui lui est pourtant supérieur.
L'énoncé de la liste n'est donc pas un exercice de justice, il est au contraire d'une grande cruauté puisqu'il revient à écarter des joueurs qui "méritaient" d'y figurer: il y a (et heureusement) plus de 23 joueurs français qui peuvent légitimement prétendre à disputer une phase finale, et pour lesquels cette absence constitue un véritable coup dur. Chacun pourra donc se révolter contre la non-sélection de tel de ses joueurs préférés et la présence de joueurs indument convoqués: c'est la loi du genre.
(...)