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Du jaune au noir

Si le Borussia Dortmund fête son sacre, un autre club jaune et noir de Rhénanie, l’Alemannia Aachen, poursuit sa descente et plonge dans la crise.

Auteur : Toni Turek le 14 Mai 2012

 

De la saison 2011/12 de 2. Bundesliga allemande, l’histoire retiendra que les Unaufsteigbaren [1] du Greuther Fürth auront enfin réussi à obtenir leur promotion dans l’élite, après nombre de déceptions (sept fois cinquièmes depuis 2001, quatrièmes en 2011). Avec Munich, Nuremberg, Augsbourg et Fürth, la saison prochaine verra quatre clubs de Bavière évoluer au plus haut niveau. Comme Fürth, un autre grand habitué de la 2. BL. la quitte… mais pas dans le même sens: engluée cette année dans le dernier tiers du tableau, l’Alemannia Aachen sort elle par la petite porte, reléguée sans passage par les barrages.

 


L’Alemannia, un club de seconde zone

Située à proximité des frontières belge et néerlandaise, la ville d’Aachen est surtout connue en France – sous le nom d’Aix-la-Chapelle – pour avoir été la capitale de l’Empire de Charlemagne. Côté football, si l’Alemannia a les mêmes couleurs que le Borussia Dortmund, elle n’en a ni le niveau ni le palmarès, la faute à une concurrence locale forte [2]. Après 1945, dans un championnat organisé par régions, l’Alemannia n’a jamais réussi à se qualifier pour une phase finale. Lors de l’instauration en 1963 de la Bundesliga moderne, le club nord-rhénan a dû se contenter de la deuxième division. Il lui a fallu attendre 1967 et son troisième passage par les barrages pour connaître sa première montée dans l’élite. Une gloire éphémère: honorable onzième en 1968, puis surprenant dauphin du Bayern en 1969, l’Alemannia s’est complètement effondrée en 1970, finissant lanterne rouge.

 

 

Aachen a alors végété vingt ans au deuxième niveau, oscillant entre remontées manquées de peu et saisons tranquilles dans le ventre mou. Les années 90 ont été plus difficiles: endettée et affaiblie, l’Alemannia a dû patienter neuf ans en troisième division, avec pour seul titre celui de champion de Regionalliga West/Südwest 1999 – un résultat à comparer avec les deux titres nationaux et la Ligue des champions du voisin Dortmund durant la même décennie… La Coupe d’Allemagne n’a pas davantage permis à l’Alemannia de garnir son armoire à trophées, le club ayant perdu les deux finales qu’il a jouées (1-2 face au Rot-Weiss Essen en 1953, 0-2 contre Dortmund en 1965).

 


Renaissance

De retour en deuxième division, l’Alemannia Aachen réalise trois saisons plutôt moyennes – échappant même de peu à une relégation en 2002 – avant d’intégrer la lutte en haut de tableau et de terminer sixième lors des deux exercices suivants. En 2004, l’Alemannia finit à un point de la troisième place et rate l’accession à la dernière journée – un échec qui coûte sa place à l’entraîneur Jörg Berger. Pourtant, c’est lors de cette saison 2003/04 qu’Aachen réussit son plus joli parcours en Coupe d’Allemagne. Trois clubs de l’élite – le Munich 1860, le Bayern et Mönchengladbach – craquent dans le chaudron du Tivoli-Stadion, et permettent à Aachen d’aller à Berlin disputer sa troisième finale. Malgré la défaite 2-3 face au Werder de Brême d’Ismaël et Micoud, l’Alemannia console ses fans avec sa toute première qualification européenne [3].

 

Le petit poucet européen entame alors une sympathique épopée sur la scène continentale. Avec ses vétérans Straub, Landgraf et Meijer (33, 36 et 35 ans), Aachen vainc d’abord le champion d’Islande Hafnarfjörður (5-1, 0-0), puis réussit l’exploit de sortir de son groupe (Lille, Séville, St. Pétersbourg et AEK Athènes). L’Alemannia doit s’incliner en seizièmes devant Alkmaar (0-0, 1-2), mais elle aura profité de son beau parcours pour faire la une des gazettes ainsi qu’assainir sa situation financière.

 

 

La parenthèse européenne refermée, l’Alemannia se recentre aussitôt sur son championnat. Sixième en 2005, Aachen cartonne en 2006: meilleure attaque avec 61 buts marqués (24 pour le duo Ebbers-Schlaudraff), le club se maintient dans les deux premiers sur toute la phase retour et valide sa montée à quatre journées du terme de la saison. Trente-six ans après l’avoir quitté, Aachen retrouve le haut niveau. Et espère bien s’y maintenir.

 


Redescente

Le maintien paraît en bonne voie à mi-saison: treizième, l’Alemannia possède quatre points de marge sur la zone rouge. En mars 2007, le club réussit même une passe de trois succès d’affilée qui le mène à la neuvième place, avec six points d’avance sur le premier relégable. Las, une fin de saison désastreuse – un point pris sur les huit dernières journées – renvoie l’Alemannia à l’échelon inférieur. Avec une défense déficiente (70 buts concédés) et seulement 19 points pris au Tivoli, Aachen ne pouvait décemment pas renouveler son bail dans l’élite.

 

S’ensuit une saignée de l’effectif, où seuls les départs des atouts offensifs Rösler (à Gladbach), Ibisevic (à Hoffenheim) et surtout Schlaudraff (meilleur buteur du club avec huit buts, au Bayern) permettent à l’Alemannia de récupérer quelque argent, alors que le club cherche des fonds pour l’érection de son nouveau stade. Espérée, la remontée est vite oubliée: l’Alemannia finit septième en 2008 et quatrième en 2009, sans réussir réellement à se mêler à la course aux premières places – deux saisons "de transition", qui laissent croire à un long bail en 2. Bundesliga.

 

Mais la situation se détériore. Le chantier du nouveau Tivoli s’avérant plus coûteux que prévu, le club jaune et noir doit faire appel à la ville, qui se retrouve contrainte de se porter caution pour un montant de 5,5 millions d'euros, afin de s’éviter des pertes et d’épargner au club un retrait de licence qui entraînerait une rétrogradation. Financièrement à la peine, l’Alemannia doit sacrifier son très prometteur milieu Lewis Holtby, qui à l’été 2009 part à Schalke pour environ 4 millions d'euros. Côté sportif, si l’Alemannia devient à cette période le club allemand ayant joué le plus grand nombre de matches en 2. Bundesliga, elle glisse dans le ventre mou, avec des anecdotiques places 13 en 2010 et 10 en 2011.

 


Trop de changements tue le changement

Sous l’impulsion de son directeur sportif Erik Meijer, l’Alemannia Aachen remanie et rajeunit fortement son effectif à l’été 2011. Mais l’équipe a du mal: il faut attendre cinq journées pour voir l’Alemannia prendre un point, et sept autres pour un premier succès (3-1)… où Aachen double son total de buts marqués depuis juillet. Entre-temps, le club a été sorti dès le premier tour en Coupe, et l’entraîneur Peter Hyballa a dû céder sa place à Friedhelm Funkel. Pour un résultat passable: l’Alemannia finit la phase aller juste au-dessus de la zone de relégation.

 

 

Aux deux tiers de la saison, Aachen pointe au douzième rang après une série de six matches sans défaite. Classement flatteur, car l’avance de l’Alemannia sur la zone rouge n’est en fait que d’un point. À cause d’un calendrier ardu, Aachen concède ensuite cinq revers d’affilée, et se retrouve à sept points du premier non-relégable à six journées de la fin. C’est la crise, la vraie: le président Alfred Nachtsheim cède sa place, son successeur Meino Heyen vire Funkel et le remplace par l’entraîneur de la réserve, Ralf Außem, avant d’annoncer plus tard que Meijer, fautif sur le recrutement, quittera son poste cet été.

 

Avril voit s’engager un mini-championnat de six journées à trois entre Aachen, Karlsruhe et Rostock, pour une place de barragiste. Avec Außem sur le banc, Aachen parvient enfin à gagner deux matches de suite, mais les dix points acquis ne suffisent pas pour dépasser Karlsruhe, déjà bourreau en Coupe; pénultième malgré deux changements d’entraîneur, l’Alemannia doit descendre. La faute aux points perdus en fin de saison à Ingolstadt (3-3, Aachen a mené 1-0 puis 3-1), mais plus globalement à un recrutement qui n’a pas pris, surtout dans un secteur offensif anémié (30 buts à peine!) – cf. les 4 buts du duo Streit-Odonkor recruté en cours de saison. Comme quoi, il ne suffit pas de reprendre l’ancien blason d’un club pour lui faire retrouver son niveau d’avant…

 

La relégation en 3. Liga est pour l’Alemannia un grand saut dans l’inconnu. Le club nord-rhénan va découvrir et devoir s’adapter à ce niveau hybride, où d’anciens pensionnaires de l’élite se retrouvent à jouer contre des équipes-réserves. Seule certitude à ce jour: Außem ayant convaincu lors de ses deux périodes d’intérim, il demeure entraîneur. Pour le reste, l’équipe est à rebâtir. Un grand ménage est prévu dans le groupe cet été: les joueurs venus en prêt vont rentrer dans leurs clubs respectifs, et les autres peuvent quitter l’Alemannia sans compensation faute de clause prévue dans les contrats en cas de relégation. La reconstruction va commencer. Elle pourrait bien être longue.

 


[1] die Unaufsteigbaren: "ceux qui ne montent pas".
[2] Les clubs de Rhénanie du Nord/Westphalie de 1. & 2. BL. (10/36): Aachen, Bochum, Cologne, Dortmund, Duisbourg, Düsseldorf, Leverkusen, Mönchengladbach, Paderborn et Schalke.
[3] Le doublé brêmois Coupe-championnat d’alors libère une place en C3 au bénéfice du finaliste.

Réactions

  • Croco le 14/05/2012 à 17h42
    Merci de m'avoir rappelé qu'Odonkor (dans les 23 allemands de la WM 2006) a atterri à Aachen. Lui mériterait largement sa place dans le fil "j'ai raté ma vie"!

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