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Le Milan AC de Carlo Ancelotti

Le Milan AC avait marqué l’année 2007 par un doublé Ligue des champions-Coupe du monde des clubs: analyse du 4-3-2-1 d\'alors...

Auteur : Michel Brahmi le 12 Mars 2012

 

Cette "chronique tactique de Michel Brahmi" était parue dans les Cahiers du football #41, février 2008.

 

Carlo Ancelotti est un entraîneur pour lequel spectacle, jeu offensif, vitesse et dynamisme sont les bases mêmes du football. Dès ses premiers pas de technicien (après avoir notamment été un joueur du Milan AC d’Arrigo Sacchi couvert de titres), il affirme en introduction de sa thèse d’entraîneur professionnel: "Dans le football actuel, il est une demande toujours plus grande d’une partie du public en faveur d’un produit qui soit de plus en plus spectaculaire et divertissant, au-delà de ses aspects économiques. Le public est à la recherche d’émotions et, dans le football, ces émotions sont déterminées par le développement de solutions offensives imprévues, avec l’objectif d’arriver à l’accomplissement de ce qui est notre objectif: le but!"

 

 


La loi du milieu

Les ambitions techniques d’Ancelotti le conduiront à mettre en place, dans les diverses équipes qu’il dirigera, un 4-4-2 très offensif qu’il maintiendra les premières années au Milan avant, à partir de 2006 (en particulier avec le départ de Chevtchenko et la montée d’un cran de Seedorf), de se diriger vers un 4-3-2-1 que nous allons analyser.

 

Dans la logique offensive d’Ancelotti, le choix du 4-3-2-1 résulte à la fois des caractéristiques des joueurs à sa disposition – en particulier les joueurs offensifs (Kaká et Seedorf)– et du placement de Pirlo en meneur de jeu reculé. Avec les avantages que ce système garantit en phase offensive et de finition... Tassoti, l’entraîneur adjoint, l’explique ainsi: "En adoptant le 4-3-2-1 et en disposant donc d’un meneur bas et de deux joueurs habiles à se déplacer parmi les lignes adverses, nous obtenons la possession de la balle, et la gestion des rythmes du match est facilitée. Cela nous permet d’être souvent maîtres du terrain."

 

Pirlo est en effet un joueur extrêmement habile dans l’organisation de la manœuvre, tandis que la qualité des milieux offensifs est fondamentale pour conclure l’action. Placer Seedorf et Kaká en retrait, dans le dos d’une seule pointe centrale avancée, impose toutefois une adaptation au système adverse, dans l’intention de le contrarier.

 


Le problème Pirlo

La plupart des équipes jouant à quatre ou trois défenseurs, ceux-ci se trouvent en grande difficulté au marquage de ces trois joueurs dont deux permutent sans cesse. Premier dilemme à résoudre pour les adversaires du Milan: les défenseurs latéraux doivent-ils se recentrer et laisser libres les côtés? Le problème est d’autant plus compliqué que les défenseurs latéraux rossoneri (Oddo et Maldini ou Kaladze) ont pour consigne de monter très haut simultanément – ce qui est peu ordinaire en cet ère de prudence – afin de forcer l’équipe adverse à couvrir toute la largeur du terrain avec ses deux milieux offensifs. Autre question: les deux milieux de terrain centraux doivent-ils recoller à la défense, eux qui sont souvent chargés de contrôler un seul milieu offensif (en l’occurrence, le créateur de jeu)?

 

 

Ensuite se pose à eux le problème Pirlo. Par sa position relativement basse sur le terrain, au même niveau que les deux pistons Gattuso et Ambrosini, Pirlo voit se desserrer le marquage des milieux défensifs adverses (déjà occupés à contrôler les milieux offensifs). Et si l’un d’eux vient au marquage sur lui, il libère un espace où peuvent s’engouffrer d’autres Milanistes. La solution du marquage de Pirlo ne vient donc, la plupart du temps, que d’un joueur adverse à vocation offensive. Dans ce cas-là, Gattuso et/ou Ambrosini se recentrent pour prendre le jeu à leur compte.

 

Le jeu de Pirlo est assez simple: passe pour Kaká et Seedorf dans le dos des défenseurs ou entre les lignes, ou bien ouverture pour les défenseurs latéraux lorsque les solutions axiales sont bouchées (schéma 1). C’est lui, le plus souvent, qui dicte le rythme et les temps de jeu. Ensuite, le talent de ces joueurs fait le reste, au travers d’un travail de collaboration entre eux et la pointe avancée (Inzaghi ou Gilardino) dont la position est essentiellement axiale et qui joue le rôle point d’appui et de remiseur... mais aussi de buteur. La ligne des trois milieux, derrière eux, est prête à changer le jeu s’il le faut.

 


Danger sur les côtés

En phase défensive avec un 4-3-2-1 très porté sur l’offensive, la difficulté est de bien défendre dans la largeur : on peut en effet souffrir sur les changements de jeu si le pressing sur le possesseur adverse est insuffisant. Lorsque le latéral adverse en possession de balle est reculé, c’est le milieu offensif milanais (Kaká) qui sort vers lui (joueur 1 du schéma 2). Si, en revanche – par exemple à la suite une rapide circulation de balle –, l’arrière adverse reçoit la balle dans une position plus avancée (joueur 2 du schéma 2), c’est le milieu récupérateur (Ambrosini) qui presse, tandis que le milieu offensif côté ballon (Kaká) doit couvrir et empêcher la passe en retrait. Ce système n’exige pas la présence du cinquième homme (Seedorf) en défense du côté faible, puisque la distance que devrait couvrir le milieu récupérateur opposé (Gattuso) est excessive?: il est donc plus opportun que ce dernier se recentre.

 

 

Avec ce dispositif, les latéraux sont peu appelés à glisser en couverture, du fait de leur placement haut au moment de la perte de balle, et les centraux doivent accepter des oppositions à égalité numérique avec les attaquants adverses. Si l’équipe peine à défendre de manière adéquate, ou lorsque le déroulement du match l’impose, elle se reconfigure dans un 4-4-2 qui donne de meilleures garanties défensives. En revanche, la présence de cinq éléments – trois milieux de terrain récupérateurs et deux offensifs – dans la zone centrale (et névralgique) du terrain permet le maintien d’un bloc homogène face aux attaques axiales.

 


Produit d’exportation

À la manière d’un Liverpool en Angleterre, les lauriers cueillis par le Milan AC le sont le plus souvent à l’extérieur des frontières, ce que confirme Carlo Ancelotti: "De fait , le jeu du Milan est plus efficace en Europe que dans le championnat italien. En Europe, il y a plus d’espaces, et la confrontation avec les meilleures équipes des autres pays exalte nos qualités et permet d’exprimer au mieux le football que nous proposons."

 

Sous l’ère Ancelotti, le Milan AC aura ainsi remporté un scudetto (2004), une coupe (2003) et une Supercoupe d’Italie (2004), alors que dans le même temps, il aura été vainqueur de deux Ligues des champions (2003 et 2007, pour trois finales et une demi-finale), de la première Coupe du monde des clubs 2007 et de deux Supercoupes d’Europe.

 

Ces derniers temps, pour y remédier, Ancelotti est revenu par moments au 4-4-2 avec Pato et Ronaldo en pointe, Kaká en électron libre et Seedorf remplaçant Gattuso (suspendu ou blessé) ou Ambrosini. Si l’efficacité offensive a été au rendez-vous – avec un 5-2 contre Naples dès la première expérience?–, le déséquilibre défensif affiché avec un Seedorf porté vers l’avant quasiment jusqu’à la hauteur de Kaká, a également été patent. Il y a fort à parier que le 4-3-2-1 traditionnel reviendra en même temps que la Ligue des champions, face à un Arsenal FC n’ayant pas grand-chose à envier au tenant du titre... [1]

 


[1] NDLR : Après un 0-0 à l'Emirates, Arsenal l'avait emporté 2-0 à San Siro sur des buts de Fabregas et Adebayor dans les ultimes minutes.

Réactions

  • Jean-Luc Skywalker le 12/03/2012 à 09h22
    J'ai appris récemment qu'en fait il fallait dire AC Milan et non pas Milan AC. C'est peu comme si on disait Lyonnais Olympique ou Metz FC. Désolé pour les mouches.

    Sinon, ça confirme largement l'assertion de notre ami Ménes sur Ancelotti le bétonneur.

  • Espinas le 12/03/2012 à 10h36
    En Italie, ils disent "Il Milan" et "L'Inter", je crois que c'est dur de trancher ce débat si dur pour les drosophyles.

  • Ba Zenga le 12/03/2012 à 10h54
    Super article qui tombe à point nommé dans mes réflexions tactico-PES du moment. Je découvre ce système de jeu génial, très cohérent et très adapté aux joueurs du Milan de l'époque.

    Cependant, quelque chose me chagrine. J'ai dernièrement lu dans "So Foot: Football total et contre-culture" une déclaration de Carlo Ancelotti, dans laquelle il dit qu'il a mis en place ce système à l'époque où il avait Rivaldo et Rui Costa dans son effectif, et qu'il ne se voyait pas en mettre un sur le banc.

    Mais le brésilien n'étant pas resté longtemps au club, et mes souvenirs étant qu'à cette époque Shevchenko et Inzaghi étaient titulaires en attaque (avec un Pippo décisif en C1), ça me titille en confrontant ce texte à celui de So Foot.

    Du coup, disons que la création de ce système date de 2002-2003, mais son utilisation en routine et victorieuse de 2006-2007?

  • magnus le 12/03/2012 à 11h52
    Dans mes souvenirs, durant la saison 2002-03 Ancelotti oscillait entre le 4-3-2-1 avec Rivaldo-Rui Costa en soutien d'Inzaghi, et le 4-3-1-2 avec Rui Costa en 10 derrière Shevchenko-Inzaghi.
    La saison d'après, Rivaldo est parti et Inzaghi très souvent blessé, donc 4-3-2-1 avec Rui Costa-Kaka-Shevchenko (titre de champion).
    2004-05 et 2005-06: Kaka prend définitivement la place de Rui Costa, le plus souvent 4-3-1-2 avec Kaka derrière Crespo-Shevchenko (2004-05) ou Inzaghi-Shevchenko (2005-06).

  • José-Mickaël le 12/03/2012 à 14h01
    (A propos de drosophyle, je rappelle qu'en France on écrit Chevtchenko, comme le font toujours les Cahiers d'ailleurs - en tant que drosophylophile, j'apprécie.)

  • Ba Zenga le 12/03/2012 à 15h59
    Très sincèrement, je n'ai jamais su quelle était la bonne orthographe. Et comme je trouve plus joli de l'écrire Shevchenko, j'étais resté là-dessus. Mais si tu me certifies que c'est Chevtchenko en ukrainien, je vais corriger ça fissa, par respect du nom et de l'origine.

  • José-Mickaël le 12/03/2012 à 18h17
    Non, ce n'est pas Chevtchenko en ukrainien mais en français !

    En ukrainien, ça s'écrit avec l'alphabet cyrillique, que je ne connais pas.

    Mais le son "cheu" s'écrit 'ch' en français et 'sh' en anglais, et le son "tcheu" s'écrit 'tch' en français et 'ch' en anglais. Du coup on le retranscrit dans notre alphabet en Chevtchenko (ainsi, quand on le lit avec les règles du français, ça ressemble à la prononciation initiale) et les Anglais le retranscrivent en Shevchenko (ainsi, quand on le lit avec les règles de l'anglais, idem).
    Les Allemands, les Espagnols, les Suédois, etc. doivent avoir leur propre retranscription.

  • magnus le 12/03/2012 à 18h35
    José-Mickaël
    aujourd'hui à 18h17
    "En ukrainien, ça s'écrit avec l'alphabet cyrillique, que je ne connais pas."

    lien

    Et s'il faut écrire Chevtchenko en France, moi aussi je trouve ça moche, je préfère Shevchenko, comme sur le maillot du Milan d'ailleurs.


  • magnus le 12/03/2012 à 19h34
    José-Mickaël
    aujourd'hui à 18h17
    "En ukrainien, ça s'écrit avec l'alphabet cyrillique, que je ne connais pas."

    lien

    Et s'il faut écrire Chevtchenko en France, moi aussi je trouve ça moche, je préfère Shevchenko, comme sur le maillot du Milan d'ailleurs.


  • jeannolfanclub le 14/03/2012 à 12h24
    Quelqu'un pourrait transférer cet article à Pierre Menès ? Lui qui sur le plateau du Canal Football Club balançait il y a quelques semaines un lapidaire, non argumenté et définitif "Ancelotti est un bétonneur".

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