Mercatographie : France
Quoi de mieux que des images pour faire parler les chiffres et dresser le bilan des transferts de l'été?
La sensation estivale, c'est évidemment l'intersaison du Paris Saint-Germain: 86 millions qui battent le précédent record national de l'OL (74 en 2009) et auxquels on souhaite un meilleur rendement sportif. 86 millions qui placent aussi le PSG au troisième rang européen derrière Manchester City et la Juventus (lire "Mercatographie : Europe") et relèguent très loin la concurrence locale – même s'il faudra évaluer le rendement de Javier Pastore, qui compte pour près de la moitié de cet investissement. Si Gameiro (11 millions), Matuidi (8) et Bisevac (3,2) sont des produits de Ligue 1, Paris a fait son marché surtout en Italie avec Pastore, donc, mais aussi Ménez (8), Mohamed Sissoko (7) et Sirigu (3,5) auxquels s'est joint Lugano (3,5) en provenance de Fenerbahce. Avec ce tableau de chasse, le PSG compte quatre des cinq transferts les plus onéreux du mercato français...
NB : les chiffres concernant les montants des transferts sont toujours d'une fiabilité relative, mais on a pris le parti ici de collecter les données sources à partir du tableau des transferts de lequipe.fr afin d'assurer leur homogénéité.
En France, PSG mis à part, le tableau des transferts se fait d'abord remarquer par les listes de mentions "f.c." et "r.p." (fin de contrat et retours de prêt). Ajaccio, Bordeaux, Caen et Évian n'ont ainsi pas dépensé un euro (Valenciennes n'en ayant déboursé que 100.000). L'Olympique lyonnais, faute de pouvoir faire céder l'AJA pour Ndinga, n'a déboursé que 5 millions pour s'attacher les services de Bakary Koné, Gueïda fofafana et Mouhamadou Dabo. Mais dans son cas, il s'agit surtout de valoriser les recrutements record des deux étés précédents – en attendant, Jean-Michel Aulas a réalisé la meilleure opération comptable avec près de 17 millions de "bénéfices".
La continuité sera aussi de rigueur à Marseille (Alou Diarra, Jérémy Morel et Nicolas Nkoulou n'auront au total coûté que 11 millions d'euros – le prix d'un seul Gameiro) ou à Lille: le LOSC, qui a pourtant vendu Gervinho (12 millions) et Cabaye (5) n'a cassé sa tirelire que pour Dimitri Payet (9 millions), Park lui ayant échappé dans les conditions que l'on sait. Les Nordistes figurent cependant au deuxième rang national avec 14 millions au total. Ils devancent un surprenant TFC, dont la mise de 6 millions sur Rivière laisse toutefois un peu songeur, auxquels s'ajoute le pari sur Umut Bulut (près de 4).
Gros vendeurs (Payet, Rivière, Matuidi – ils ont même réussi à faire payer l'Olympiakos pour Mirallas – 2,5 millions), les Verts de l'AS Saint-Étienne talonnent leurs voisins lyonnais au classement de la balance commerciale, ayant pris le parti d'un recrutement malin avec l'investissement le plus important consenti pour Ruffier (3 millions, l'affaire de l'été?). Ils devancent les Girondins, qui se singularisent donc par leur marché à 0 euros, N'Guemo, Poko et Maurice-Belay étant libres, et leur dizaine de retours de prêt. La vrai recrue, c'est Francis Gillot, qui devra s'en accommoder.
Rennes et Nice, qui ont peu vendu, se posent en "investisseurs", quoique raisonnablement. Les Bretons ont placé respectivement 4 et 3,5 millions sur Féret et Pitroipa, ce qui ne semble pas le pire calcul, les Azuréens 4 aussi sur Yannick Djaló (Sporting). Comme d'habitude, Lorient, qui a négocié les départs de Gameiro, Kitambala et Morel pour une enveloppe de 16 millions, a cherché les "coups" et les joueurs à relancer: les Merlus ont consacré 7,5 millions aux venues de Coutadeur, Monnet-Paquet et Emeghara, et fait venir quelques "anglais" (Gilles Sunu, Cheikh Touré, Joel Campbell), sans oublier Quercia, en fin de contrat.
Chez les promus et les habitués, ces dernières saisons, de la lutte pour le maintien, le mercato a été à la fois plus modeste et plus anonyme. Nancy et Sochaux ont acheté pour, grosso modo, moitié moins qu'ils n'ont vendu. Étoffer les budgets de quelques millions a manifestement été l'objectif de Valenciennes et Caen, dont l'enveloppe "achats" a été nulle ou quasiment. Le troc a été de mise à Évian et Ajaccio, qui n'ont ni vendu ni acheté: Govou et Leroy pour les Savoyards, Ochoa, Ilan ou Sammaritano pour les Corses étaient en fin de contrat. Dijon a pris un peu plus de risques en sortant 4,3 millions pour acquérir notamment Jovial et Thil, mais aussi faire revenir Souprayen). Montpellier (qui a eu Bedimo pour le prix de Spahic), Auxerre (qui a aussi fait son marché à Lens avec Jemaa) et Brest ont atteint l'équilibre ou presque, à défaut de faire beaucoup travailler les agents.
MERCATOGRAPHIE : EUROPE