Tuniques amères
Une balle dans le pied - Avec des tenues "third" qui flirtent avec l'immonde, le maillot de football devient un accessoire de mode, et le football lui-même devient accessoire.
Auteur : Jérôme Latta
le 5 Août 2011
Bien sûr, se prononcer de façon catégorique sur la beauté ou la laideur d'un maillot de football expose au reproche de se considérer en dépositaires du bon goût. D'un autre côté, peut-on laisser indéfiniment les équipementiers aller toujours plus loin dans la provocation?
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La couleur de l'argent
On en est arrivé, avec ce troisième maillot, à la création d'un produit de mode rencontrant généralement un certain succès dans les magasins, mais sans grand rapport avec le football en général et les clubs en particuliers. Problèmes: ces derniers les font porter à leurs joueurs. Pire, les équipes françaises se sont fait une spécialité de faire de leur "third" un "maillot Europe", avec lequel elles disputent la Ligue des champions. Ainsi, en dépit d'une décennie de participation annuelle de l'OL à la C1, un spectateur étranger serait bien en peine de savoir que la couleur théorique de la formation lyonnaise est le blanc.
En d'autres termes, nos clubs d'élite choisissent, pour la plus prestigieuse des compétitions, d'arborer des teintes fantaisistes. Voilà une stratégie de marque, pour parler comme eux, assez stupide de la part des dirigeants, qui préfèrent ignorer que le maillot est le tout premier symbole d'une équipe et bafouer leurs propres couleurs. Leur préoccupation est plus immédiate: ces produits rencontrant leur clientèle (les Ultras râleurs ne sont pas majoritaires), clubs et marques ont des intérêts communs dans les linéaires. Ils se partagent aussi la responsabilité des modèles retenus. (...)
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