Coupées du monde : Allemagne 2011, le guide/2
Brillez dans les dîners avec votre connaissance du foot féminin. Présentation des équipes et des joueuses (stars ou à suivre) du Mondial féminin: les groupes C et D.
Auteur : CHR$
le 25 Juin 2011
Avec seize équipes seulement et des forces réparties sur tous les continents, le plateau est particulièrement dense. La maxime selon laquelle il n'y a plus de petites équipes s'applique assez à ce Mondial où toutes les équipes ou presque peuvent vraiment espérer sortir de la phase de poules.... En revanche, il y a encore de grosses équipes. Une surtout: l'Allemagne est double championne du monde, quintuple championne d'Europe et elle joue à domicile. Les Etats-Unis, champions olympiques en titre et le Brésil, battu par les deux précédentes en finale des deux derniers tournois mondiaux,, auront quelques prétentions. Pour ces trois équipes, la place en quarts semble assurée. Pour les autres, tout reste ouvert.
Groupe C
La première équipe au classement FIFA, la meilleure équipe asiatique (quoique ni la mieux classée, ni la championne en titre) et la deuxième meilleure équipe européenne, ce groupe est à coup sûr le plus relevé, même si on ne donnera pas cher de la peau de la Colombie.
Etats-Unis
La cote pour la victoire finale : ☆☆☆☆☆
La probabilité de qualification : 90%
Classement FIFA : 1er
Dans le Yalta du football féminin, si l’Allemagne se réserve désormais la Coupe du monde, les Etats-Unis ont les Jeux Olympiques: trois victoires et une finale depuis quatre éditions que le football féminin est aux Jeux. Quand on sait que, contrairement aux garçons, le tournoi olympique est une vraie Coupe du monde en plus dense chez les filles, on comprend mieux la première place de l’équipe américaine au classement FIFA... devant les doubles championnes du monde. Le passage de relais après la génération dorée de Mia Hamm promettait d’être difficile, mais il a été parfaitement géré sous l’impulsion de la sélectionneuse en place depuis 2008, la légendaire joueuse suédoise Pia Sundhage.
La star : Shannon Boxx
Elle est la dernière rescapée, avec Christie Rampone, de l’équipe de 2003. À l’époque, elle était la débutante au milieu des tenantes du titre. Maintenant qu’elle est quasiment la plus expérimentée, elle voudra certainement être à son tour la tenante du titre. En club, sa carrière épouse les vicissitudes du championnat professionnel américain, avec un côté David Ginola pour sa capacité à tomber sur les équipes qui font faillite (Los Angeles Sol, FC Gold Pride, Saint-Louis Athletica, on peut s’inquiéter pour le magicJack de Boca Raton).
La joueuse à suivre : Alex Morgan
De l’équipe victorieuse de la Coupe du monde des moins de 20 ans au Chili en 2008, on attendait plutôt l’éclosion de Sydney Leroux, meilleure joueuse et meilleure buteuse du tournoi. Mais c’est sa coéquipière Alex Morgan qui a fait sa place chez les A, qu’elle a contribué à qualifier en marquant le seul but du premier match de barrage contre l’Italie.
Corée du Nord
La cote pour la victoire finale : ☆☆☆
La probabilité de qualification : 50%
Classement FIFA : 8e
La Corée du Nord est certainement la place forte actuelle de la zone Asie, depuis que la Chine est en retrait, et malgré une défaite en finale de la Coupe d’Asie contre l’Australie. Les équipes de jeunes obtiennent d’excellents résultats: victoire des moins de 17 ans en 2008 et quatrième place deux ans plus tard, victoire des moins de 20 ans en 2006, finale en 2008 (et quart de finale perdu contre l’Allemagne en 2010). Toutefois, les résultats des matches de préparation laissent perplexe, avec en particulier une défaite contre la Belgique, le mois dernier, qui n’est pas le signe d’une forme optimum, surtout accompagnée d’un nul contre les Pays-bas et d’une défaite contre le Canada.
La star : Jo Yun-Mi
Meneuse de la sélection, meilleure joueuse de la dernière Coupe d’Asie, elle joue pour le 25-avril, qui doit être le club de l’armée (le 25 avril étant l’anniversaire de la fondation de l’Armée Populaire de Corée), comme les deux tiers de la sélection. Ça crée des automatismes.
La joueuse à suivre : Hong Myong Hui
Gardienne titulaire de l’équipe victorieuse de la Coupe du monde des moins de 17 ans en 2008, elle devrait être, à vingt ans, celle de la sélection Nord-coréenne lors de cette Coupe du monde.
Colombie
La cote pour la victoire finale : ø
La probabilité de qualification : 5%
Classement FIFA : 31e
En dehors du Brésil, le football féminin ne semble pas faire recette sur le continent sud-américain. Il y a quatre ans, l’Argentine avait commencé la compétition en encaissant un 11-0 contre l’Allemagne. Cette année, c’est la Colombie qui accompagne le Brésil et qui essayera de faire mieux que l’Argentine, mais cela devrait se limiter à tenter d’encaisser moins de 18 buts – la possibilité de prendre un point relevant déjà du domaine de l’exploit dans ce groupe.
La star à suivre : Yorely Rincón
La sélection colombienne n'ayant pas suffisamment de passé pour dégager une figure emblématique, la star est une joueuse de dix-sept ans, vedette de son équipe dans les sélections de jeunes présente lors des dernières compétitions internationales, et qui a marqué cinq buts lors de la phase qualificative.
Suède
La cote pour la victoire finale : ☆☆☆
La probabilité de qualification : 55%
Classement FIFA : 5e
Toujours présente et souvent placée (finaliste en 2003), la Suède a dû digérer un difficile passage de génération quand l’équipe des Hannah Ljunberg et Victoria Svensson n’est pas parvenue à sortir de sa poule il y a quatre ans. Contre toute attente, les Suédoise ont buté en quart de finale de l’Euro 2009 contre les voisines norvégiennes mais la Suède se présente comme toujours en outsider pour une place d’honneur.
La star : Lotta Schelin
Il y a quatre ans, elle avait donné à la Suède sa seule victoire en inscrivant un doublé lors du dernier match contre la Corée du Nord. Il faut dire qu’elle avait déjà réussi l’exploit d’être meilleure buteuse du championnat de Suède devant Marta cette saison-là. Depuis, elle est devenue l’attaquante vedette de sa sélection et de l’équipe victorieuse de la ligue des championnes 2011.
La joueuse à suivre : Sofia Jakobsson
Dans l’équipe la plus âgée de la compétition (avec les Etats-Unis), les jeunes joueuses ne sont pas légion. On suivra donc avec attention la performance de la seule joueuse suédoise d’Umea, présente à cette Coupe du monde.
Groupe D
Ce groupe est le symbole du renversement des valeurs traditionnelles, avec le Brésil en tête de série, favori devant la Norvège – seule équipe à avoir brisé l’hégémonie germano-américaine en Coupe du monde (en 1995) et aux Jeux Olympiques (en 2000).
Brésil
La cote pour la victoire finale : ☆☆☆☆
La probabilité de qualification : 90%
Classement FIFA : 3e
Finalistes des trois dernières compétitions mondiales, les Brésiliennes ont de surcroît marqué les esprits lors des demi-finales remportées en 2007 contre les USA (4-0) et en 2008 contre l’Allemagne (4-1). Mais à chaque fois, elles ont buté sur la dernière marche. Elles souffrent sans doute de jouer beaucoup moins de matches que leurs rivales (un seul en 2011), et de ne disposer d'aucune concurrence sérieuse en Amérique du sud.
La star : Marta
Meilleure joueuse du monde sans interruption depuis 2006, championne d’Europe avec le club suédois d’Umea (qui, depuis son départ, se fait sortir au premier tour par des clubs chypriotes) avant d’aller dominer de la tête et des épaules le championnat américain avec les Los Angeles Sol, puis le FC Gold Pride (tous deux en faillite depuis). Deux clubs qui ont terminé largement en tête des saisons régulières, avec le titre au bout pour Gold Pride. Logiquement, elle devrait être non seulement la star du Brésil, mais aussi celle de la Coupe du monde.
La joueuse à suivre : Beatriz
Dans une sélection assez expérimentée on suivra la performance de l’avant-centre Beatriz, dix-huit ans, passée à peu près sans transition de l’équipe des moins de 17 ans à la sélection nationale.
Australie
La cote pour la victoire finale : ☆
La probabilité de qualification : 45%
Classement FIFA : 11e
L’équipe féminine a largement bénéficié du changement de confédération en bénéficiant désormais de la possibilité de se confronter à des nations de premier plan (Chine, Corées, Japon) – avec un succès notable puisque les Australiennes sont championnes d’Asie en titre. Il y a quatre ans, cette expérience leur avait permis d’atteindre les quarts de finale, dans un groupe où il y avait déjà la Norvège, avant de tomber contre le Brésil. Autant dire que la tâche sera plus difficile cette année.
La star : Lisa De Vanna
Depuis la retraite de Cheryl Salisbury, l’Australie n’a plus vraiment de légende en activité. On citera donc l’attaquante du magicJack de Boca Raton.
La joueuse à suivre
La contrepartie du passage dans la zone Asie est que l’équipe d’Australie n’arrive plus à se qualifier pour les compétitions de jeunes. Il faudra attendre le tournoi pour repérer des joueuses d’avenir.
Norvège
La cote pour la victoire finale : ☆
La probabilité de qualification : 55%
Classement FIFA : 9e
Ancienne place forte du football féminin, victorieuse de l’Euro en 93, de la Coupe du monde en 95 et des JO en 2000, la Norvège est en net recul depuis lors. Malgré tout, les Norvégiennes restent difficiles à battre en phase finale, comme ont pu le constater les Suédoises lors des deux derniers Euros. Il faut en général l’équipe d’Allemagne pour en venir à bout.
La star : Trine Ronning
Depuis l’arrêt de la légende Bente Nordby, difficile de trouver une star dans l’équipe de Norvège. Mais s’il y en a une, c’est sans doute Trine Ronning qui tient le milieu norvégien depuis plus de cent sélections.
La joueuse à suivre : Cecilie Pedersen
Déjà présente lors du dernier Euro, elle pourrait s’imposer à la pointe de l’équipe de Norvège, au côté d’Isabell Herlovsehn.
Guinée équatoriale
La cote pour la victoire finale : ☆
La probabilité de qualification : 10%
Classement FIFA : 61e
La Guinée Equatoriale a réussi l’exploit, en 2008, d’être la première à souffler le titre de championne d’Afrique au Nigeria (battu en demi-finale), avant de réussir à atteindre de nouveau la finale cette année, ce qui lui vaut de participer à cette Coupe du monde. Les Guinéennes semblent en passe de devancer les traditionnelles concurrentes du Nigeria (Ghana, Cameroun, Afrique du Sud), et valent sans doute mieux que leur classement FIFA, toujours long à ajuster son compte à la réalité. Toutefois, leurs chances de passer le premier tour paraissent assez faibles.
La star : Miriam Paixao Silva
La gardienne guinéenne est annoncée comme la joueuse majeure de son équipe.
La joueuse à suivre : Christelle Ngo Nyepel
À seize ans, l’attaquante guinéenne sera la plus jeune joueuse de la compétition...
COUPÉES DU MONDE : ALLEMAGNE 2011, LE GUIDE/1
