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Le football, c'était mieux avant?

Une balle dans le pied – En soulignant ce qui le plus changé dans le jeu depuis vingt ou trente ans, peut-on regretter que la vitesse ait poussé l'intelligence sur le banc de touche?
Auteur : Jérôme Latta le 28 Avr 2011

 

Aucun amateur de football, quelle que soit sa date de naissance, n'échappera à la nostalgie et au constat, un jour ou l'autre, que les émotions neuves qui avaient allumé sa passion se sont inéluctablement estompées, que cette passion s'est mâtinée de sentiments moins vifs... et qu'entre-temps, le football a changé, lui imposant d'ajuster ses goûts pour conserver l'enthousiasme ou de s'en détacher en versant dans une bouderie plus ou moins affirmée. Verser dans le "C'était mieux avant" est tentant mais de peu d'utilité. En revanche, s'interroger sur ce que l'on a aimé et que l'on pense disparu – c'est-à-dire se demander "ce qui était mieux avant" – permet au moins d'éclairer ces évolutions sans verser dans le jugement de valeur ni occulter ce qui était objectivement "moins bien avant".


Les artistes et les brutes
Ainsi, les années 70 et 80 se présentent souvent comme une sorte d'âge d'or recelant une infinité de références positives: le "football total" des Néerlandais, le romantisme (mal récompensé) des Brésiliens, l'équipe de France du carré magique, le jeu à la nantaise, etc. Pourtant, c'est aussi la période où les tactiques défensives, axées sur le physique ou la malice s'imposent avec le plus d'efficacité, la période où le vice et les brutalités culminent. Les "artistes" comme Cruyff, Platini ou Maradona devaient survivre à des tacles sponsorisés par la recherche en orthopédie, et la justice sportive était souvent vaincue par la malice et les tricheries.
Il aura fallu un Mondiale 1990 catastrophique sur le plan de l'antijeu et des violences pour enclencher un train de réformes salutaires [1]. Aujourd'hui, ces problèmes n'ont pas disparu (ils prennent également d'autres formes, parfois plus pernicieuses), mais de ce point de vue-là, la situation s'est, en comparaison, très sensiblement améliorée.

platini_avant2.jpg


Changement de rythme
Inversement, le football d'antan est dénigré sous l'angle de sa lenteur et de sa faible intensité: "Ça manque de rythme", entend-on. En réalité, le rythme était autre: moins enlevé, certes, mais pas dépourvu de groove. La liberté de mouvement dont dispose alors le porteur du ballon est effectivement frappante: il a le temps et l'espace pour évoluer, et l'on s'étonne que les adversaires restent si passifs, au point de paraître rétrospectivement irresponsables dans leur absence de pressing et leur replacement aléatoire. Aucun entraîneur contemporain ne tolérerait un tel laxisme.
Cette indolence apparente résultait pour une part des caractéristiques physiques des joueurs, qui ne pouvaient, alors, tenir 90 minutes en enfilant autant de kilomètres que leurs homologues actuels. Pour une autre part, ce tempo modéré constituait une convention de jeu tacite. C'est ainsi que l'on s'accordait à jouer, et un Gattuso téléporté en 1982 serait passé pour un hurluberlu, et un danger sanitaire.


Pas de temps pour la technique
Par contraste, c'est donc la rapidité du jeu actuel qui mérite d'être pleinement perçue. Les joueurs doivent maîtriser des passes qui aurait eu des allures de tirs il y a deux ou trois décennies. Certains observateurs estiment que le niveau technique a baissé, mais ce n'est pas certain: la technique a littéralement de moins en moins d'espace pour s'exprimer quand il importe de se replacer, de presser, et quand les gestes les plus simples (contrôler, passer) doivent être accomplis avec une promptitude affolante, sous une pression constante.
(...)

La suite sur
une_balle_dans_le_pied.jpg

Réactions

  • Sens de la dérision le 28/04/2011 à 09h21
    Sympa cette tentative d'explication pourquoi c'était mieux avant.

    Par contre, le paragraphe sur Xavi et Iniesta n'est-il pas de trop ? Ont-ils vraiment une vision du jeu plus large que leurs homologues, ont-ils cette faculté d'inventer des passes ? Je n'en suis pas sûr, on dirait plus qu'ils savent où sont leurs proches partenaires. Là on se limite à un petit périmètre (forcément vu que les adversaires dressent un mur de Berlin devant eux). Certes ils restent plus collectifs que les percuteurs à la Messi, Ribéry mais Maradona était-il autre chose qu'un percuteur ?

  • liquido le 28/04/2011 à 09h52
    Cool, le tribute au Tigre. Il faut acheter et lire ce journal.

  • Baka in the sky with ballons le 28/04/2011 à 10h23
    Sens, à mon avis Xavi et Iniesta auraient fait un malheur 20 ou 30 ans plus tôt.
    Vu les angles de passes qu'ils arrivent à trouver ou à inventer, alors que la pression sur le porteur de balle s'est accrue, ils sont pour moi largement au niveau des grands n°10 d'autrefois. Ils font aussi bien dans un contexte plus difficile.

    En fait dans les 70' ils jouaient comme on joue aujourd'hui au foot le dimanche avec ses potes. A la cool. Ca confirme encore une fois que Lucho s'est vraiment trompé d'époque.

  • Lubo le 28/04/2011 à 10h31
    liquido
    jeudi 28 avril 2011 - 09h52
    Cool, le tribute au Tigre. Il faut acheter et lire ce journal.

    ---

    D'ailleurs, chaque mois l'édito appelle les lecteurs à écrire sur un thème. Le mois prochain, c'est le football. Avis aux plumes des cahiers...

  • nidieunimaître le 28/04/2011 à 12h05
    "Il n’est pas exclu que les footballeurs qui nous paraissent les plus frustres ont un bagage technique égal ou supérieur à leurs prédécesseurs, mais qui reste inexploité dans un contexte où les exigences d’impact dans les duels et de respect des mises en place constituent des fins en soi et contraignent à une efficacité maximale."

    >>Même en enlevant un r à "frustre", la phrase sonne bizarrement, je trouve. J'aurais plutôt écrit "aient" au lieu de "ont", et "resterait" au lieu de "reste", ou alors je suis simplement mal réveillé.

    Pour ce qui est d' "inventer" des passes, certes Xavi et Iniesta sont sûrement de bons joueurs (et ouais, sans blague) mais il faut insister sur l'importance des joueurs à destination de ces passes et donc sur l'environnement dans lequel ils évoluent: en club comme avec l'Espagne, la plupart de leurs coéquipiers a été biberonnée au football barcelonais et tous ont eu le temps d'apprendre à se comprendre sur le terrain. C'est peut-être, plus que la valeur intrinsèque supposée des joueurs, cette perte d'identité -et de projet- de jeu associée à la moindre stabilité des effectifs qui conduit au "déclin de la créativité collective" mentionné par l'auteur.

  • José-Mickaël le 28/04/2011 à 12h08
    J'aime bien cet article, qui essaie de trouver des explications à l'impression qu'on pourrait avoir que le foot d'antan était mieux.

    J'avais revu la 1/2 finale de Séville quand Paris Première l'avait diffusé la veille de la coupe du Monde 2006, ce qui permettait de comparer le foot de 1982 et celui de 2006 à quelques heures d'intervalle, et elle contredit les explications de l'article (j'avais été frappé par la rapidité du jeu - pas le temps de respirer : ainsi, après une faute on jouait très vite le coup-franc - et la fermeté des passes - rapides et rarement ratées), mais c'est plus ou moins le match du siècle, donc sans doute pas représentatif de l'époque.

    En tout cas, j'approuve la synthèse, qui explique pas mal de choses en effet.

    Mais... Mais pour moi ce n'est pas sur ce plan là que le foot d'antan était mieux. Le foot d'antan était un spectacle sportif. Aujourd'hui il tend à devenir un produit marketing de show-biz. Bon, il en faut pour tous les goûts, je sais bien...

  • emink le 28/04/2011 à 12h15
    Le foot, c'était forcément mieux avant, puisque avant, c'est quand j'étais p'tit. Sans même parler du fait qu'on va tous mourir...
    Oui, le foot, c'était mieux avant, quand j'avais le regard émerveillé d'un gamin, fasciné par les demi-dieux qui tripotaient la balle comme moi des billes. Je suppose que les gamins d’aujourd’hui diront la même chose dans 30 ans à propos de Messi, Inesta et autres Xavi. Le temps passe, c'est chacun son tour. Qui devine les héros fringants des années 50-60, en voyant les papys que sont devenus Fontaine ou Kopa ?
    Je crois que pour moi, le foot s'est arrêté avec Platini. J'ai le souvenir d'une compilation diffusée par la RAI sur les championnats des années 85, où il termine 3 fois meilleur buteur en Italie (on a du mal à l'imaginer aujourd'hui, pour un n°10). 2 heures de résumés de matchs, de buts marqués par Platoche, pas tous beaux, mais tous intelligents, dans un pays où la défense faisait office de religion. La classe, la très grande classe. Pas comme l'autre sniffeur napolitain, vulgaire comme un nouveau riche qui vole les cuillères en argent alors qu'il a plein d'oseille.
    Je vais vous faire un aveu (dont tout le monde se fout à juste titre), ne le prenez pas mal, mais je crois que le foot m'emmerde. Et de plus en plus. Le seul truc qui me relie à ce sport, c'est ce forum, le plaisir de vous lire. Mais je ne tiens plus 1h30 devant un match, même Real-Barça (alors Nancy-Arles...). Mais je reste fidèle à un sport qui m'a habité toute mon enfance. Vous savez, celle où pour marquer entre les bancs, fallait dribbler tous les copains (pas question de faire une passe), mais aussi 3 poteaux, une borne d'incendie et la statue qui gène au milieu. Celle où on attend avec une impatience douloureuse l'heure de la récré pour taper dans le ballon en plastique à moitié dégonflé, parce que le cuir, c'était interdit par les instits, et de toute façon, Paolo voulait pas amener le sien, le goudron, ça niquait le cuir.
    Bon, je vous laisse, je vais faire un bilan sanguin pour mon cholestérol, et compter les trimestres qui me restent à cotiser.
    Chienne de vie.

  • Marius T le 28/04/2011 à 12h58
    Le foot, c'était forcément mieux avant, puisque avant, c'est quand j'étais p'tit. Sans même parler du fait qu'on va tous mourir...
    Oui, le foot, c'était mieux avant, quand j'avais le regard émerveillé d'un gamin, fasciné par les demi-dieux qui tripotaient la balle comme moi des billes. Je suppose que les gamins d’aujourd’hui diront la même chose dans 30 ans à propos de Messi, Inesta et autres Xavi. Le temps passe, c'est chacun son tour. Qui devine les héros fringants des années 50-60, en voyant les papys que sont devenus Fontaine ou Kopa ?
    Je crois que pour moi, le foot s'est arrêté avec Platini. J'ai le souvenir d'une compilation diffusée par la RAI sur les championnats des années 85, où il termine 3 fois meilleur buteur en Italie (on a du mal à l'imaginer aujourd'hui, pour un n°10). 2 heures de résumés de matchs, de buts marqués par Platoche, pas tous beaux, mais tous intelligents, dans un pays où la défense faisait office de religion. La classe, la très grande classe. Pas comme l'autre sniffeur napolitain, vulgaire comme un nouveau riche qui vole les cuillères en argent alors qu'il a plein d'oseille.
    Je vais vous faire un aveu (dont tout le monde se fout à juste titre), ne le prenez pas mal, mais je crois que le foot m'emmerde. Et de plus en plus. Le seul truc qui me relie à ce sport, c'est ce forum, le plaisir de vous lire. Mais je ne tiens plus 1h30 devant un match, même Real-Barça (alors Nancy-Arles...). Mais je reste fidèle à un sport qui m'a habité toute mon enfance. Vous savez, celle où pour marquer entre les bancs, fallait dribbler tous les copains (pas question de faire une passe), mais aussi 3 poteaux, une borne d'incendie et la statue qui gène au milieu. Celle où on attend avec une impatience douloureuse l'heure de la récré pour taper dans le ballon en plastique à moitié dégonflé, parce que le cuir, c'était interdit par les instits, et de toute façon, Paolo voulait pas amener le sien, le goudron, ça niquait le cuir.
    Bon, je vous laisse, je vais faire un bilan sanguin pour mon cholestérol, et compter les trimestres qui me restent à cotiser.
    Chienne de vie.

    Voilà j'ai juste copié collé au lieu de mettre +10000000000

    Et mon bilan sanguin légèrement truqué va me permettre de faire la LDC #3 et quelques rencontres le dimanche à AIX.

  • Roger Cénisse le 28/04/2011 à 13h31
    Je vous rejoins un peu dans le sens où j'ai beaucoup de mal à regarder un match de foot en entier si ce n'est pas un match du club de mon aorte (si tant est que celui-ci dispute des matchs de foot). Je ne mettrai pas trop ça sur le compte de l'âge mais plutôt sur le compte de l'overdose. J'en ai trop vu, et au final, seul un truc pour lequel je vibre réellement m'accroche encore.

  • et alors le 28/04/2011 à 14h08
    "Platini (...) termine 3 fois meilleur buteur en Italie (on a du mal à l'imaginer aujourd'hui, pour un n°10)."

    Juste là-dessus, parmi les capocannonieri récents en Italie, on a Totti (2007) et Del Piero (2008). Encore plus récemment (2010), il y a eu Di Natale, joueur atypique aussi. Alors ce ne sont pas des 10 à l'ancienne, mais on ne peut pas les mettre non plus dans la catégorie "solistes au jeu basé sur la vitesse" (ou "arieti" au jeu basé sur la puissance : Ibrahimovic, Toni...). Donc la défense fait peut-être un peu moins office de religion aujourd'hui en Serie A, mais il me semble y avoir encore la place pour des joueurs de classe, qui marquent plutôt grâce à leur intelligence et leur sens collectif (Totti en étant la meilleure illustration, puisqu'il a obtenu ce titre en étant la clef de voûte de la Roma spallettienne).

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