Si vous saisissez votre mot de passe PUIS votre e-mail, vous aurez la confirmation que ça n'a aucun effet particulier. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Paris sportifs : on parie que vous allez perdre

Six mois après l'ouverture du marché des paris en ligne, les profits ne sont pas au rendez-vous. Les dérives, si.
Auteur : Jérôme Latta le 20 Dec 2010

 

Cela restera l'un des événements économico-sportifs de l'année: "l'ouverture à la concurrence" du marché des paris en ligne pour le sport, les courses hippiques et le poker. Menée tambour battant pour un lancement avant la Coupe du monde de football, accompagnée par des campagnes publicitaires massives, elle présente déjà un bilan qualifié de décevant par les opérateurs détenteurs des licences délivrée par l'Arjel (Autorité de régulation de jeux en ligne). Pourtant, cette nouvelle industrie avait mis en scène l'Eldorado à venir avec un bel entrain.


Contre-performance du football
Selon un bilan au 28 novembre publié par l'Arjel, avec 125.000 joueurs réguliers pour une mise moyenne de 110 euros par semaine, les mises ont atteint 391 millions d'euros pour les paris sportifs – à peine plus que pour les paris hippiques (367). Loin de ce qui était escompté d'un effet Mondial qui n'a pas enclenché de dynamique, pour des raisons diverses, dont l'échec des Bleus, la concurrence persistante des sites illégaux ou un faible enracinement de la culture des paris et même de la culture sportive en France. "Nos parieurs sont clairement des fans de sport, mais pas autant que nous le pensions. Il y a un travail de démocratisation à faire pour séduire le grand public", estime Christophe Blot de sajoo.fr, cité par La Croix. "Nous nous sommes trompés collectivement sur l'ouverture du marché", a reconnu le PDG de la Française des Jeux (lire "Le jackpot des paris en ligne n'est pas au rendez-vous"). Découverte tardive: le marché ne serait pas aussi mûr ni aussi vaste qu'initialement espéré...

paris_repartition.jpg

Le football attire 57% des mises, bien moins que les 70 à 80% attendus, et les paris ne portent que pour un tiers sur les épreuves nationales. Le tennis atteint 25%, les vingt-huit autres disciplines éligibles se partageant le solde: à un surprenant troisième rang, le volley-ball (grâce aux tournois de beach-volley) n'obtient que 4%.


Les opérateurs en veulent plus
Du côté de l'Arjel et de son président Jean-François Vilotte, on se félicite du basculement "de l'offre illégale vers un cadre légal et réglementé" qui était l'objectif premier de la loi, en affirmant ne pas devoir se préoccuper de la rentabilité de l'activité. Les profits s'avérant insuffisants, les opérateurs réclament un changement de la loi sans attendre l'assouplissement que pourrait consentir le législateur lors du rendez-vous programmé fin 2011: ils déploient un lobbying tout-terrain et critiquent pêle-mêle le taux de retour aux joueurs plafonné à 85% des mises (contre 95% pour les pays pris comme référence), l'imposition (7,5%), les prélèvements en faveur du sport amateur (1,3%, puis 1,5% en 2011 et 1,8% en 2012) et des ligues professionnelles (1%), et l'exclusion des jeux de grattage, de casino et de loterie.
Quoi qu'il arrive sur le plan réglementaire, l'écrémage devrait être sévère parmi les quinze opérateurs de paris sportifs, alors que d'autres acteurs majeurs n'ont pas encore obtenu leur licence (Unibet et CanalWin). Et que ceux qui sont déjà en place sont à la peine: les comptes de Bwin ont ainsi plongé au troisième trimestre, en partie à cause des investissements consentis en France.


Les clubs ramassent la mise
En revanche, les clubs apparaissent comme de véritables gagnants de l'opération, avec de nouvelles ressources pour un sponsoring maillot mis en difficulté par la crise économique. Une manne retardée, mais qui est bien au rendez-vous avec près de 20 millions nouvellement injectés, selon une étude du cabinet Sport + Markt. On se souvient de l'arrestation spectaculaire en octobre 2006 des patrons autrichiens de Bwin, à l'occasion d'une conférence de presse tenue imprudemment au centre d'entraînement de l'AS Monaco à La Turbie – c'est-à-dire en territoire français (lire "L'argent du book n'a pas d'odeur") –, ou d'un Jean-Michel Aulas affrontant le ridicule la saison dernière, boudiné dans un maillot floqué au nom de Betclic et enfilé sous son costume. Le président de l'OL a fini par avoir gain de cause.
Les clubs professionnels bénéficient aussi des revenus issus du "droit au pari", 1% sur les mises reversé aux organisateurs des compétitions, c'est-à-dire aux ligues professionnelles via les fédérations sportives. La Ligue du football professionnel a défini un cahier des charges accepté cet été par les opérateurs – un peu contraints. La faiblesse des paris sur les compétitions françaises plafonne toutefois les gains espérés.


paris_aulas_betclic2.jpg


Médias : le mélange des genres
En sus des lourds investissements publicitaires consentis par les opérateurs pour imposer leur notoriété, les médias spécialisés se sont vus offrir de multiples opportunités de partenariats. Il en résulte des formes de journalisme abâtardi, plus proche de la voyance que de l'information, qui a fait surgir une flopée d'experts en pronostics missionnés pour attirer le chaland. L'irruption des cotes lors des retransmissions est un indice parmi d'autres de ces ambiguïtés qui compromettent un peu plus l'avenir du journalisme sportif en tant que journalisme. "Il existe un risque, bien réel, que le commentaire sportif ne serve plus qu'à accompagner une incitation au jeu", constatait le CSA en octobre dernier (sans envisager de réels rappels à la déontologie).
On ne compte déjà plus les consultants-vedettes qui œuvrent aussi pour un opérateur. Ce mélange des genres se prolonge dans l'émergence de conflits d'intérêts majeur: le paysage des paris sportifs attire des acteurs économiques qui touchent au sport par d'autres bandes, comme celle des médias: c'est le cas du groupe Amaury, de Canal+ ou de M6. (lire "Les paris en ligne à la limite du hors-jeu").


Prévention impossible
Alors que les perspectives économiques à moyen terme sont encore floues pour le secteur, une certitude s'impose: "l'accessibilité aux jeux, le développement des jeux en ligne augmente le nombre de joueurs addictifs", estime dans La Tribune Marie-Grall-Bronnec du CHU de Nantes), spécialiste de ces pathologies dont le coût est très élevé pour la collectivité (lire "Jeux en ligne: la nouvelle 'drogue' des Français?"). Or, la concurrence très intense favorise un marketing agressif incompatible avec les objectifs de prévention, ce dont l'Arjel commence à s'alarmer. Si les associations spécialisées observent déjà l'expansion de la dépendance chez les joueurs en ligne, on ne mesurera cependant les conséquences sanitaires de l'ouverture du marché que dans quelques années.

Sachant que l'ouverture du marché a par ailleurs mécaniquement augmenté le périmètre des paris truqués et de la corruption, quels que soient les dispositifs d'alerte mis en place, le bénéfice de cette loi reste extrêmement douteux. Édictée au motif d'encadrer des pratiques illégales et de se mettre en conformité avec les injonctions de la Commission européenne, elle semble n'avoir servi que les intérêts économiques mobilisés autour de ce marché, qui réclament désormais une accentuation de la libéralisation (lire aussi "Paris en ligne, les jeux sans le pain"). "On parie que vous allez gagner", clame le slogan d'un des opérateurs, quand cette industrie est fondée sur la certitude que vous allez perdre...

Réactions

  • Edji le 20/12/2010 à 08h10
    "Édictée au motif d'encadrer des pratiques illégales et de se mettre en conformité avec les injonctions de la Commission européenne, elle semble n'avoir servi que les intérêts économiques mobilisés autour de ce marché, qui réclament désormais une accentuation de la libéralisation".
    ----
    Rappelons, encore une fois, que la Commission n'est pour rien dans la libéralisation totale de ce marché, qu'elle s'est borné à dénoncer le fait que le monopole de la FdJ s'accompagne de publicités destinées à appâter le chaland, et qu'en vertu d'un arrêt de la CJUE, la France était tout à fait en droit de ne pas s'engager dans la voie finalement choisie.
    Pour le reste, toutes ces pubs agressives, dans tous les coins (journaux, radios, télés) me donnent franchement la nausée, sans compter la catastrophe sanitaire qui s'annonce, et que vous dénoncez à juste titre. Comme si le jeu de hasard à but lucratif était une activité économique normale, à tout le moins anodine, ce qu'il n'est, à l'évidence, en rien.

  • Tonton Danijel le 20/12/2010 à 09h21
    "On parie que vous allez gagner", clame le slogan d'un des opérateurs, quand cette industrie est fondée sur la certitude que vous allez perdre...
    - - - - - - - -

    Rien ne m'insupporte le plus que ce slogan qui prend les spectateurs pour des couillons...

    Sinon, la faiblesse relative du nombre de paris sur le foot vient peut-être bêtement du fait que c'est un sport difficile à pronostiquer... Contrairement au tennis où la hiérarchie est clairement établie. En plus, le football est un des rares sports où il peut ne pas y avoir de vainqueur, et pronostiquer un match nul est plus délicat...

  • Charterhouse11 le 20/12/2010 à 09h26
    Surprenant. J'étais persuadé que c'était une activité qui était très florissante (faut dire qu'ils en font tellement tout le temps et partout).
    Ceci dit, dans mon entourage, même large, je ne connais personne qui joue à ca. Et puis au-delà du fait que j'ai l'impression que c'est un peu galère pour s'inscrire non, les gains sont quand même très loin d'être grandioses (ou alors faut jouer 100€).

    Ceci dit, il reste un pari intéressant: trouver le ou les acteurs du secteur à disparaitre avant fin décembre 2011.

  • Popopop le 20/12/2010 à 09h45
    Charter
    >>>>>>
    Et puis au-delà du fait que j'ai l'impression que c'est un peu galère pour s'inscrire non, les gains sont quand même très loin d'être grandioses (ou alors faut jouer 100€).
    >>>>>>

    Ben c'est proportionnel à ce que tu joues. Ou alors, faut jouer des cotes "spectacle". Le genre dont tu te gardes bien de parler à tes collègues, sauf quand ça gagne, où là, on entend que toi.
    Mais faut aussi savoir que les cotes "spectacles" (ce sont souvent des cotes du genre "qui va gagner la coupe du monde du rugby", et toi tu paries sur l'écosse) sont aussi les plus entubatoires. Sous entendu, ce sont sur ces "marchés" à n résultats potentiels (où n > 3) que les sites se prennent les marges les plus élevées.

    Autre remarque : est-ce qu'on a toujours le droit de foutre de la gueule des pronos perdants de Pierre Menes et autres Lionel Rosso quand on sait qu'ils le sont forcément ?

  • newuser le 20/12/2010 à 10h01
    Le truc aussi c'est qu'ils ont voulu aller trop vite.
    On est passé du peinard 1N2 à je parie que "mon équipe va gagner 2-0 sur un but de X en arrivant à 0-0 à la mi-temps" et ça vaut 5.65 sur l'echelle dont ne sait pas quoi.

    En plus quand tu écoutes les émissions de promotions, les mecs pensent que les parieurs le font à grands coups de 10 euros par pari. Alors qu'à mon avis les parieurs ont un portefeuille de 10-15 euros pour l'ensemble des paris.

  • Metzallica le 20/12/2010 à 10h34
    j'ai pas bien compris ca:
    "critiquent pêle-mêle le taux de retour aux joueurs plafonné à 85% des mises (contre 95% pour les pays pris comme référence)"

    Ça veut dire qu'ils voudraient reverser plus de gains aux joueur mais ne peuvent pas? il est où le problème? Que dans les 15% il y a 13% de taxes et 2% pour le site de pari?

    Perso j'avais chargé 20 euros en début de coupe du monde pour tester le système. J'en étais à plus de 80 au bout de 3-4 jours jusqu'à ce que le Bresil ne gagne que 2-0 face à la Corée (au lieu des +4 prévus par mes soins). J'ai arrêté.

  • Mister Frisk le 20/12/2010 à 10h50
    Moi j'aime bien la nouvelle reglementation juste parce du coup sur lien, on peut regarder les matchs gratos. Suffit juste de s'enregistrer sur le site sans même rentrer sa carte de crédit.

    On peut malheureusement pas mettre en grand écran mais la qualité est vraiment pas mal (j'ai regardé Marseille - Lyon hier comme ca)

  • Tarama Vahirua le 20/12/2010 à 10h54
    Le pari sportif n'est pas basé sur la perte des joueurs. Ces derniers se compensent les uns les autres. Par contre, on gagne moins que ce qu'on "devrait gagner" (si le book était gratuit). L'exemple le plus évident :
    match de tennis où deux joueurs équivalents s'affrontent. Deux possibilités :
    1 ou 2 (comme victoire du joueur 1 et victoire du joueur 2).
    Théoriquement, puisque les deux joueurs ont autant de chances de gagner, il y a autant d'argent parié par les joueurs sur l'un que sur l'autre. On devrait donc gagner le double de ce qu'on a misé. Sauf qu'en général, on ne gagne que sa mise*1,85. Et c'est là que les books font leur marge et non pas sur le fait que certains joueurs se trompent. Et c'est également pour arriver à ça que les cotes sont variables.

  • Storer le 20/12/2010 à 11h00
    @Mister Frisk : le .com aurait dû te mettre la puce à l'oreille. Bet365 est un site non agréé par l'ARJEL. Tu vas donc sur un site pirate et tu t'en vantes qui plus est éhontément. J'espère que le simple fait de t'être inscrit et de ne pas avoir fait de dépôt va tout de même t'éviter la prison.

  • Popopop le 20/12/2010 à 11h26
    Metzallica
    lundi 20 décembre 2010 - 10h34
    j'ai pas bien compris ca:
    "critiquent pêle-mêle le taux de retour aux joueurs plafonné à 85% des mises (contre 95% pour les pays pris comme référence)"

    Ça veut dire qu'ils voudraient reverser plus de gains aux joueur mais ne peuvent pas? il est où le problème? Que dans les 15% il y a 13% de taxes et 2% pour le site de pari?

    Perso j'avais chargé 20 euros en début de coupe du monde pour tester le système. J'en étais à plus de 80 au bout de 3-4 jours jusqu'à ce que le Bresil ne gagne que 2-0 face à la Corée (au lieu des +4 prévus par mes soins). J'ai arrêté.

    >>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>

    En gros, oui, la marge de manœuvre en terme d'attractivité au niveau des cotes est quasi nulle.
    En gros, en reversant 85% des mises au joueurs, il leur reste de quoi faire tourner la boutique (frais de fonctionnement, renouvellement entretien des serveurs, campagnes commerciales et promotionnelles), et de quoi se verser des salaires très correct, mais absolument pas de quoi devenir super riches.

    Ce qui m'étonne, c'est que les opérateurs s'étonnent de galérer, sachant que le cahier des charges (et donc les taxes à payer sur chaque pari) était connu depuis le début.

    Ce taux de retour absolument minable a un point négatif, à savoir qu'il encourage les joueurs à chercher de meilleurs rentabilités via des sites "non-licenciés" en france, mais également un point positif sur la gestion des problèmes de dépendance au jeu.

    J'aimerais bien avoir des chiffres là dessus, parce que je suis pas persuadé que l'explosion de l'offre en terme de pari a entraîné une réelle augmentation du nombre de personnes dépendantes au jeu. Ceux qui crament leur RSA en jouant au Rapido dans le bistro du coin doivent toujours le faire, et une bonne partie de ceux qui jouent beaucoup le faisait déjà avant l'ouverture du marché.

    La dépendance au jeu naît de l'illusion du gain potentiel. Or n'importe quelle personne à qui on explique 5 min comment fonctionne le système, et pour quelles raisons le système est "imbattable" sur le long terme, doit finir par soit se désintéresser du pari payant, soit par continuer à jouer, mais en acceptant que ce n'est qu'un loisir (qui, reconnaissons le, peut vous permettre de vibrer sur un bordeaux-rennes même quand vous n'êtes pas supporter de l'un ou de l'autre), un loisir payant certes, mais comme il y en a tant d'autres.

    Déjà que 95%, c'est déjà quasi impossible à battre ( il faut être à ce point meilleur "evalueur de cotes" que le bookmaker - soit une armée de spécialistes - que votre bénéfice rattrape les 5% qui ne sont pas retournés au joueur), alors avec 85%, au moins, on se pose même pas la question.

La revue des Cahiers du football