Ballon de Plomb, les candidats : Kazim et Ben Arfa
Ballon de Plomb, la campagne – Le Coca Cola Kid et l'éternel prodige se présentent avec de redoutables atouts.
Auteur : Floréal Hernandez et Thibault Lécuyer
le 12 Dec 2010
Kazim Kazim (Toulouse)
On a découvert Kazim-Kazim pétillant lors de l’Euro 2008 en Suissautriche. Malheureusement, l’international turc est arrivé éventé à Toulouse en janvier dernier. En six mois seulement, "Coca Cola Kid", un surnom datant d’un premier transfert réalisé grâce à l’argent du géant à bulles, a gagné sa place de prétendant au Ballon de plomb. À tel point que son ex-coéquipier toulousain, Fodé Mansaré, est jaloux d’une telle réussite. Malgré des débuts réussis, le bilan de l’attaquant en Ligue 1 est quelconque: 15 matches, 2 buts. Quelques beaux dribbles, beaucoup d’imprécisions, de la nonchalance. Son entraîneur Alain Casanova dira de lui: "Il est fainéant comme une couleuvre". Bref, un Daniel Braaten salade, tomate, oignon. Pas de quoi convaincre les dirigeants toulousains de lever l’option d’achat, qui le
retourne à l'envoyeur, lequel ne le fait pas plus jouer qu'avant. Kazim aura cependant réussi à faire parler du TFC lors du mercato. Car il est arrivé précédé d’une réputation sulfureuse: au cœur d’un scandale sexuel avec d’autres joueurs de Fenerbahçe, soupçonné d'organiser des parties fines. Sa signature dans la ville de Dominique Baudis en faisait rêver certains. Finalement, rien! A l'exception d'un flagrant délit de vitesse dans les rues de Toulouse et d'actes de rébellion contre les policiers. On est bien loin de la classe du demi de mêlée Byron Kelleher, mis KO par un automobiliste après un accident de la circulation sans gravité.
Point fort
Son crochet droit qui donne un tour de rein à son adversaire et le place dans les meilleures dispositions pour centrer ou tirer.
Point faible
Son crochet droit qui lui donne un tour de rein et le laisse planté dans le terrain.
Le slogan de campagne
"Votez pour moi pour moi"
Hatem Ben Arfa (Marseille)
Rien de ce que fait Ben Arfa n'échappe à la controverse. Pas même sa nomination au Ballon de Plomb. Peut-on livrer au vote un footballeur gravement blessé? Peut-on nommer un joueur au talent indéniable? Ce n'est en tout cas pas la première fois qu'un excellent technicien se retrouve dans la liste. Il faut pour cela qu'il dépasse les espérances les plus folles sur les deux autres critères, et de ce côté, Hatem Ben Arfa a fait chauffer les compteurs.
Inutile de monter en épingle le moindre retard à l'entraînement ou avion raté, tant le génie à éclipse de l'OM s'est entêté en 2010 à valider tous les clichés à son sujet. De son départ de l'OM – copie conforme de son départ de Lyon deux ans plus tôt – négocié dans le bureau de Dassier où il était entré "prêt tout casser", à quelques grèves de l'entraînement, Ben Arfa a poursuivi sa trajectoire chaotique.
Il y a un an et demi, nous affirmions que c'était la saison ou jamais pour l'éternel espoir du football français, déjà très en retard sur ses anciens coéquipiers (lire "Ben Arfa : le meilleur est avenir?"). Avant même sa blessure, l'évolution était loin d'être évidente. Mis à la cave en compagnie de Mathieu Valbuena par Didier Deschamps, il n'en est sorti que sporadiquement, pour entretenir l'illusion (lire "Au secours, Ben Arfa est de retour"). Tandis que l'homme aux boxers bariolés s'engageait dans un courant ascensionnel, Ben Arfa – selon l'expression consacrée – retombait dans ses travers.
Côté choix de carrière, on ne peut s'empêcher de penser que partir chez un promu anglais, alors que la Bundesliga – le championnat qui a fait passer Johan Micoud pour un génie – lui tendait les bras, n'était pas la meilleure option. Son jeu fait de dribbles, de passes en profondeur et de frappes de mule se serait merveilleusement accordé avec l'offensif championnat allemand, là où Newcastle lui proposait de rugueuses oppositions épaule contre épaule, genou contre genou.
On peut craindre que Ben Arfa, encore jeune, revienne de blessure inchangé dans quelques mois: avec un potentiel de Ballon d'Or, mais une éligibilité de Ballon de Plomb...
Point fort
Voter pour Ben Arfa, c'est surtout voter pour son agent.
Point faible
S'acharner sur un joueur blessé, à part si c'est Démont…
Le slogan de campagne
"Sauvé par De Jong"
Le Diaporama de Ben Arfa