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La faillite disciplinaire du foot français

Incidents dans les stades, clémence de la Commission d'appel, gestion des faux passeports, dérapages des dirigeants, Strasbourg-Metz à rejouer, révolte des arbitres... La politique désastreuse de la Ligue en matière de discipline apparaît au grand jour.
Auteur : Julie Grémillon le 23 Jan 2001

 

L'affaire des faux passeports a mis sur le gril les différentes instances de la Ligue (en particulier son Conseil d'administration et ses Commissions de discipline et juridique), contraintes de gérer un dossier explosif et politiquement miné, qui se résume par cette question: "Comment sauver le foot d'élite et nous avec?". Elles y jouent une crédibilité déjà fort atteinte par ailleurs dès qu'il s'agit de faire respecter un minimum de discipline, et qui risque bien d'être emportée par le scandale si le scénario d'une amnistie très sélective l'emportait. Dans ce dossier, on verra dans les semaines qui viennent si la Ligue a restauré ses principes ou simplement et provisoirement fait illusion (voir Faux passeports et vrais procès et Sanctions: les Verts en enfer…).
Les doutes sur la gestion de ce dossier s'ajoutent à la longue liste des dysfonctionnements de l'appareil de la justice sportive, et les conflits qui s'accumulent depuis quelque temps témoignent que le "seuil de tolérance" est largement dépassé, comme l'ont indiqué eux-mêmes des arbitres très remontés.

Une commission d'appel ridicule
Nous en avons souvent parlé sur ces pages, la vilainement nommée "Commission d'appel et de l'éthique" a pris pour habitude de réduire systématiquement les sanctions prises par la Commission de discipline, ruinant totalement leur crédibilité, qu'elles touchent les joueurs, les entraîneurs, les dirigeants ou les clubs, qu'elles s'évaluent en amendes ou en jours de suspension.
Le rôle d'une commission d'appel n'est pourtant pas d'élargir systématiquement les prévenus, mais de réexaminer les éléments de l'accusation. Elle peut tout à fait alourdir une peine et sanctionner ainsi les recours abusifs, renforcer la jurisprudence. Celle que préside Laurent Davenas fait tout le contraire, et ne consiste que dans une chambre d'allègement, devant laquelle il suffit de se présenter pour obtenir gain de cause. Cette situation a conduit à une tolérance lamentable pour les actes de violence commis sur le terrain ou dans les tribunes. Elle a surtout entraîné l'isolement croissant du corps arbitral dont l'autorité, déjà contestée au moment de l'exercice de leurs fonctions, est annihilée par le laxisme institutionnel.
Sur le sujet, voir dans nos archives : Arbitrage et discipline: une faillite bien organisée (1) et (2), février 2000, et les plus récentes Gazettes 24 et 25.

Les clubs, sociétés à responsabilités très limitées
Dernière preuve du n'importe quoi actuel, les "sanctions" prises dans l'affaire du Strasbourg-Metz ayant vu la blessure de Nelly Viennot ont une nouvelle fois suscité la perplexité. Alors qu'à peu près partout en Europe un tel incident aurait sans discussion possible entraîné la perte du match, assortie d'une suspension du stade avec ou sans sursis, la Commission a pris une décision aussi bancale que faible, le match devant être rejoué à huis clos et un match de suspension étant infligé au Racing. Quelques jours après avoir retiré 7 points à l'ASSE, la Ligue retrouve ses réticences à trancher dans le vif du classement. Récemment, le PSG avait vu son amende de 500 000F (pour le jet de siège de PSG-OM) commuée en provision de 300 000F pour un audit sur la sécurité... Autre exemple moins dramatique: le jet de pile au Vélodrome ayant atteint le gardien monégasque a valu 50 000F d'amende à l'OM. A ce tarif, on voit mal ce qui retiendra le bras du prochain crétin.
Et l'on reparle des sanctions qu'il faudrait appliquer quand les gestes habituels (jets d'objets divers) ont des conséquences dramatiques. Et l'on répète: tant que des mesures injustes, mais seules efficaces, comme la suspension des stades ou des amendes très lourdes ne seront pas prises, il faudra s'attendre à la répétition de ce genre d'incidents, totalement banalisés. Et l'on entendra indéfiniment des responsables comme Patrick Proisy déclarer "Notre responsabilité ne peut être mise en question dans cette affaire".
Car le problème est bien là: la Ligue dégage les clubs de leurs responsabilités, à l'égard leurs joueurs et de leurs cadres comme de leurs supporters, elle est prête à jurer de l'innocence et de la bonne foi des dirigeants avant même que leur cas ne soit examiné. Elle les protège en fait d'une véritable justice sportive.

À trop tirer sur l'arbitre…
La mansuétude des Commissions a logiquement conduit une dégradation progressive du climat, avec des dirigeants qui se permettent des pressions de plus en plus explicites, prennent en otage les arbitres ou les soumettent à la suspicion (voir la polémique Aulas-Courbis). Tout est permis, et les pressions verbales, voire physiques, exercées sur le terrain ou au bord de la touche par l'entraîneur ou le banc sont elles aussi gentiment tolérées…
La décision se rejouer Strasbourg-Metz a contresigné le mépris dans lequel est tenu le corps arbitral, composé d'emmerdeurs qui ont le tord de se trouver sur la trajectoire de la haine, sacrifiés sur l'autel du spectacle-qui-doit-continuer, abandonnés à eux-mêmes, chaînons faibles du foot pro qu'il convient de maintenir en état d'impuissance (pour mieux faire pression sur eux ou les accuser de tous les maux).
Aujourd'hui les arbitres, après avoir une nouvelle fois déclaré leur ras-le-bol en début d'année, ruent plus sérieusement dans les brancards, UNAF et CCA en tête (Union nationale des arbitres de France, présidée par Bernard Saules et Commission centrale de l'arbitrage, présidée par Michel Vautrot). Ils ont ainsi signifié leur refus collectif d'arbitrer le Strasbourg-Metz à huis clos, et menacé de retarder le coup d'envoi de la prochaine journée de championnat. Surtout, des voix s'élèvent pour demander à ne plus dépendre de la Ligue, qui leur semble incapable de garantir des conditions de travail satisfaisantes et dont la partialité menace leur propre indépendance. Cette gifle symbolique devrait faire rougir quelques joues au sein du CA de la Ligue, sachant que la Fédération (Simonet ayant fait de l'arbitrage un chantier prioritaire de son nouveau mandat) sera prête à étudier, avec le ministère, des solutions pour séparer les arbitres d'une tutelle désormais suspecte…

Tout le monde peut aujourd'hui constater l'incapacité de la Ligue à assurer des fonctions qui requièrent une impartialité et une rigueur sans faille. La mainmise des dirigeants sur la LNF, du clan "élitiste", a déjà compromis certains rapports au sein de la "famille" du foot pro, et fait naître la crainte de la dérive d'un foot pro auto-géré. Au moment où un certain laxisme est condamné au travers avec l'affaire des faux passeports, les indulgences de la Ligue sont d'autant plus inacceptables. N'importe quel audit sur sa politique disciplinaire concluera à sa faillite intégrale, sur tous les tableaux. C'est peut-être une telle étude que Bourgoin et consorts devraient s'offrir avec les amendes collectées.

Réactions

  • DOOMER le 23/01/2001 à 00h00
    Rien à ajouter, tout est dit.

  • olivier le 23/01/2001 à 00h00
    Complètement d'accord avec vous! La commission d'appel n'est qu'une bande de rigolos qui décrédibilisent tout le travail de la commission de discipline!
    Pour le respect des arbitres, pour la sécurité des joueurs et des spectateurs dans les stades, pour le retour à des comportements respectueux de la glorieuse incertitude du sport, une seule solution: sanctionner lourdement les fautifs! Et ne pas réduire leur peine à chaque fois qu'ils viennent pleurer!
    Un exemple à suivre: la discipline imposée par l'UEFA! Souvenez-vous de l'exclusion de la Fiorentina, de la suspension des clubs anglais, et plus récemment des suspension de joueurs portugais (après la demi-finale France-Portugal) et la suspension de notre chère Zizou (je l'adore, mais sa suspension est logique). ET LES SANCTIONS N'ONT PAS ETE REDUITES EN APPEL!

    En tout cas, je soutiens les arbitres dans leur menace de refuser d'arbitrer la rencontre Strasbourg-Metz. Les idiots des stades et des coulisses qui passent leur temps à critiquer les arbitres verront à quel point ils leur manqueront quand ils ne seront plus là ...

  • DOOMER le 23/01/2001 à 00h00
    Pour lancer un débat bien morose, voici le fameux fax de l'OL à l'UNAF (OK il existe). Je pense que l'on peux désormais dire qu'il n'est pas normal d'envoyer un tel fax avant la rencontre, mais qu'on ne peut en aucun cas faire état d'une queconque pression sur l'arbitre. Mais trève de bavardage voici le fax (à prendre quand même avec des pincettes puisqu'il ne provient pas d'un organe officiel)


    Monsieur,


    Nous avons appris le remplacement de M Moulin, malade par M Layec en qualité d'arbitre de la rencontre LENS-OL de ce lien

    Nous sommes quelques peu surpris de cette désignation, car à la suite de la rencontre Lyon-Sedan du 29 novembre dernier, arbitré par M Layec, une procédure est en cours auprès de la commission d'appel et d'éthique de la LNF


    Nous pensons qu'il aurait été opportun d'attendre la conclusion de ce dossier avant de désigner M Layec pour arbitrer de nouveau une rencontre de l'Olympique lien

    Veuillez, agréer, Monsieur le Président, l'expression de mes salutations distinguées


    Marino Faccioli

  • ZZ le 23/01/2001 à 00h00
    Comme tout le monde, rien à redire... Concernant la sécurité dans les stades y compris celle des arbitres, il y a toutefois une responsabilité qui me semble en permanence écartée: celle de la préfecture de police. Je sais bien qu'on empêchera jamais un abruti de rentrer un objet prohibé dans les enceintes sportives mais à quand des fouilles un peu moins ridicules (non pas que je rêve de me faire "caresser" par un "gentil" CRS). Moi, j'prends l'exemple du stade vélodrome (stade que je fréquente), on y rentre comme dans un moulin. En fait, je me demande si la sécurité veut dire quelque chose pour les instances du football, auquel cas je comprendrai très bien que les sanctions soient ridicules. Enfin, je voudrais qd même rappeler que ceux qui jugent à la ligue sont bien souvent ceux qui dirigent dans les clubs...

  • poux le 23/01/2001 à 00h00
    d'accord pour condamner les faits, mais je pense qu'une injustice ne règle rien. Les sanctions pénales pour les auteurs de ces gestes doivent suffire à dissuader. Finalement, la bêtise de ces crétins est suffisante pour faire passer leur haine avant "l'amour" de leur club. Je ne pense pas que ces gens là réfléchissent vraiment. Ce sont des rebus qui doivent être traités comme tels.

  • Le Croisé le 23/01/2001 à 00h00
    Ah... les joies de la guerre économique...
    Faut pas en demander trop à Bourgoin, Aulas et Campora... ni aux commissions qu'ils influencent...
    Ces gens ne savent qu'e.. (sic) Pardon... (j'ai encore failli ne pas être publié!)... qu'arnaquer les gens.
    En fait c'est tout un idéal, niquer son prochain... surtout quand on vous laisse faire...

    En politique comme en sport et en bien d'autres domaines, le ver est dans le fruit... que voulez vous y faire?
    Alors arrêtons, messieurs les journalistes, arrêtons de décerner des ballons d'or en fonction des montants de transferts... et peut-être pourrez vous sainement vous pencher sur l'impartialité des commissions d'appels.
    Quand on récuse les compromis et la corruption, il ne faut peut-être pas en vivre...

  • soto le 23/01/2001 à 00h00
    Bravo et d'accord, sans des mesures dures, on n'arretera rien du tout.
    Le PSG a toléré des années et ça dure encore un peu des hooligans et nazillons dans son stade sans ne jamais rien faire, Furiani malgré la catastrophe est toujours envahi de débiles qui projettent à tout va des objets sur les joueurs et les arbitres. C'est aux dirigeants de club, qui encaissent le prix des places, à faire le ménage.

  • DOOMER le 23/01/2001 à 00h00
    Je pense qu'une vrai politique arbitrale devrait etre mise en place, elle pourrait comporter des règles telles que:
    1 - Des arbitres appartenant à une fédération totalement indépendante de la ligue ou de la lien
    2 - Une politique très répressive des des tricheries (faux pénalties évidents, simulations, etc...) ou des contestations sur le terrains en cours de match (pas après faux pas exagéré) devrait être suspendu pour PLUSIEURS MOIS.
    Voila, déja rien que ça, ça en calmerait plus d'un, non?


  • SLY le 23/01/2001 à 00h00
    Entièrement d'accord avec l'article, une commission qui n'a rien d'éthique ni de moral, qui juge n'importe comment (des amendes de moins de 10 000 F à un grand club pro comme ça s'est déjà vu, je doute de l'efficacité...), et qui pose ses sursis un peu bizarres (Alex et Levistsky).
    Eséprons que l'initative des arbitres arrive à son terme, et espérons qu'ils soient désormais séparés de lien

    A+

    SLY.

  • GMAN le 23/01/2001 à 00h00
    Salut, un peu de rouge, ne peut pas faire de mal.
    Ne trouvez vous pas que donner le match perdu à Strasbourg ou le redonner à jouer à huis-clos sont des sanctions un peu archaiques? Et aussi un peu démesurées par rapport au geste d'un imbécile? Ce sont des sanctions d'un autre âge, d'une époque où à défaut de pouvoir retrouver le coupable on devait sanctionner le club pour empêcher que cela recommence. Aujourd'hui tous les stades des clubs pros ont des systèmes de vidéo-surveillance capable de repérer n'importe quel excité. Une amende pour le club pour préjudice (une vraie...500 000 ou 1 MF), une sanction par un tribunal civil et une interdiction de stade pour l'imbécile sus-nommé me semblerait adapté.

    La sanction de la Ligue est démesurée car à quoi ça sert pour un pdt de club de payer des CRS et un système de vidéo-surveillance ultra-perfectionné si finalement par la faute d'un excité leur club est tout autant sanctionné que si le pdt n'avait rien fait. (ou plutôt s'il n'avait pas été obligé de le faire par la loi et le préfet).

    P.S: Pourquoi jeter un pétard à un arbitre est plus sévèrement condamné que jeter un siège sur les supporters marseillais? La volonté de nuire n'est-elle pas la même? "Accepter" que les supporters se balancent des trucs entre eux, c'est la porte ouverte à tous les excès.


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