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Live And Let Die / 2

Déménager un club à quelques dizaines ou centaines de kilomètres, c'est souvent en faire un objet de caprices présidentiels...
Auteur : Toni Turek le 17 Sept 2010

 

SC Wiener Neustadt: Magna, tabula rasa ou pas?
Déménagement de Schwanenstadt (Haute-Autriche, Nord) à Wiener Neustadt (Basse-Autriche, Est): 280 km.

Naissance
Filiale du groupe équipementier automobile Magna, l’entreprise Sport Management International récupère la licence du SC Schwanenstadt en janvier 2008. Modeste club arrivé en Erste Liga (D2) en 2005 seulement, le "SCS bet-at-home.com" ne s’en sortait plus financièrement – notamment à cause des primes versées aux joueurs la saison précédente, achevée au deuxième rang – et entérine là son retrait de la scène du foot professionnel à l’été suivant.
Après avoir longtemps été le généreux mécène de l’Austria de Vienne, le Big Boss de Magna, le milliardaire autrichien Frank Stronach, lance ainsi son projet: la mise en place d’un nouveau club. Selon l’idée initiale, celui-ci est censé donner sa chance aux jeunes joueurs du cru. La ligue viennoise se montrant réticente, c’est la ligue de Basse-Autriche qui accueille la nouvelle entité et lui permet de s’établir à Wiener Neustadt, à 60 km au sud de Vienne.

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Vie
Pour sa première saison, le "SC Magna Wiener Neustadt" conserve une dizaine de joueurs de Schwanenstadt, et accueille entre autres une demi-douzaine de pros issus de l’Austria de Vienne – dont les ex-internationaux Yüksel Sariyar et Sanel Kuljic, et son futur capitaine Hannes Aigner. Pour leur première année, les "Bleus" finissent meilleure attaque, meilleure défense, et premiers: un résultat parfait dû à l’entraîneur Helmut Kraft, qui a su tirer le maximum de son groupe.

2009/10 : la première saison "avec les grands" dans l’élite est elle aussi satisfaisante: sans joueurs de grand renom, le promu finit à un honorable cinquième rang, sans avoir été concerné par la lutte contre la relégation. Le club dispute même la finale de la Coupe d’Autriche (0-1 contre le Sturm Graz). Seuls accrocs: les départs de Kuljic et Sariyar, mécontents de leur sort, et surtout en décembre 2009 le renvoi de Kraft, malgré ses bons résultats, sur décision personnelle de Stronach.
La saison 2010/11 démarre bien pour les Neustädter qui occupent – brièvement –la place de leader pour la première fois. Mais après cette phase d’euphorie, l’équipe  concède treize buts sur trois matches de championnat en août (dont un 0-5 à domicile!), et elle est la seule de l’élite à chuter au premier tour de la Coupe nationale. Le début de la fin?


Futur
Le devenir du "SC Magna" est incertain. Car dans les coulisses, tout ne va pas bien, comme en témoigne la démission récente de son vice-président Ernst Neumann. En fait, il est désormais acquis que Magna se retirera à la fin de la présente saison... Il va donc falloir dénicher un voire plusieurs solide(s) sponsor(s) de substitution, pour ne pas connaître le funeste sort de l’Austria Kärnten. Pourquoi ce retrait de Magna? En fait, il était initialement prévu la construction d’un nouveau stade pour le club – un stade qui est resté à l’état de projet. Certes, Stronach devrait rester président du club. Mais même s’il reste comme investisseur privé, sa contribution sera bien moindre. Pas étonnant donc que le portefeuille du club soit resté fermé cet été, seuls trois joueurs en fin de contrat et un autre en prêt étant arrivés…
Il faudra voir si ces manœuvres se répercuteront durablement dans les vestiaires… ou au mercato d’hiver, où quelques départs pourraient bien être enregistrés. A l’heure actuelle, sur le terrain comme dans les bureaux, l’avenir du SC Wiener Neustadt suscite beaucoup d’interrogations…



FC Admira Wacker Mödling: Trenkwalder, la folie des grandeurs
Déménagement de Schwadorf (Basse-Autriche, Est) à Mödling (Basse-Autriche, Est): 30 km.

Naissance
L’histoire commence ici en 2002, lorsqu’un entrepreneur autrichien du nom de Richard Trenkwalder, passionné de foot, prend le contrôle de l’ASK Schwadorf. Sous sa présidence, ce très modeste club d’une petite ville sise au sud-est de Vienne est pris d’une très forte poussée de croissance et grimpe quasiment d’un échelon par an jusqu’en 2007, où il s’ouvre les portes de la deuxième division autrichienne. Trenkwalder ne vise alors rien de moins que la montée dans l’élite au terme de la saison 2007/08. Pour atteindre son but, son club fait signer des pointures comptant quelques capes et ayant déjà une solide expérience en 1. Bundesliga: le gardien Thomas Mandl, les défenseurs Toni Ehmann et Jozef Valachovic, le milieu Roman Mählich, l’attaquant Marek Kincl… La désillusion est sévère: l’équipe ne parvient pas à s’extirper du bas-ventre mou et doit se satisfaire d’un rang de premier non-relégable – les trois entraîneurs qui se sont succédé n’ayant pas trouvé la bonne formule.

live_3c._Trenkwalder.jpg

Changement de stratégie en 2008: les "stars" sont priées d’aller voir ailleurs, et Trenkwalder déménage le club de Schwadorf, dont il estime que les limites ont été atteintes. Destination: Mödling, dont le club local, l’Admira, végète en troisième division après avoir été relégué sportivement en 2006 et administrativement en 2007. Historiquement le meilleur club de la région, forte de huit titres de champion à son palmarès, l’Admira affiche un potentiel bien plus intéressant que le confidentiel ASK Schwadorf. Grâce à Trenkwalder, l’ASK Schwadorf devient officiellement le "FC Trenkwalder Admira Wacker Mödling", l’ancienne Admira devenant son équipe-réserve. Ainsi sacrifié, le club de Schwadorf doit repartir dans l’anonymat du monde amateur, comme Pasching un an plus tôt lors de son déménagement à Klagenfurt. La nouvelle Admira basée à Mödling a désormais un seul but: la montée dans l’élite.

Vie
Le club démarre la saison 2008/09 avec une majorité de joueurs de Schwadorf. Dernière avec un point après cinq journées, l’Admira perd son entraîneur Heinz Peischl, remplacé par Walter Schachner – oui, le même que celui viré de l’Austria Kärnten. L’équipe remonte alors comme une flèche dans le haut de classement, mais termine troisième derrière l’inamovible leader Wiener Neustadt et Innsbruck. Raté donc, car en Autriche, seule la première place offre l’accession.
Le début de l’année 2009/10 est meilleur. L’Admira en profite même pour occuper un temps la première place. Mais dans la lutte au sommet, malgré la venue d’étrangers expérimentés comme Patrik Jezek et Vladimír Janocko (ex-Red Bull Salzbourg) et d’ex-internationaux autrichiens tels Muhammet Akagündüz et Gernot Plassnegger, l’Admira concède en avril 2010 deux défaites d’affilée rédhibitoires. Elles coûtent leurs postes à l’entraîneur Schachner, au gardien Mandl et au capitaine Dospel. Les six victoires obtenues lors des six matches restants avec Dietmar Kühbauer comme nouvel entraîneur ne suffisent pas: l’Admira termine à nouveau derrière les Tyroliens d’Innsbruck. Quand ça ne veut pas…

Futur
La troisième saison sera-t-elle la bonne? Pour le moment, oui: l’Admira dirigée par Kühbauer n’a perdu que quatre points après dix rencontres, et marque environ trois buts par match, à l’extérieur comme à la Trenkwalder-Arena. Contrairement aux deux saisons précédentes, l’Admira a donc pris cette fois un excellent départ. Mais on peut être inquiet sur la pérennité et la viabilité du club quand on voit la facilité avec laquelle l’impatient Trenkwalder appuie sur le bouton du siège éjectable: cinq fois en pas même trois ans. Sans parler du cas où l’Admira viendrait à essuyer un troisième échec consécutif…



La fin d’une mauvaise habitude

Les instances autrichiennes ont modifié leurs règlements pour empêcher la multiplication de ces déménagements. Dorénavant, un club doit avoir joué trois ans dans le même Land que celui dont il prend la licence. Concrètement: si Wiener Neustadt venait à déménager et céder sa place, cela ne pourrait se faire qu’au bénéfice d’un autre club de Basse-Autriche. Mais les deux autres clubs pros de la région, le SKN St-Pölten et… l’Admira, ne semblent – pour l’heure – pas intéressés.

Concernant la première division, le futur du SC Wiener Neustadt s’y inscrit en pointillés, celui de l’Admira reste hypothétique. Mais le problème n’est même plus seulement économique: comment passionner les fans locaux et promouvoir raisonnablement le foot autrichien quand l’espérance de vie des clubs semble réduite, quand en cinq ans six clubs de l’élite ont disparu du monde pro pour des raisons extra-sportives, et quand l’avenir d’autres dépend à ce point de l’ignorance, de la lassitude ou de l’impatience de ceux qui les régissent?

Réactions

  • Ô Mexico le 17/09/2010 à 08h04
    Je ne pensais pas que ce phénomène était courant en Europe (le seul exemple qui me vient en tête c'est le très à la mode Evian-Thonon ex-Croie de Savoie), alors qu'en Amériques le système de franchises rend cette pratique plus fréquente.


    Les exemples en NBA sont célèbres, souvent motivés dans ce cas-là par un plus gros marché ou un plus gros chèque.

    Dans le football mexicain même topo, il y a ainsi 2 clubs qui ont changé de ville résidente il y a peu :
    . le club de Necaxa, qui souffrait à Mexico de la concurrence de Cruz Azul, América et Pumas, a migré il y a quelques années à plus de 500 kilomètres au nord, dans la ville d'Aguascalientes qui voulait s'offrir une "bonne" équipe de foot.
    Une fois la construction du magnifique stade Victoria terminée, le club descend en 2ème division, avant de remonter cette année (pour mieux redescendre ?). Ce retour dans l'élite a d'ailleurs provoqué des scènes cocasses, car beaucoup de supporters du club vivent encore à Mexico : la fête y a été plus forte qu'à Aguascalientes.

    . destinée inverse que celle du club d'Atlante, nomade du foot mexicain (toujours autour de Mexico DF) et qui en 2007 a été attiré par les millions qu'offrait la capitale du tourisme, Cancún, 1000 kilomètres plus au sud (au bas mot).
    Première année et premier titre, dans leur stade sableux et rempli de touristes. L'investissement s'avère alors visiblement bon, sauf que depuis l'équipe frise la relégation, sans avoir réellement trouvé de public.

    On savait que l'argent ne faisait pas le bonheur, on découvre aussi qu'il n'offre ni des titres, ni un soutien populaire.

  • Tonton Danijel le 17/09/2010 à 09h02
    Ô Mexico
    vendredi 17 septembre 2010 - 08h04
    Je ne pensais pas que ce phénomène était courant en Europe (le seul exemple qui me vient en tête c'est le très à la mode Evian-Thonon ex-Croie de Savoie), alors qu'en Amériques le système de franchises rend cette pratique plus fréquente.
    - - - - -

    Ceci dit pour l'ETG, le cas est légèrement différent, il s'agit de fusion, pas de déménagement et disparition d'un club au profit d'un autre. Les Croix de Savoie résultait de la fusion des clubs de Gaillard et Ville-la-Grand pour pouvoir tenir au plus haut niveau amateur. Puis fusion avec Thonon, ancien pensionnaire de Ligue 2, dans l'espoir de ravoir un club professionnel en Savoie. Par contre, aucune fusion avec la ville d'Evian, c'est simplement qu'ils sont sponsorisés par l'eau locale.

    C'est un peu comme Arles-Avignon, une fusion et un déménagement qui ont été dictés par les contraintes pour passer du monde amateur au monde professionnel. Rien à voir avec un président mégalomane et incompétent, ça, c'est venu après la montée en Ligue 1.

  • Sens de la dérision le 17/09/2010 à 09h43
    J'aime particulièrement Monsieur Trenkwalder qui donne son nom, en toute modestie, aux clubs qu'il achète ainsi qu'au stade. Magnifique.

  • Mangeur Vasqué le 17/09/2010 à 17h38
    Ça fait penser au MK Dons tout ça, le "Franchise FC" comme il fut appelé, club de D3 où évolue Didi Hamann (et oui !)

    (officiellement, ce club de MK Dons est la « continuation » du Wimbledon FC, mais en fait il est sorti de nulle part en 2004 après avoir volé l'indentité de Wimbledon - distant de 100 kilomètres -, qui fut obligé de repartir à zero avec des joueurs totalement amateurs).


  • Vieux légume le 18/09/2010 à 21h13
    Merci Toni pour l'article, cet aspect du foot autrichien m'a toujours étonné.
    On voit malheureusement que le businessman n'est pas très patient aussi...et qu'il voit le foot sous un angle...différent.


    Petite note, le président "a l'origine" de la chute de l'Admira, c'est Pishyar...qui est actuellement a Genève, du coté du Servette.

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