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Métamorphose à Sarajevo

Les Bleus ont conjuré leur sort en gagnant 2-0 en Bosnie et en se gonflant d'espoirs pour la suite. La nalyseLes observationsLe match de M6Vu du forum
le 8 Sept 2010

 


De la joie sur les visages, des embrassades interminables et des sourires qui traversent l'écran. On avait presque perdu le goût des victoires acquises avec force et conviction. L'équipe de France a échappé à une dramatique crise de confiance et surtout glané de quoi reconstituer les espoirs dilapidés contre la Biélorussie, car l'expression "match probant" n'est pas galvaudée pour celui-ci.

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Noël aux Balkans

Ce ne fut pas la rencontre que l'on craignait, ce ne fut pas non plus l'équipe que l'on attendait: si le retour de Benzema était prévu, Blanc a créé une forme de surprise en alignant un dispositif qui a plus tendu vers le 4-3-3 que vers le 4-2-3-1, Diaby se détachant peu du triangle formé avec Mvila et Alou Diarra, préférant se projeter vers l'avant plutôt que d'occuper la zone d'un "meneur". Du moins avant la pause, car on l'a ensuite vu évoluer plus haut et se décharger d'une part de travail défensif – rendu superflu par l'impact de ses deux partenaires.
Il y a eu, chez ce trio qui a survolé les débats dans l'entrejeu, quelque chose des "trois monstres" de Jacquet en 1995-1996 (Guérin-Deschamps-Karembeu), sur lesquels le sélectionneur s'était d'abord appuyé. Peut-être cette configuration aura-t-elle plus d'avenir qu'une formule de circonstances, si Diaby progresse dans ce registre et concurrence sérieusement des options plus techniques comme celles de Gourcuff ou Nasri en meneur – lesquels pourraient cependant faire valoir une qualité de coups de pied arrêtés qui a manqué à Sarajevo.

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Une embellie collective
Laurent Blanc aura en tout cas envie de s'appuyer sur ce qu'il a vu en Bosnie, et donc sur le rayonnement de son milieu, qui a complètement étouffé l'adversaire et permis d'assurer aussi bien une sécurité défensive globale qu'une capacité à dominer résolument pour conserver l'avantage des occasions. Le contraste de certaines performances individuelles entre la Biélorussie et la Bosnie a témoigné de l'amélioration générale, en particulier en défense, avec un Rami ressuscité et des latéraux mieux en place et plus intransigeants. L'arrière-garde a même profité de la fin de rencontre pour enchaîner les gestes défensifs maîtrisés.
Si l'animation offensive est longtemps restée frustrante – excessivement axiale, perturbée par les tâtonnements et les mauvaises transmissions –, la bonne volonté n'a pas manqué, et la répétition des enchaînements a fini par ouvrir des brèches: les deux buts procèdent d'actions limpides, jouées simplement en un minimum de touches de balle. Et avec un doigt de réussite. Dire que Benzema a fait la différence est un truisme, mais son geste d'attaquant, impeccable, indique quelles marges de progression sont aussi à attendre de la part des individualités – quand elles reviennent sur les feuilles de match et à leur niveau.

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Comme des grands
Trois milieux à vocation défensive, un seul attaquant de pointe... et les Bleus, loin de subir, de jouer le contre ou le nul, d'évoluer en toute humilité comme on leur avait suggéré entre les deux rencontres, ont imposé leurs vues, leur supériorité technique et tactique sur le terrain de leurs principaux rivaux pour la qualification. Avec certes l'humilité consistant à se battre constamment, mais avec de l'ambition. Presque comme une "grande" équipe (lire "La relégation des Bleus"), qui a encore manifesté des lacunes et n'est pas à l'abri de rechutes, mais qui a surtout évolué avec une confiance en elle insoupçonnée.

De l'envie, de la vitesse, de l'emprise, des buts... Il y a vraiment eu quelque chose d'une métamorphose depuis vendredi, et dans des conditions aussi difficiles, le crédit revient en grande partie au sélectionneur. C'est avec ses idées – peu importe qu'elles aient changé – que les joueurs ont évolué avec un nouveau souffle et retrouvé ce qui ressemble à un élan. On a encore vu, mardi soir, que le football ne se jouait pas seulement sur des schémas tactiques et que tout change quand des joueurs combatifs et généreux animent un collectif cohérent. Le beau jeu, ça n'existe pas. Il n'y a que des équipes qui jouent bien.



Les observations en vrac


• Gras, souvent emprunté, ratant ses crochets mais capable de marquer sur une belle inspiration: Benzema est passé directement de futur Ronaldo à Ronaldo en fin de carrière sans passer par la bonne période au milieu.
• Allez les gars, hop, on retourne sa veste une fois de plus. 
• Terminer le match avec quatre milieux défensifs, c'est une manière de dire "sans rancune" à Raymond?
• Valbuena n'est vraiment pas un génie du foot, mais il est un des seuls à son poste à en être conscient.
• C'est sympa de la part de Laurent Blanc d'avoir donné aux joueurs les paroles de la Marseillaise. Il n'aurait pas pu leur donner la mélodie aussi?
• Il faudra expliquer à Mexès que les fautes qu'il fait sont celles qui sont toujours sifflées quand elles sont commises par une équipe française, mais jamais sifflées quand elles sont faites par une équipe italienne.
• Quelqu'un pourra expliquer à Rami que cracher en l'air devant soi quand on est en train de courir, c'est à peu près aussi dangereux que de pisser face au vent?
• Le pétard lancé à proximité de Philippe Mexès était à l'origine destiné à Eric Abidal.
• Combien de téléspectateurs ont serré les fesses quand Thierry Roland a annoncé une séquence de l'analyseur 3D?
• Est-ce que Liza et Duga pensent toujours qu'il faut faire l'impasse sur l'Euro 2012? (via @horsjeu)


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Le match de M6

Le difficile passage à l'heure d'hiver
Thierry Roland  : "Karim Benzema c'est l'avant-centre de l'équipe de France de demain".

Le gars qui a préféré regarder Secret Story le soir de France-Uruguay
Jean-Marc Ferreri : "Sur les neuf derniers matches on avait encaissé au moins un but".

Le passe muraille sans GPS
- Jean-Marc Ferreri : "Oh il est passé à travers là... non?"
- Thierry Roland  : "Il est parti dans le mauvais sens surtout!"

L'arroseur Barroso
Thierry Roland : "Michel Platini, qui est un président de l'Union Européenne tout à fait remarquable, n'aime pas du tout ce genre d'incidents".


Le top "on s'en doutait un peu"
1. Thierry Roland : "Les Bleus sont beaucoup plus rapides que les vétérans de Gargenville".
2. Jean-Marc Ferreri : "Il faut soigner la différence parce que ça peut faire la différence".
3. Jean-Marc Ferreri : "Il manque pas grand-chose, ce sont les passes les plus importantes ces passes décisives".



Vu du forum

=>> Zizou Krist - 21:05
Il y a encore du boulot, ça manque encore un peu de rythme et de fluidité, les enchaînements sont parfois imprécis, disons qu'on sent un potentiel pour l'instant encore inabouti, mais Blanc devrait finir par réussir à la rendre performante, sa chorale des Bleus.

=>> Teroll - 21:34
Clichy il joue vraiment au foot en Angleterre? Pour l'instant il a la grinta d'un colibri sous lexomil, ça fait peur.

=>> RabbiJacob - 21:47
En fait il suffisait de faire revenir Thierry Roland pour que ça redémarre. Allez, tous derrière Giscard en 2012!

=>> Charles Bodmer - 22:02
Bosnien = citoyen de Bosnie (qui peut être de toute confession, de tout peuple)
Bosniaque = mec du peuple bosniaque. C'est pas une religion, même pas un dogme ou quoi, sinon on mettrait une minuscule.
Bosnian = c'est de l'anglais. Pierce de son prénom.

Réactions

  • le_merlu_frisé le 08/09/2010 à 02h07
    C'est marrant, j'ai pensé exactement pareil de Benzema. Au début je me suis dit "oulaaaaaaa et ben l'été a été bon ...". Qu'il est lent ... il utilise bien son corps, il a sa technique, mais il est incapable de passer un mec en un contre un, c'était flippant.

    Et donc, au moment de son but, le flash. " 'tain c'est Ronaldo post-blessures ! ". C'était vraiment frappant. Sauf que lui s'est pas blessé, et il a que 23 ans. Va falloir se bouger garçon, parce que là c'est pas possible une silhouette pareille.

  • Tonton Danijel le 08/09/2010 à 08h45
    Bon, j'espère qu'il y aura d'autres matchs commentés par Thierry Roland et Jean-Marc Ferreri, vous m'avez donné envie.

  • Jean-Luc Skywalker le 08/09/2010 à 08h49
    Ben ouais, il y a déjà FC Séville-PSG le 16. M6 est toujours là pour les causes perdues, remember Freddy.

  • LLBB1975 le 08/09/2010 à 09h19
    Benzema a donc le même préparateur physique que Ben Arfa ???

  • Echec et Dalmat le 08/09/2010 à 09h34
    je me suis fait la même réflexion sur le crachat en l'air de Rami, en me disant : z'ont vraiment rien dans la tête ces footeux ou il a besoin de se rafraîchir le garçon ?


  • FPZ le 08/09/2010 à 09h50
    Rami m'a régalé en fin de match, avec sa feinte de passe - feinte du regard - passement de jambe, avec le petit soufflage à l'oreille de l'attaquant à la rue en prime...

  • Sens de la dérision le 08/09/2010 à 10h28
    Quel article laudateur !
    Je serais un peu plus mesuré. Ce match m'a fait penser à celui contre le Costa-Rica : il amène beaucoup d'espoirs. Et même si j'espère que l'Equipe de France est sur la bonne voie, je ne peux m'empêcher de penser qu'elle a, il me semble, toujours montré des choses contre les équipes joueuses moins fortes sur le papier qu'elle (pas l'Espagne ou l'Argentine donc). J'attends donc le prochain match contre une équipe regroupée en défense (type Biélorussie) pour m'enthousiasmer définitivement.

  • FPZ le 08/09/2010 à 10h45
    Bon, ben la Roumanie le 9 octobre, t'auras ta réponse, je pense...

  • Breizhic le 08/09/2010 à 11h52
    Pour la silhouette du gars Benzema, faut pas s'étonner. Il avait lu partout qu'il allait jouer gros sur ce match! Il a fait ce qu'il fallait pour satisfaire la vox médiatique !

  • rien à foot le 08/09/2010 à 13h17
    Tant qu'on est sur l'apparence, j'ai vraiment trouvé le costard de Laurent Blanc très chic et porté avec une réelle élégance qui n'est pas sans rappeler, celle de Diego (à l'envers). En prime, ce petit écusson noir sur la poche de la veste, dont on ne saurait clairement hypothétiser la fonction décorative.

    Mention spéciale à la cravate nouée "windsor" et dont le noeud peinait à rester entièrement dissimulé sous un col de chemise kiaby un peu trop court.

    quelques preuves: lien

La revue des Cahiers du football