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Pennyroyal Tea...

Rock Around The World Cup – Acte XI. De la drogue, du spectacle et des guitares: l'année 1994 était celle de la Coupe du monde aux États-Unis...

Auteur : Brice Tollemer le 13 Mai 2010

 

 

"It’s better to burn out than to fade away". Neil Young avait écrit ces mots à la fin des années soixante-dix pour My My Hey Hey, une chanson qui parcourait le chemin entre la mort d’Elvis Presley et l’avènement des Sex Pistols. Et c’est par ces mots que se conclut la lettre d'adieu de Kurt Cobain, qui se donne la mort le 5 avril 1994 dans sa maison de Seattle.

 

Seattle, ou la nouvelle Babylone du rock. La ville portuaire, siège de Boeing et de Microsoft, a connu en trois petites années une renommée exponentielle. Il est loin, le temps où la Cité émeraude était tenue à l’écart, nichée tout au nord-ouest des États-Unis...


Un pays qui accueille en cette année 1994, avec une curiosité manifeste, la quinzième édition de la Coupe du monde. Au pays du base-ball, du basket, du football américain et du hockey sur glace, la pratique du ballon rond est toujours restée plus ou moins confidentielle. Exceptée la courte existence des New York Cosmos de Pelé et de Beckenbauer durant les Seventies, le soccer (terme utilisé en Amérique du Nord mais d’origine anglaise et qui est la contraction d’Association Football) n’a jamais rencontré le même succès aux États-Unis que dans le reste du monde.




rockaround_1994.jpgDes buts légendaires

Plusieurs équipes ne traverseront pas l’Atlantique et regarderont de loin cette World Cup. C’est le cas notamment du Danemark, champion d’Europe en titre, mais également du Portugal et de l’Angleterre – qui s’est fait surprendre par la Norvège durant la phase de qualification.

 

La France a quant à elle subi le plus grand traumatisme de son histoire footballistique en se faisant éliminer, un funeste soir de novembre 1993, par un but inscrit à la quatre-vingt dixième minute de jeu par Emil Kostadinov. Un tremplin pour la Bulgarie qui réalisera par la suite un excellent parcours en atteignant les demi-finales de ce tournoi américain, et pour la Suède, l’autre adversaire des Bleus dans cette poule, qui terminera sur le podium.

 

Pour la dernière fois, vingt-quatre équipes se sont qualifiées (on passera à trente-deux pays quatre ans plus tard), dont l’Arabie Saoudite qui honore sa première participation de la plus belle des manières en se hissant en huitièmes de finale grâce à un but légendaire de Saeed Al-Owairan contre la Belgique, au terme d'une course de quatre-vingt mètres.

 

Plusieurs évènements vont caractériser ce premier tour: la rencontre entre les Etats-Unis et la Suisse se déroule dans un stade couvert, celui du Pontiac Silverdrome de Detroit. L'attaquant russe Oleg Salenko inscrit cinq buts lors d’une même rencontre, contre le Cameroun, match au cours duquel Roger Milla devient à quarante-deux ans le plus vieux buteur de toutes les coupes du monde.

 

Mais ce rêve américain a sa face sombre, voire tragique quand le défenseur colombien Andres Escobar est assassiné dans son pays, quelques jours après avoir marqué contre son camp. Sombre quand Diego Maradona, qui ne parvient pas à vaincre ses addictions, est exclu de la compétition pour un contrôle positif à l'éphédrine, après avoir réalisé contre la Grèce une merveille de but.





1991-1994

"Il y a dans tout homme, à toute heure, deux postulations simultanées, l’une vers Dieu, l’autre vers Satan. L’invocation à Dieu, ou spiritualité, est un désir de monter en grade ; celle de Satan, ou animalité, est une joie de descendre", a écrit Baudelaire. Voilà l’histoire de Maradona. Ou celle du Grunge. Ce mouvement musical plus qu’hybride, soudainement apparu à la face du monde en 1991, ne saurait se résumer à un seul groupe ou une seule tendance.

 

S’il fallait dater au carbone 14 la naissance de ce courant (dont le nom tiré de l’argot signifie "crasse entre les doigts de pied"), il faudrait remonter au printemps 1984 avec la formation de Green River par Mark Arm, Steve Turner (futurs Mudhoney), Jeff Ament et Stone Gossard (futurs Pearl Jam). C’est également la même année que Chris Cornell fonde Soundgarden. Deux ans plus tard, Layne Staley et Jerry Cantrell donnent naissance à Alice In Chains. Et il faut attendre 1988 pour que Nirvana joue son premier concert à Seattle.

 

Mais c’est en 1991 que tout va s’accélérer. Le 16 avril sort Temple Of The Dog, un projet qui réunit Chris Cornell et les membres de Pearl Jam en hommage au chanteur de Mother Love Bone, Andy Wood, décédé quelques mois auparavant d’une overdose. Fin août, Pearl Jam sort son premier album, Ten. Un mois plus tard, Nirvana propose son second disque, Nevermind. Et deux semaines après, Soundgarden livre Badmotorfinger. Peu de temps auparavant, l’auteur canadien Douglas Coupland avait publié son premier ouvrage, Génération X.

 

Trois années passent. Tous ces groupes subitement mis sous les feux des projecteurs vendent des millions d’albums mais supportent mal ce succès fulgurant et hors de proportion. Si 1991 était l’année de l’explosion libératrice, 1994 est celle de l’obscurité et des dégâts causés par les affres de la renommée. Superunknown, Vitalogy et l’Unplugged In New York de Nirvana sont là pour en témoigner. "Le pessimisme de ces groupes, dira plus tard Neil Young, a fait que leur vision et leur attitude ont unifié leur génération, comme le 'peace and love' avait unifié celle des sixties".

 

Mais point de pessimisme pour la suite de cette World Cup, dont les huitièmes et les quarts de finale assurent spectacle, suspense et ambiance, à des lieues de l’édition précédente. Spectacle lors d’un Allemagne-Belgique ou d’un fantastique Brésil-Pays-Bas. Suspense pour toutes les rencontres de l’Italie dont Roberto Baggio est le sauveur en inscrivant tous les buts décisifs, notamment contre le Nigeria d’Amunike et de Jay Jay Okocha. Tous sauf un.

 

Le néo-Bianconero manque en effet le dernier tir au but contre le Brésil, après une finale disputée à midi sous l’écrasant soleil du Rose Bowl de Los Angeles. Bebeto, Romario et Dunga apportent ainsi à la Seleçao sa quatrième couronne mondiale. Pour le Vieux Continent, la malédiction se poursuit: jamais en effet une équipe européenne n’est parvenue à s’imposer en dehors de ses terres.




À voir absolument, cette vidéo (dont l'intégration est interdite) de Pennyroyal Tea sur le plateau de Nulle Part Ailleurs en février 1994.
Et aussi, ci-dessous : la version Unplugged et en bonus, un live de Immortality de Pearl Jam – chanson qui aurait pu être un hommage à Kurt Cobain...



Rock Around the Worldcup - 1954 : That's Alright Mama
Rock Around the Worldcup - 1958 : Johnny B. Goode
Rock Around the Worldcup - 1962 : A Hard Rain’s a-Gonna Fall
Rock Around the Worldcup - 1966 : My Generation
Rock Around the Worldcup - 1970 : With A Little Help From My Friend
Rock Around the Worldcup - 1974 : Wish You Were Here
Rock Around the Worldcup - 1978 : White Riot
Rock Around the Worldcup - 1982 : The Number of The Beast
Rock Around the Worldcup - 1986 : Master of Puppets
Rock Around the Worldcup - 1990 : Here Comes Your Man
Rock Around the Worldcup - 1998 : Paranoid Android
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L'auteur de la série Rock Around the World Cup l'est également de deux ouvrages hautement recommandables: Rage Against The Machine - Ennemis Publics, une biographie aux éditions Camion Blanc et Vitalogy - Pearl Jam, un petit essai sur l'album, chez Le Mot Et Le Reste.

Réactions

  • Tonton Danijel le 13/05/2010 à 01h13
    Ouais, Nirvana, un bon souvenir! (L'Unplugged, la cassette qu'on écoutait et réécoutait au lycée...).

    Coupe du monde 94 bizarre sinon. Passé la frustration du but d'Emil Kotra... Kostra... bon, toujours pas passé en fait, le sentiment bizarre de voire en demi-finale Suède et Bl... Brrrl... les méchants, quoi, enfin, un match qui me faisait dire qu'on aurait pu avoir un coup à jouer si on ne s'était pas planté contre Israël (c'est surtout ce match-là qui me fout les boules avec le recul).

    Mais première coupe du monde, une coupe du monde bien mais pas top-top, frustrante pour mes équipes favorites, entre la Colombie qui se plante magistralement dans une poule a priori à sa portée, l'Argentine rattrappée par ses démons, un Brésil et des Pays-Bas coffre-fort (qui paradoxalement livreront cependant le match le plus spectaculaire de la coupe du monde, ou du moins la mi-temps la plus spectaculaire, je me souviens de mon père "Bon, il va rien se passer, je vais me coucher" à la mi-temps. Mon paternel, qui doit aussi conseiller Ménès sur les pronos, était aussi parti se coucher à la mi-temps de Milan AC-Liverpool de 2005). Mais aussi quelques plaisirs: le Nigeria, la Roumanie notamment. Et des USA pas ridicules à domicile (rah le Suisse-USA avec les coups francs d'un Suisse en feuille morte et de Wynalda en praline pleine lucarne...).

    Bref, comme toute première fois, ça laisse des frissons que d'y repenser...

  • José-Mickaël le 13/05/2010 à 01h29
    Toujours aussi passionnant et instructif. Musicalement, ça commence à me parler un peu plus (je connais beaucoup moins l'histoire de la musique que l'histoire du foot, et je m'en rends bien compte avec cette série d'article...)

    Pour moi - et pas seulement - le plus beau match de la compétition n'est pas le Brésil-Pays-Bas que les médias mettent toujours en avant (qui vaut surtout pour sa 2è mi-temps) mais le 1/8 entre la Roumanie et l'Argentine. L'Argentine a été éliminée après un grand match et une très belle coupe du Monde, alors qu'elle avait atteint la finale de 1990 en ayant à peu près rien montré. C'est des choses qui arrivent...

  • Eviv Bulgroz le 13/05/2010 à 02h25
    Bon article, par contre, l'Unplugged de Nirvana comme référence Grunge, c'est un peu comme prendre Air comme référence de la Jungle...

    Qu'est ce que ce CD a pu m'ennuyer !

  • le_merlu_frisé le 13/05/2010 à 02h37
    Je crois que j'ai écouté l'Unplugged 500 fois. Je dois pas exagérer.

    Pour le passage à NPA, Drain You est incroyable. Je sais même pas si Cobain a déjà chanté sans guitare à la main ailleurs. Et ce cri ...

  • Qui me crame ce troll? le 13/05/2010 à 09h28
    Qu'il est beau ce but. En fait pas tant le but que les X passes qui l'ont amené. J'aurais pas aimé être défenseur ce jour-là.
    Ah et Nirvana... mince. Toujours l'impression en réécoutant la bande à Cobain que le rock est bien triste aujourd'hui (oui je suis un vieux con qui était ado pendant la déferlante grunge).

  • Papin Jour Pape toujours le 13/05/2010 à 11h43
    Pareil, je me souviens encore de mon reveil pénible ce matin là pour aller au lycée, avec la chaine hi fi s'allumant sur les infos pour me reveiller. Somnolant, j'entends la nouvelle. Merde, vite reveillé pour un coup. Ce jour là je commencais les cours par la SVT, c'est dire si les souvenirs sont vivaces...

  • Papin Jour Pape toujours le 13/05/2010 à 11h47
    le_merlu_frisé
    jeudi 13 mai 2010 - 02h37
    Je crois que j'ai écouté l'Unplugged 500 fois. Je dois pas exagérer.

    Pour le passage à NPA, Drain You est incroyable. Je sais même pas si Cobain a déjà chanté sans guitare à la main ailleurs. Et ce cri ...

    ---

    J'ai trouvé le Drain you joué à NPA sur Youtube. Merci

    (Ps : j'ai jamais aimé Pat Smear... mais bon il joue avec la plus belle guitare du monde sur cette vidéo alors...)

  • le_merlu_frisé le 13/05/2010 à 12h17
    Et puis mon morceau favori en live, Spank Thru (quoique Aneurysm ..)

    lien

  • Diablesse Rouge le 13/05/2010 à 12h45
    Le but saoudien est l'un de mes premiers vrais mauvais souvenirs de foot (avec le but de Platt à la CM précédente). Ceux avant c'était quand même plus brumeux, j'aurais pas détesté que celui-là reste brumeux d'ailleurs... Et puis Nirvana, à l'époque ça énervait bien ma petite maman qui détestait ça et qui engueulait ma soeur aînée parce que ça allait me traumatiser. Ca va, j'ai survécu et j'aime toujours.

  • tatayé le 13/05/2010 à 13h16
    Bon, bientôt 98 alors...

    Radiohead? Blur?

    Ou alors, il va falloir "s'ouvir" à des groupes moins "rock pour puristes" parce que je ne supporterais pas Placebo!!

    Disons, Asian Dub Foundation et le conscious party de 1997. Ou bien, en hommage à la Frââânce, la Mano Negra ou encore Zebda?

    En revanche, pour 2002 je dépose les armes...

La revue des Cahiers du football