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Les joies de l'homonationalité

Deux clubs français s'affrontent en quarts de finale de Ligue des champions? Réjouissons-nous de l'aubaine au lieu de déprécier ce vrai sommet européen...
Auteur : Pierre Martini le 31 Mars 2010

 

Si vous n'avez pas bien écouté la consigne, répétons-la: il faut être déçu du tirage au sort ayant conduit les Girondins de Bordeaux et l'Olympique lyonnais à s'affronter en quarts de finale de la Ligue des champions. Impossible d'avoir une autre opinion, le consensus ayant été décrété immédiatement. Le verdict a même été si consciencieusement répandu qu'il est devenu une opinion de rigueur. Au point de trouver un signe de confirmation dans la mévente relative des billets du match aller... sans imaginer que cette dépréciation générale ait pu y contribuer. Dans les médias spécialisés, on arrive à trouver de l'intérêt à une finale de Coupe de la Ligue préprogrammée, mais on snobe un quart de C1 en forme de cadeau de la providence.


Drôle d'endroit pour une rencontre ?
Les ressorts de cette déception sont un peu étranges... Certes, on peut être légitimement frustré de n'avoir qu'une affiche "française" au lieu de deux, mais encore faut-il se rappeler que ceci est d'abord l'effet d'une Ligue des champions qui n'est plus une Coupe d'Europe des clubs champions, et aligne donc plusieurs équipes de mêmes pays.
Sans évoquer la satisfaction un peu mesquine d'assurer une présence en demi-finale (notamment parce qu'on pouvait en ambitionner deux), il faut surtout constater que la probabilité d'une confrontation homonationale est d'autant plus grande que les clubs français réalisent de bons parcours européens... Difficile de s'en plaindre. En imaginant, sur un air d'optimisme, qu'ils confirmeront cette progression au cours des saisons suivantes, il faudra bien s'habituer à de tels cas de figure – et en apprécier la signification. D'ordinaire, les situations inédites suscitent un enthousiasme débordant, mais en l'espèce, on a surtout ressenti une dévalorisation de principe assez surprenante dans un pays qui n'a aucune raison d'être blasé par les performances internationales de ses représentants.

homonationalite.jpg


Le problème à l'envers
Cette bouderie semble avant tout trahir la persistance d'éternels complexes nationaux, qui dévalorisent a priori les équipes locales – comme si elles n'étaient pas de "vraies" équipes européennes. En quelque sorte, il serait plus gratifiant de se faire éliminer par une écurie européenne prestigieuse que se qualifier contre un compatriote. Pourtant, en passant outre l'exotisme très relatif consistant à affronter un adversaire frontalier (ou le CSKA Moscou), on a l'impression que le problème est posé à l'envers: Lyon-Bordeaux n'est pas un quart de C1 dévalorisé par une affiche de L1, mais une affiche de L1 magnifiée par un quart de C1. Comment bouder le plaisir d'une situation inédite, lors d'une saison de performances remarquables pour "nos" clubs, avec l'enjeu d'une demi-finale continentale?
Cette rencontre extraterritoriale donne pourtant l'occasion de regarder les joueurs du championnat de France avec les yeux de Chimène, puisque qu'on ne consent à les trouver grands que lorsqu'ils quittent les clubs français. L'occasion de "voir" enfin la valeur des deux effectifs, comportant des individualités exceptionnelles et toute la dimension internationale requise.


La rencontre d'hier a certainement aidé à redonner sa pleine valeur à l'événement, en dépit de maillots aux couleurs absurdes et de l'incontinence critique de Jean-Michel Larqué. Les joueurs, eux, ne se sont pas trompé de compétition, évitant de pourrir l'arbitre en formant un maul autour de lui ou en lui hurlant au visage. Âpre, intense, émaillé d'actions superbes et de gestes rares, le match était bien estampillé Ligue des champions. Et il y avait toutes les raisons d'en faire un véritable sommet européen pour y prendre un plaisir très particulier.

Réactions

  • Nadine Zamorano le 31/03/2010 à 02h35
    C'est marrant, sans rien enlever à la qualité de l'article, c'est frappant de voir qu'il a été écrit en deux temps, le dernier paragraphe ayant tout l'air d'une greffe dans le temps additionnel.

  • nominoe le 31/03/2010 à 04h14
    C'est curieux, parce qu'avant le tirage, dans les médias, c'était plutôt l'inverse, on était prié de souhaiter que ce soit ce tirage pour être sur d'avoir "au moins un club en demi-finale" (dixit la présentatrice d'I-télé, après le tirage). Curieux aussi pour avoir vu vilipendés ici même et plutôt dix fois qu'une, les récurrents Liverpool-Chelsea de C1....

    Après, il ne faut pas voir le mal partout; il y a pas mal de gens pour qui les coupes d'Europe, c'est encore et avant tout jouer contre un club d'un autre pays (même si à la fin c'est les autres pays qui gagnent, sauf deux fois), et qu'il y a d'autres moyens de passer un tour de coupe d'Europe qu'un tirage homonational... (et aux gourmands qui regretteront l'impossibilité de voir deux clubs français en demi-finale de C1, on pourrait opposer que du coup, il aurait pu n'y en avoir aucun...)

  • Qui me crame ce troll? le 31/03/2010 à 08h50
    En même temps, ce n'est pas très étonnant ce comportement. Et surtout pas forcément dicté par les médias. En Coupe de France un club de CFA préfèrera certainement rencontrer Marseille ou Bordeaux qu'un autre club de CFA qu'on peut voir jouer toutes les années. Il y a la question du prestige. Et quoi qu'on en dise, aujourd'hui, une affiche Lyon-Bordeaux n'est pas une affiche de prestige. Comme une rencontre Porto-Benfica en quarts de la LDC n'attirerait pas beaucoup de monde en France, outre les supporters portugais.
    Par contre, je plussune sur les yeux de Chimène sur les joueurs français dès qu'ils partent à l'étranger.

  • Thibal le 31/03/2010 à 09h52
    Je ne suis pas du tout convaincu par l'article.

    Les deux principales raisons de la déception suite au tirage, c'est :
    - , pour les supporters des équipes concernées, d'être privés d'une grosse affiche contre un club européen alors que les occasions sont rares. Jouer une équipe de L1, ça arrive minimum deux fois par an.
    - , pour les supporters neutres, la difficulté à supporter une équipe plutôt qu'une autre. Des matchs de coupes d'Europe avec des français mais sans chauvinisme ? Quel gâchis ! En plus, on n'a le droit qu'à un seul quart au lieu de deux, remboursé !

    Les anglais ne sont pas non plus ravis de se rencontrer en C1, ça ne veut pas dire qu'ils critiquent la Premiere League.

  • fabraf le 31/03/2010 à 10h27
    Peu convaincu par l'article également. En effet, dans un sens ou l'autre, je n'apprécie pas qu'on me dise quoi penser.

    "Certes, on peut être légitimement frustré de n'avoir qu'une affiche "française" au lieu de deux..."

    Et si c'était tout simplement ça ?

  • Tonton Danijel le 31/03/2010 à 10h36
    Partagé je suis.

    Un match franco-français entre ce qui semble les deux plus faibles équipes engagés en quart (entre autres paramètres, Lyon et Bordeaux sont les deux seuls quarts de finaliste à n'avoir gagné aucun trophée européen), c'est pas forcément très passionnant vu de l'étranger, surtout quand en parallèle se déroule le come-back de la revanche entre le Bayern et MU. Comme l'a souligné "L'équipe" (rapporté par le comité de vigilance), les journalistes étrangers semblaient montrer une indifférence polie vis-à-vis de ce match.

    Après, ce qui est positif, c'est que le match en lui-même n'a pas donné lieu à l'affrontement cadenassé et fermé que l'on pouvait craindre entre deux équipes se connaissant parfaitement. Finalement, ce quart permis de montrer que deux équipes de Ligue 1 pouvaient offrir un bon spectacle. Et peut-être que les observateurs étrangers vont s'intéresser davantage au match retour, vu le spectacle proposé à l'aller (et un retournement de situation ne semble pas absurde vu les occasions que ce sont procurés les Bordelais). Bref, c'était pas l'affiche la plus spectaculaire et la plus vendeuse des quarts de finale, mais elle a donné lieu à un bon match. Que demander de plus?

  • JihaiR le 31/03/2010 à 10h50
    Au vu de l'audience exceptionnelle d'hier soir sur TF1, je crois que ce match était en tout cas très attractif (son démarrage sur les chapeaux de roues ayant indubitablement aidé)

  • arnaldo01 le 31/03/2010 à 11h17
    Je n'adhère pas à tout mais j'adore le titre de l'article !

  • magnus le 31/03/2010 à 11h30
    Ah non c'est quand même dommage de voir Lyon-Bordeaux dès les quarts! si c'était le PSG, avec la moule qu'ils ont ils seraient tombés sur Quevilly en quarts dans le Camp Nou à huis clos.

    Sinon tout à fait d'accord avec l'article. Même si on a un peu entendu que le tirage garantissait au moins un club français en demi, on a surtout assisté à un déferlement de "c'esttoutdemêmepasdchance". Alors qu'on aurait pu avoir un Lyon-Monaco déjà en 2004.

  • Beau gosse chiant le 31/03/2010 à 11h40
    Ces affirmations :

    "Si vous n'avez pas bien écouté la consigne, répétons-la: il faut être déçu du tirage au sort ayant conduit les Girondins de Bordeaux et l'Olympique lyonnais à s'affronter en quarts de finale de la Ligue des champions. Impossible d'avoir une autre opinion, le consensus ayant été décrété immédiatement."

    me laissent dubitatifs.

    J'ai cru entendre quelques journalistes - je ne me souviens plus lesquels - se réjouir, peut-être même sincèrement, de ce tirage au sort, et penser qu'il s'agissait d'un match historique pour la France. J'ai cru déceler de l'enthousiasme.

    Donc parler de consensus immédiat, c'est un peu comme ne pas entendre les voix discordantes au sein même du Giec.

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