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"Toni" Ailton - 1998-2006: une Iliade allemande

Le footballeur qui ne voulait pas finir (1) – Ailton a tout connu en huit saisons de Bundesliga: le banc, la gloire, l’échec. Retour sur l'ascension et la chute de l'attaquant brésilien.
Auteur : Toni Turek le 9 Fev 2010

 

Ailton Gonçalves da Silva n’a pas été une superstar d’un foot sud-américain pourtant riche en étoiles. La faute à son physique et ses quelques kilos en trop, ainsi qu’à son style, souvent caricaturé en "courir vite, tout droit, et frapper au but". Malgré cela, l’attaquant brésilien a été, au début des années 2000, une des vedettes du football d’outre-Rhin, avec notamment le mémorable doublé Coupe/Championnat du Werder de Brême en 2004. Flash-back.


Trois entraîneurs, deux buts
Recruté par Brême pour trois millions de marks (1), Ailton débarque en Europe à l’été 1998, à vingt-cinq ans. Il fait ses débuts avec le club de la Hanse en octobre, contre le SC Fribourg. Premier match au Weser-Stadion, première titularisation, et déjà premier but. Toutefois, le score étant de 1-3 à la pause, deux joueurs sont remplacés - dont Ailton. Brême perd alors la rencontre (2-3)… et son coach Wolfgang Sidka est remplacé par Felix Magath. Mais la situation du joker brésilien ne s’améliore pas: Magath ne mise pas sur ce nouveau venu qui n’a pas le goût de la discipline imposée. Jusqu’à son départ, il ne titularise Ailton qu’à trois reprises… qui correspondent à autant de défaites.
La venue en mai 99 de Thomas Schaaf pour préserver le club vert et blanc de la relégation qui menace ne change pas grand-chose au sort d’Ailton, qui dispute trente minutes sur les trois dernières journées. Pour sa toute première année en Allemagne, avec trois entraîneurs, l’avant-centre brésilien doit se satisfaire de deux buts en treize apparitions. Ses débuts au bord de la Weser ne sont donc pas extraordinaires. Consolation: son club a sauvé sa place dans l’élite et remporté la Coupe d’Allemagne.


ailton_1.jpgVertes années
L’année 1999 constitue un tournant décisif dans la carrière du Brésilien. Schaaf mise sur l’offensive et aligne alors fréquemment Ailton en trio avec Marco Bode et le Péruvien Claudio Pizarro. Offensivement ça paye, comme le montre le succès 7-2 glané à Wolfsburg (un but d’Ailton, triplés de Bode et Pizarro). Avec la confiance accordée par Schaaf, le vif attaquant brésilien s’épanouit et se révèle vite bon buteur: il affiche à son bilan 1999/2000 quatre buts en Coupes UEFA et d’Allemagne, plus douze autres en Bundesliga. L’équipe brêmoise figure au rang de troisième meilleure attaque de l’élite, malgré une modeste neuvième place dans le tableau final.
Par la suite, le Werder progresse continûment au classement: septième en 2001, sixième en 2002 et 2003. Ailton suit la même évolution: devenu titulaire à part entière, il inscrit quatorze buts en Bundesliga en 2001, puis seize en 2002 et 2003. A cette période, le Brésilien gagne la reconnaissance des fans d’outre-Rhin, ainsi qu’un diminutif affectif, "Toni", et son surnom de "Kugelblitz" (2). Si l’allemand du chouchou du Weser-Stadion reste approximatif, son football basé surtout sur sa vitesse est joué avec précision.


Privé de sélection
2003/04 est une saison historique, celle de la consécration. Avec le milieu français Johan Micoud et l’attaquant croate Ivan Klasnic, Ailton conduit le Werder au sommet de l’élite et à un sacre que le club nordiste n’avait plus connu depuis 1993. Sur les 79 buts inscrits par Brême lors de cette saison en championnat, Ailton en marque 28, loin devant ses suivants Roy Makaay et Martin Max. N’oublions pas ses six autres réalisations en Coupe d’Allemagne où le Werder triomphe également. Meilleur buteur sur une saison depuis 1981 et Rummenigge, Ailton devient le premier étranger de Bundesliga à être couronné "joueur de l’année". Bilan de six années passées à Brême: 38 passes décisives et 88 buts en 169 matches de Bundesliga.
Seule tache dans ce joli parcours auréolé d’un titre et de deux Coupes, Ailton n’est pas convoqué en équipe nationale. Les places en attaque dans la Seleção sont chères, et le championnat allemand n’est pas suffisamment porteur. Désirant à tout prix participer à la WM allemande de 2006, Ailton envisage de se faire naturaliser d’abord allemand (3), puis qatari, forçant la FIFA à préciser qu’une convocation sous le maillot d’une autre nation n’est possible qu’en cas d’existence d’attaches familiales ou d’un séjour continu de deux ans au minimum. Ailton doit s’y résoudre: pas de Coupe du monde. De fait, il ne sera jamais international.


ailton_2.jpgDes bleus à l’âme
Après six saisons au Werder, "Toni" Ailton fait ses valises à l’été 2004. En compagnie du défenseur serbe Mladen Krstajic, Ailton s’en va à Schalke, le club de Gelsenkirchen lui ayant fait signer un juteux contrat. Mais si son coéquipier serbe devient un pilier du onze de Schalke lors de la saison 2004/05, le Brésilien voit sa progression marquer un sérieux coup d’arrêt. Certes, Ailton délivre quatre passes décisives et inscrit quatorze buts, ce qui fait de lui le troisième attaquant étranger à passer le seuil des cent réalisations en Bundesliga après son compatriote Giovane Elber et le Suisse Stéphane Chapuisat. Mais il y a un problème de taille: le Brésilien ne s’épanouit pas du tout à Gelsenkirchen. Même si les Königsblauen jouent eux aussi l’offensive avec Gerald Asamoah, le Danois Ebbe Sand et le milieu brésilien Lincoln, les performances de l’ex-star du Werder sont en baisse.
Son comportement de diva et son inassiduité à l’entraînement lui valent des commentaires acerbes tant dans le club qu’en dehors. Si Schaaf et Allofs ont réussi à le contenir à Brême, Ralf Rangnick et Rudi Assauer n’arrivent pas à gérer ce joueur jugé caractériel. Mal aimé à Schalke, sevré de titre car "seulement" deuxième de Bundesliga et finaliste malheureux en Coupe, sa place de titulaire menacée par la venue de l’international Kevin Kuranyi, le Brésilien veut partir. Et à l’été 2005, pour trois millions et demi d’euros, le désormais ex-numéro 9 de Schalke quitte l’Allemagne pour Istanbul et le Beşiktaş.


ailton_8.jpgUne tête de Turc qui ne bosse pas fort
En Süper Lig, sous la tenue blanche rayée de noir du Beşiktaş, Ailton joue une quinzaine de matches avant d’être rejeté par les fans, pas séduits par l’attaquant, auteur en 2005 de cinq buts seulement. Pire: suite à un pépin de santé – ou à une non-titularisation, selon les versions – le Brésilien est intercepté à l’aéroport d’Istanbul par le manager du club, tandis qu’il essaie de rentrer en catimini dans son pays natal. Le Beşiktaş tente alors de se débarrasser du joueur, jugé instable et cher.
Ça tombe bien, le Hamburger SV entraîné par Thomas Doll est à la recherche d’un attaquant. Peu avant la fin du mercato de janvier 2006, le HSV obtient le retour d’Ailton en Allemagne… pour même pas 500.000 euros. Las, la bonne affaire n’en est pas une : avec trois buts en treize apparitions – souvent médiocres – sous le maillot du HSV, l’ex-"Kugelblitz", qui a dû consentir à une baisse de salaire pour revenir outre-Rhin, présente également des performances en berne. Les dirigeants hambourgeois ne lèvent pas l’option d’achat négociée avec les dirigeants du Beşiktaş. Ailton aussi est déçu: tandis que son ancien club se porte bien (Brême marque plus de deux buts par match et se qualifie encore pour la C1), lui doit pour le moment retourner en Turquie. Une voie qu’il sait sans issue. Il lui faut donc repartir, à tout prix. Mais où…?

Lire "Toni" Ailton - 2006-2010: l’odyssée infernale.

(1) 1 DM = 0,5113 € = 3,3539 FF.
(2) der Kugelblitz: "la boule de feu".
(3) Alors sélectionneur, Rudi Völler estime qu’Ailton est bien brésilien et ne donne pas suite, ce qui met un terme à ce projet.

Réactions

  • Jean-Noël Perrin le 09/02/2010 à 00h53
    "Désirant à tout prix participer à la WM allemande de 2006, Ailton envisage de se faire naturaliser d’abord allemand (3), puis qatari, forçant la FIFA à préciser qu’une convocation sous le maillot d’une autre nation n’est possible qu’en cas d’existence d’attaches familiales ou d’un séjour continu de deux ans au minimum. Ailton doit s’y résoudre: pas de Coupe du monde. De fait, il ne sera jamais international."


    Ça me rappelle un article de je sais plus quel quotidien (généraliste, pas L'Équipe hein) qui, consacré à l'augmentation des "fausses" nationalités type Eduardo, Santos ou le Japonais dont j'oublie le nom, envisageait une équipe du Qatar vainqueur de la CdM 2010 grâce à un doublé d'Ailton et aux multiples arrêts de Sébastien Frey (qui à l'époque n'avait pas encore connu les Bleus sous les feux des projecteurs)...

  • Charterhouse11 le 09/02/2010 à 01h46
    Très bon article, comme souvent Msieur Toni.
    En tout cas, le sieur Ailton semble prendre 5 kilos à chaque nouvelle photo illustrant ce papier.

  • Qui me crame ce troll? le 09/02/2010 à 09h42
    Ce que je retiens du papier (entre autres hein, ils sont toujours très intéressants), c'est qu'il est le troisième étranger à passer la barre des 100 buts en Bundesliga. En France, il y en a beaucoup beaucoup plus, c'est assez étonnant.

  • Croco le 09/02/2010 à 22h14
    Ouaip pour être plus complet, seuls 4 étrangers figurent dans les auteurs de 100buts et plus en Bundesliga: Elber, Pizarro, Ailton et Chapuisat dans l'ordre du classement.
    Mais ce que je trouve encore plus impressionnant c'est que le premier étranger est 17°! Bon faut dire que devant on compte du lourd: Müller (Gerd & Dieter), les Allofs, Fischer, Rummenigge, Seeler, Hrubesch,...
    Le fait que les Allemands soient plutôt casaniers jouent clairement dans cette mainmise sur le classement.

  • Toni Turek le 10/02/2010 à 01h21
    La Bundesliga allemande a vu le jour en 1963, et elle est limitée à 18 clubs => cela peut expliquer pourquoi il y a moins de joueurs à plus de 100 buts qu'en France.

  • Qui me crame ce troll? le 10/02/2010 à 09h06
    Ah ok, merci Toni. Je me demandais justement si ce n'était pas une histoire de création tardive de la Bundesliga. Parce qu'on aurait dit que peu de joueurs qui avaient atteint les 100 buts.

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