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"Toni" Ailton - 2006-2010: l'odyssée infernale

Le footballeur qui ne voulait pas finir (2) - Ailton multiplie les voyages et les déconvenues. De A comme Altach à Z comme Zurich, le Brésilien s’est fourvoyé dans sa quête du club idéal.
Auteur : Toni Turek le 9 Fev 2010

 

ailton_9.jpgIstanbul, été 2006: Ailton continue à s’entraîner quotidiennement, mais tout seul, puisqu’il est banni de l’équipe première du Beşiktaş pour son crime de lèse-club. Persona non grata, le Brésilien se motive et s’active pour se trouver un nouveau point de chute, qui s’avère être l’Etoile Rouge de Belgrade. Moments acerbes dans le championnat serbe… Ailton n’y séjourne que quelques mois car, au final, ça ne colle pas là-bas non plus. Histoire de pouvoir quand même jouer, il obtient début 2007 d’être prêté pour cinq mois aux Grasshoppers de Zürich. Très vite, la nouvelle Sauterelle retrouve des ailes: avec GZ, Ailton score à neuf reprises en treize rencontres, et se relance un peu. À trente-quatre ans, il est plus que temps.


Un drôle de Zèbre
Mais la frénésie voyageuse n’est pas arrivée à son terme. Près de la Suisse il y a l’Allemagne, et Ailton veut encore tenter sa chance dans ce qui est le pays de son cœur de footballeur. Son quatrième club allemand n’est cette fois pas un cador: tschüss le Nord, c’est la Ruhr, destination Duisbourg, et à l’été 2007 Ailton paraphe un contrat d’un an chez les "Zèbres". Le MSV, promu dans l’élite pour la cinquième fois de son histoire, veut tenter un coup sportif en misant sur Ailton pour se maintenir après trois saisons passées à faire l’ascenseur. Pari osé… Pari manqué: ce come-back du Brésilien est encore plus raté que le précédent. Le numéro 34 se distingue hors des terrains par ses déclarations selon lesquelles "même un Samuel Eto’o ne marquerait pas au MSV".
ailton_4.jpgDémobilisé et en méforme sur toute une période précédant la naissance de ses jumeaux, rarement assidu aux entraînements, la diva Ailton dérange davantage le staff de Duisbourg que les défenses adverses: sous la tenue bleue et blanche des "Zèbres", il ne marque qu’une fois – contre le Werder. À cause d’un nouveau retard non justifié après les congés de Noël, il est définitivement suspendu par l’entraîneur Rudi Bommer. Si certains refont le match, Ailton refait ses bagages et quitte l’Allemagne début 2008. Pour de bon, semble-t-il. Le joueur oublie avoir déclaré, quelques mois auparavant, que quitter le pays qui l’avait révélé avait été une erreur…


ailton_5.jpgVoyages, voyages…
Pour oublier, "Toni" Ailton part loin. Très loin. En février 2008, il débarque en Ukraine, à Donetsk. Pas au Shakhtar qui est alors leader, mais au Metalurg, le rival local qui est en bas du ventre mou du classement. Une fois ses problèmes de visa réglés, Ailton signe un contrat de deux années, avec pour objectifs d’aider au maintien de l’équipe et à la progression de ses jeunes coéquipiers. Patatras, les deux ans deviennent… deux journées! A peine arrivé, le Brésilien désire déjà repartir. Entre le climat, le jeu et la langue, dur de savoir ce qui est le plus rugueux. Faute d’accord pour savoir qui doit de l’argent à qui, le Metalurg et le joueur s’entendent sur un prêt en août 2008. L’heureux club gagnant? Altach...
Le Sport-Club Rheindorf Altach est un club du Vorarlberg, le Land le plus à l’Ouest de l’Autriche. S’il espère un grand club, Ailton est lui aussi bien à l’Ouest: Altach n’a découvert l’élite qu’en 2006, et a terminé ses deux précédentes saisons à l’antépénultième place. Quand Ailton arrive fin août 2008, le club est "déjà" avant-dernier. Comme Altach a enrôlé un autre Brésilien, Zé Elias, on peut croire que l’acclimatation d’Ailton sera meilleure qu’en Ukraine. Peine perdue: en Autriche, il joue certes douze rencontres, et marque sept buts dans la Bundesliga locale, mais il ne s’y fait vraiment pas. Interviewé après un septième revers d’affilée (le dixième en onze journées), un match où il n’a pas tiré une fois au but, l’ex-star de Brême assène: "Altach n’est pas une équipe professionnelle".


ailton_6.jpgBâton de pélerin
Pourtant, le moins professionnel de tous est bien Ailton. En méforme et en surpoids, il se distingue encore par ses retards et absences aux entraînements. L’entraîneur et les dirigeants d’Altach essaient bien d’arrondir les angles, mais quand le Brésilien disparaît sans crier gare début 2009, ils doivent enfin se rendre à l’évidence: leur numéro 10 les a bel et bien lâchés, et il ne reviendra pas dans ce club, qui finira lanterne rouge.
Oubliées l’Ukraine (la faute à la mauvaise nourriture et aux salaires payés en retard) et l’Autriche. Laissé libre, le globe-trotter brésilien poursuit ses aventures. Il fait du pied à ses ex-employeurs du Werder de Brême, leur propose ses services en tant que dénicheur de talents en Amérique, et leur signale qu’il est prêt à rejouer pour les Nordistes, en équipe réserve s’il le faut. Mais Brême a tourné la page, et même plusieurs. Son successeur Klose est parti, Klasnic aussi. Logiquement, le club de la Hanse ne donne pas suite. Alors Ailton reprend son sac et repart. Toujours plus loin. On parle d’une piste en Corée. On évoque l’Australie. Finalement, l’ex-gloire du Werder franchit un grand pas (de par la distance) en revenant en son pays natal après dix ans d’absence. Là l’attend le Campinense Clube, pour un contrat d’une année, en deuxième division. Une année qui durera… cinq mois, le décevant épisode brésilien se terminant dès juillet 2009, tout aussi abruptement que les précédents.


ailton_7.jpgCasse-tête chinois
Certes, lors de ses débuts aussi, Ailton avait eu la bougeotte. Avant de partir s’établir à Brême, le Brésilien était passé par une demi-douzaine de clubs de son pays et du Mexique, au sein desquels il ne s’était jamais attardé plus de dix-huit mois. Cela pouvait encore être mis sur le compte de la jeunesse. "Toni" Ailton est un champion déçu et déchu, susceptible et instable, incapable de se remettre en question. Là où un Lutz Pfannenstiel multiplie les contrats courts pour s’amuser et découvrir différentes cultures et divers championnats, Ailton multiplie en pure perte les passages brefs et insatisfaisants, à la recherche désespérée d’une place digne de son passé, pour ne pas finir sa carrière sur un échec cuisant.
Ailton, fini? Que nenni! A trente-six ans, il continue ses expériences. Destination finale: la Chine. Une fin de carrière originale, à l’image de celle de compatriotes plus connus que lui, tels Romario, Rivaldo, Denilson… Son énième nouveau club est le promu de Chongqing Lifan, bon dernier du championnat chinois. Ailton ou pas Ailton, le dernier tiers de saison n’y change rien: le club reste lanterne rouge, et notre vedette brésilienne n’y aura même pas marqué le moindre but en cinq matches joués. La saison terminée, son supplice chinois l’est aussi…


ailton_10.jpgLe niveau baisse
Mais Ailton ne se résout pas encore à prendre sa retraite, car s’il envisage de rentrer au Brésil s’occuper de son ranch, et si l’entraînement lui pèse toujours plus, le démon du foot ne l’a pas encore quitté. Dernier transfert dans ce parcours qui ferait frémir Xavier Gravelaine: non, pas le FC Metz (1), mais le KFC Uerdingen 05 (2), plus connu en tant que "Bayer Uerdingen" du temps où il appartenait à l’élite. Cette année, Uerdingen évolue en Niederrheinliga (sixième division), mais son président, un mécène grec nommé Agissilaos Kourkoudialos, vise la troisième division d’ici 2015. Faut-il évoquer une "vision" ou plutôt parler d’hallucinations, l’avenir dira s’il fera mieux que Dietmar Hopp avec son 1899 Hoffenheim.
Une chose est sûre: si la boucle semble bouclée, le niveau baisse de plus en plus pour notre Brésilien comique-voyageur, qui avait juré mordicus et pas plus tard qu’en octobre 2009 que même s’il n’avait plus son niveau de 2004, jamais au grand jamais il ne jouerait pour un club amateur. Lui se revendiquait alors encore assez bon pour jouer chez les pros en deuxième ou troisième division, et ce pour encore deux ou trois ans. Mais en ces temps de crise, que ne ferait-on pas pour revenir au pays avec 300.000 euros à la clef…


Fin de parcours?
Que l’Allemagne plaise plus à Ailton que l’Ukraine, la Chine ou l’Autriche, cela se comprend. Mais le nouveau numéro 10 du KFC doit-il en rajouter lors de sa présentation à la presse, en affirmant qu’il est d’accord à 100% avec l’ambitieux projet du président du KFC, et qu’il va tenter d’accompagner le club en D3 ou en D2, voire y rester après sa fin de carrière, alors même qu’il n’a signé qu’un contrat de dix-huit mois? Sans surprise, Ailton ne s’entraîne sur un terrain que depuis dix jours, la faute à une blessure "canizaresque" liée à son tempérament (3). Mauvais présage? Kourkoudialos a fait d’ores et déjà savoir que sa star ne s’intégrait pas assez au groupe…
Hélas pour lui, "Toni" Ailton n’a pas admis que sa carrière de buteur est déjà terminée, minée qu’elle a été par ses comportements indisciplinés, ses choix (très) hasardeux et ses déclarations intempestives qui le font passer pour un paresseux, un mercenaire et une grande gueule. Evidemment, le revoir et l’entendre parler est éminemment sympathique (4) et constitue l’occasion de se rappeler de beaux souvenirs. Mais sportivement parlant, pour "Toni", ne serait-il pas temps de mettre un terme à ce gâchis?

Lire "Toni" Ailton - 1998-2006: une Iliade allemande.

(1) Selon Bild, Ailton a refusé une proposition du club lorrain parce que sa famille y était opposée.
(2) KFC: Krefelder Fussball-Club - Uerdingen est un quartier la ville de Krefeld.
(3) Ailton s’est sérieusement blessé à la main droite en brisant une vitre au cours d’une dispute familiale.
(4) Le "parler Ailton" pourrait se résumer ainsi: des phrases courtes à la syntaxe et aux conjugaisons incertaines, le tout énoncé de temps à autre à la troisième personne du singulier.

Réactions

  • MarcoVanPasteque le 09/02/2010 à 08h48
    Bravo et merci Toni pour l'article et merci "Toni" pour ce parcours édifiant et surtout ces déclarations-claquages de porte pleines de suffisance. À moins que ce ne soit qu'une tactique pour être sûr de ne plus jouer dans son club du moment.
    Et un petit "HA HA" Nelsonien pour les recruteurs.

  • Tonton Danijel le 09/02/2010 à 09h23
    Belle duologie Toni sur le héros récurrent du fil "J'ai raté ma vie".

    "Le "parler Ailton" pourrait se résumer ainsi: des phrases courtes à la syntaxe et aux conjugaisons incertaines, le tout énoncé de temps à autre à la troisième personne du singulier."

    Ouais ben tu m'as jamais entendu parler allemand, mais c'est à peu près du Ailton...

  • Qui me crame ce troll? le 09/02/2010 à 10h00
    Voilà une belle fin de carrière. Dommage que le Ballon de Plomb soit français, il m'a tout l'air d'être un candidat sérieux.

  • la touguesh le 09/02/2010 à 10h07
    Merci m'sieur Turek pour ce chouette article !

  • Tonton Danijel le 09/02/2010 à 11h10
    Un truc que je ne comprendrais pas chez ce joueur: comment peut-on prétendre vouloir relancer sa carrière et à chaque fois afficher une telle désinvolture aux entraînements? Si il était encore un minimum sérieux, il pourrait déjà éviter les bouts de contrat de quelques mois, et en plus se donner une bonne image pour une éventuelle reconversion... Parce que vue son indiscipline, ça ne m'étonne pas que le Werder ne veule plus le reprendre, à plus forte raison dans l'encadrement.

  • poiuyt le 09/02/2010 à 13h42
    Où l'on apprend que jeanroucas a pensé à ailton pour les H2N2 de la future ldc...

  • Pascal Amateur le 09/02/2010 à 17h46
    Merci pour ce beau reportage sur Serge Blanco.

  • le cocorrézo-cocolombien le 09/02/2010 à 18h04
    Monsieur Amateur, merci pour ce fou rire matinal. Au moins, Ailton grossit mais ne possède pas des centres de thalasso et de remise en forme.

    Très bon artikle Mr Turek, j´ai jamais autant appris sur le football allemand depuis que je vous lis (et que je partage la vie de Jean Charles Sabatier).

  • Jeanroucas le 09/02/2010 à 18h22

    poiuyt
    mardi 9 février 2010 - 13h42
    Où l'on apprend que jeanroucas a pensé à ailton pour les H2N2 de la future ldc...
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    Ouais, j'ai pensé à Glwadys c'est vrai, parce que comme moi, elle tonne beaucoup.

  • The Great Koala le 09/02/2010 à 19h36
    Cet article nous apprend qu'Ailton, un mec qui aura fait un tas de destinations improbables, refuse le FC Metz pour aller jouer en 6e division allemande, et il n'y a personne pour se moquer? Si c'est par pitié pour le FC Metz, c'est que ce dernier est tombé bien bas.

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