La Gazette de la Ligue 1 // épisode 10
Le classement en relief • Les gestes • La bannette • Les tops • Les minutes • Le Clasiquiz • Les titres auxquels vous avez échappé • Leçon de choses • Le détecteur Dassier • Les observations • Vu du forum • L'entregent du Nord • L'envers du championnat
Auteur : Le Feuilleton de la Ligue 1
le 28 Oct 2009
Le Classement en relief
>> Retrouvez le vrai classement en relief et le générateur de classement.
Les résultats de la 10e journée
Nice-Lyon : 4-1
Bordeaux-Le Mans : 3-0
Rennes-Montpellier : 3-0
Auxerre-Lille : 3-2
Sochaux-Lorient : 1-0
Grenoble-Nancy : 1-2
Saint-Étienne-Valenciennes : 0-2
Lens-Toulouse : 0-2
Boulogne-Monaco : 1-3
Marseille-Paris SG : reporté
Les 5 gestes de la journée
• La frappe enroulée par Gignac dans la lucarne de Runje en toute décontraction, et, besogneuse mais au final plus esthétique, celle enroulée par Gyan dans la lucarne de Jourdren.
• Les deux coups francs de l’irrésistible Nenê, qui réalise un de nos rêves d’enfant avec ses deux jolies lucarnes.
• La claquette de Janot, peut-être pris à contre-pied par une frappe déviée de Tiéné, mais certainement pas à contre-main.
• La parade de Ndy Assembé au devant de Bergessio, qui se dispute le prix de l’arrêt de la journée avec celle réussie par Butelle sur une belle volée de Pedretti.
• Le contrôle orienté-grand pont de Ducourtioux, qui nous a laissés bouche bée, et la défense stéphanoise béante.
Les 5 antigestes de la journée
• La Vercoutre de Vercoutre, qui a bien failli nous avoir en paraissant trompé par son coéquipier, mais non: c’était bien une Vercoutre, et même une double.
• La spéciale Fred Dehu admirablement exécutée par Makoun à la réception du dégagement d’Ospina.
• La planchette de Bamako clouée par Djimi Traoré sur le malheureux Blayak.
• La tentative de sortie d’Audard, pour ne pas laisser Vercoutre s’accaparer tous les mérites des gardiens dans les antigestes de la semaine.
• La frappe de Gelson, qui vendange un beau piqué de N’Daw et une position préférentielle de Bergessio dans le même mouvement.
Cool, on a retrouvé les tirs non cadrés de Daniel Niculae.
La bannette
L'effet Mirallas
David Ducourtioux (L'Équipe) : "Quand les Stéphanois se sont mis à pousser, on n'a pas eu peur".
L'entraîneur qui aime quand un plan se déroule sans accroc
Philippe Montanier (L'Équipe) : "Tant qu'on n'avait pas marqué le second but, je n'avais pas envie de fumer le cigare sur mon banc".
L'entraîneur traumatisé par Sylvain Armand
Guy Lacombe (L'Équipe) : "On a des progrès à faire, mais on a le socle qui fait avancer".
La victime de la mode
Christian Gourcuff (L'Équipe) : "Je n'ai pas reconnu l'équipe de dimanche dernier". Saleté de maillot de third, hein.
L'honneur est sauf qui peut
Frédéric Thiriez (L'Équipe) : "Si j'avais été contre l'avis de nos experts médicaux, on m'aurait pris soit pour un fou, soit, ce qui est pire, pour un président voulant faire un sale coup à l'un des deux clubs". Alors que là, tu t'en sors comme un chef.
L'entraîneur de l'extrême
Jean-Guy Wallemme (L'Équipe) : "J'espère que je n'ai pas tout essayé".
Le joueur qui ne pense pas à ses coéquipiers
Marco Ramos (L'Équipe) : "Il faut s'arracher au mental, se regarder dans une glace". Puis réanimer Yohan Demont?
Le joueur qui préfère jouer le jedi
Grégory Paisley (L'Équipe) : "On pourrait basculer du bon côté".
L’entraîneur qui n’a pas peur de sentir le gaz
Claude Puel (L'Équipe) : "On a manqué d'étincelles dans le jeu et dans la tête".
Le joueur qui pose un lapin
Stéphane Ruffier (L'Équipe) : "Nenê a apporté sa patte".
Le joueur qui sort trop en boîte avec Yohan Demont
Marco Ramos (L'Équipe) : "On a assez pris de cagettes".
L’entraineur sur un siège éjectable Ikea
Rudi Garcia (L'Équipe) : "Oui, il va falloir resserrer les boulons, c'est indéniable…"
Le signe indien vaut mieux que deux tu l'as pas
Anthony Mounier (Canal +) : "Si on nous avait dit qu'on allait prendre les trois points, on aurait signé".
Le Vis ma vie qui a mal tourné
Rémi Vercoutre (Canal+) : "Ce soir j'en prends quatre, c'est la vie de tout footballeur".
Les tops
Le Top Ligue 1 Orangina
1. Jérémy Toulalan (L'Équipe) : "Quand on perd comme ça, c'est qu'on manque de jus".
2. Guy Lacombe (L'Équipe) : "Boulogne est une équipe qui va en secouer plus d'un".
3. André-Pierre Gignac (L'Équipe) : "Je ne me suis pas entraîné de la semaine, donc je manquais de rythme et de jus".
Le Top High
1. Jean-Michel Aulas (L'Équipe) : "Il y a peut-être une overdose".
2. Ndy Assembe (L'Équipe) : "Quand tout le monde se défonce, ça donne envie d'apporter sa contribution".
3. Philippe Montanier (L'Équipe) : "Tant qu'on n'avait pas marqué le second but, je n'avais pas envie de fumer le cigare sur mon banc".
Les minutes
La minute Revival 2004 de Jean-Michel Aulas
"Vous dites que [les joueurs de Monaco] ne parlent pas tous la même langue, mais il parlent tous l'esperanto fiscal". (100% Foot)
La minute Revival 2006 de José Anigo
"Jouer le 2 décembre, cela nous ferait faire dix matches en un mois. À la rigueur, notre équipe de CFA 2 serait disponible". (AFP)
La minute Miss France de Laurent Paganelli
"Ce qui serait bien c'est qu'il y ait la bonne commission qui prenne les bonnes décisions et que tout le monde soit d'accord". (Les Spécialistes, Canal+)
La minute de respect sélectif d'Édouard Cissé
"J’essaye de ne pas me faire remarquer. C’est un trait de caractère qui vient de mon éducation. Je ne suis pas Fiorèse ou Rothen. J’ai toujours été respectueux. J’ai bossé, je n’ai jamais ouvert ma bouche". (eurosport.fr)
La minute solitaire de Frédéric Thiriez
"Je pense que j’ai pris les bonnes décisions au bon moment. (…) Le rôle de la ligue, c’est de prendre les décisions en temps réel, et d’être extrêmement réactive". (Europe1)
"Croyez-moi, je l’ai goûté, le virus H1N1. Ben c’est vraiment pas bon".
Le Clasiquizz
Après l'envoi d'une équipe de minots, la grippe H1N1, Clara Morgane, de l'ammoniaque dans les vestiaires, un but de Lorik Cana, quel événement surnaturel pourrait arriver lors d'un prochain OM-PSG?
• Un match arrêté après une bagarre Heinze-Rool dans les couloirs du stade.
• Le dédoublement de Jérôme Leroy en deux dopplegangers de qualité footballistique équivalente jouant dans chaque équipe.
• Une frappe de Benoît Cheyrou sous la barre
• Un envahissement de la pelouse par Pape Diouf dans le plus simple appareil vêtu d'une banderole cache sexe expliquant "les raisons de l'injustice non feinte ressentie lors d'une éviction vécue comme un coup de poignard dans le dos asséné par un Brutus de pacotille œuvrant contre l'intérêt supérieur du club" et trois points de suspension pour finir de couvrir le tout.
• Grégory Coupet réussissant à arrêter un penalty en se prenant les pieds dans la culotte oubliée par Madonna lors d’un concert tenu la veille.
• Guillaume Hoarau arrêté pour racolage passif après avoir échangé son maillot avec Bakari Koné.
• Un but victorieux d'Ibrahima Bakayoko rejailli de ses cendres et en pleine force de l'âge.
• Une prise d'otage de Robin Leproux en direct par Lionel Tonini qui trouve que sa démission de la vice-présidence des Yankees n'a pas eu le retentissement médiatique qu'elle méritait.
• Frédéric Thiriez et Rama Yade promettant simultanément 1/ de se raser la moustache si le match n’a pas lieu malgré l’absence d’accord pour encadrer les supporters et 2/ de se laisser pousser la moustache si le match a lieu malgré l’absence d’accord pour encadrer les supporters.
"Non, il veut juste me féliciter pour mon match: "jsé ouabit ta mer. toré jamé du nou fer sa. témor." Quel déconneur ce président Aulas, je vous jure!"
Les titres auxquels vous avez échappé ce week-end
• "Lyon affolé à Nice".
• "Paris, Paris, on t’inocule"
Leçons de choses
En réaction à la sortie du Quotidien du foot (lire "Encore raté"), François Morinière, directeur général du groupe L'Équipe a déclaré dans Les Échos: "Pour nous concurrencer, il faut faire un bon journal. Ce métier demande de l’énergie et de la créativité tous les jours. La presse est un marché moral où le travail est récompensé sur la durée".
Mettons sa déclaration à l'épreuve des numéros de dimanche et lundi.
Un bon journal
De la créativité
De l'énergie
Du travail
Un marché moral
"On ne fera jamais pire que les concurrents qui se montent contre nous"?
Le détecteur Dassier
Ce week-end, il n'y a pas eu que la minute de condescendance de Rama Yade sur les "gens qui souffrent" auxquels il ne faut pas "ôter leurs rêves ou leur distraction" (lire "Des niches menacées de démolition"), il a fallu aussi enregistrer les mots encore très choisis de Jean-Claude Dassier à propos des spectateurs du match annulé, ces "petites gens qui sont venues en nombre" (Canal Football Club).
Il conviendrait peut-être d'arrêter de représenter les spectateurs de football comme de pauvres hères qui se saignent aux quatre veines pour aller au stade. D'abord, c'est faux, la composition sociologique des stades étant peu ou prou celle de la société toute entière, et les clubs ne font pas mystère de leur désir d'attirer des publics à plus fort pouvoir d'achat. Ensuite, ces expressions laissent transpirer un mépris de classe qui en dit long sur la vision du football et de sa fonction chez nos élites. Enfin, le martyrologue des spectateurs est un recours facile quand il s'agit de verser dans la démagogie pour s'attirer les faveurs du populo, mais que le reste du temps, les supporters sont traités soit comme du gibier de marketing, soit comme des imbéciles irresponsables.
Les observations en vrac
• C'était bien la peine de dépenser des millions pour le magazine de L1 du dimanche si c'est pour montrer à peine plus de foot que ce qu'accorde le droit à l'information et transformer le Canal Football Club en plateau de LCI en temps de guerre.
• Thierry Bretagne disparu, Philippe Lucas escamoté. À 100% Foot, on apprend plus vite que chez Direct Sport.
• Si le propriétaire ukrainien du Chakhtior Donetsk a contacté Maurice Cohen pour envisager un rachat de Nice, c'est pour avoir des occasions plus régulières de rendre visite à ses compatriotes qui se baladent en minijupe la nuit sur la promenade des Anglais?
• Surprenant: quand il est mené 2-0, Claude Puel est possédé par les esprits de Luis Fernandez et Albert Émon.
• Bordeaux, Monaco et Montpellier en tête du championnat. On est de retour dans les années 80?
• À l'heure où nous écrivons ces lignes, Olivier Monterrubio est le meilleur passeur de L1.
• Ce lundi, Direct 8 n'a pas diffusé Direct Sport. À la place, la chaîne de la TNT a préféré diffuser La Planète des singes. Et on a décidé de ne faire aucune vanne sur le sujet.
• Non Fabrice, on n'est pas passés à l'heure Divert, tu peux retourner te coucher.
• Désormais, il se fera appeler Didier Ollé-Nique-OL.
Vu du forum
Gerland à la détente
=>> Mik Mortsllak - samedi 24 octobre 2009
J'ai plus l'impression qu'on est passé à une défense à trois. Ça explique pourquoi Toulalan est si loin de Cris sur le troisième but. Un système dans lequel on se fait prendre de vitesse par Hellebuyck, à mon avis on ne le reverra pas de sitôt.
"Je viens de prendre un but de Samassa, après un but de Pedretti la journée d'avant. Donc me demande pas ce que j'aurais foutu sur la frappe de McFadden".
L'entregent du Nord
Le Diaporama des lecteurs, représenté par Vel Coyote, a reçu un vibrant hommage dans La Voix du Nord et plus précisément dans la rubrique "Puisqu'on vous le dit!" de la section Actualité Maubeuge. Que l'auteur nordiste soit remercié de son bon esprit.
Panenka
Au football, on appelle comme cela un penalty placé en douceur pour humilier le gardien de but. C'est un peu ce que l'on a ressenti en visitant le site Internet des Cahiers du football, magazine subversif de la planète foot, dont un lecteur a détourné une photo de Karim Benzema, l'un des "Galacticos" français du Real de Madrid faisant cette fois-ci une mimique bien morose, en y joignant cette légende: "Le Real de Maubeuge vous présente le premier des Soporificos". Et v'là encore un carton jaune à l'image de la ville. Nous, à La Voix, ça nous a fait rire, puisqu'à Maubeuge, quoi qu'on en dise, on est... bon joueur"
En exclusivité, le Real de Maubeuge vous présente le premier des soporificos.
>> Les lucarnes se réveillent dans le Diaporama des lecteurs.
L’envers du championnat
Depuis le début de la saison, restaient deux vagues inquiétudes: comment réagiraient les Bazdaboys après un premier écueil, et seraient-ils de taille à relever un défi sportif, si d’aventure il se présentait un jour à eux?
Si nous ne sommes manifestement pas prêts de pouvoir répondre à la première, tant on ne voit pas qui pourrait contester leur pouvoir quasi mystique sur les tableaux d’affichage, reconnaissons à Nancy le mérite d’avoir essayé. Enfin une équipe se présente au Stade des Alpes sans trembler, avec une ambition légitimée par des certitudes footballistiques ancestrales. Les frasques de Ljuboja sur le front de l’attaque ont fait craindre le pire aux spectateurs venus en nombre prendre sa ration de beau football. Mais c’est dans la difficulté que l’on peut juger de la bravoure d’une équipe.
Malgré un prix prohibitif, les billets de Grenoble-Nancy se sont arraché comme des petits pains. Les spectateurs savaient qu’ils en auraient pour leur argent.
C’est avec une belle autorité que le leader a retourné une situation compromise. En champion, Jemmali refait le retard des Isérois, d’une merveilleuse toile de David, avant que César ne termine le travail en vieux briscard deux minutes avant le coup de sifflet final, en obtenant le penalty libérateur. Immaculé, le parcours grenoblois ressemble de plus en plus à un parcours de champion, même si le carton du week-end est à mettre à l’actif des Lyonnais. Forts de leur performance face à Sochaux, ils ont abordé le déplacement à Nice avec un supplément d’âme à peine voilé par Jean-Michel Aulas, qui confie en fin de rencontre: "Visiblement, on avait sur le plan mental un handicap formidable".