France-Nigéria : les gars
Fatigués, démobilisés et peu inspirés? Il s'agirait quand même de ne pas voir les Bleus tout en noir.
le 3 Juin 2009
Beaucoup sollicité, Mandanda n'en a pas profité pour briller. Il a repoussé les tirs, parfois comme il a pu... Il dévie le centre-tir lobé d'Uche vers ses cages après avoir remporté un duel au sol devant lui (22e), dix minutes avant de faire revenir vers son but une frappe que le poteau avait repoussé, à l'occasion de l'ouverture du score. Pas de bol, pas de boule. Il s'est interposé avec une efficacité convenable sur plusieurs tirs tendus.
En marche arrière
La défense française a souffert dans son axe et sur son côté gauche. Squillaci et Escudé se sont ainsi mis souvent en marche arrière quand les Nigérians déboulaient en nombre et en vitesse. Escudé n'a pas pu empêcher Uche, alerté en profondeur de pénétrer dans la surface, sur le but des Verts. Le Nigérian est d'ailleurs revenu le provoquer de bon cœur par la suite. Squillaci était, lui, parvenu à repousser son centre-tir lobé sur la barre (22e), mais il n'a pas réussi à amoindrir l'impression de lenteur du duo de Séville.
Volontaire et volontiers technique en attaque, Fanni s'est beaucoup avancé sur son aile, sans être toujours très inspiré dans ses conclusions – à l'exception notable d'un excellent centre en retrait pour Benzema (23e). C'est encore au bout d'un grand raid et du temps additionnel qu'il se retrouva en pleine surface, mais ne parvint pas à trouver de position de frappe.
Mêmes ambitions offensives pour Évra, avec moins de concrétisation. Le danger adverse est très souvent venu de son côté, sur lequel il n'a pas vraiment fait rempart devant l'inévitable n°15 des Eagles.
Vieira a fait un match que l'on qualifierait d'anonyme s'il ne s'était fait identifier par de bonnes remises vers l'avant. Quatre-vingt dix minutes sans pépin ni percussions, il ne fallait pas en attendre plus. Alou Diarra a été plus mobile et a tenté (avec une réussite variable) quelques transversales, mais il partage avec son confrère le reproche de ne pas avoir assez endigué les assauts adverses, pourtant sporadiques.
S'il a contribué à mettre plus d'impact après la pause en évoluant plus haut que Vieira, Toulalan n'a pas changé la donne du match, et son carton jaune traditionnel n'a pas enjolivé sa mi-temps.
Ribéry et la balle de match
Le quatuor offensif de départ a beaucoup abordé, de face, la défense nigériane, sans y forcer beaucoup d'ouvertures – ni en passes, ni en dribbles. Ribéry, en dépit d'une forme relative, a donné des impulsions utiles, avec un déchet proportionnel à ses prises de risque. Pas très heureux dans les coups de pied arrêtés, c'est tout de même un de ses coups francs qui voit la déviation de Benzema imposer une parade réflexe à Enyema (18e). Il s'est le mieux illustré en contre: après avoir lancé Anelka (27e), c'est lui qui se présente à son tour devant le gardien, pour perdre son duel en ne piquant pas assez sa balle (29e). L'échec sera encore plus cuisant sur une vraie balle de but offerte par Gignac, mais mal négociée devant Enyema (52e).
Les attaquants qui débutent en équipe de France sous Domenech ont un point commun: leur absence de complexes. Rémy n'a pas contredit la règle, dans une position de milieu droit très offensif. Il a tenté de percuter et de proposer des solutions, sans véritablement illuminer ses actions. Deux tirs précis mais pas assez puissant (6e et 51e) et surtout une frappe à angle fermé expédiée sur l'équerre (88e) auront ponctué cette première.
La secousse Gignac
Anelka et Benzema ont souffert (et nous avec) d'un problème de complémentarité, allant jusqu'à se percuter sur un ballon d'attaque (32e). Ils n'ont quasiment pas combiné ensemble, s'en remettant à Ribéry pour faire l'agent de liaison.
Individuellement, ils ont eu quelques bons moments. Benzema aurait pu ouvrir le score sur sa déviation de la tête (18e), mais après avoir vu sa reprise contrée sur le centre en retrait de Fanni (23e), il ne s'est plus signalé. Anelka a produit quelques accélérations, mais ses décrochages n'ont pas eu beaucoup d'intérêt et ses tirs ont manqué d'un peu de tout.
Les deux hommes ont donc été logiquement remplacés par Gourcuff et Gignac. Avec son pare-buffle, le Toulousain a secoué la défense nigériane, d'abord en centrant à deux reprises (avec cette offrande que Ribéry ne convertira pas), ensuite en enlevant trop son tir (59)... puis en temporisant à l'excès alors qu'il se présentait en duel devant Enyema (61e). Il mettra à nouveau le gardien à contribution sur une frappe croisée qui sera difficilement repoussée (75e). Son audace, qualité rare hier soir sur la pelouse, n'a pas été récompensée.
Très inégal dans ses frappes et dans l'exécution des coups de pied arrêtés), Gourcuff a tâché de mettre du sens dans l'entrejeu français, mais n'a pas fait la décision. Sa déviation de la tête pour Rémy, en fin de match, n'a pourtant pas été loin de lui offrir cette distinction. Govou, entrant plus tardif, a balayé la largeur du terrain en cherchant des failles. Mais en dehors d'un tir contré (75e), on l'a peu vu en bonne position.
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